|
Publié
le 13 août
2007 par
longo-longo : http://africacoeur.over-blog.com/article-11786885.html
Au
bénin de multiples Royaumes ont aussi existé :
_ Les royaumes aujourd’hui appelés : Abomey,
Porto novo, Savi, Allada, au nord, le
royaume Somba (origine
du président Kérékou)
_ Le royaume Bariba de
Kouandé qui fit sécession
avec celui de Nikki, les royaumes de Parakou et de Kandi , de Djougou.
_ Les royaumes du centre et du sud originaires du plateau de Tado, (Adja,
Togo).
_ Vers 1500 les
Houéda, roi Ahoho, village Sahé qui deviendra Savi, son successeur Kpassé, investi Gléhoué qui
deviendra Ouidah.
_ Agassouvi:
le roi Ahossouho de Tado, (Adja) avait
une fille Aligbonon, celle-ci
rencontra un esprit qui avait pris la forme d'une panthère noire, de cette
rencontre naquit Agassou qui
eut une nombreuse descendance, les Agassouvi, un
des Agassouvi, Tandé voulut
régner mais ne régna pas, le descendant d'une princesse prit alors le
pouvoir par la force et tua le prétendant, Adja, il fut surnommé le tueur
d'Adja « Adjahouto ». Une bataille s'en suivit, les
Aassouvi fuirent vers Sahoué, puis, sous la conduite de Landé ils investissent
le village qui deviendra Allada chez les Aïso.
_ Le fils de Adjahouto, Lansuhouto lui
succéda, à sa mort, querelle de fratrie, les anciens les réconcilient, un des
frères Médji est reconnu roi d'Allada, l'autre, Zozérigba part vers le royaume de Hogbonou (Porto-Novo).
_ Médji meurt vers 1610, quelques temps après, Allada reçoit les
ambassadeurs de Louis XIV, les européens visitent le pays aux XII
et XIII siècles.
_ Les richesses venaient du commerce entre le royaume de Savi et les pays de l'intérieur, en 1724 le
royaume de Savi fut envahi par les armées Dahoméennes.

_ Le royaume de Hogbonou
"Porto Novo" (port nouveau), appelé ainsi
par le portugais
Eucharistus de Campos, à cause de la ressemblance du site
avec celui de la ville de Porto
au Portugal.
_ Té Agbanlin régna
de 1688, à 1729, il conquit tous les villages alentour, quand il mourut, le
royaume était a peine organisé, dix neuf rois lui succédèrent, aucun
événement ne marqua les règnes de Dé
Hiakpon, Dé Lokpon , Dé Houdé ;
le mot "dé"
qui précède le nom
signifie " père
souverain " déformation
du mot " Dâ" des Fon et Aïso.
_ Le roi Dê Messé: 1752-1757 très aimé et très
intelligent lutta contre les troupes Dahoméennes de Tegbessou, il prit
de nombreux villages riverains du fleuve Ouémé,
avec l'aide des portugais qui introduisaient les armes et qui facilitaient la
traite des esclaves, à cette période, de nombreux Yoruba immigrent
sur le Royaume, ils ne pourront s'installer en
ville que 20 ans plus tard, ils introduisirent l'Islam qui ne cessa de progresser dans cette
région depuis….!!!
_ Sous le règne de Dê
houyl (1757-1761) arrive
le premier bateau négrier !!!
_ Après Dê houyl, le royaume sombre dans la décadence,
les nouveaux dirigeants renversent les règles, c’est alors le plus fort et plus
habile qui triomphe!!
_ Dê Gbëgnon (1761-1775)
fut puissant et rusé, il lutta aussi contre les rois d'Abomey,
détruisit leurs villages de Godomey
et d'Abomey-Calavi, il remporta
une grande victoire contre Tegbessou à Tori-Agonsa.
_ Le trafic des esclaves se décuple sous les règnes suivants, remplissant
les caisses du Royaume et du roi, le roi Dê Adjohan alla jusqu'a vendre ses propres sujets
.
_ Cette richesse va permettre au roi Dê
Houézé (1818-1828),
petit fils d'Agbanlin de
réorganiser l'armée, ce qui lui donnera une victoire sur le souverain Gbadagry de Lagos (Nigéria).
_ Dê Toyon (1828-1836),
le plus prestigieux des rois après Tê
Agbanlin, il édita des lois qu'il fit appliquer par une police forte,
il lutta contre le vol et l'assassinat, condamnant et exécutant, il assura
nourriture a tous ses sujets .
_ Dê Meyl (1836-1848), roi orgueilleux, ne respectait
ni ses dignitaires ni ses anciens (qui ont une place importante dans ces
sociétés) il mourut empoisonné.
_ En 1842, les Anglais tentent
d'établir un protectorat sur le
royaume de Porto Novo.
_ Dê Meyl refuse,
ce qui motive les commerçants Français, installés, à chercher des partisans, une sécession se forme, les pro
Anglais et les autres.
_ Lagos devenu
colonie anglaise ce qui permettait de faire des
incursions essayant de soumettre le royaume de Porto Novo.
_ Le roi Sodji (1848-1864 ) est en lutte contre les
habitants de Oké-Odan
en pays Yoruba (soutenu
par les Anglais),
Sodji accepte le protectorat Français le 22 février 1863
c'est aussitôt l'invasions des missions protestantes et catholiques qui
déborderont sur le royaume d'Abomey et qui auront des soucis avec les clans
Dahoméens.
_ Du règne de Sodji date la première exportation d'huile
de palme (qui fut le troisième mondial).
_ Le roi Dê Mikpon (1864-1872)
se brouille avec les français, les obligeant ainsi que les protestants a
quitter Porto Novo.
_ le roi Dê Messi ,
successeur Dê Mikpon, même une guerre victorieuse contre les
Yorubas.
_ Toffa
1er (1874-1908), prince Dassi, fils de Dê Sodji, audacieux,
voulu monter très jeune sur le trône de son père, à la mort de son père, chassé
par Dê Mikpon, il se réfugia a Tori Gbéhonmé, puis a Lagos, sollicité par
les Anglais pour détrôner Dê
Mikpon, il refusa. Sous
le nom de Toffa 1er
il monte sur le trône en 1874, le 16 septembre tenace avec un esprit
d'organisation, tolérant toutes les religions, il envoya deux de ses
enfants en France, protectorat avec la France signé le 25 juillet 1883
contre le roi d' Abomey
_ 1887 installation du premier gouverneur Français Victor Ballot.
_ L'histoire du Dahomey est marqué par le royaume d'Abomey
_ La mémoire d'Abomey s'exprime oralement, c'est seulement depuis
l'arrivée des missionnaires que les écrits sont apparus, l'écriture récente
béninoise relève de la phonétique pour transcrire les mots et les sons.
_ Ce qui fait que pour l'histoire la transmission orale reste relative surtout
que chaque village a son dialecte.
_ L’impact de la colonisation reste présent même dans l'histoire comme
pour celle de la France, qui ne retient que l’histoire
subjective des dominants.
Histoire des Rois qui ont régné depuis 1600, nous y découvrirons les
emblèmes et la philosophie qu'elle transmet.

Ganyehessou (Avant 1620), il
a pris pour emblème l'oiseau avec un tam-tam, ce qui veut dire qu'il est le
plus ancien roi connu et que sa voix portera par dessus celle des autres rois
et si besoin il prendra la parole au nom des autres rois !!!

Dakodonou
(1620- 1645)
emblème: une jarre a indigo et un briquet indigène: "dako hou Dénon bô zen
bligbo".
Dako surprit Dénon son ennemi Aïso en train de préparer l'indigo, il le tua,
mis son corps dans la jarre et la fit rouler, certains disent que c'est en
souvenir de cela que l'on retrouve cette couleurs violacée sur beaucoup
d'impressions (nattes, paniers, fibres teintés).

Houégbadja
(1645-1685), emblème : un poisson
et une nasse : "houé gb'adja, ma i adja ", le poisson qui est
sorti de la nasse n'est pas prêt d'y retourner : allusion aux embûches
dressées pour son refus de vivre a coté de Dakodonou a Houawé.
_ Houégbadja s'impose aux Guédévi, fait des lois avec obligation de les respecter
sous peine de mort il étend son royaume en soumettant les chefs hostiles
et aussi les Adja, Tokpli venus les secourir.
La région de Oumgbégamé, se soumet ainsi que celles d'Agouma, de Djalloukou,
peuplés de Yoruba.
Ahossou Sona, du clan des Gbaguidi quitte la région et va s'installer avec les
siens au sud de Savalou.
Houégbadja construit son palais à Agbomey (Abomey) cerné d'un rempart et
de la forêt ses successeurs bâtiront leurs palais en prolongement de celui
ci.
Quand un roi mourrait, on lui dressait des autels là ou il avait vécu, la fin
du IX ème siècle l'enceinte mesurait près de 4 km.
Reconnu par le peuple comme roi, il nomme des ministres, le plus important
étant Méhou.
Houégbadja va a Kanan dans le temple d'Agassou se faire reconnaitre des
ancêtres et s'initier aux grands secrets du royaume, cette cérémonie terminée,
le pays lui appartint comme s’il l'avait acheté .
Il institue l'étiquette comme cela était la coutume dans les royaumes
périphériques, attribuant un rôle a chaque ministre, il instituera les
cérémonies qui seront appelées plus tard « grandes coutumes », tout
les ans ou deux ans pour prouver aux ancêtres la fidélité du roi régnant
dans la voie qu'ils ont tracée, pour prouver au peuple que les ancêtres sont
d'accord quant aux actions du gouvernement.
Une autre cérémonie de Houégbadja houéwou lilé " bain annuel " au
moment de la récolte des premières ignames, cérémonie de purification dans
une rivière au delà de Zogbodomè.
De sa première femme, Houégbadja eu deux jumeaux (les jumeaux étant très vénérés
au Dahomey).
Un garçon appelé Houessou (qui deviendra Akaba, et une fille, Ahangbé,
puis il eu un garçon appelé Dossou.
Le palais de Houégbaja se situait près de la maison d'un chef
Guévédi appelé Dan, qui était hostile à son intronisation.
Houégbabja évita de le tuer, pour ne pas irriter la population, il préféra user
de stratagème...
Guévédi conseilla a Houessou futur roi, de sympathiser avec l'indésirable Dan
et de lui demander un terrain pour s'installer.
Dan accueilli Akaba et chercha a le tuer, un soir, Akaba se rendait chez Dan
avec ses chiens de chasse, ceux ci tombèrent dans trou creusé sur le
chemin, Akaba furieux cacha sa colère mais demanda de nouvelles terres pour
agrandir sa maison, à chaque fois, Akaba trouvait le terrain trop petit, Dan
finit par se fâcher " bientôt tu finiras par construire dans mon ventre
", le lendemain Akaba tua Dan et lui planta dans le ventre le mat centrale
qui devait supporter sa case, " Dahomey" signifie : dans le
ventre de Dan.
Après la mort de Houégbadja en 1685, Akabva demeura dans cette maison et
le royaume s'appela le Dahomey.
Dan étant aussi le Python qui a pour fétiche Dangbé.
Cela pourrait aussi être la raison pour laquelle Dahomey serait devenu Dahomey
quand on sait la relation de la mythologie des colons
judéo-chrétiens avec le serpent…

Akaba
(1784-1808), emblème: un sanglier, une épée et aussi un caméléon.
Lentement, doucement, mais sûrement, le caméléon atteint le sommet du fromager.
Akaba c'est assis sur le trône à un âge avancé, mais il régna.
Houessou, devenu Akaba, monta sur le trône à l'âge de 50 ans, ce qui était âgé
en cette époque, c’est la raison pour laquelle il prit comme symbole le
caméléon qui avance doucement mais sûrement .....!!!
Il chausse les propres sandales brodées de son père Houégbadja, il institue le
rôle de premier ministre qu'il confie à son ami Hâssou désormais appelé Migan.
Les Ouéménou de la rive droite de l'Ouémé prennent par surprise la ville
d'Abomey, puis sont repoussés.
Les chefs de Sinhoué, Sahé et Gboli de la rive gauche du Couffo se
soumettent au roi du Dahomey, celui ci échoue contre les Guin à Kédji.
Les blancs ayant débarqué a Ouidah et Djekin, ayant apportée avec eux
la variole, comme aux Amériques du nord et du sud, Akaba y
succomba alors qu'il luttait encore contre
les clans Ouéménou.
Agbo Sassa trop jeune pour gouverner, la sœur jumelle du roi défunt (Ahangbé)
voulu assurer la régence, mais le prince Dossou désigné par Akaba s'empara du
pouvoir qu'il ne cédera jamais.
Agbo Sassa s'exila et alla s'installer avec les siens en territoire Mahi à
Ouessé.
Dossou présenta le départ d’Agbo Sassa comme une fuite, Dossou devint Agadja.

Agadja
(1708-1732), emblème: un arbre et ses 'branches' (agadja) ou un bateau.
Atin dja, ma'gnon zô dô, pour abattre un arbre tombé en branches plusieurs
coups de hache ou un bateau représentant la prise de Savi avec une
croix symbolisant la religion catholique.
Agadja, le conquérant, son règne est de guerres incessantes pour agrandir le
royaume et commercer avec les blancs.
Il dut pourtant baisser la tête devant les Yoruba de Oyo, le visage marqué de
petite vérole, il était de taille moyenne et corpulent, intelligent et fin.
Alafin et sa puissante armée d'Oyo Ojidji, composé d'intrépides cavaliers,
s'attaque au Dahomey soutenu par les Fon d'Angoli, obligeant Agadja a
fuir jusqu'aux rives du Mono, pour éviter la destruction de son
armée, Agadja se soumet à l'armée de Alafin sur les conseils du
prince Awissou, séquestré a Oyo, il servira de caution pour une rente
qu'Agadja, devenu vassal, devra verser chaque année, 41 jeunes hommes , 41
jeunes filles ,41 fusils , 41 barils de poudre, et de multiples autres choses.
Le royaume d'Allada s'enrichissait du commerce avec les royaumes côtiers qui
commerçaient avec les blancs et les raids esclavagistes qui étaient dirigés
contre les Fon.
Agadja qui voulait faire cesser les raids et dépendant d'Allada pour
l'acquisition d'armes, voulait commercer directement. Lors d'une cérémonie a Allada
à laquelle Agadja était convié ainsi que le roi Houffon de Savi, celui ci
ventant ses richesse et se moquant de Agadja, Agadja au lieu de
s'offenser va user de ruse...
Agadja a entendu parler de Ouidah, les voyageurs disent les choses
merveilleuses que les blancs importent de pays fabuleux
(Yovotomé) échangent contre les hommes, Ouidah c'est la porte que doit
conquérir Agadja, en 1724, il demande à Houffon l'autorisation de
commercer librement avec les blancs.
Houffon possède deux canon qu'il a payé 85 esclaves, puis des fusils, il refuse
de laisser Agadja commercer, car si Agadja vient a Ouidah, Houffon ne sera plus
maitre chez lui .
Agadja marche sur Sahé et par sept fois, son armée est tétanisé et refoulé
par le fracas des fusils et canons.
Houffon en manque de matière d'échange propose a Agadja un fusil par esclaves,
mais malin il fait enlever les chiens aux armes.
Agadja, ne connaissant rien aux armes, était persuadé d'avoir acquis les
terribles armes que détenaient les hommes de Sahé, finalement, les Dahoméens
finirent par s'habituer aux fracas des armes, mais l'utilisation de celles ci
relevait de l'exploit, car n'ayant pas de chiens il fallait deux hommes pour
les utiliser, un tenant l'arme et l'autre tenant un tison qui mettait le feu a
la poudre !!!
Pensant sa situation et son armement suffisant, il marcha sur l'armée
de Houffon, Agadja, fut battu, Houffon le poursuivit jusqu'a
Ouégbo-Ahouétanou, voyant la gravité de la situation et le risque de la
perte de ses conquêtes et voyant qu'il avait été abusé par l'achat des
armes, Agadja estima prudent de temporiser.
Pour espionner Houffon il lui donne une princesse d'Abomey Na-Guézé qui va
s'installer à Savi avec toutes ses suivantes.
La prise de Savi
Houffon disposait d'une puissante armée qui mit Agadja en échec à trois
reprises.
Il vendait les Fon d’Abomey comme esclaves, saisissait les armes d'Abomey et
les gâtait (détraquait), mais finalement en 1727, l'armée d'Abomey se
concentre autour de Savi Na-Guézé, mouille les poudres des canons qui
protégeaient Savi ;
ainsi fut prise la ville.
Une autre version fut retranscrite sur le conflit avec l'Alafin d'Oyo :
Les chefs Houéda demandent l'aide a l'Alafin de Oyo, l'armée Yorouba
(Ayonou) vient saccager Abomey, plutôt que de perdre son armée, Agadja
préféra se retirer au delà du fleuve Couffo, laissant ainsi sa capitale.
Bloqué par le fleuve Mono en cru, pendant le conseil de guerre, le Gaou (général
en chef) proposa la solution désespérée de se battre jusqu'a dernier,
le roi serait avec sa famille placé au centre de champ de bataille encerclé par
les barils de poudre et au denier moment, ceux ci seraient mis a feu pour
éviter la capture du roi et de sa famille.
Le Migan bourreau (ministre de la justice nommé Landiga O-So-Ofia) acquiesça,
ainsi que tous les autres chefs et ministres.
Alors les jeunes princes prirent la parole, les quatre premiers se
rangèrent a l'avis exprimé, le plus jeune, Avissou proposa de prendre la fuite
en marchant dans le fleuve avec l'eau jusqu'a hauteur de poitrine, a demi
immergé en remontant le courant, « après une bonne marche nous arriverons
a l'abris des taillis de Kantomé par delà les chutes d'Ajarala, les
Ayonous perdront notre trace et ainsi nous seront sauvés » et ainsi fut
fait, alors les Ayonous ils se retirèrent
les Popos alliés aux Houédas contre Agadja, pensent que celui ci est fini et
qu'il sera incapable de résister a l'assaut final!!! Mais Agadja pour la
première fois, utilise les Amazones, leur bravoure donne la victoire a
Agadja qui fera occuper Savi par un détachement qui contrôlera l'accès a Ouidah.
Ouidah ne sera occupé définitivement qu'en 1741.
Lors de la disparition de Houffon, roi d'Allada, un de ses fils, menacé, vient
demander refuge au roi d'Abomey qui lui prête secours et en trois jours l'armée
d'Agadja disperse les guerrier d'Allada tue le nouveau roi et fait 8000 prisonniers.
Puis Agadja entreprend trois campagne contre les Mahis de Gbowélê et de
Paouignan, pour acquérir des esclaves à échanger contre des armes, les
Mahis résistent et harcellent les dahoméens, furieux Agadja fait exécuter
plusieurs de leurs chefs de guerre.
Les incursions d'Agadja ruinent le trafic de la côte à l'initiative des
hollandais, les habitants de Djéquin se rebellent et se préparent à résister à
l'armée d'Abomey.
En mars 1732, le royaume de Djêquin vassal d'Allada qui se situe sur la côte
au sud de Godomey, est vaincu et se soumet à Agadja, suite à la prise de
la ville et à l'arrestation de certains européens.
Agadjha fut un grand roi, de son règne date le commerce officiel avec l'Europe,
via deux ports, celui de Djékin (Cotonou) et Ouidah.
Agadja fut surnommé le preneur de bateaux, il mourut en 1740 d'une brève
maladie, roi du Dahomey qui va d'est en ouest du Gouffo a l'Ouémé et
du sud au nord depuis la mer jusqu'au territoire Mahi.

Tégbessou
(1732_1774), emblème: un buffle habillé
Awu djé agbo ko bo klonklonglo : le buffle habillé est difficile a déshabiller.
Lors de son intronisation Tégbessou devait porter une journée entière, la
tunique de son père, au risque, s’il ne le peut, se voir refuser l’accès au trône,
or, la tunique avait été remplie de plante urticante, le fait de la retirer
aurait suffit pour l'écarter, Tégbessou surmonta l'épreuve, la tégbessou,
petite plante qui pousse en dépit des feuilles qui jonchent le sol "ama ma
gbi gbé no tégbessou ».
Cela peut s'interpréter aussi comme le « champs d'igname se
recouvre de mauvaises herbes », qui rappelle la fin du roi comme otage en
pays yoruba où il s'occupait de l'entretient d'un champ d’igname.
Les habitants du Za se soumettent, écrasés après six campagnes.
Tégbessou et Adandozan refuse de payer le tribut aux Yorouba de Oyo, un
ambassadeur percepteur leur sera imposé.
C’est Tégbéssou qui en 1741 se rendra maître incontesté de Ouidah et en fait
une colonie d'Abomey il nommera un yovogan
(un nom célèbre sous Guézo "chacha " Francisco de Souza
ou le cobra vert, face au python) sorte de vice roi qui
assurent les relations avec le roi.

Kpengla
(1774-1789), emblème : un oiseau passereau; une pierre dans l'eau, un fusil
(pour ses faits d’armes)
"sinmé kpengla ma sin avivo" la pierre dans l'eau ne craint pas le
froid !!
Cela signifie: que le roi ne craint nul ennemi, comme la pierre dans l'eau
...........!
Ceci évoque de façon éloquente les adversités auxquelles il a fait face.
Kpengla écrasa la révolte mené par le fils du roi de Savi Agbamou et le fait
exécuter.
Kpengla lui aussi subira le tribut à payer aux yoruba…
Il se heurtera aussi à des résistances lors de ses campagnes contre les
royaumes Mahi, Dassa, et Barib

Agonglo (1789-1797) / emblème : agonglo (ananas)
"so dgé dé bo agon glo" l'arbre qui domine et se montre reçoit la
foudre ! (pas l'ananas qui pousse sous son couvert)… !!!
Je suis comme l'ananas que ne peut toucher la foudre (allusion a la
crainte de la foudre à laquelle il a échappé) ? Ainsi qu'a tous les
obstacles auxquels il a échappé. Pendant son règne Agonglo tenta de
multiples réformes.
De
1797- 1818 rien ne laisse entendre ou très peu !!!
Le
règne d'Adandozan Fils ainé d'Agonglo qui réunissait tout les critères pour
devenir roi, mais étant un sanguinaire il supprimait tout ceux qui le
dérangeait.
Agonglo sentant sa fin proche consulta le Fâ pour désigner son successeur c'est
Guézo le cadet qui fut désigné.
Etant trop jeune, ce n'est que 21 ans plus tard qu'il prit le pouvoir par la
force après le sombre règne de son frère…
La régence d'Adandozan fut importante, il se battit contre le tribut des Yoruba
d'Oyo.
"Adandozan ma gnon fli " la colère étale sa natte et nul ne peut la
rouler, je suis en colère contre les Yoruba et nul ne pourra m'obliger à
composer avec eux !!
Un bas relief lui est dédié, il représente un singe assis au ventre ballonné, a
la bouche pleine et tenant un épi de mais, ce singe représente l'Alafin d'Oyo
car Adandozan le considère comme un animal cupide qui ne peut se nourrir que
des cultures des autres.
Trône de Ghézo
Ghézo
(1818-1858), "gé dé zo ma si gbé" : malgré sa flamboyance, aucun
oiseau-cardinal ne peut mettre le feu a la brousse, (ainsi mes ennemis sont
impuissant contre moi)
emblème: le buffle "agbo do glo non zré to", le buffle devenu
puissant traverse le pays sans rencontrer d'obstacles, je suis le buffle qui
s'est préparé et traverse le pays (rien ne pourra m’arrêter).
Ghézo fut appelé le « Attila Dahoméen » !!!
Le prince Gakpé, exilé à Kanan depuis l'accession de son frère Adandozan, vit
de chasse et de vente de gibiers !!! Grâce au soutiens de partisans restés
a Abomey et de Chacha (De Souza), à 23 ans, en 1818 il renverse son cruel et
fantaisiste frère et prend le nom de Ghézo : grand et fort (comme un
buffle) un jour il tua de ses mains un buffle sauvage qui terrorisait un
village.
Les manières affables et dignes, la démarche aisée, de teint clair, le
visage marqué : (le grand Ghézo) est comme Louis XIV le roi soleil !!!
Ghézo est un homme de guerre, diplomate, sage, protecteur des arts, et grand
économiste.
Le pays est réorganisé : ainsi que les fonctions publiques, divisé en province
avec des gouverneurs dépendants du Méhou (1er ministre), les gouverneurs
suivent les ordres reçus, donnent les visas d'entrées sur le royaume, prélèvent les taxes sur les marchandises ou
l'huile de palme, après la traite des esclaves, les taxes sur les marchandises
et l'huile de palme constituent la source principale des revenus du
trésor royal, tous les produits des plantations royales sont vendus par les
négociants du roi. Ghézo fait multiplier les postes pour les taxes ainsi
que les droits et taxes sur les marchés.
Les gouverneurs rendent les comptes, s'occupent aussi de la justice locale. Ghézo
attribue à ses parents des postes de suppléants aux grands dignitaires, les
épouses royales gardent les clés des magasins du palais.
Le roi donne des audiences publiques, rend la justice (l'entrée du palais était
basse pour obliger les visiteurs a se courber et ainsi, saluer le roi.
Devant sa case, place Singbodji il y fait organiser de somptueuses cérémonies avec
bien souvent de multiples sacrifices humains.
L'armée devient
professionnelle, comparable aux structures européenne, pouvant
ainsi rivaliser avec les armées équipées par la grande Bretagne, comme
l'armée Oyo.
Les troupes sont équipées de lances, de sabres, et de fusils, des manœuvres et
exercices physiques se font régulièrement.
Ghézo organise les amazones en troupe régulière, elles ont un uniforme, elles sont
utilisé surtout pour les assauts, notamment à Abéokouta où elles s'illustrèrent
particulièrement, elle était commandées par leurs propres chefs, générale, colonelles,
capitaines.
Une économie moderne se développe…augmentation de la culture
du palmier à huile, avec des règles strictes.
Tokpo, ministre de l'agriculture, doit les faire respecter et ainsi
couper la tête à tous ceux qui abattraient un palmier à huile, à la naissance
d'un enfant on plante un palmier.
Le cocotier, le tabac, et les cultures vivrières sont développés, après la
grande Famine de 1848, Ghézo fait planter des éléments importés du brésil: le
manioc, le maïs tendre, le bananier, l'arachide, le gombo, la tomate et
l'oranger.
Le roi et ses intendants généraux surveillent toutes ces plantations.
L'industrie :
L'industrie fait son apparition, la fonte et le cuivre également, il encourage
de développement textile.
La traite des esclaves diminuant vers le milieu du XIX ème, il faut fournir à
l'Europe en pleine industrialisation de la matière première, dont esclaves et
huile de palme contre bimbeloteries, perles de verres, bracelets en cuivre,
colliers, mouchoirs, étoffes, barils de poudre, armes, liqueurs.
En 1851, Ghézo est le 1er roi à faire acte de souverain moderne, il signe
un traité d'amitié et de commerce avec le Président de la deuxième république
Française contre une redevance qui accorde la protection aux Français.
Son échec militaire devant Abéokuta assombri la fin de son règne, lors
d'un retour de campagne contre les Egba près de Kétou, à Ekpo. Blessé
par une balle tiré par un jeune homme qui prit la fuite, conscient de la valeur
sacrée de sa personne, il ne supporta pas l'affront de cette blessure, il se
décida de ne pas survivre a cette honte, il avertit le prince héritier de se
tenir près à gouverner dans quelques jours, puis il se fit raser, mit sa plus
belle tunique et s'empoisonna.
_ Note d'un visiteur a la cour de Ghézo :
Nous nous avançons vers lui chapeau bas; il se lève fait quelques pas au devant
de nous, nous aborde, et après nous avoir successivement serré a la main a la
mode européenne, il nous invite à nous asseoir dans des fauteuils rangés devant
son trône.
_ « l'aspect de l'assemblée avait réellement quelque chose
d'imposant ».
_ À la droite du roi, se tenaient 600 femmes de sa garde rapprochée accroupies
a la turque sur des tapis dans une parfaite immobilité, le fusil entre les jambes.
Derrière elles, une ligne plus sombre, les chasseresses d'éléphants, vêtues
d'étoffes brunes et armées de longues carabines aux canons noircis.
_ À sa gauche, les femmes du sérail, à peu près deux cents, les unes a peine adolescentes,
les autres dans tout l'éclat et le développement de leur beauté noire, quelques
unes déjà d'un certain âge , mais couvertes toutes de riches étoffes de soie.
_ Debout derrière le fauteuil royal, trois ou quatre favorites ainsi que
la générale en chef des amazones.
_ Devant le roi, sur les marches de l'estrade ou l'on avait placé son fauteuil,
se tenaient à genoux son fils et les principaux ministres.
_ Sur une table dressée entre lui et nous, on servit des rafraichissements
contenus dans les flacons de cristal d’une riche cave à liqueurs de provenance européenne.
_ De Agadja à Ghézo la politique était de consolider le territoire acquis par Agadja,
se libérer du tribut imposé par le roi d’Oyo, et enrichir le pays par la
capture, le travail dans les plantations royales et la ventes
d'esclaves.
_ Les rois Tégbessou, Kpengla, Agonglo et Adozan tentent de résister aux
Yorouba d'Oyo, régulièrement des razzias s'organisent contre Gbadagry, (actuel
poste frontière) les Dahoméens échouent dans leurs conquêtes contre les
Mahi, les Dassa, et les Bariba…

Glélé
(1858- 1889), emblème : le lion, quand celui-ci a les dents poussées, il ne
craint personne...
_ Nul être ne peut soulever la Terre ou un champ (aussi suis-je
déracinable).
_ Les carnets de voyages du Dr Répin, ex chirurgien de la marine impériale dans "voyage au Dahomey" sont la source de la plupart des
récits et interprétations sur l'existence du roi Glélé.

Gbéhanzin
(1889-1894), emblème : le requin, et l'œuf.
_ Le requin est dans la barre de mer, il attend que les chaloupes
chavirent (envahisseurs craignez moi), le monde tient l'œuf que la terre
désire!!!
On trouve dans les dernières pages de «histoire
militaire de la France» Henry Charles Lavauzelle, éditeur militaire 1894, les
dernières heures du Dahomey.

Agoli-Agbo (1894-1900), emblème
: un pied, une pierre, un balais.
Le pied et la pierre (boulet): il vaut mieux
pactiser avec son ennemi que d'en être prisonnier.
Agoli-Agbo fut le dernier des rois d'Abomey du
Dahoméen, il fut exilé en 1904 et rapatrié au Dahomey en 1940 où il mourut…!!!
Après le renouveau
démocratique de 1990, le gouvernement de la république du Bénin autorisa les
manifestations et cérémonies, le nom d’Agoli-Agbo retenti, son descendant
trône de nouveau sur le territoire d’Abomey.
Retour à la page
|