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Yovo, yovo, bonsoir...
de Christophe Verna _Aventures africaines_ Dépôt au SNAC nr 3-5077 du 10/10/2003
Dépôt à la SGDL n° 2004.10.0053 du 06/01/2004 06.14.04.94.14
Dépôt au SACD _Titre de l'oeuvre Yovo, yovo, bonsoir _Numéro de dépôt 000042481 _Fichier déposé yovo, yovo, bonsoir.7z _Catégorie Audiovisuel Empreinte numérique : SHA1 c4241a91bd46a732a6819daaf73d2b03d550f01e
_1er chapitre------------------------------------------- 1/14 EXT.JOUR.MARCHÉ DE BERGERAC L’acteur principal (L.A.P)tente vainement de vendre des surplus américains. LARGE : SUR LE MARCHÉ, PUIS ZOOM SUR L.A.P GROS PLAN : L.A.P TENTE DE VENDRE DES VESTES DE TREILLIS SANS SUCCÈS, SON CHIEN SOUS LE BANC L.A.P Des vestes et pantalons à petits prix pour les travaux agricoles, aller à la chasse, faire de la mécanique, vous en aurez pour des années de bons et loyaux services.. LARGE : LES GENS PASSENT SANS ACCORDER UN REGARD AU STAND (off)une voix avec un fort accent africain hé bien, mon ami, ça n’a pas l’air d’aller très fort..... LARGE :UN STAND À CÔTÉ, L’ON Y VOIT UN GRAND SÉNÉGALAIS EN BOUBOU MOYEN :L.A.P (CONTINUED) CONTINUED: 2. L.A.P: ne m’en parle pas, j’en ai marre, je ne fous rien,je vais finir ruiné!!!!! GROS PLAN : LE SÉNÉGALAIS (L.S) (L.S) Je reste encore une semaine, j’ai acheté une 404 150 £, et je retourne chez moi à Saint Louis du Sénégal, je la vends 1800£, et ma saison d’été sera largement positive. GROS PLAN : L.A.P L.A.P Dis-moi en détail cette affaire. GROS PLAN : (L.S) L.S C’est très simple, j’achète une 404 break, familiale ou plateau entre 150 £ et 300 £ en France, je descends l’Espagne, je prends le bateau d’Algeciras à Ceuta au Maroc. Je longe la côte, traverse la Mauritanie, et après 3500 kilomètres, je suis arrivé chez moi. Je vends la voiture entre 1700 £ et 1800 £, je n’ai pas d’avion à payer pour le retour, et un bénéfice d’au moins 1200 £ qui complète si bien ma saison que je peux me laisser vivre jusqu’à la saison prochaine sans me priver de rien... MOYEN : L.A.P L.A.P ça m’intéresse drôlement cette histoire, garde-moi mon stand, je vais acheter une carte. LARGE : L.A.P ARRIVE DANS UNE LIBRAIRIE L.A.P Bonjour Monsieur, auriez-vous une carte permettant d’aller de France au Sénégal ? (CONTINUED) CONTINUED: 3. LE LIBRAIRE J’en ai une qui concerne toute l’Afrique nord-ouest, c’est la 153 de chez Michelin. L.A.P Je peux voir çà ? LE LIBRAIRE Voilà MOYEN : L.A.P REGARDE LA CARTE, EST SATISFAIT, L’ACHÈTE LARGE : L.A.P REVIENT AUX STANDS MOYEN : L.A.P ÉTALE LA CARTE SUR LES VÊTEMENTS DE SON STAND L.A.P S’ADRESSANT AU SÉNÉGALAIS Dis-moi par où il faut passer MOYEN : VISIBLEMENT, LE SÉNÉGALAIS NE SAIT PAS LIRE UNE CARTE. L.A.P Bon, dis-moi les ville qu’il faut traverser L.S (énumération de toutes les villes jalonnant la route, car la lacune de la science géographique est largement compensée par une mémoire sans faille) L.A.P Je crois que je vais m’accorder quelques vacances au soleil.... Si je me pointe chez toi en 404, tu pourras m’aider à vendre la voiture ? L.S Bien sûr, tu pourras dormir chez moi, et moyennant une petite commission, je m’occuperais de vendre ton carrosse.... L.A.P Marché conclu. Tu peux me garder encore le stand ? (CONTINUED) CONTINUED: 4. L.S Vas-y.... L.A.P va voir un autre marchand qui vend un peu tout sur le marché. MOYEN : L.A.P S’ADRESSE AU MARCHAND, JEUNE BARBU SYMPA L.A.P Salut l’ami, est-ce que ça te dirait d’acheter mon lot de surplus américains ? LE MARCHAND D’UN PEU TOUT qu’as-tu à vendre exactement ? L.A.P Tout mon stand, barnum compris plus un tas d’autres fringues en stock chez moi. LE MARCHAND D’UN PEU TOUT Quand est-ce que je peux passer voir çà ? L.A.P cet après-midi, si tu veux... LE MARCHAND D’UN PEU TOUT ça roule, tu m’expliques où tu habite, et je passe te voir demain... INT.SOIR.CHEZ UN COPAIN MOYEN : DÎNER AUTOUR D’UNE TABLE (5 personne cassent la croûte) L’HÔTE Il paraît que tu pars en Afrique ? L.A.P oui, je descends au Sénégal voir un peu le soleil. L’HÔTE Tu ne pourrais pas passer dire bonjour à mon grand-frère qui a une entreprise de bâtiment en Côte d’Ivoire ? (CONTINUED) CONTINUED: 5. L.A.P Ce n’est pas du tout le coin dans lequel je me rends, il y a 1800 kilomètres à vol d’oiseau de l’endroit où je vais et la Côte d’Ivoire. L’HÔTE à tout hasard, je te donne son adresse à Abidjan (L’hôte écrit l’adresse sur un bout de papier et la donne à L.A.P) EXT.JOUR.MAISONNETTE DE L.A.P LARGE : (La camionnette de l’acheteur arrive dans une maison un peu isolée, L.A.P sort et l’accueille.) L.A.P Tu as trouvé facilement ? LE MARCHAND D’UN PEU TOUT Pas de problème. L.A.P Tu prends le café ? LE MARCHAND D’UN PEU TOUT Avec plaisir MOYEN : ILS ENTRENT DANS LA MAISON MOYEN : DANS UNE CUISINE PLUTÔT RUSTIQUE, DEVANT UN CAFÉ L.A.P Alors tu as tout mon banc de marché que tu as vu l’autre jour, plus ce qui est dans ma réserve. CUT INT.JOUR.DANS LA PIÈCE OÙ EST REMISÉ LE STOCK MOYEN : (dans une pièce en longueur, des cordes pendent du plafond qui soutiennent des manches à (CONTINUED) CONTINUED: 6. balais sur lesquels sont suspendu les vêtements sur cintres.) L.A.P Voilà, il y a tout çà plus ce que tu as vu l’autre jour.... LE MARCHAND D’UN PEU TOUT C’est pas grave si je te paie en liquide ? L.A.P devine mon neveu !!!!!!!! EXT.JOUR.MAISONNETTE DE L.A.P LARGE : Transbordement de tous les vêtements vers la camionnette de l’acheteur, des vêtements remisés dans le local de stockage et du matériel contenu dans le tube Citroën de L.A.P. MOYEN :LES BILLETS CHANGENT DE MAIN LARGE :ON VOIT LA CAMIONNETTE DE L’ACHETEUR PARTIR INT.JOUR.DANS LA PIÈCE PRINCIPALE (ENTRÉE, CUISINE) MOYEN :NOUS VOYONS L.A.P AVEC UNE AMIE QUE L’ON DEVINE INTIME L.A.P Il me semble que ton frère est garagiste, est-ce qu’il pourrait me trouver une 404 entre 150 £ et 300 £ ? il faut qu’elle soit en bon état, car toute la route de la Mauritanie est une piste de sable assez défoncée. LA COPINE Je vais lui demander... CUT 7. EXT.JOUR.MAISONNETTE DE L.A.P (Quelques jours plus tard....) LARGE : LA COPINE ARRIVE EN VOITURE À LA CAHUTE DE L.A.P Bisous INT.JOUR. MOYEN : DANS LA PIÈCE PRINCIPALE LA CUISINE Une fois entrée dans la maison LA COPINE Tu as de la chance, mon frère veux bien te céder sa 404 familiale pour 450£. MOYEN : L’ON VOIT L.A.P TORDRE LE NEZ ET ACCUSER LE COUP L.A.P Il n’a rien de moins cher ? LA COPINE Il n’a que celle-là, et il m’a garanti qu’elle est en parfait état.... L.A.P Bon, c’est beaucoup plus que je comptais mettre, mais si elle est en très bon état... EXT.JOUR.CHEZ LE GARAGISTE LARGE : L.A.P EST CHEZ LE GARAGISTE DEVANT UNE PEUGEOT 404 FAMILIALE LE GARAGISTE Vous voyez, elle est en parfait état, la boîte est bonne et le moteur est impeccable... L.A.P J’espère, car c’est beaucoup plus que ce que je comptais mettre.... LE GARAGISTE Je m’en sers tout les jours, elle est irréprochable, je ne remets jamais une goutte d’huile entre deux vidanges... (CONTINUED) CONTINUED: 8. L.A.P Bon, voici les 450£, je vais l’assurer, puis passerai la prendre une fois que ce sera fait. EXT.JOUR.CHEZ LE GARAGISTE LARGE :QUELQUES JOURS PLUS TARD On voit L.A.P démarrer avec sa nouvelle voiture de chez le frère de sa copine. EXT.JOUR.MAISONNETTE DE L.A.P LARGE : On voit L.A.P sortir les affaires qui resteront en France de sa cahute pour les mettre à l’abri dans un dépôt chez les châtelains qui lui louent la maisonnette. EXT.JOUR. MOYEN : CHEZ QUELQUES GARAGISTES L.A.P collecte des bidons de 30 litres ayant contenu de l’huile moteur. EXT.JOUR.MAISONNETTE DE L.A.P LARGE : On voit L.A.P transporter des malles contenant ses fringues et divers matériels dans la 404, puis installer les 5 futs d’huile vides sur la galerie. EXT.JOUR. MOYEN : UNE REMISE DERRIÈRE LA MAISON DE L.A.P L.A.P cache la clé au dessus de la porte à l’intérieur d’un appentis situé près de sa maison. 9. EXT.JOUR.MAISONNETTE DE L.A.P LARGE : L.A.P jette un regard aux alentours, monte dans la voiture, ainsi que son chien, et démarre vers le Sénégal. EXT.JOUR. LARGE : ON VOIT LA VOITURE ROULER, ROULER SUR LES ROUTES DE FRANCE. EXT.JOUR.SAINT JEAN DE LUZ GROS PLAN : SUR LE COMPTEUR, LE VOYANT D’HUILE S’ALLUME EXT.JOUR. LARGE : SAINT JEAN DE LUZ L.A.P descend de sa voiture Après avoir regardé la jauge à huile, il apparaît à L.A.P que le moteur de la voiture est très fatigué et consomme beaucoup d’huile. EXT.JOUR.ESPAGNE LARGE :Traversée de l’Espagne, EXT.JOUR.PORT D’ALGECIRAS Algeciras, traversée de la Méditerranée, arrivée à Ceuta enclave espagnole au Maroc. EXT.JOUR.CEUTA LARGE : L.A.P achète du whisky et de l’essence détaxés, il en rempli ses futs sis sur la galerie. 10. EXT.JOUR.SORTIE D’ESPAGNE LARGE : LA FRONTIÈRE ESPAGNOLE QUASIMENT INEXISTANTE. EXT.JOUR.ENTRÉE AU MAROC LARGE : UNE TRÈS LONGUE FILE D’ATTENTE À L’ENTRÉE DU MAROC. EXT.JOUR.GUICHET DE DOUANE MOYEN : L.A.P SORT DE SA VOITURE ET VA CHERCHER LES DOCUMENTS À REMPLIR POUR POUVOIR RENTRER AU MAROC. EXT.JOUR.RETOUR À LA VOITURE MOYEN : L.A.P REVIENT AVEC LES FORMULAIRES DUMENT REMPLIS, SON PASSEPORT EST AGRÉMENTÉ D’UN TAMPON FIGURANT UNE VOITURE, CE QUI L’OBLIGERA À SORTIR AVEC LA DITE AUTOMOBILE. EXT.JOUR.ROUTES MAROCAINES LARGE : L.A.P roule en direction du sud le long de la côte, des barrages fréquents avec des herses en travers de la route, à chacun d’eux, les militaires contrôle les papiers. L.A.P aperçoit un petit marocain faisant du stop au bord de la route, il s’arrête et le prend. LE PETIT MAROCAIN Si tu m’amènes chez mes parents, nous t’inviterons à dîner. L.A.P Allez, on y va.. LARGE : APRÈS QUELQUES KILOMÈTRES, ILS SORTENT DE LA ROUTE Après avoir parcouru 3 ou 4 kilomètres d’un chemin de campagne, ils arrivent à un oasis. 11. EXT.JOUR.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN : ARRIVÉE À UNE GRANDE MAISON BLANCHE (Le petit marocain s’adresse à L.A.P) LE PETIT MAROCAIN Viens, je vais te présenter à mes frères. INT. JOUR. MOYEN : DANS LA PIÈCE PRINCIPALE QUI DONNE DIRECTEMENT SUR L’OASIS (arrivent les 2 frères.) MOYEN : DANS CETTE GRANDE SALLE, L.A.P EST INVITÉ À PRENDRE LE THÉ SUR DES TAPIS. (Un peu plus tard) LES FRÈRES ça te dirait d’aller visiter un vieux berger dans la montagne ?. L.A.P Non, pas trop... (Les frangins insistent lourdement, L.A.P fini par accepter...) EXT.FIN D’APRÈS-MIDI LARGE : Les 2 frères et L.A.P, après avoir parcouru 1 ou 2 kilomètres dans la montagne, arrivent à une cahute, un des frères frappe dans ses mains afin de prévenir de la venue de visiteurs. sort un vieux en burnous, perclus de rhumatismes qui invite tout le monde à boire le thé à la menthe assis par terre sur des tapis. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI DANS LA CABANE DU VIEUX BERGER MOYEN : (Le vieux pose des questions par le truchement des 2 frères.) (CONTINUED) CONTINUED: 12. LES FRÈRES Le vieux demande combien de temps tu as mis pour venir de France... L.A.P Deux jours. MOYEN : Les frères traduisent au vieux qui répond en arabe. LES FRÈRES Le vieux dit qu’il pensait la France beaucoup plus éloignée, mais il compte les jours à la vitesse de marche de chameau... RAPPROCHÉ : Visage de L.A.P qui se demande en aparté qui se paie sa tête, le vieux ou les frangins.... MOYEN : Les frères pressent un peu le vieux qui sort des colliers et bracelets d’un sac et les étalent sur le tapis. LES FRÈRES Les vieux désire se séparer de bijoux anciens. L.A.P Je n’ai vraiment pas d’argent à consacrer à l’achat de bijoux. LES FRÈRES Ce n’est pas grave, le vieux accepte de troquer. L.A.P (visiblement à regret, et pour faire plaisir) Bon, à la rigueur, on peut faire comme çà. MOYEN : L.A.P regarde quelques bijoux incrustés de corail, qui ont l’air en argent massif, en met quelques-uns de côté. L.A.P Ceux-là me plaisent bien, il ne reste plus qu’à s’entendre sur l’échange. 13. EXT.SOIR.DANS LA MONTAGNE LARGE : Tout ce petit monde descend de la montagne à vitesse réduite du vieux qui s’appuie sur une canne. EXT.SOIR.DE RETOUR DANS LA COUR OÙ SE TROUVE LA VOITURE MOYEN : L.A.P ouvre l’arrière de la 404, sort une malle dans laquelle lui restent quelques vêtements conservés de son petit commerce récemment clos. Le vieux choisi quelques chemises, une jolie veste haute en couleurs, une paire de bottes et s’estime satisfait. les frères et le jeune qui a rejoint le groupe ont visiblement envie de quelques frusques, L.A.P leurs en offre 2 ou 3 à chacun, et tout le monde est content. MOYEN : LES FRÈRES PROPOSENT DE CASSER LA CROÛTE, EXT.SOIR.LE GROUPE RETOURNE À LA GRANDE SALLE. MOYEN : Les protagonistes se réinstallent autour de la table basse, vient une adolescente qui amène successivement plusieurs plats copieusement remplis aux délicieux fumets et l’omniprésent thé. Une autre leur verse de l’eau à l’aide d’une aiguillère afin que tous se lavent les mains au-dessus d’une bassine en laiton repoussé, puis commencent les agapes... MOYEN : Aucun couvert n’est proposé, L.A.P ne fait pas le chipoteur, et mange avec la main en essayant de se montrer aussi adroit que possible à cet exercice. L.A.P Quel l’animal qui entre dans la composition de ce plat ? LES FRÈRES C’est du jeune chameau. L.A.P C’est la première fois que j’en mange, c’est délicieux !!!!! MOYEN : (CONTINUED) CONTINUED: 14. Les frères sont visiblement ravis de cet enthousiasme. Une fois rassasiés, les jeunes filles débarrassent la table. EXT.SOIR LARGE : Le vieux, après de grands voeux de réussite pour son voyage, serre longuement la main de L.A.P et s’en retourne à ses pénates. LES FRÈRES (après avoir envoyé le petit se coucher, et tourné autour du pot) Tu n’aurais pas de bouteille d’alcool par hasard ? L.A.P J’ai une bouteille de whisky, je vais la chercher.... INT.SOIR MOYEN : TUTOIEMENT DE LA BOUTEILLE JUSQU’À L’EXTINCTION D’ICELLE. LES FRÈRES Bon, maintenant, il faut dormir... Les frères demandent à L.A.P de les aider à ouvrir les bas-flans-sièges-coffres qui entourent la salle, et à en sortir des couvertures en poils de chameau très lourdes et raides. Après avoir remis les coussins sur les coffres, ils offrent une couverture à L.A.P, et l’invitent à dormir, eux reste à dormir itou dans cet appareil... INT.MATIN. MOYEN : LE LENDEMAIN MATIN, RÉVEIL DE L.A.P, LA BOUCHE EN FOND DE CAGE À PERROQUET. MOYEN : PLIAGE DES COUVERTURES, REMISE DANS LEURS COFFRES. EXT.PETIT MATIN. LARGE : LUMIÈRE DURE.VISITE DE LA PALMERAIE QUI ENTOURE LA MAISON, DE PETITS CANAUX COURENT AFIN D’IRRIGUER LA VÉGÉTATION RENDUE LUXURIANTE PAR CE MOYEN. (après une demie heure de (CONTINUED) CONTINUED: 15. divagations dans ce merveilleux jardin) LES FRÈRES Bon, maintenant, on va prendre le petit déjeuner. INT.MATIN. MOYEN : La table, revenue à sa place et couverte de victuailles, pains, miel, dattes, thé, huile d’olive très verte, tous ces produits sont fabriqués sur place. Tout le monde s’y met. L.A.P, un peu barbouillé a quelques peines à ingurgiter tout çà. Les frangins, eux, habitués à cette nourriture pour le moins roborative, trempent le pain dans le miel, puis dans le thé, et s’en enfournent des ventrées. L.A.P, parvient se caler les gencives afin de poursuivre sa route. EXT. DANS LA COUR LARGE : Adieux à tout le monde, L.A.P monte dans son carrosse qui refuse de démarrer. MOYEN : L’un des grands frères demande à L.A.P un tournevis afin de démonter la durit avant le carburateur. L’UN DES FRÈRES À L.A.P Vas-y, démarre. Après avoir bouchée l’entrée du carburateur avec sa main, il laisse tourner un peu le moteur, retire sa main brusquement, la voiture part sur quelques cylindres, puis se met à ronronner. re adieux, re départ vers Saint louis du Sénégal... EXT.JOUR.ROUTE MAROCAINE RAPPROCHÉ : VUE SUR LA JAUGE À ESSENCE QUI EST PROCHE DE ZÉRO. L.A.P s’arrête sur le bord de la route. MOYEN : (CONTINUED) CONTINUED: 16. L.A.P monte sur la galerie afin de transvaser l’essence achetée à Ceuta. les robinets des futs sont bloqués, sûrement soudés par l’essence. L.A.P va prendre un poignard dans ses affaires et une chaussure, remonte sur la galerie et ouvre le fut en priant qu’aucune étincelle ne vienne troubler son exercice, puis transvase ainsi deux futs vers le réservoir. (Il renouvellera l’opération jusqu’à épuisement de son stock d’essence.) EXT.JOUR.L.A.P REDÉMARRE EXT.JOUR. TAN-TAN, LARGE : La ville est en pleine effervescence, des automitrailleuses, chars, camions bourrés de soldats roulant très vite. Sur le côté de la route, beaucoup de véhicules blindés détruits. LARGE : SORTIE DE LA VILLE Un barrage bloque la sortie de la ville. UN MILITAIRE Bonjour, vous ne pouvez pas passer. L.A.P Je vais au Sénégal en passant par la Mauritanie. LE MILITAIRE Impossible, la route est bloquée aux européens. RAPPROCHÉ : SUR LE VISAGE ÉTONNÉ ET CONSTERNÉ DE L.A.P L.A.P Ce n’est pas possible, c’est la seule route pour arriver au Sénégal....!!!!! LE MILITAIRE Ce sont les ordres, revenez en arrière. (visiblement, les ordres viennent de beaucoup plus haut que le militaire qui applique la consigne) MOYEN : L.A.P RECULE SA VOITURE ET FAIT DEMI TOUR. 17. LARGE : L.A.P SE REND AU QG DE LA VILLE. INT.JOUR. MOYEN : DANS LE BUREAU DU QG. L.A.P Bonjour, pourrais-je voir le commandant de la place ? LE SECRÉTAIRE DU COMMANDANT Nous avons eu un convoi attaqué hier, il est très occupé, mais de toutes façons; les ordres sont formels, même en convoi, les européens ne peuvent pas passer.... L.A.P Mais c’est la seule route pour aller au Sénégal qui est le but de mon voyage..... LE SECRÉTAIRE DU COMMANDANT Même le commandant ne pourrait rien pour vous, car les ordres viennent de Rabat. L.A.P Vous comprenez la situation, c’est un aller-retour de minimum 1500 kilomètres... LE SECRÉTAIRE DU COMMANDANT (réellement consterné) Je suis désolé pour vous, il n’y a pas moyen de faire autrement. EXT.JOUR. MOYEN : L.A.P remonte dans sa voiture et reprend la route vers Rabat. EXT.JOUR. LARGE : 2 jours plus tard, entrée de la voiture de L.A.P dans Rabat. Recherche du consulat de France. 18. EXT.JOUR. MOYEN : ENTRÉE DE L.A.P DANS LE CONSULAT FRANÇAIS. INT.JOUR. MOYEN : L.A.P s’adresse au guichet, narre son histoire dans le but de la débrouiller. INT.JOUR. MOYEN : Dans le bureau d’un fonctionnaire moyennement gradé. L.A.P Bonjour Monsieur, je me rends au Sénégal en voiture en passant par la Mauritanie, j’ai été bloqué à Tan-Tan, les militaires me disent que la route est interdite de passage aux européens. Cela me paraît extravagant !!!!!! LE FONCTIONNAIRE MOYENNEMENT GRADÉ Je vais me renseigner, repasser dans 4 jours. L.A.P 4 jours, vous plaisantez !!!!!!! LE FONCTIONNAIRE MOYENNEMENT GRADÉ Vous savez, c’est le week-end, il faut que je contacte les gens qui pourraient me dire ce qu’il en est exactement, alors vous pensez..... L.A.P Bon, je repasserai mardi. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI. LARGE : L.A.P tourne vers l’extérieur de la ville pour trouver un coin pour dormir. Il parvient à une plage sympa, s’y arrête. 19. EXT.SOIR. MOYEN : L.A.P sort son sac de couchage et dort dans la voiture EXT.JOUR.LE LENDEMAIN APRÈS-MIDI MOYEN : UN MAROCAIN DE 25 OU 30 ANS VIENT DISCUTER. MEDHI Bonjour, Je m’appelle Medhi, comment ça va ? vu ta plaque, tu viens de France ? L.A.P Oui, j’en arrive directement, je devais me rendre au Sénégal, et la route est bloquée aux européens à Tan-Tan... MEDHI C’est à cause de l’affaire Mauritanienne et des divergences de point de vue avec le Polisario... Ils laissent passer les engins blindés qui ouvrent la route, et une fois que les véhicules civils passent, ils les font sauter à l’aide des charges explosives introduites sous la route durant la nuit. L.A.P Ben voilà qui n’arrange pas mes affaires !!!!! Je comprends le problème, mais il faut que je passe tout de même. EXT.JOUR. LARGE :LE MATIN SUR LA PLAGE L.A.P aperçoit un homme au teint clair qui s’entraîne avec succès au lancer de boomerang. L.A.P, intéressé, s’avance à quelques pas de l’homme qui entame la conversation. HOMME AU BOOMERANG Bonjour, vous campez là ? (CONTINUED) CONTINUED: 20. L.A.P (L.A.P raconte brièvement son affaire). HOMME AU BOOMERANG On entend vaguement parler de cette histoire, les autorités ne s’étendent pas sur le sujet. Je crois que si vous attendez des renseignement du consulat de France, vous allez être déçu, ce n’est qu’une poignée de bons à rien, pistonnés et feignants. L.A.P. Hé bien, je suis mal barré !!!! HOMME AU BOOMERANG Voulez essayer mon boomerang ? L.A.P Avec plaisir (l’homme au boomerang se lance dans une explication d’où il ressort que le boomerang doit être lancé à la verticale pour revenir) L.A.P fait plusieurs essais sans parvenir à pouvoir rattraper l’engin volant. EXT.JOUR.APRÈS-MIDI LARGE : L.A.P, après diverses pérégrinations, parvient à une jetée où de multiples pêcheurs tentent leur chance. (L.A.P s’approche d’un grand type, vieux et maigre qui sort de belles pièce, visiblement, il est français, connu des autres pêcheurs, et renommé pour sa chance au sport auquel il se livre). L.A.P entame la conversation. L.A.P bonjour, çà a l’air de marcher, les affaires !!!!! (CONTINUED) CONTINUED: 21. LE VIEUX PÊCHEUR On ne se plaint pas... Les deux protagonistes de disent leurs prénoms... L.A.P Comment se fait-il que vous sortiez du poisson alors que les marocains ne pêchent rien ? LE VIEUX PÊCHEUR. çà, c’est mon secret!!! EXT.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN : LE VIEUX PÊCHEUR ça vous dit de venir boire un coup de vin rouge à la maison ? L.A.P Avec grand plaisir, si vous voulez, je vous ramène dans ma voiture. LE VIEUX PÊCHEUR Allons-y. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI: DANS UNE RUE POPULAIRE MOYEN : LE VIEUX PÊCHEUR Vous pouvez m’arrêter ici ? L.A.P arrête la voiture et attend le bonhomme qui est entré dans une boutique. Le vieux bonhomme en ressort peu de temps après avec un sac en papier à la main, monte dans la voiture. LE VIEUX PÊCHEUR On va se boire une bonne bouteille de "Chaud soleil". 22. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI Le vieux bonhomme guide L.A.P jusqu’à un immeuble très relativement récent, et lui dit : LE VIEUX PÊCHEUR On est arrivés... INT.JOUR. LES PROTAGONISTES MONTENT AU PREMIER ÉTAGE Le vieux bonhomme invite L.A.P à pénétrer dans l’appartement et appelle. Vient une marocaine d’une quarantaine d’années un peu boulotte, vive et très gentille. LE VIEUX PÊCHEUR J’ai invité Christophe à manger. Les deux se tortillent joyeusement la bouteille de Chaud soleil, puis dinent d’un excellent ragout de mouton. Puis L.A.P retourne à la plage roupiller un bon coup. EXT.JOUR.LE LENDEMAIN, L.A.P FAIT CONNAISSANCE DE DEUX JEUNES MAROCAINS D’UNE VINGTAINE D’ANNÉES, WALID ET AMINE. (Ils discutent à perte de vue de choses et d’autre en attendant que passe le temps) EXT. RAPPROCHÉ : DÉBUT DE NUIT. Quelqu’un tape à la vitre de la voiture, c’est un copain. MEDHI Je t’ai apporté une bonne soupe pour te réchauffer. (Il est à noter que Medhi a dû parcourir presque 1 kilomètre pour apporter ce présent) L.A.P Merci, mon ami, c’est vraiment sympa !!!!! 23. EXT.JOUR. LARGE : Les 4 jours révolus, entrée de L.A.P dans le consulat. INT.JOUR. MOYEN : L.A.P S’ADRESSE AU GUICHET. L.A.P Bonjour Madame, je viens voir Mr X.... LA FEMME AU GUICHET Mr X n’est pas là aujourd’hui... L.A.P Quand reviendra-t-il à son bureau ? LA FEMME AU GUICHET (pas du tout gênée„mais visiblement excédée, L.A.P dérange...) Repassez demain à tout hasard... L.A.P Et il sera là, cette fois, par hasard ? LA FEMME AU GUICHET (la femme impatiente) Oui, sûrement.... L.A.P Sûrement oui, ou sûrement non ? ça fait bientôt une semaine que je suis passé pour vous demander un renseignement que l’on aurait du me donner en suivant, car tout de même, que la seule route menant au Sénégal soit bloquée, cela aurait du alerter au moins une personne dans cette maison..... Sur ce, L.A.P sort, ulcéré par cette bande de bons à rien... (Quand vous n’avez besoin de rien, rendez-vous directement aux consulats français....) (Le temps passe ainsi, jusqu’à ce qu’au bout d’une dizaine de jours, L.A.P se rende compte (CONTINUED) CONTINUED: 24. que jamais il n’obtiendra d’information des incapables du consulat) (De plus, le peu d’argent dont disposait L.A.P a fondu comme neige au soleil. L.A.P regarde la carte achetée à Bergerac sur laquelle sont indiquées en rouge les routes goudronnée. Il apparait que pour parvenir au Sénégal, il n’existe que deux routes passant par l’Algérie, l’une (la plus à l’ouest des deux, dont le goudron va jusqu’à Reggane, l’autre, plus à l’est dont le goudron est indiqué allant jusqu’à Tamanrasset Ayant fait le bilan de la situation dans laquelle il se trouve, L.A.P se rend à l’évidence que s’il veut poursuivre son voyage, il doit se faire envoyer de l’argent de France. Aussi, envoie-t-il un télégramme à sa mère, lui demandant de lui faire parvenir 205£ en poste restante. L’argent arrive deux jours plus tard, le problème est qu’il est délivré en dirhams..... EXT.JOUR. LARGE : SUR LA PLAGE L’homme au boomerang est à l’entraînement. L.A.P Bonjour, HOMME AU BOOMERANG Salut, comment çà va ? L.A.P Pas trop bien, j’ai reçu mon argent de France, et il m’a été transmis en dirhams, pour aller en Algérie, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux !!! HOMME AU BOOMERANG Je vais essayer de voir si autour de moi il y a de personnes intéressées par des dirhams contre des francs, mais je n’ai pas trop d’espoir.... L.A.P parlant de cette affaire à ses nouveaux amis, personne ne voit comment détortiller l’affaire, à part Walid et Amine qui ont des potes chez les marchands de souvenirs, car (CONTINUED) CONTINUED: 25. les transactions avec les touristes français sont souvent réglées en francs français, ce qui ne fait pas l’affaire des commerçants. EXT.JOUR.SOUK DE RABAT LARGE : WALID, AMINE, MEDHI ET L.A.P ENTRENT DANS LE MARCHÉ Ils traversent une bonne partie du marché et s’arrêtent à un stand, échanges en arabe... Puis le marchand fait signe de passer derrière une tenture. LE MARCHAND DE SOUVENIRS Tu as des dirhams à changer contre des francs ? L.A.P Oui, 1500, à combien tu changes ? LE MARCHAND DE SOUVENIRS Tête à tête, ça te va ? L.A.P C’est bon. échange des billets, compter, et au revoir.... (L.A.P se retrouve avec 1500 frans français.) L.A.P invite les 3 amis, car Medhi, quoi que réprobateur sur la méthode de change (L.A.P se demande aujourd’hui si les billets n’étaient pas faux !)est venu épauler l’opération. L.A.P On peut manger du bon poisson sur le marché ? WALID Venez, il y a un grand spécialiste. (tous les 4 mangent un excellent poisson) INT.JOUR.SOUK DE RABAT MOYEN : L.A.P (au patron de l’établissement) Combien je vous dois ? (CONTINUED) CONTINUED: 26. LE PATRON DU RESTAURANT X dirhams. MEDHI Ne paies pas, c’est trop cher. (Medhi ne s’est pas gêné pour dire cela tout haut devant le tenancier qui commence à devenir mauvais) L.A.P (à Medhi) Laisse, ce n’est pas grave... EXT.JOUR.SOUK DE RABAT LARGE : LES 4 COPAINS SORTENT DU MARCHÉ EXT.JOUR.CONSULAT DE FRANCE L.A.P Bonjour Madame, puisque je ne peux pas passer par la Mauritanie, je vais descendre par l’Algérie. Quelqu’un peut-il me dire si les vaccins de choléra et fièvre jaune suffisent pour entrer en Algérie ? LA FEMME AU GUICHET (avec un accent pied-noir à couper au couteau): « j’en sais rien moi ! Je ne suis pas le gouvernement algérien »... EXT.JOUR.SORTIE DU CONSULAT DE FRANCE. LARGE : L.A.P SORT EN CLAQUANT LA PORTE EXT.JOUR.MATIN.PLAGE. Adieux à l’homme au boomerang EXT.JOUR.AU BAS DE L’IMMEUBLE DU VIEUX BONHOMME (qui entretemps avait proposé d’héberger L.A.P) MOYEN : LE VIEUX PÊCHEUR ET LES 3 JEUNES MAROCAINS (CONTINUED) CONTINUED: 27. L.A.P Je vous écrirai une carte postale dès que je serai sorti d’Algérie. (Il faut dire que le vieux pêcheur s’inquiète que L.A.P passe par Algérie, car il considère les Algériens comme des teigneux hors du commun) EXT.JOUR. MOYEN : L.A.P QUI EN A GROS SUR LA PATATE, REGARDE LES AMIS DISPARAÎTRE DANS LE RÉTROVISEUR. (Signes d’adieux de la main.) EXT.JOUR.FRONTIÈRE ALGÉRIENNE LARGE : ARRIVÉE DE LA 404 (le poste de douane est sis dans un paysage plat et désert. Les fonctionnaires sont hyper secs, un carnet de devise recense tout ce qui pourrait être monnayable) 1 heure plus tard, la 404 sort de la douane. (à contrario du Maroc, aucun barrage de police, pas un flic ou militaire en vue tout au long des routes désertes) (Enfin passé, L.A.P taille la route par Tlemcen, il y fait un froid de canard ; les gens sont sympas. Dans de petits restaurants au long du trajet, on demande régulièrement si L.A.P a quelque chose à vendre ; apparemment il leur manque de tout et L.A.P commence à comprendre l’intérêt du carnet de devises, il regrette un peu la bouteille de whisky, pas d’alcool ni de vin dans les épiceries, la bouteille d’anisette ou de whisky s’achète minimum 300 dinars au black, le litre d’essence est à 0,65 dinars, ce qui fait qu’une bouteille de whisky achetée 1,8£ en zone dédouanée (10£ en France) (CONTINUED) CONTINUED: 28. permet, après une vente rapide et facile, d’acheter près de 500 litres d’essence !) EXT.JOUR.ROUTE ALGÉRIENNE LARGE : Tlemcen, El Aricha, Aïn-Sefra, Beni-Ounif, Béchar, Taghit, à contrario du Maroc, aucun barrage ni flics sur les routes, Beni-Abbès, le paysage est de plus en plus désertique. INT.JOUR. MOYEN : L.A.P PÉNÈTRE DANS UN PETIT RESTAURANT À KERZAZ L.A.P discute avec le fils du patron d’un petit restaurant, il veut tout acheter et tout vendre ; n’ayant plus de bidons (L.A.P a dû tous les éventrer pour en sortir l’essence), L.A.P lui dit qu’il doit traverser le Sahara et qu’il lui faut un gros baril pour quadrupler son autonomie de carburant, son interlocuteur a çà en stock. ( une fois restauré, il emmène L.A.P dans une remise où se trouve l’objet, c’est exactement ce qu’il faut, bien qu’à l’horizontale, il contienne moins de 200 litres, ils font affaire, avec le plein du réservoir avant de partir, ça devrait suffire pour traverser le Sahara!) INT.JOUR. MOYEN : INTÉRIEUR DE LA VOITURE Roupillant à moitié, L.A.P croit avoir cassé la voiture : un fossé coupe le goudron à angle droit! Heureusement, il roulait assez vite, sinon le train avant y restait... EXT.JOUR. LARGE : ADRAR Dernier poste de ravitaillement, L.A.P parcourt les rues sablonneuses, les maisons ne comportent qu’un étage avec terrasse, peu de fenêtres, des arcades protégeant les entrées des maisons ou magasins du soleil, il faut dire qu’à (CONTINUED) CONTINUED: 29. Adrar celui-ci cogne dur ! Les phares des voitures sont enduits de graisse, c’est une protection obligatoire, sinon, ils deviendraient opaques et inefficaces, dépolis par les vents de sable qui enlèvent la peinture des bas de caisse dont le métal est souvent à nu. Dans une rue, L.A.P voit un autochtone s’arrêter, se mettre à genoux, s’asseoir sur les talons, genoux écartés, même de dos, vu la manipulation à laquelle il se livre, visiblement, il se met à pisser ; L.A.P reverra souvent le système se répéter, une fois l’affaire terminée, en général, les types prennent une poignée de sable et se sèchent vigoureusement le pommeau avec. MOYEN : L.A.P cherche un magasin de bouffe, tous sont de petites échoppes, des panneaux précisent la spécialité de chaque boutique ; écrits en arabe, ils ne le renseignent pas beaucoup ! (les boutiques vendent un peu de tout, mais question ravitaillement, à part les boîtes de sardines et légumes, il n’y a pas grand-chose, L.A.P en prend quelques-unes, puis cherche où casser la croûte. il trouve un restaurant où l’on mange l’habituelle soupe épicée et un ragoût de mouton ; les clients partis, L.A.P s’informe auprès du patron devant un café ; petit homme maigre, intelligent, léger strabisme convergeant, prolixe et sympathique, il se nomme Ramdann et confirme qu’à part les achats déjà effectués, L.A.P ne trouvera pratiquement rien d’autre à embarquer pour manger jusqu’à Gao.) EXT.JOUR. LARGE : LE LENDEMAIN MATIN, L.A.P croise sur la grand place un groupe de cinq Belges dans trois 404, ils font le voyage moitié pour le plaisir, moitié pour le business, l’un d’eux, Philippe, en ayant déjà très bien vendues deux au Mali, en a récemment fait son métier, ils discutent du but de leurs voyages et d’une contrainte. (CONTINUED) CONTINUED: 30. PHILIPPE à la sortie, l’armée oblige les "touristes" à partir en convoi d’au moins 4 ou 5 voitures car il y a 1250 kilomètres de Sahara à traverser, à 3, ça risque de coincer, si tu es avec nous, il y a de fortes chances qu’ils nous laissent partir... L.A.P Moi, ça me va parfaitement... Qu’est-ce qu’on peut acheter par ici ? je me suis embarqué avec de la charcuterie de France, mais cela fait longtemps que ma réserve est épuisée. J’ai déjà pris une provision de boîtes de légumes et sardines, c’est tout ce qu’il y avait de disponible. LES BELGES RAPPROCHE : TORDENT LE NEZ. PHILIPPE Achète des tomates séchées, à cuire avec les nouilles, çà revient très bien), des légumes frais et du pain. L.A.P OK, on se retrouve chez Ramdann. (L.A.P indique où se trouve le petit restaurant à Philippe) EXT.JOUR. LARGE : SE REND D’ABORD À LA BANQUE Change de l’argent. EXT.JOUR.MARCHÉ D’ADRAR LARGE : MARCHÉ TYPIQUE HAUT EN COULEURS L.A.P achète des tomates séchées, des légumes, et du pain. 31. INT.JOUR; CHEZ RAMDANN LARGE : LA SALLE AUX MURS PEINT EN VERT PÂLE, TUBES AU NÉON AU PLAFOND, EST PLEINE DE MONDE, LES GENS MANGENT SUR DE GRANDES TABLES ET BANCS, L.A.P, CHARGÉ DE SACS EN PLASTIQUES VOIT LES BELGES. L.A.P Salut, Ramdann, ça va ? qu’est que tu nous proposes aujourd’hui ? RAMDANN (la mine réjouie) Comme d’habitude, soupe en entrée et ragoût de mouton, la seule chose qui change ici, c’est que des fois, je fais la soupe avec haricots, des fois, avec des lentilles... L.A.P Hé bien, je crois que je vais prendre çà !!!!! MOYEN : TOUT EN MANGEANT, L.A.P DISCUTE DE LA TRAVERSÉE À VENIR AVEC PHILIPPE, LES AUTRES BELGES EN PROFITENT. PHILIPPE Pour l’Algérie, ce n’est pas compliqué, à la douane d’Adrar : ils vont vérifier si tout ce qui a été marqué dans le carnet de devises est toujours dans le véhicule et porte monnaie, feuilles de change, etc... En échange, ils nous fileront un passavant qui nous permet d’aller jusqu’à Reggane, à peu près 150 kilomètres de goudron. Puis, 650 kilomètres de sable jusqu’à Bord Moktar qui est la sortie du territoire Algérien, les douaniers récupèrent les passavants, c’est la sortie du territoire Algérien. 100 kilomètres après, on commence à rencontrer la rocaille, 20 kilomètres encore, et l’on arrive dans une cuvette appelée Tessalit, qui est la frontière du territoire Malien. Les formalités sont bon enfant, les maliens avenants, passage cool, la frontière passée, du sable très mou, puis alternances de sable et rocailles.... 32. INT.JOUR. MOYEN :Les Belges et L.A.P se retrouvent chez Ramdann. (après avoir salué l’hôte, ils s’assoient à une table et se restaure d’un café au lait assez dilué, ils font les pleins des bidons d’eau) MOYEN : ILS DISENT AU REVOIR À RAMDANN PHILIPPE Maintenant, on va faire les pleins d’essence. EXT.JOUR. LARGE : LA STATION SERVICE. L.A.P AU POMPISTE Salut, je dois faire le plein de mes futs. LE PRÉPOSÉ À LA STATION Tu prends un pistolet et tu te sers.. (L.A.P choisit la pompe à gros débit, c’est un pistolet à essence trois fois plus gros que d’ordinaire) LE PRÉPOSÉ À LA STATION (rigolant) Tiens bien le pistolet, ça débite rapide... L.A.P déclenche l’ouverture de carburant (on voit qu’un fort recul accompagne la sortie furieuse de l’essence) (L.A.P est impressionné de voir l’essence sortir à une telle vitesse, quelques secondes plus tard, il voit de l’essence couler dans la voiture) 33. INT.JOUR. RAPPROCHÉ : DANS LA VOITURE Une nervure du tonneau qui comporte un impact qui génère une forte fuite. L.A.P arrête de remplir le baril, et le tourne fuite en haut. Il paie le préposé et s’éloigne. Il cherche un bois de bois, en taille un petit coin qu’il force en le tapant dans la fente générant la fuite, arase le bois qui dépasse, et passe un savon sur la réparation afin d’aveugler au maximum la fuite, puis tourne le tonneau ouverture de remplissage vers le haut, retourne à la station. EXT.JOUR. MOYEN :LA STATION SERVICE L.A.P prend un pistolet moins gros que le premier et reprend le remplissage. INT.JOUR. RAPPROCHÉ : DANS LA VOITURE (Apparaît une autre fuite moins importante à un autre endroit de la nervure.) L.A.P reprend le savon et le passe sur la fuite jusqu’à ce que la fente soit obturée MOYEN : L.A.P FERME LE BOUCHON DU FUT ET PAIE LE PRÉPOSÉ, REJOINT LES BELGES. EXT.JOUR.FIN DE MATINÉE GRANDE PLACE D’ADRAR LARGE : L.A.P RETROUVE LES BELGES PHILIPPE Bon, tout le monde a ses pleins, on y va.... EXT.JOUR. LARGE : ARRIVÉE DES VOITURES À LA DOUANE (Après avoir vérifié que tout ce qui a été déclaré à l’entrée du territoire est (CONTINUED) CONTINUED: 34. encore présent dans les véhicules, la douane reprend les carnets de devises et gratifie chacun d’un passavant valable pour faire Adrar/Bordj-Moktar). EXT.JOUR. MOYEN :REGGANE Refouille, plus pour occuper l’ennui qu’autre chose, puis on lâche tout le monde. EXT.JOUR. MOYEN :DÉPART SUR LA PISTE Aussitôt, c’est le sable mou, le cul des voitures chargées d’essence frotte, il faut faire attention aux cailloux noyés dans le sable qui pointent le nez, chaque impact marque le dessous de la voiture, abîme les carters moteur, arrache les échappements, casse les ponts arrières, crève les réservoirs, (toutes ces calamités font les choux gras des petits garagistes de Gao et Niamey). Après plusieurs dizaines de kilomètres, la piste devient un peu plus consistante, le sol plus ferme, forme des plaques d’ondulations successives plus ou moins régulières appelées « tôle ondulée », dans ces passages, tant que la voiture n’a pas acquis une vitesse suffisante pour ne toucher que le crêtes des ondes, vibre épouvantablement. Les carcasses de bestiaux desséchées commencent à apparaître au long de la piste. EXT.JOUR. MOYEN : EN PLEIN SAHARA Lors d’un arrêt, Philippe vient à la fenêtre de la voiture de L.A.P PHILIPPE Est-ce que ton aiguille de température ne vient pas vers le rouge dans les longs bancs de sable mou ? (CONTINUED) CONTINUED: 35. L.A.P Si, d’ailleurs, ça m’inquiète !!!!! PHILIPPE Il y a un truc pour aider à évacuer la chaleur du moteur, tu ouvres la vanne de chauffage de l’habitacle, et tu mets le moteur du ventilateur à fond. L.A.P j’aurai dû y penser !!!! Merci du tuyau. RAPPROCHÉ : SUR LA MAIN DE L.A.P QUI MANOEUVRE LES COMMANDES DE CHAUFFAGE. (on entend le ventilateur se mettre en route) Il faudrait trouver un moyen de rendre la notion de chaleur qui devient très rapidement intolérable dans l’habitacle. EXT.JOUR. LARGE : PAYSAGE DE SABLE PLAT À L’INFINI. Après plusieurs dizaines de kilomètres, la piste (avec pour repères tous les cinq où six kilomètres, des fûts de 200 litres éventrés afin qu’ils ne soient pas volés,) devient un peu plus consistante, le sol plus ferme, forme des plaques d’ondulations successives plus ou moins régulières appelées « tôle ondulée », dans ces passages, tant que la voiture n’a pas acquis une vitesse suffisante pour ne toucher que les crêtes des ondes, vibre épouvantablement. Les carcasses de bestiaux desséchées présents tout au long de la piste commencent à apparaître. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI LARGE : LES VOITURES S’ARRÊTENT (Tout le monde aide à la préparation d’un frugal repas principalement constitué de spaghettis dans lesquels gonflent les tomates séchées) 36. EXT.SOIR COUCHANT. LARGE : (Tout le monde grignote en regardant le soleil qui descend à une vitesse étonnante, ainsi que le froid) Après avoir discuté de la journée à venir, tout le monde s’introduit dans son sac de couchage. EXT.MATIN MOYEN : Le lendemain matin, casse-croûte, niveaux d’huile et d’eau, départ. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI LARGE : BORDJ-MOKTAR Sortie du territoire Algérien, un panneau peint à la main figurant une vieille chambre photographique barrée d’une croix est assez explicite, paperasserie tranquille. La route est bonne pendant une soixantaine de kilomètres, ils commencent à voir de petits brins d’herbe jaunâtre qui poussent quand le terrain est un peu creux. EXT.JOUR.APRÈS-MIDI LARGE : Apparaît la caillasse ! La piste est maintenant taillée dans un paysage lunaire de roche dentelée gris foncé pointant de biais vers le ciel, ils serpentent le long d’un chemin qui évite les pics, les suspensions sont très malmenées car ils roulent sur un tapis de pierres qui vont de la taille d’un poing à celle d’un ballon de football. Tessalit, ils commencent à descendre dans une cuvette de rocailles où se trouvent quelques petits bâtiments. La douane est à mi-pente à droite, mi-pente à gauche, il y a une jolie petite maison, bureau du chef de police, en bas, à gauche, une construction rectangulaire plus grande, dans laquelle il y a un petit restaurant, une salle nue à disposition des voyageurs, et la poste. Les formalités sont bon enfant, ils sont obligés de prendre une assurance automobile d’un prix raisonnable, après, ils vont se désaltérer à la petite auberge, y cassent un plat de mauvaise qualité et repartent dans la caillasse. 37. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI LARGE : DÉPART. Puis c’est à nouveau quelques kilomètres de sable arrêt. EXT.SOIR. MOYEN : (Tout le groupe casse la croûte, puis s’installe pour dormir) EXT.MATIN MOYEN : (réveil, petit déjeuner frugal) EXT.JOUR.MATINÉE LARGE : Cent bornes plus loin, ils parviennent à Aguelhok, arrêt police sympa, rapide ; encore cent bornes, la Marcouba : zone de sable mou d’une dizaine de kilomètres barrant la piste sans contournement possible, le seul passage régulier est ravagé de profondes ornières creusées par les camions qui passent bille en tête, misant tout sur l’incroyable couple moteur des Berliet. Cet axe est infranchissable pour les voitures, la seule solution est de longer la piste par la droite après avoir dégonflé les pneus. Avant d’entamer ce morceau, il ne faut pas hésiter à prendre de l’élan et rouler vite car les portions de sable très mou sont longues, il faut éviter les touffes d’herbes sèches aussi dures que des pierres, ce qui n’est pas toujours possible, les amortisseurs dégustent salement !!!! Cent quatre-vingt kilomètres après, Anéfis ; encore deux cent trente kilomètres et ils arrivent à Gao, ville presque totalement construite de banko. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI.ENTREE DANS GAO LARGE : Philippe guide la petite caravane au commissariat avant de se jeter une bière pourtant bien méritée après 1300 kilomètres de désert pliés en trois jours! 38. INT.JOUR. MOYEN :APRÈS-MIDI, ENTREE DANS LE COMMISSARIAT DE GAO Ils sont dirigés vers une salle assez grande où un agent les accueille, après les avoir invités à s’asseoir à des bureaux d’écoliers, donné une feuille blanche et prêté un stylo à bille, il leur dicte, très professoral, les questions classiques demandées aux touristes lors de leur entrée dans un pays, cet agent s’appelle Mambi et deviendra plus tard, pour L.A.P, un ami et concurrent très sérieux à la pêche dans le Niger. EXT. LARGE :APRÈS-MIDI.SORTIE DU COMMISSARIAT Les formalités accomplies, ils sortent, une ribambelle de gentils gamins les entourent, l’un d’eux, Boubakar, se propose à L.A.P comme guide. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN : Guidés par Philippe, ils arrivent à un « hôtel-restaurant », bâtisse de banko. INT.JOUR.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN. Salle très sombre à l’intérieur ; le patron de cet antre se nomme Yarga. Il s’occupe de vendre les automobiles et encaisse le prix de ses chambres (rares, chères) ou des places sur la terrasse (1000 francs maliens = 1,5£), une tripotée de margouillats (gros lézards de 50 à 60 centimètres de long) se promènent tranquillement à la verticale des murs, les mâles ont de superbes couleurs, jaune, rouge, vert et/ou bleu flamboyants, les femelles sont plus petites, et ternes. INT.JOUR; CHEZ YARGA MOYEN : (L.A.P offre une tournée de bière comme convenu durant la descente, arrive Yarga) (CONTINUED) CONTINUED: 39. YARGA Bonjour Philippe, vous avez fait une bonne traversée ? Tu m’as amené une belle voiture ? PHILIPPE J’ai trouvé une 404 de toute beauté, vient voir le bijou..... EXT.JOUR.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN : PHILIPPE ET YARGA SORTENT VOIR LA 404 QUI EST GARÉE DEVANT L’ÉTABLISSEMENT. YARGA Elle est très belle, fais tourner le moteur un peu. (Philippe s’exécute) YARGA accélère trois grands coups. (Philippe s’exécute) MOYEN : YARGA VA VITE DERRIÈRE LA VOITURE ET REGARDE LA SORTIE D’ÉCHAPPEMENT, ET SEMBLE SATISFAIT. (Tout le monde rentre dans l’établissement) YARGA À PHILIPPE Bon, demain, nous aurons la visite de plusieurs clients, tu m’offres une bière? PHILIPPE OK. L’épouse du maître de céans s’occupe de préparer tous les jours un plat à peu près différent, souvent un ragoût à base de riz, c’est là que L.A.P sentira pour la première fois le goût des charançons, ils sont aussi dans la farine et les pâtes, on peut dire que chaque plat en est parfumé, au début, L.A.P sortira du pain ces petits insectes un peu plus gros qu’une puce, puis mangera sans faire de chichis, content que Yarga ne lui compte pas un supplément viande. Les chiottes sont un trou dans la terre avec 10 centimètres d’asticots surnageant et grouillant les uns sur les autres, le puits est un peu plus loin, trouvez l’erreur ...... 40. INT.JOUR; MOYEN :LE LENDEMAIN CHEZ YARGA 3 MALIENS (Est-ce que Yarga est ici ?) MOYEN : YARGA (Salamalecs de salutations à n’en plus finir) "C’est la 404 berline blanche que vous avez vue dehors....." EXT.JOUR. MOYEN : YARAGA ET LES ACHETEURS SORTENT POUR INSPECTER LA VOITURE (Lever du capot moteur, re 3 grands coups d’accélérateur et inspection des gaz d’échappement au ralenti revenu) INT.JOUR; CHEZ YARGA MOYEN : À UNE TABLE, DISCUSSION ANIMÉE ENTRE YARAGA ET LES 3 ACHETEURS YARGA À PHILIPPE Tu peux venir ? ces messieurs sont d’accord pour acheter la voiture, reste à savoir si tu es d’accord sur le prix... Philippe va à la table (Cinéma entre Philippe et Yarga devant les acheteurs, car ils avaient convenu d’un prix minimum acceptable pour Philippe, et la dernière proposition entre dans la fourchette convenue) 41. INT.JOUR; CHEZ YARGA RAPPROCHÉ : SUR DES GRANDS BILLETS MALIENS QUI SONT COMPTÉS, UNE FOIS ENTRE LES MAINS DES ACHETEURS, UNE AUTRE PAR PHILIPPE QUI LES GARDE ET DONNE EN ÉCHANGE LA CARTE GRISE DE LA VOITURE (Yarga signera un papier comme quoi il a été témoin de la vente, et l’affaire est pliée) MOYEN : LES ACHETEURS NE PERDENT PAS DE TEMPS ET PARTENT AVEC LA VOITURE RÉCEMMENT ACQUISE. (Quelques jours passent, des clients viennent régulièrement voir les autres voitures, en principe, on n’a pas le droit de les vendre, mais en passant par un "intermédiaire" soi-disant patenté, c’est possible, le problème est de savoir qui l’est. Si une vente se fait, vous donnez une commission à l’intermédiaire, c’est quand les « affaires économiques » vous tombent dessus que vous vous apercevez que le type n’était pas autorisé à vendre, ou n’a pas assez « fait manger » les fonctionnaires ; de toutes façons, personne n’a de papiers, de registre de commerce ou autre statut. Des fois, les agents des "affaires économiques" travaillent pour leurs pommes et se mettent l’argent ponctionné au pigeon dans les poches. INTÉRIEUR.JOUR. MOYEN : CHEZ YARGA 2 JOURS PLUS TARD L.A.P fait connaissance de deux coopérants français instituteurs en Côte-d’Ivoire ALAIN PROF, COOPÉRANT EN CÔTE D’IVOIRE(ILS VOYAGENT À 2) Bonjour, tu ne descendrais pas en Côte d’Ivoire par hasard ? (CONTINUED) CONTINUED: 42. L.A.P C’est la première fois que je descend en Afrique, je devais me rendre au Sénégal, je n’ai pas encore pu me renseigner sur les condition permettant de faire Gao Port St Louis, alors il me faut un peu de temps pour vous répondre. SYLVAIN, LE 2ÈME PROF COOPÉRANT On aimerait bien redescendre avec un Français, car nous sommes montés à Gao en taxi-brousse et c’est la galère : 404 plateau, 16 passagers derrière, et 3 devant avec le chauffeur sans parler du "fret".... ALAIN PROF Le problème est que nous arrivons à la fin de nos congés, et il nous faut repartir rapidement..... L.A.P Désolé, mais vous comprendrez aisément que je ne peux pas m’engager sans savoir s’il est possible ou pas pour moi de continuer mon voyage selon le plan prévu, ou s’il faut que je change mon fusil d’épaule ! RAPPROCHÉ : ALAIN NOTE LEUR ADRESSE SUR UN PETIT BOUT DE PAPIER. ALAIN PROF Nous partons à l’aube demain matin, si tu passes à Bouaké, passe nous dire bonjour.... L.A.P D’accord, je n’y manquerai pas. EXT.JOUR. LARGE : EN FACE DE L’HÔTEL ATLANTIDE DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA PLACE DU MARCHÉ Sous les arcades sont installés des marchands de souvenirs MOYEN : L.A.P Marchande des pointes de flèches et haches préhistoriques ; des pipes, poignards, Takoubas, cadenas et splendides clés (CONTINUED) CONTINUED: 43. anciennes souvent cassées, tout cela de provenance Tamashek ; bien que L.A.P n’en ait pas les moyens, il craque. (Renseignements pris, il apparaît que pour aller au Sénégal, il faut obligatoirement faire une grande partie de la route en mettant voiture et passager sur un train, très cher, très lent, et abominablement inconfortable, ça fait trop, surtout que les fonds ont bien baissé depuis une petite semaine que L.A.P est à Gao.........) L.A.P décide de continuer vers le sud, les Belges restent à Gao pour vendre les deux autres voitures. INT.JOUR.MATIN.CHEZ YARGA MOYEN : GUILLAUME À L.A.P (Français, descendu en Afrique pour récupérer sa femme qui s’est tirée en Côte-d’Ivoire avec un loustic) J’ai entendu dire que tu partais vers la Côte d’Ivoire ce matin, est-ce que tu pourrais m’emmener ? L.A.P ça peut se faire, mais comme je suis fauché, je te propose de te transporter au tarif du taxi-brousse. GUILLAUME ça me va... EXT.JOUR.DEVANT CHEZ YARGA MOYEN : (Guillaume monte ses affaires dans la voiture de L.A.P) LARGE : LA VOITURE DÉMARRE VERS NIAMEY 44. EXT.JOUR. LARGE : LABBEZANGA, Passage de la frontière sans problème particulier, ils s’arrêtent pour casser une croûte dans un petit boui-boui en planches, MOYEN :L.A.P VOIT SUR L’ARDOISE DU MENU SUR « POULET MAKA » L.A.P Hé, cuisinier, tu m’amènes un poulet Maka ? LE CUISTOT Oui patron. (arrive un plat de poulet avec des pâtes) L.A.P il doit y avoir erreur, j’ai demandé un poulet Maka !!!!!!!!! LE CUISTOT Ben, il n’y a pas erreur, patron, maka, c’est l’abréviation de macaronis... EXT.APRÈS-MIDI LARGE : ARRIVÉE À NIAMEY INT.JOUR. MOYEN :COMMISSARIAT DE POLICE DE NIAMEY ( avec ce coup-ci des imprimés à compléter, il faut donner des photos pour compléter le dossier commissariat). EXT.JOUR. LARGE : Ils se dirigent vers la maison des jeunes où l’on peut dormir pour pas cher dans une grande salle commune sur des lits en ferraille type armée; 45. INT.JOUR.FIN D’APRÈS-MIDI. MAISON DES JEUNES MOYEN : LA DOUCHE (lorsque L.A.P veut prendre une douche, cauchemar ! Des murs en parpaings noirs et gluants de crasse, des blocs de ciment épars pour rester au-dessus de l’eau stagnante, dur-dur!) EXT.JOUR.LE LENDEMAIN MATIN, RAPPROCHÉ Les coopérants lui ayant dit qu’il trouverait sûrement preneur à Bouaké où ils sont résidents, L.A.P décide d’aller tâter le terrain dans le coin, via Ouagadougou L.A.P À GUILLAUME Il faut que je ripe rapidement les galoches, j’ai les tunes à plats. GUILLAUME Je peux venir ? L.A.P Pas de problème, même conditions. GUILLAUME ça marche EXT.JOUR.APRÈS-MIDI LARGE : SORTIE DU NIGER, ENTRÉE AU BURKINA-FASO EXT.JOUR. LARGE : PISTE DU BURKINA-FASO Piste de latérite, ce matériau a le défaut de former de longues bandes de tôle ondulée, sur l’une d’elles, L.A.P amorce un large virage, la voiture bringuebale de partout, manque d’adhérence, l’arrière fait la valise, L.A.P contre-braque et accélère, rien n’y fait, heureusement, la courbe se termine, L.A.P en sort complètement en travers !!!!! La piste traversant une forêt clairsemée, L.A.P voit une douzaine de phacochères courir en file indienne droit devant (CONTINUED) CONTINUED: 46. eux en diagonale de la route, il est évident que s’ils ne changent pas de cap ou ne ralentissent pas, ils croiseront la trajectoire de l’auto ; ils passent ignorant la voiture, L.A.P doit freiner pour éviter le carton. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI LARGE : Ouagadougou De très gros vautours d’un bon mètre de haut se promènent dans les rues, qu’ils nettoient, tranquilles, tels d’énormes pigeons. La voiture continue vers Bobo-Dioulasso. EXT.JOUR. LARGE : Passage tranquille de la frontière de Côte-d’Ivoire ; L.A.P est étonné que la base de la bouffe africaine soit le riz, les panneaux affichant les menus ont une orthographe délirante. EXT.NUIT. LARGE : Roulant de nuit le long d’une plantation, L.A.P croit être victime d’une illusion d’optique, il s’arrête et dirige les phares sur les cultures, les bananes poussent cul vers le haut !!! EXT.NUIT. MOYEN : L.A.P est épuisé, il rentre dans un petit hôtel, histoire de roupiller et prendre une douche. (Éclairages aux néons peints en bleu, jaune, rouge, vert ; raffut dantesque, radio pourrave à fond la caisse, gueulantes des putes ivres qui montent des clients toute la nuit. MOYEN : UNE PIAULE INFÂME ( moustiques affamés malgré les serpentins d’herbes à brûler venant d’Asie) 47. EXT.JOUR.MATIN MOYEN : Quans il sort de l’hôtel, L.A.P n’est pas beau à voir! EXT.APRÈS-MIDI. MOYEN : FERKESSÉDOUGOU Retour sur le goudron, L.A.P démarre après avoir marqué le premier stop vu depuis tlemcen (Algérie). (Cou de sifflet à roulette) MOYEN : L.A.P tourne la tête vers le coin à l’ombre à droite de la route d’où provient le son. MOYEN : Deux motards sont allongés sur de magnifiques motos BMW. (L’un d’eux fait signe à L.A.P de venir à eux, car ils n’ont pas l’air de faire mine de se bouger de leur confortable position) L.A.P Bonjour, j’ai bien marqué le stop, où est le problème ? LE MOTARD Vous n’avez pas mis la ceinture de sécurité, vous allez payer 7000 francs (C.F.A, soit 21£.... (Il est à noter que L.A.P n’a pas vu pratiquer cet exercice depuis l’Espagne) L.A.P "Je viens de France, ( (l’autre l’avait bien vu, sinon, il n’aurait pas essayé de le "verbaliser"), ) et je n’ai plus d’essence dans le réservoir, et il ne me reste que de quoi en prendre pour arriver à Bouaké chez mes amis coopérants. (Ce qui est vrai) (Le motard regarde L.A.P d’une curieuse façon, comme à travers lui, l’oeil est flou) (CONTINUED) CONTINUED: 48. Passe un instant. (Le flic semble se réveiller) LE MOTARD (avec un geste négligeant de la main) C’est bon, vous pouvez aller, c’est mon cadeau de Noël... L.A.P ne se le fait pas dire, et démarre. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN : ENTRÉE À BOUAKÉ. L.A.P trouve facilement les coopérants qui le reçoivent en tirant un peu la tronche car ils l’y ont précédé de peu, ayant fait la route en taxi-brousse. (Il faut dire que ce genre de transport n’est pas un pullman...) EXT.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN : DANS LA COUR D’ALAIN ALAIN (le mieux loti des deux, car dépêché de France ; Sylvain a trouvé le job sur place) Tu vas t’installer dans une chambre libre, la douche est à côté, quand tu auras fini, on ira boire un coup, je fais prévenir Sylvain que tu es arrivé . Après s’être refait une santé, L.A.P rejoint son hôte qui se désaltère en compagnie de Sylvain et de bières. Discussion sur la route, puis vient sur le terrain le dénuement pécuniaire de L.A.P, Alain propose de lui prêter de l’argent. Cette jolie perche tendue, L.A.P la saisi en expliquant que le mieux pour lui, serait qu’il lui prête assez pour acheter des pièces pour retaper son moteur, ainsi que pour régler les dépenses quotidiennes. Alain pas chien, lui prête sur le champs largement de quoi voir venir l’avenir immédiat. Les trois se rendent à un petit bistrot proche, dans lequel se retrouvent tous les soirs quelques coopérants et Français résidents dans le coin. (CONTINUED) CONTINUED: 49. Le soir tombant, les lucioles apparaissent, les moustiques leur bouffent les miches à travers les fauteuils tressés de gros fils en plastique et la toile des jeans, les trois vont manger dans un petit restau, puis dodo. INT.JOUR.MATIN MOYEN : DANS LA BOUTIQUE D’UN LIBANAIS L.A.P achète les pièces nécessaires pour retaper le moteur. Les Libanais vendent à peu près tout ce dont on peut avoir besoin pour entretenir et réparer les Peugeot ; L.A.P ressort d’une boutique avec les segments, pochette de joints, coussinets de bielles, chaîne de distribution, indispensables pour redonner une nouvelle jeunesse à son moteur, le tout à un prix raisonnable. EXT.MATIN LARGE : L.A.P CHERCHE UN LIEU AFIN POSER SA VOITURE LE TEMPS DE RETAPER LE MOTEUR. INT.JOUR. MOYEN : L.A.P DISCUTE AVEC LE PATRON D’UNE STATION SERVICE il lui loue un bout de terrain et les outils qui lui manquent, L.A.P demande s’il ne connaît pas deux gaillards qui voudraient se faire un peu d’argent en lui donnant un coup de main, car rien que pour sortir et remettre le moteur, il faut de l’huile de coude. Le garagiste appelle deux costauds, L.A.P convient avec eux de leur rémunération et L.A.P leur donne rendez-vous pour le lendemain matin. La réfection du moteur demande deux petits jours de boulot tranquille, L.A.P paie la bouffe du midi et quelques rafraîchissements consistant en ananas bien mûrs épluchés devant les clients a la machette et dont les feuilles élaguées servent de poignée, délicieux! A la fin de l’après-midi du deuxième jour, L.A.P est obligé de les engueuler car il a eut le tort d’acheter de la bière (bouteilles de 75 centilitres par personne) plus une bouteille d’alcool de palme avant la remontée du moteur et ils ne veulent rien savoir pour continuer, ils pensent sûrement le faire raquer une journée de plus s’ils ne terminent pas le soir ; L.A.P leur dit que la journée n’est pas finie et que s’ils le laissent tomber maintenant, il ne les paiera pas. (CONTINUED) CONTINUED: 50. De toutes façons, L.A.P a déjà refermé le moteur, il ne reste plus qu’à le mettre en place, ce qui est vite fait, L.A.P engage les boulons tenant le moteur sur la boîte à vitesses et les paie, ils se serrent la main, L.A.P un peu froidos, car il pense avoir été plus que correct et qu’ils ont un peu trop tiré sur la ficelle. L.A.P finit de remettre boulons et durits, règle le propriétaire du garage, à 20 heures, il est de retour chez le copain pour prendre une bonne douche et retourner boire un coup en bonne compagnie. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI Les copains disent à L.A.P que la voiture intéresse deux ou trois gros marchands, c’est bon signe ! (Les acheteurs ne pointant pas le museau de la journée, L.A.P décide d’aller le lendemain matin à Abidjan en taxi-brousse pour dire bonjour aux parents du copain de Dordogne. EXT.FIN DE MATINÉE LARGE : ARRIVÉE DE L.A.P À LA MAISON DU FRÈRE DU COPAIN DE DORDOGNE INT.JOUR.DANS LE BUREAU DE LA BOITE DE T.P L.A.P À LA SECRÉTAIRE Bonjour Madame, pourrais-je voir Monsieur ou Madame X, je viens de la part du frère de Dordogne. (arrivée de la femme du patron de la boite) LA FEMME DU PATRON DE LA BOITE Mon mari est sur un chantier, il ne va pas tarder à revenir, vous mangez avec nous ? L.A.P Avec grand plaisir... 51. INT.JOUR.DANS LA SALLE À MANGER LE FRÈRE, PATRON DE LA BOITE (à la fin du repas, après avoir discuté du voyage) Vous voulez vendre votre voiture ? Elle m’intéresse..... L.A.P C’est le but initial de mon voyage, je veux la vendre 700000 francs CFA(2100£), quelques acheteurs potentiels se sont signalés, mais je ne les ai pas vus. LE FRÈRE, PATRON DE LA BOITE Méfiez-vous, si l’on vous propose un chèque, en Afrique, il sera systématiquement en bois, et ici, il n’y a aucun recours. Si vous voulez, je vous en propose 600000 francs CFA (1800£). INT.JOUR.BOUAKÉ MOYEN : CHEZ ALAIN ALAIN Tu gardes çà pour toi, on m’a rapporté que Sylvain a raconté à tous les acheteurs potentiels que tu es pris à la gorge, et que tu vas être obligé de vendre le prix qu’ils voudront bien te donner afin de pouvoir retourner en France L.A.P (Visiblement scié que le connard lui ai chié dans les bottes) Alors là, elle est forte de café, celle-là, pourquoi m’a-t-il fait un coup pareil ? De plus, ça ne lui rapporte rien.... ALAIN Moi non plus,je n’ai pas compris !!! 52. EXT. MATINÉE. BOUAKÉ MOYEN : DANS LES BOUTIQUES DES CLIENTS POTENTIELS AFRICAINS ET LIBANAIS Africains : "Je te donne 200.000 Francs CFA maintenant, le reste un peu plus tard " ( Les Libanais, eux, proposent 100.000 Francs CFA en liquide le reste en chèque) Heureusement que les gens d’Abidjan avaient prévenu L.A.P, car à Bouaké, le coup n’est pas connu. Après avoir perdu sa journée à commencer d’apprendre les grosses ficelles africaines, L.A.P téléphone à Abidjan pour dire que ça marche à 600.000 Francs C.F.A, le monsieur demande d’amener la voiture pour la voir. INT.JOUR. MOYEN : L.A.P INVITE ALAIN À MANGER AU RESTAURANT Il lui déballe la situation car il laissait chez lui l’auto (sans qu’il l’ait demandé) pour le rassurer sur le prêt qu’il lui avait consenti. Alain assure lui faire confiance et qu’il n’y a aucun problème pour qu’il aille à Abidjan réaliser la vente. Après le déjeuner, L.A.P retéléphone à la capitale, son acheteur lui dit de venir le lendemain matin, de ne pas se casser la tête pour l’hôtel, ils ont une chambre d’ami où le loger le temps de régler la transaction. EXT. JOUR. LE LENDEMAIN MATIN. DANS LA COUR D’ALAIN LARGE : L.A.P EMBARQUE CHIEN ET BAGAGES DANS LA VOITURE. EXT.APRÈS-MIDI.DANS LA COUR DE L’ACHETEUR LARGE : VISITE DU VÉHICULE Le monsieur dit qu’il lui convient ; puisque tout le monde est d’accord, L.A.P lui demande tout de suite une partie de l’argent convenu afin de régler ses dettes, son interlocuteur n’est pas surpris, car L.A.P n’avait pas fait mystère que le copain de Bouaké l’avait dépanné en ce sens. C’est la saison des pluies, à quatre heures pile de l’après-midi, il pleut à seaux. Dès que la nuit commence à (CONTINUED) CONTINUED: 53. tomber, les moustiques attaquent tel des stukas, L.A.P entends zzz....toc, ils ne finassent pas en tournant autour de la cible, ils arrivent en ligne droite direct sur l’objectif et tapent plus qu’ils ne piquent, tellement la charge est brutale. EXT.SOIR. MOYEN : DANS LA COUR DE L’ACHETEUR Le gardien de la maison a les dents taillées en pointe, çà fait un effet boeuf !!! Il est armé d’un arc, de flèches et de deux machettes. EXT.JOUR.MATINÉE LARGE : STATION DE TAXIS-BROUSSE D’ABIDJAN L.A.P repart vers Bouaké. INT.SOIR. MOYEN : DANS UN RESTAURANT DE BOUAKÉ Après avoir payé ses dettes, L.A.P invite Alain, et pas rancunier, Sylvain également, bamboula jusque tard dans la nuit. EXT. MATINÉE. MOYEN : DÉPART DE BOUAKÉ Dans un taxi-brousse (Gueule de bois et forte fièvre) 404 familiale (pareille à celle laissée à Abidjan, mais avec 5 années de pistes africaines dans les rotules), 9 personnes serrées comme des sardines, L.A.P est assis à côté d’une adolescente qui prend un malin plaisir à frotter ses nénés sur son bras, avec la chaleur moite et cette saloperie de fièvre qui lui donne la chair de poule, des frissons dans le dos, et des suées au front, L.A.P est dans un état lamentable, la petite pétasse doit penser qu’elle lui fait un effet terrible ! 54. INT.JOUR. MOYEN :CHEZ L’ACHETEUR Arrivé chez ses acheteurs, L.A.P est en vrac ; son acquéreur lui dit que c’est le paludisme, si une telle crise ne guérit pas avec l’énorme cachet qu’il est allé chercher à la pharmacie, il ne reste plus que les piquouses ; heureusement, la fièvre et la gueule de bois passent dans la foulée. Il paraît que la Nivaquine prise régulièrement, prévient du paludisme. INT.JOUR. MOYEN :CHEZ L’ACHETEUR Au cours d’un repas, ses hôtes racontent à L.A.P le récent déboire arrivé à une voisine française : La brave femme avant de partir au boulot, demande au boy de ne pas oublier de faire la soupe au chien ; le soir, elle s’étonne d’avoir du consommé, le domestique répond « c’est la soupe au chien que tu m’avais demandée patronne !! ». (quelques jours plus tard) L’acheteur a fait examiner la voiture par son garagiste ; verdict : il faut refaire le moteur ; L.A.P ne sais pas si c’est une entourloupe pour le gruger, si le mécano veut se mettre les pièces neuves dans la fouille, si c’est un incapable, ou quoi, pas moyen de lui faire entendre raison ; pris à la gorge et hébergé gratos, L.A.P n’insiste pas. (quelques jours plus tard) Finalement son hôte rabat à L.A.P 100.000 francs C.F.A, soit 300£, L.A.P ferme sa tronche ; avec ce que lui auront coûté la descente et le retour, il ne va pas lui rester lourd ! Enfin, L.A.P rentre en partie dans ses fonds et a acquis une expérience non négligeable, vu le prix des billets d’avion sur la France et son chien payant plein pot, L.A.P décide de rentrer par la piste après avoir expédié ses bagages par bateau. EXT. MATINÉE. LARGE : DANS LA COUR DE L’ACHETEUR L.A.P dit adieu à ses hôtes, on promet de se revoir en Dordogne lors de leurs prochaines vacances. 55. EXT. MATINÉE. LARGE : STATION DE TAXI-BROUSSE D’ABIDJAN L.A.P (s’adressant à un conducteur de taxi-brousse) Bonjour, y a-t-il un taxi qui va vers Ouagadougou ? LE CHAUFFEUR Oui, les taxis qui vont à Ouagadougou sont dans le coin que tu vois là-bas. MOYEN : L.A.P Salut, c’est vous qui conduisez le prochain taxi pour Ouaga ? LE CHAUFFEUR_1 Oui, je conduis ce véhicule (L.A.P aperçoit un SG2 avec un seul passager à bord, il se dit que si on rentre 19 personnes dans une 404 plateau, un tel engin doit contenir au bas mot, 35) MOYEN : L.A.P FAIT LE PIED DE GRUE TOUTE LA MATINÉE, À MIDI, UN SEUL CLIENT S’EST PORTÉ CANDIDAT AU VOYAGE. (En Afrique, les véhicules ne partent que le plein fait) INT.MIDI. DANS UN PETIT RESTAURANT PRÈS DE LA STATION DE TAXIS-BROUSSE. MOYEN : L.A.P MANGE À UNE PETITE TABLE L.A.P (s’adressant à un client en train de manger) Bonjour, je dois me rendre à Ouagadougou, le taxi ne se rempli pas vite, est-ce qu’il existe un autre moyen d’y aller que ce moyen ? LE CLIENT DU RESTAURANT Tu peux trouver des chauffeurs de camion qui vont vers Ouaga, tu lui (MORE) (CONTINUED) CONTINUED: 56. LE CLIENT DU RESTAURANT (cont’d) donne l’équivalent du prix du billet de taxi, il te prend comme passager. EXT.FIN DE MATINÉE MOYEN : DANS UN QUARTIER SORDIDE. Une cour carrée formée de pièces dont les portes donnent sur la dite cour. (Après quelques recherches, L.A.P arrive chez un type qui prétend partir pour Ouaga avant le soir, il s’engage à transporter L.A.P et son chien vers la destination désirée moyennant 10000 francs CFA = 30£. Comme un bleu, L.A.P donne les 10000 francs d’avance). INT.DANS LA PIAULE DU CHAUFFEUR LE CHAUFFEUR_2 Tu m’attends ici, je repasse te prendre une fois que j’ai réglé quelques formalités L.A.P Bon, dépêche toi.... (on voit le temps passer, le chauffeur ne revient pas, L.A.P fulmine de plus en plus au fur et à mesure que le temps passe.) L.A.P sort de la piaule au soir. EXT.NUIT. LARGE : L’ON VOIT L.A.P CHERCHER UN HÔTEL LE PLUS PRÈS POSSIBLE DE LA COUR DE L’INDÉLICAT, CAR, NI LES RUES, NI LES Nr DES BÂTIMENTS NE SONT PAS INDIQUÉS. 57. EXT.NUIT. MOYEN : L.A.P PÉNÈTRE DANS UN HÔTEL MINABLE INT.NUIT L.A.P RÈGLE LA NUITÉE EXT. MATINÉE. MOYEN : L.A.P RENTRE DANS LA COUR ET PÉNÈTRE DANS LA PIAULE DU PSEUDO CHAUFFEUR QUI N’EST TOUJOURS PAS REVENU ET RECOMMENCE À ATTENDRE. EXT.MIDI MOYEN : SORT DE LA PIAULE, VA DANS LA RUE. MOYEN : L.A.P MANGE UN PLAT EN SAUCE À LA TABLE QU’UNE MAMA AFRICAINE A DRESSÉE EN PLEINE RUE. EXT . APRÈS-MIDI EXT.JOUR.APRÈS-MIDI. L.A.p se rend au commissariat du quartier MOYEN : L.A.P PÉNÈTRE DANS LE COMMISSARIAT. INT.JOUR. MOYEN : S’ADRESSE À L’AGENT DE SERVICE. L.A.P Bonjour Monsieur, je viens vous voir car je suis victime d’escroquerie. LE FLIC DE SERVICE Je vais vous conduire vers le chef de poste, veuillez me suivre. MOYEN : L.A.P ENTRE DANS LE BUREAU DU CHEF L.A.P Bonjour Monsieur, je viens vous voir car je me suis fait escroquer, devant me rendre en Haute-Volta, devant la pénurie de taxi en partance, je me suis adressé à un (MORE) (CONTINUED) CONTINUED: 58. L.A.P (cont’d) quidam qui prétend être chauffeur de rendant dans cette ville. Je lui ai versé 10000 francs, il est parti et ne reviens pas chez lui depuis hier. LE CHEF DU COMMISSARIAT En Afrique, il est très imprudent de payer d’avance, bien que je n’y crois pas beaucoup, nous allons essayer de vous aider...1r quel est le nom de votre chauffeur ? L.A.P Je ne sais pas. LE CHEF DU COMMISSARIAT à quelle adresse réside-t-il ? L.A.P (Pas trop fiérot) Je ne la connais pas. LE CHEF DU COMMISSARIAT retournez à l’adresse à laquelle il réside, et essayez de me trouver le maximum de renseignements le concernant. L.A.P D’accord, je reviens dès que j’ai çà... EXT.APRÈS-MIDI MOYEN : L.A.P SORT DU COMMISSARIAT EXT . APRÈS-MIDI MOYEN : DANS LA COUR DU CHAUFFEUR L.A.p interroge les personnes qui traînent dans la cour à propos du nom du chauffeur afin de le convoquer à la police. (personne ne veut lui répondre, L.A.P se compte que le mot « police » leur fiche une trouille bleue.) EXT.APRÈS-MIDI. PLUS TARD (CONTINUED) CONTINUED: 59. MOYEN : L.A.P PÉNÈTRE DANS LE COMMISSARIAT. INT.JOUR.APRÈS-MIDI. L.A.p entre dans le bureau du chef MOYEN : L.A.P Je reviens de la cour où réside le chauffeur, peu de gens parlent français, ce sont surtout des anglophones, et ils ne veulent rien me dire. LE CHEF DU COMMISSARIAT Ce n’est pas grave, je vais vous faire une convocation pour "le chauffeur du camion", vous irez la porter à un de ses voisins ou dans sa chambre. L.A.P Vous croyez que ça va marcher ? LE CHEF DU COMMISSARIAT (sûr de lui) Vous allez être étonné..... L.A.P (prenant la convocation) Je vous remercie beaucoup. LE CHEF DU COMMISSARIAT C’est avec plaisir. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI LARGE : L.A.P PÉNÈTRE DANS LA COUR et essaie de refiler la convocation à une grosse bonne femme qui semble être la cheftaine de la cour. L.A.P Il faut prendre la convocation. (la grosse se recule avec les yeux exorbités en hurlant comme une hystérique, les gens commencent à sortir des piaules et à encadrer L.A.P) L.A.P se rend dans la piaule du chauffeur et pose la convocation sur son lit. (CONTINUED) CONTINUED: 60. (le soir est presque tombé, pas d’éclairage) L.A.P sort de la piaule, il y a une trentaine de personnes vociférantes qui bloquent la sortie de la cour. L.A.P, FURIEUX Laissez-moi passer !!!!! (Un énergumène le tire par la poche de poitrine de sa salopette, L.A.P d’un revers de main se dégage) L’ÉNERGUMÈNE Toi, le blanc, tu ne vas pas nous faire d’ennuis avec la police. (L.A.P se rend instantanément compte qu’il est entouré d’une bande d’hystériques près à l’écharper) Pour renverser la situation, L.A.P, comptant sur la peur bleue des Africains pour la gent canine, siffle son chien qui était en train de fouiner aux alentours, celui-ci vient immédiatement, la meute s’écarte pour le laisser passer. L.A.P en profite pour sortir par l’ouverture ainsi formée tout en continuant à gueuler n’importe quoi, car ses éructations déconcertent la populace. (Après s’être arraché du guêpier, L.A.P se dit qu’il ne lui reste plus qu’à retourner chez ses hôtes pour demander conseil) EXT.SOIR. MOYEN : L.A.P DEMANDE AU GARDIEN AUX DENTS EN POINTE DE PRÉVENIR SES HÔTE DE SON RETOUR. INT.SOIR.DEVANT UN DÎNER RACONTE SES TRIBULATIONS. L’HÔTE Je peux vous dire que vous y avez coupé d’extrême justesse, vous vous en êtes sorti d’un quart de poil, je crois que sans votre chien, on ne vous aurait jamais revu.... 61. EXT. MATINÉE. MOYEN : DANS LA COUR DES HÔTES, (Adieu, on promet de se revoir en Dordogne lors de leurs prochaines vacances.) EXT. MATINÉE. MOYEN : L.A.P SORT D’UN TAXI QUI L’A AMENÉ À LA GARE DE CHEMIN DE FER D’ABIDJAN INT. MATINÉE. MOYEN : L.A.P PREND UN BILLET POUR OUAGADOUGOU Les wagons de ce train ont dû être climatisés, heureusement que les fenêtres ne sont pas bloquées! Aux arrêts, les mamas se pressent aux fenêtres pour vendre divers mets, L.A.P achète des morceaux de viande rôtis, de l’igname cuit comme des frites, et des petites bananes roses ; la viande est absolument délicieuse, L.A.P demande à ses voisins quel est l’animal fournisseur, c’est de l’agouti, (une sorte de mi ragondin mi castor aux dents orangeâtres) ; quant aux bananes, elles sont mûres au point que leur peau semble près d’éclater, cueillies quelques heures auparavant, un régal ! Arrivé à Ouaga, L.A.P va directement à la station de taxi-brousse et repart dans l’heure qui suit pour Koupéla, puis Niamey, là, il va louer un lit à la maison des jeunes ; un Français y est déjà, sympa, vingt cinq ans, maigrichon, barbiche, il raconte qu’au Bénin la vente de voiture est autorisée et facile, contrairement aux autres pays d’Afrique de l’Ouest, mais qu’il y a connu une mauvaise embrouille. LE BARBU J’arrivais à un carrefour, une voiture était arrêtée devant moi; quand j’en étais encore éloigné d’une dizaine de mètres, le type devant fait une marche arrière fulgurante et me cartonne l’avant de la voiture. Il hurle comme quoi je lui ai défoncé sa voiture, la police arrive, résultat, j’y ai laissé mon auto pour réparer les dégâts... Le lendemain, deux nanas se pointent, mignonnes, la trentaine, elles sont descendues avec un type qu’elles ont perdu en route, la blonde envisage de remonter par la piste, (CONTINUED) CONTINUED: 62. L.A.P et elle décident de faire un bout de chemin ensembles. Le jour suivant, en fin d’après-midi, après avoir discuté le prix du voyage, ils montent dans un camion de marchandises, direction Gao. Chez Yarga, plusieurs personnes attendent depuis plusieurs jours, car il y a embargo du gouvernement algérien sur l’importation de moutons. Le système consiste, pour les transporteurs maliens et algériens, à charger des denrées vendues peu chères dans les magasins d’état en Algérie : Riz, semoule, sucre, etc... et de les vendre plein pot à Gao ; puis, d’acheter une poignée de cerises des moutons au Mali et les fourguer un max en Algérie, L.A.P s’explique maintenant le nombre de carcasses de moutons séchant au doux soleil du Sahara. Un qui se frotte les mains, c’est le père Yarga, tous les jours, d’autres personnes viennent se planter dans le cul-de-sac qu’est devenu Gao. Après une semaine de ce régime, L.A.P commence à contacter divers camionneurs, mais les candidats au voyage sont trop peu pour pouvoir affréter un Berliet à vide de Gao à Adrar ; le temps passant, les coincés se font plus nombreux, les camions immobilisés ne rapportant plus, autant de paramètres qui rendent de jour en jour la traversée plus négociable. Une fois comptés les amateurs pour la croisière, ils se retrouvent 17, la plupart français, il y a un américain. L’un des convoyeurs pressentis, ayant des affaires à régler en Algérie, leur demande 30.000 francs maliens (300 francs français = 45£) par personne pour les emmener à Adrar, ce qui est plus que correct ; pour qu’ils soient moins tassés, ce délicat personnage fait installer une sorte de mezzanine de bastings posés sur la moitié avant des rebords de la benne du camion. De bon matin, c’est le départ, il fait frisquet. Quarante kilomètres après le départ, la blondinette montre à L.A.P une petite butte à droite de la piste quand on remonte vers le Nord ; elle lui dit que le type avec lequel, elle et sa copine étaient descendues, s’était arrêté là et qu’il y avait trouvé des tessons de poteries et des morceaux de silex taillés, L.A.P se promet, s’il repasse là un jour, de faire une halte pour voir de quoi il retourne. En attendant, L.A.P a mal au coeur, et s’accroche à la porte arrière de la benne pour tirer une gerbe. La conduite des camions au Sahara est très technique, quand il attaque un banc de sable, le conducteur passe en force (CONTINUED) CONTINUED: 63. sans jamais changer de vitesse, ce qui fait qu’à la sortie des longs passages mous, le moteur doit tourner entre deux cent et quatre cent tours minutes, accélérateur à fond, on sent chaque coup de piston, L.A.P est éberlué qu’il tienne le coup! Le Berliet est un camion fabuleux, entre les mains habiles des chauffeurs indigènes, on le croirait étudié spécialement pour ce genre de contrées. Lors d’un arrêt, l’Américain qui revenait de faire son service militaire en Sierra Léone dans les « Peace Corps», trouve à ses pieds une magnifique pointe de lance en silex très finement taillée, tout le monde se met à chercher de droite et gauche, mais malgré ce rapide ratissage ce fût la seule trouvaille faite. Monté à l’avant, L.A.P remarque un panneau qu’il n’avait pas vu à l’aller, il est tout rouillé, on peut lire, à moitié effacé "tropique du Cancer" ; le chauffeur du camion lui dit que seuls, les gens qui sont passés par cet axe ont le droit de porter le « chèche », cette longue bande de coton que l’on met moitié sur la tête, moitié sur le nez et la bouche pour ne pas se déshydrater ou filtrer l’air durant les vents de sable, se protéger du soleil, s’essuyer les mains, etc..... La nuit, il fait carrément froid, au bout des deux jours et nuits non-stop, ils arrivent à Adrar complètement moulus. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI LARGE : PLACE D’ADRAR Après avoir salué leurs transporteurs, L.A.P amène tout ce monde chez l’ami Ramdann. INT.NUIT.CHEZ RAMDANN qui les informe qu’un bus fait quotidiennement Adrar-Béchard, (500 bornes), il part le matin avant l’aube, tout le monde sur son invitation, dort dans son restaurant. Après avoir pris le café, et remercié leur hôte, départ... EXT.AU PETIT MATIN LARGE : GRAND PLACE D’ADRAR Ils embarquent dans le car. On ne fait pas payer L.A.P pour son chien, mais comme il n’a pas le droit de voyager en haut avec les passagers, le (CONTINUED) CONTINUED: 64. chauffeur suggère de le faire monter dans les coffres à bagages s’ouvrant par l’extérieur du car, à l’invite de son maître, le chien y monte de bon coeur et à part quelques jappements au début il n’y eut aucun problème ; de temps en temps, le chauffeur s’arrête en pleine campagne dans des petites bicoques où l’on peut manger une bonne soupe bien chaude parfumée à la coriandre et au laurier appelée « loubia » ou « chorba » selon qu’elle est à base de fayots ou de lentilles, L.A.P en profite pour laisser Athos se dégourdir les pattes et manger avec lui, depuis qu’il sait le retrouver à chaque pause il ne se manifeste plus. EXT.JOUR. MOYEN : KERZAZ Le car s’arrête afin de permettre à tout le monde de manger un plat plus consistant, L.A.P retourne directement chez le restaurateur qui l’avait fait marron sur le fût. INT.JOUR. MOYEN : LE RESTAURANT DU MARCHAND DE FUT. Comme par hasard, le jeune vendeur n’est pas là, une fois terminé son plat, L.A.P dit au serveur que pour la note, il aille se faire voir chez plumeau, bien que visiblement au courant de l’histoire, ce dernier fait l’outragé, et gueule aux petits pois (ce qui est normal vu son métier), comme L.A.P se lève pour sortir, il le menace de la police sans conviction, au moment où L.A.P sort, son escroc pointe le museau, ce qui ne le fait pas frémir de terreur. MOYEN : L.A.P J’ai bien mangé, je te remercie, mais je ne te paierais pas. (L’autre est d’autant plus vexé, que cela se passe devant les français) L.A.P Tu sais parfaitement que tu m’as vendu un fut percé alors que je t’avais dit que je te le prenais pour mettre de l’essence afin de traverser le Sahara, tu es un voleur. (CONTINUED) CONTINUED: 65. LE MARCHAND DE FUT Je vais appeler la police.... ( c’est ennuyeux car si l’embrouille s’envenime, le car (qui klaxonne déjà) partira sans lui, L.A.P fait le mec parfaitement serein et s’arrache sans que personne ne se mette en travers de sa route.) EXT. NUIT LARGE : ILS ARRIVENT TARD LE SOIR À BÉCHAR. INT.NUIT. DANS UN PETIT RESTAURANT DONT LE PATRON EST AIMABLE COMME UNE PORTE DE PRISON. L.A.P Vous connaissez un hôtel pas cher près d’ici ? LE RESTAURATEUR Vous n’avez qu’à rester ici, si ça vous convient. (Tous sont assez étonnés, mais acceptent, ravis) LE RESTAURATEUR Je viendrais demain de bonne heure, le car part très tôt. (Il leur confie les clés de son établissement) INT. PETIT MATIN MOYEN : IL FAIT ENCORE NUIT (les voyageurs sont réveillés par les bruits que fait le restaurateur en faisant le café) Tout le monde boit le café pendant que leur hôte explique comment se rendre à la station de cars. Adieux chaleureux à leur hôte, tout le monde part dans la froidure. Arrivée à la station de cars, tous font le pied de grue en attendant le véhicule. Un flic fait les 100 pas, arrivé derrière l’Américain, il lui administre un coup de matraque sur la tronche. Tous se mettent à gueule aux petit (CONTINUED) CONTINUED: 66. pois, le flic s’excuse ingénument en disant qu’il n’avait pas remarqué qu’ils étaient étrangers. Devant son air consterné, ils comprennent qu’il est de pratique courante de mettre un coup de bâton sur une tête qui n’est pas alignée ! Oran, les autres s’étant égaillés au fil de la route, ils vont, un couple de français et L.A.P, prendre leurs billets pour la France, quelques temps plus tard, Ils montent dans un énorme ferry-boat, le navire ne fera quasiment la traversée que pour eux, car, à part deux arabes, personne d’autre n’a embarqué ; malgré cela, le navire part à l’heure ; à cause d’une tempête, ils mettent un jour de plus pour arriver à Marseille, plutôt affamés et chiffonnés. Ils prennent le train ensemble ; durant la remontée du désert, ils ont vanté le passage par Tamanrasset, L.A.P leur dit que très probablement, il va refaire rapidement une descente sur le Bénin, ils lui répondent que c’est aussi leur projet, d’ailleurs, ils seront hébergés chez des copains pas loin du coin de Dordogne où L.A.P habite ; Ils conviennent de se tenir au courant de leurs recherches respectives d’automobiles. Ils quittent le train un peu avant Bergerac, ils pensent sûrement, tous, sans le dire que ça fait bizarre de se quitter, alors que, depuis Gao, ils ne se sont pas éloignés les uns des autres de plus de dix mètres. _Deuxième chapitre_----------------------------------------- 2/14 EXT.JOUR.MATIN MOYEN : DORDOGNE L.A.P Aussitôt arrivé, recherche un carrosse avec une mobylette (L’on voit L.A.P sillonner les villages environnants, passant devant une station service, il voit l’objet de sa convoitise, une 404 berline blanche en très bon état, avec un panonceau "à vendre", il entre) L.A.P Bonjour Monsieur, je viens pour la 404, combien vaut-elle ? LE GARAGISTE Le client en veut 2000 francs = 300£, je l’entretiens depuis des années, bien qu’elle ait 180.000 kilomètres, elle est irréprochable. (CONTINUED) CONTINUED: 67. L.A.P, en bon récent Africain, demande s’il est possible de faire tourner le moteur, et s’enquiert d’une baisse du prix de vente. LE GARAGISTE Si vous voulez en discuter avec le vendeur, voici son adresse. L.A.P Merci, auriez-vous un certificat de vente ? LE GARAGISTE Voilà... L.A.P Merci, je pense que je vais revenir dans pas très longtemps. EXT.JOUR. MOYEN : L.A.P ARRIVE CHEZ LE POSSESSEUR DU BIJOUX L.A.P Bonjour Monsieur, je viens à propos de votre 404. LE VENDEUR Bonjour, que voulez-vous savoir ? L.A.P Je l’ai visitée, elle me paraît pas mal, combien en voulez-vous ? LE VENDEUR 2000 francs L.A.P c’est un peu cher pour moi, pourriez-vous me faire un prix ? 1500 francs, ça pourrait le faire? LE VENDEUR 1700 francs, ça vous va ? L.A.P Tope là, c’est fait, j’ai un certificat de vente, je paie en liquide, on va régler çà tout de suite. (CONTINUED) CONTINUED: 68. LE VENDEUR Pas de problème. (Le vendeur va chercher la carte grise, les deux parties remplissent les cases qui leurs sont dévolues sur l’acte de vente, l’affaire est pliée.) L.A.P Je vais laisser la voiture chez le garagiste le temps de l’assurer, je passerai la prendre une fois que ce sera fait. LE VENDEUR Pas de problème, elle est à vous, au revoir. EXT.JOUR.MATIN MOYEN : L.A.P REPRENDS LE CHEMIN DE SA MAISON (Il s’arrête en chemin pour téléphoner et dire aux copains qu’il a trouvé une merveille à un prix très raisonnable). LES COPAINS Tu peux passer nous voir ? L.A.P J’assure la trapanelle et j’arrive... EXT.JOUR. MOYEN : L.A.P, SA VOITURE NOUVELLEMENT ASSURÉE, ARRIVE AU BAS DE LA MAISON DES HÉBERGEUR DES COPAINS. (Les copains descendent) LES COPAINS Elle super géniale !!! L.A.P Je l’ai trouvée après avoir été visiter trois garagistes, vous avez été prospecter dans le coin ? LES COPAINS Non, pas encore... (CONTINUED) CONTINUED: 69. L.A.P Qu’est-ce que vous attendez ? Moi, je ne vais pas m’attarder, car les sous filent tous les jours.... LES COPAINS Tu peux nous rappeler dans deux jours ? L.A.P OK, on fait comme çà.... INT.JOUR MOYEN : DANS LE BAR DE "LA GRANDE" L.A.P (L.A.P boit un verre avec un copain) Je repars dans deux ou trois jour vers le Bénin. ÉRIC J’en ai marre, je m’emmerde ici, je touche le chômage, je partirais bien avec toi... L.A.P Pas de problème, si tu as un passeport en cours de validité, tu n’auras que tes frais persos et le retour à payer. ÉRIC ça marche, tu me fais signe quand tu pars. L.A.P D’accord, prépare ton sac de couchage et ton baluchon. ÉRIC T’en rebois une ? L.A.P Un peu, mon neveu !!!!! 70. INT.JOUR.MATIN.DEUX JOURS PLUS TARD MOYEN : CHEZ LES HÉBERGEURS DES COPAINS (Ambiance phacochère, les hébergeurs vivent dans deux pièce, la promiscuité se fait terriblement sentir.) L.A.P Alors, où en êtes-vous ? LES COPAINS On en a deux en vue, mais pas terribles et chères... L.A.P C’est pas vrai, il y en a partout, si vous voulez, on va patrouiller aux alentours avec ma caisse, dans deux ou trois heures maxi, on aura votre bonheur à un tarif raisonnable... (Les 2 ne veulent rien savoir, ils demandent à L.A.P d’aller visiter leur futures acquisitions) EXT.JOUR.MATIN. MOYEN : DANS LA COUR D’UN GARAGE, DEVANT DEUX 404 BREAK L.A.P (au garagiste) Vous pouvez démarrer le moteur ? (Le garagiste s’exécute) L.A.P, fort de son expérience africaine, donne trois grands coups d’accélérateur, et va vite voir la couleur des gaz d’échappement qui sortent bleus (consommation d’huile, segmentation niquée). L.A.P Les deux moteurs sont un peu moins nazes que celui de la voiture que j’ai descendue, mais très fatigués. Il va falloir compter un budget huile, de plus, comme les compressions sont nazes, vos moteurs auront moins de puissance, dans le sable, ce sont des ensablements à subir qui n’auraient pas lieu d’être... (CONTINUED) CONTINUED: 71. LES COPAINS De toutes façons, il faut que l’on s’arrache d’ici. L.A.P Ce n’est pas une raison pour acheter des poubelles, alors que nous pouvons patrouiller avec la mienne, à midi, on en aura vue une bonne dizaine, pour ce qui concerne les 404, il n’y a que l’embarras du choix, on en trouvera bien deux en très bon état, qui, de plus, coûteront moins cher que les épaves que vous avez trouvées !!!!! (Les copains ne veulent rien savoir. L.A.P n’est pas très content, se faire imposer 5000 kilomètres, dont au bas mot, 1500, de désert avec des oignons, alors qu’une matinée de prospection aurait pu renverser cette vapeur nauséabonde ne lui plaît pas du tout). EXT.JOUR.FIN DE MATINÉE MOYEN : AU BAS DE L’IMMEUBLE DES HÉBERGEURS. LES COPAINS Il serait bien que l’on pose des plaques de 5m/m de blindage sous les carters moteurs. (Là, L.A.P aurait dû se méfier) L.A.P (L.A.P plutôt froidos) Bon, je blinde ma cacugne, et vous rappelle dans 2 jours pour savoir où vous en êtes... EXT.JOUR. MOYEN : DANS UN GARAGE L.A.P, ayant récupéré une plaque de tôle épaisse la fixe sous sa voiture. 72. EXT.JOUR.MATIN LARGE : PLACE DE LALINDE, L.A.P, RETROUVE ÉRIC, SES AFFAIRES SONT CHARGÉES, DÉPART VERS LES COPAINS QUI SE SONT DÉCLARÉS PRÊTS À DÉCOLLER. INT.JOUR.FIN DE MATINÉE MOYEN : DANS LE MINUSCULE 2 PIÈCES DES HÉBERGEURS. (Les copains rassemblent leurs affaires que leurs hébergeurs se retiennent visiblement à deux mains pour ne pas leur balancer par la fenêtre) EXT.JOUR. LARGE : FIN DE MATINÉE La nana du copain tord le nez à la vue d’éric LA NANA Tu aurais pu nous demander pour amener un passager. L.A.P Si cela vous déplaît, je ne me sens absolument pas obligé de partir avec vous et vos poubelles... (Le ton baisse aussitôt) EXT.JOUR. LARGE : ROUTES FRANÇAISES, PUIS ESPAGNOLES Leurs deux voitures se révèlent aussi gourmandes en huile que l’était celle de L.A.P lors de sa récente traversée, il les rassure en leur disant que sur les autos rustiques comme les 404 ce n’est pas très embêtant, il n’en est pas si sûr, mais sa Maman lui a appris que plus tard on apprend une mauvaise nouvelle, mieux on se porte ; cela leur met du baume au coeur pour pas cher. EXT.JOUR GROS PLAN.ÉRIC RENTRE DANS LA VOITURE. (CONTINUED) CONTINUED: 73. ÉRIC J’ai acheté du sheet L.A.P Planque-le bien, on va passer la frontière algérienne, et ils ne rigolent pas avec çà... Passée la douane, les 4 se rendent dans le premier marché venu pour changer des francs en dinars au noir, les commerçants sont faciles à brancher pour ce genre de transaction ; suivant le couple de copains, L.A.P aperçoit qu’un gamin les colle, tenant en équilibre un plateau d’oeufs à ras du coude de la copine ; il est évident qu’au premier mouvement un peu brusque de sa part, il balancera le colis par terre pour leur faire payer la casse au prix fort ; L.A.P lui tape sur l’épaule en lui faisant signe de dégager, il obtempère sans demander son reste. Ils changent autant de francs français qu’ils pensent en avoir besoin (2 dinars pour 1 franc au lieu de 1 dinar pour 1,80 francs au cours officiel), et les voilà partis. EXT.JOUR LARGE : ILS ROULENT EN DIRECTION DE TAMANRASSET La chaussée est correcte jusqu’à El-Goléa, puis le goudron devient impraticable, la "route" n’est qu’un nivellement recouvert de 5 centimètres de macadam. ( un bruit court que la date de l’inauguration par le président avait été fixée bien longtemps à l’avance et que pour être dans les temps, les derniers 500 kilomètres furent bâclés, l’inauguration eut lieu en temps et en heure, trois jours après, la route était à peu près dans l’état lamentable dans lequel ils la trouvent). Du coup, il leur faut emprunter un chemin défoncé qui la longe, (les trous dans le goudron étant plus durs à supporter pour les suspensions que les creux plus arrondis de la piste). Ils commencent à voir régulièrement des carcasses de combis VW, la plupart brûlées. L.A.P commence à regretter d’être passé par là plutôt que par Gao, même l’esprit des gens est différent, la route de Tam, bien que pénible, n’est pas dangereuse, elle est très courue, ce n’est qu’un défilé de touristes avec leur cortège de cochonnes venant croquer de l’exotique ; les restaurants (CONTINUED) CONTINUED: 74. chers et pas aimables, touristiques, alors que peu de gens passent par le Tanezrouft et quasiment que des pros du business ; nous allons boire un coup dans un restaurant « typique », le patron, vautré dans un fauteuil, joue les hommes bleus avec son attirail complet de colifichets touaregs, takouba* comprise, il est entouré d’Allemandes en pâmoison, quel clown !!!!! Les autos des copains commencent à donner des signes de fatigue de plus en plus importants, les moteurs ne tirent plus, les ensablements sont de plus en plus fréquents, les amortisseurs de L.A.P n’ont pas résisté, mettant la gomme pour passer une plaque de fech-fech*, après plusieurs rebonds, l’avant de sa voiture se vautre sur une grosse pierre fichée au milieu du chemin sablonneux, heureusement qu’il avait suivi le conseil de poser la plaque de blindage, celle-ci est complètement défoncée, le carter moteur est tordu mais pas percé, la traverse avant du châssis est complètement écrasée et remontée de 10 centimètres, le radiateur rehaussé empêche de refermer le capot qui s’est ouvert sous le choc, L.A.P vire la protection désormais inutile. EXT.JOUR. LARGE : Ils se rendent dans une grotte un peu en dehors de Tamanrasset INT.JOUR MOYEN : ILS ENTRENT DANS LA GROTTE On y puise l’eau à même une grande cuvette apparemment naturelle creusée dans le sol, une dizaine de vieux sont assis autour, et bavardent tranquillement, cette caverne est à tout le monde, nul n’a tenté de la monopoliser comme on pourrait s’y attendre en France ; Ils s’envoient deux ou trois rasades de cette eau naturellement gazeuse, puis, après avoir salué l’assistance ils sortent, coup de bambou du soleil ! EXT.JOUR MOYEN : La copine branche un couple de Français, à pied, qui vont à Niamey, ils se mettent d’accord pour payer leur participation au prix du taxi-brousse, le lendemain, ils repartent direction le Niger. 75. EXT.NUIT. LARGE : Ils tombent sur un spectacle dantesque ! Deux énormes autocars sont ensablés jusqu’à l’os, des tous-terrains 6x6 monstrueux essayent de les dégager avec des câbles et des plaques de désensablage type terrain d’aviation américain de la dernière guerre ; ces cars ont des compartiments donnant sur l’extérieur comme des boîtes de 80x80 centimètres sous l’espace des sièges, visiblement ce sont les couchettes ; rugissements de moteurs, gueulantes, le tout éclairé par de puissants projecteurs ; prudemment, ils prennent quelques distances, car si un câble de cette taille se rompt, il vous tue sur le coup ! Ils s’arrêtent à côté d’autres spectateurs et regardent le spectacle en mangeant tranquillement. MOYEN : L.A.P discute avec une fille dotée d’un léger strabisme convergeant (son faible)(accompagnée), ce qui ne les empêche pas de bavarder durant tout le repas.) LA FILLE AU LÉGER STRABISME J’ai entendu un bruit selon lequel, pour rentrer à tarif préférentiel (pour le moins), il faut prendre par Air-Afrique, un billet d’avion Ouagadougou-Niamey, faire semblant de dormir à Niamey, la station d’après est Paris! Bien que n’y croyant pas, L.A.P retient la combine... il se fait tard, Tout le monde rejoint son sac de couchage. Le lendemain, au revoir tout le monde, direction In-Guezzam, sortie d’Algérie. EXT.JOUR.MATIN Les autorités conseillent de s’accompagner d’un guide pour ne pas s’égarer,(et surtout faire transporter ces gens à l’oeil) L.A.P prend un touareg qui descend vers le Sud. Ce bougre, ayant l’habitude de voyager sur un chameau, en le guidant par signes le fait s’ensabler à plusieurs reprises, rouler sur des branches armées d’énormes épines, le conduit dans des culs-de-sac pour voitures, L.A.P finit par lui faire comprendre qu’il va se passer de ses conseils, de plus, quand ils sont ensablés, sa seigneurie ne daigne pas donner un coup de main. Ensablés, ils marchent dans les cramcrams* qui se mettent partout et les piquent, ils sont très durs à désincruster des vêtements. (CONTINUED) CONTINUED: 76. Plusieurs fois, roulant de front à 60 à l’heure pour ne pas s’ensabler à cause du sol mou et que, pour ne pas bouffer le sable du véhicule précédent, ils ne se suivent pas ; cachés par les buissons de plus en plus hauts et rapprochés, ils se croisent plusieurs fois au sortir d’un fourré, manquent s’entrecartonner, malgré plusieurs frôlements ils arrivent sans plus d’incidents à Arlit où commence le bitume. EXT.JOUR MOYEN : ARLIT-AGADEZ Revêtement correct, arrivés en ville, le copain et sa femme décident de faire refaire le moteur d’une des voitures, L.A.P leur dit que, probablement, à Niamey, ils auront des garagistes moins chers et une meilleure disponibilité de pièces détachées, rien à faire, ils se sont fait embobiner par un type qui dispose d’une cour et d’un seau d’outils, une journée passe, L.A.P va visiter le copain pour voir où çà en est, le moteur est en morceaux ; ce qui n’est pas gênant en soi, mais par terre, dans la poussière et le sable, ce qui est plus embêtant, le "mécano", s’appuyant sur une pierre, est en train de mettre des coups de pointeau dans les coussinets de bielles, L.A.P lui demande l’intérêt de cette modification, il se lance dans une théorie fumeuse à laquelle L.A.P ne comprend que dalle car il n’y a rien à comprendre, L.A.P lui dit que si les ingénieurs de la maison Peugeot ne jugent pas utile cette pratique, c’est qu’elle ne sert à rien et que L.A.P la pense plus nuisible qu’autre chose, le lascar se met à fulminer, L.A.P s’esbigne en se disant que les copains se sont emmanchés dans une histoire d’où ils ne sont pas prêts de sortir. EXT.JOUR MOYEN : RETOUR AU CAMPEMENT Dans lequel ils ont installé leurs pénates, L.A.P casse l’histoire à Éric, ils décident de continuer seuls, car le camping est coûteux et obligatoire, les restaus mauvais et chers et qu’ils ne sont pas trop ferrés. EXT.SOIR MOYEN : L.A.P annonce la couleur aux autres, les copains tirent une tronche de quinze mètres de long, L.A.P leur dit qu’avant de commencer cette réparation, ils auraient pu lui en parler, leur explique leur prochain dénuement, et leur fait (CONTINUED) CONTINUED: 77. comprendre que de toutes façons, la décision est prise et qu’ils partent au matin prochain. LES PASSAGERS (en loucedé) Nous préfèrerions continuer avec vous, plutôt que de rester à attendre une hypothétique réparation. L.A.P Pas de problème, à condition que vous régliez çà auparavant avec vos convoyeurs actuels. EXT.LE LENDEMAIN MATIN MOYEN : Départ avec deux passagers de plus, les copains font la gueule, ce qui ne dérange pas L.A.P plus que ça, car il n’a pas le choix. L.A.P a convenu avec ses passagers de partager les frais d’essence, ils sont gagnants car c’est moins cher et plus confortable que le taxi-brousse. EXT.JOUR. MOYEN : SUR LA PISTE Les pneus commencent à crever régulièrement car les épines dans lesquelles L.A.P avait roulé sous la conduite de son fumeux touareg passent petit à petit à travers l’enveloppe du pneu, à ce rythme ses provisions de rustines fondent à vue d’oeil, L.A.P et Éric se relaient pour regonfler les pneus à la pompe à main, à la fin ils en ont vraiment ras le bol, L.A.P finit par déchirer une couverture en quatre bandes qu’il plie entre la chambre à air et chaque pneu, il y a du mieux. EXT.JOUR. MOYEN :TAHOUA, BIRNIN-KONNI, PUIS DOGONDOUTCHI, DOSSO Éric dit qu’ici eut lieu un fameux concert l’année précédente, ils continuent de crever régulièrement.... 78. EXT.APRÈS MIDI. MOYEN :NIAMEY Ils vont se déclarer au commissariat central. Puis L.A.P recherche un garagiste susceptible de lui redresser la traverse avant car sa voiture a vraiment une sale tronche, il vaut mieux régler ce problème avant d’arriver au Bénin. L.A.P lâche les copains à la maison des jeunes et va vadrouiller pour trouver le carrossier d’élite qui pourra lui réparer le malheur EXT.APRÈS MIDI. MOYEN : DANS UN GARAGE LOCAL Un quart d’heure plus tard, L.A.P a trouvé l’homme qu’il lui faut, ils s’entendent sur un prix, le carrossier est censé se mettre au travail immédiatement, bien sûr, il lui demande de payer d’avance, mais fort de son expérience ivoirienne, L.A.P refuse tout net, mais lui accorde une avance, lui laisse l’auto sans les clés, le Neimann en position « Parking » (qui laisse le volant libre, mais ne permet pas de démarrer la voiture) EXT.APRÈS MIDI. MOYEN :LA MAISON DES JEUNES L.A.P rejoint les copains et se prend une bonne douche, 2 heures après EXT.SOIR. MOYEN : DANS UN GARAGE LOCAL Ils projettent de casser une croûte dans l’un des petits restaurants indigènes qui pullulent dans le secteur. L.A.P revient avec les amis pour voir où en est l’affaire, arrivé au garage, surprise, depuis que L.A.P est parti, rien n’a avancé, aussitôt que L.A.P a tourné le dos, le type a lâché les outils et s’est éclipsé faire la fiesta avec l’oseille, L.A.P dit aux alentours qu’il va dîner et que si le taulier n’a pas repris le boulot quand il reviendra, il ira à la police et demandera à récupérer son pognon. Petit repas sympa, L.A.P retourne voir où en est son affaire, la traverse déposée, son loustic tape dessus gaillardement pour la redresser, L.A.P, pas rancunier, lui fait livrer une bière par un gamin pour l’encourager. 79. EXT.MATIN. MOYEN : DANS LA RUE Le lendemain, petit déjeuner, puis, L.A.P se pointe chez son réparateur d’élite qui est en train de souder les pièces retapées. EXT. MIDI. MOYEN : DANS UN GARAGE LOCAL La réparation est finie, L.A.P règle le solde. EXT. MIDI. MOYEN :À LA MAISON DE JEUNES Les covoituriers décident de continuer avec eux sur le Bénin. Route tranquille EXT. VERS 16 HEURES. MOYEN : FRONTIÈRE NIGÈRO-BÉNINOISE Qui est matérialisée par le fleuve Niger ; juste avant la frontière béninoise, il y a de grands singes, genre rapides, à canines de fauves, sale tronche, après avoir fermé les fenêtres, ils passent juste à côté sans qu’ils ne bougent, ce n’est pas près rassurant. EXT. VERS 16 HEURES. MOYEN : ARRIVÉE AU POSTE DE DOUANE BÉNINOIS Corrida ! Les douaniers fouillent la voiture, plus pour faire leur marché, que pour réprimer les introductions illicites. Faisant la sourde oreille à leurs sollicitations à peine voilées, L.A.P laisse ses passagers se faire taxer, une fois que tous les douaniers ont tous glané un petit quelque chose, ils peuvent repartir.Bonne route jusqu’à Parakou. 80. EXT. MOYEN : PARAKOU Ils s’arrêtent dans un petit hôtel-restaurant, dont Nestor, le patron (petit, front bombé, pète-sec) a vécu pas mal de temps en France, et tient solidement son établissement, les chambres sont chères, ils prennent l’option dormir sur la terrasse pour 1000 francs CFA (20 francs français = 3£). EXT. SOIR MOYEN :ILS VONT EN VILLE POUR MANGER CHEZ LES MAMAS Un flic choppe L.A.P, et veut lui mettre une prune, car un feu rouge arrière de la voiture ne fonctionne pas, L.A.P remplace l’ampoule, mais le flic persiste à vouloir le ponctionner ; L.A.P exige un reçu, le flic n’insiste pas, et dit, une note admirative dans la voix, qui plus est, devant les copains « vous, vous êtes trop fort ! ». EXT. LE LENDEMAIN MATIN MOYEN : La piste reprend à la sortie de Parakou, dans chaque ville ou village dans lesquels ils s’arrêtent, les enfants les saluent en scandant « Yovo, yovo, bonsoir, ça va bien, merci.... » à maintes reprises, et sur tous les tons. EXT. MOYEN : SAVÉ ils discutent avec le patron d’un boui-boui en buvant une « Béninoise », bière nationale faite avec ce que les brasseurs ont sous la main lors du mélange, maïs, sorgo; farine de blé, riz, tout ce qui fermente, ce qui fait qu’elle n’a jamais le même goût. Le bistrotier et ses potes leur disent qu’un Écossais est parti dans les collines sacrées interdites, que l’on voit à gauche en face de sa buvette et qu’on ne l’a jamais revu, L.A.P pense en son for intérieur, que des lascars ont dû lui faire la peau. Reprise du goudron à la sortie de ce gros village. Bohicon, carrefour de l’igname, ils y cassent la croûte. 81. EXT.JOUR.APRÈS-MIDI LARGE : ENTRÉE DE COTONOU Un panneau géant au-dessus de la route principale, en lettres énormes : "MORT AUX TRAITRES". Pas besoin de se déclarer au commissariat de police. Se renseignant pour savoir où loger à une prix raisonnable, ils atterrissent à l’hôtel "Babo", énorme bloc de béton de cinq étages (sans ascenseur bien sûr), avec une dizaine de chambres chacun, ils en prennent une pour quatre personnes, renseignement pris, les transactions automobiles se font au « Bénin palace », L.A.P s’y rend après la douche. (Les ventes de voitures se font légalement au Bénin, mais le racket local rend quasiment obligatoire une "commission" à des "intermédiaires" qui se trouvent sur place. Les clients potentiels se pointent au Bénin palace, ils sont aussitôt pris en main par les "intermédiaires" qui organisent la visite, toutes les autos (pour la plupart françaises) sont là pour ça.) Ils restent trois jours sans avoir de touche sérieuse, ils décident d’aller au Togo voir s’il y a des acheteurs intéressés par les Peugeot. EXT.JOUR.APRÈS-MIDI LARGE : LOMÉ Ils vont se déclarer au commissariat. Les hôtels sont affreusement chers ; le coin est trop européanisé, pas d’hôtel Babo. A la recherche d’un gîte abordable, ils tournent un peu dans la périphérie, pas mèche !! EXT.EN PLEINE NUIT LARGE :EN PLEINE PAMPA Ils crèvent encore une fois. Ne pouvant pas dormir sur place à cause des moustiques à percussion. 82. EXT.EN PLEINE NUIT MOYEN : Ils frappent à la porte d’une maison isolée, un boy leur ouvre, une Anglaise arrive, L.A.P n’a pas le temps d’en placer une qu’elle les supplie de partir tout de suite car son mari va rentrer, visiblement, il la terrorise ; le boy ne parlant pas Français, L.A.P en profite pour demander si elle a besoin d’un coup de main ou un message à faire parvenir à quelqu’un, elle ne veut que les voir disparaître, après tout, c’est son affaire.......... EXT.EN PLEINE NUIT MOYEN : EN PLEINE PAMPA A la lueur des phares, bouffé par les insectes, L.A.P retape la chambre à air, bientôt, elle sera trois fois plus lourde que l’originale ! EXT.EN PLEINE NUIT MOYEN :DANS UNE BANLIEUE DE LOMÉ Ils demandent à louer une chambre chez l’habitant, ils trouvent rapidement ; ils n’ont pas fini de s’installer, que déboule une voiture bourrée de flics armes à la main, embarquement immédiat au commissariat principal de Lomé sans que les loueurs leur proposent de remboursement. EXT.EN PLEINE NUIT MOYEN :AU COMMISSARIAT PRINCIPAL DE LOMÉ Ils restent toute la nuit sur des bancs en bois. Le lendemain, le commissaire arrive (pas de bonne heure, bien sûr), heureusement qu’ils s’étaient signalés, la populace les ayant dénoncés comme mercenaires, sans cette précaution, c’était la tôle directe, et en Afrique, on sait quand on y entre, pour en sortir, c’est une autre paire de manches !! EXT.MIDI MOYEN : DANS LA RUE DES RESTAURANT Ils vont déguster d’excellentes salades, servies sur des tables et bancs de bois dans la rue, elles leur filent une (CONTINUED) CONTINUED: 83. chiasse carabinée. Puis L.A.P décide de retourner au Bénin, car il n’y a pas moyen de vendre la brouette par ici. EXT.APRÈS-MIDI MOYEN : L.A.P lâche tout le monde à l’hôtel Babo, puis retourne au Bénin Palace. INT.APRÈS-MIDI MOYEN : AU BÉNIN PALACE Tous les midis, l’électricité est coupée à deux reprises, pour faire sauter les parties de flippers en cours et que l’assistance puisse se régaler de l’Internationale qui précède l’un des magnifiques discours enregistrés de Mathieu Kérékou*, le soir, même topo, ce sont toujours les mêmes harangues qui reviennent. L.A.P vend rapidement sa carriole sans donner une trop forte commission, lui restent 420.000 francs C.F.A (8400 francs français = 1280£). Il était temps de conclure !! L.A.P a dû céder son appareil photo, et taper du pèze à ses passagers pour finir la route, et le mec (c’est lui qui argente) tord le nez. INT.APRÈS-MIDI MOYEN : HÔTEL BABO Aussitôt de retour à l’hôtel, L.A.P rend illico son flouze à son créancier, et, avec Éric, ils vont se taper une bonne cuite ; Éric se fait draguer par une petite ghanéenne craquante comme tout, ils roucoulent durant les trois jours qu’ils restent encore à Cotonou, vu l’argent qu’il emprunte à L.A.P pour arroser les adieux, il est content de ses services, ce sont ses oignons, touchant ses allocations chômage en France, il remboursera L.A.P plus tard. Ils tiennent toujours la colique rapide qui tord le ventre, Éric, se rend à une pharmacie et achète sans ordonnance de l’élixir parégorique (interdit à la vente libre en France), l’effet est radical. 84. EXT.SOIR MOYEN : Ils déguster de petites soles éclatées dans l’huile de palme bouillante, de l’igname avec de la sauce, quelques fruits, tout cela à la lueur de petites lampes à pétrole faites dans des canettes de bière artistement découpées dont le dessus soudé, est doté de petits manchons pour tenir la mèche, il fait doux, L.A.P est riche, les gens sont cools, tout est bien..... EXT.DANS LA MATINÉE MOYEN :SUR LE MARCHÉ AUX SOUVENIRS L.A.P achète un chouette fauteuil de bois massif 15.000 francs CFA (300 ff = 45£), le faire expédier en avion lui coûte 900 ff = 137£. EXT.DANS LA MATINÉE MOYEN : Le lendemain, vers le port, L.A.P voit une librairie dont la vitrine est principalement réservée aux petits livres rouges de Mao Tsé Toung, ainsi qu’à de petites broches émaillées représentant Lénine, Staline et toute la clique. INT.APRÈS-MIDI MOYEN : HÔTEL BABO Réfléchissant sur le moyen de remonter en France, L.A.P se dit qu’il n’a aucune envie de se retaper la piste pour le retour ; Cotonou-Paris par Aéroflot coûtant entre 5 et 6000 ff = 915 £, la conversation avec la petite nana de Tamanrasset lui revient en mémoire, il en parle aux copains, personne ne croit à l’histoire, mais Éric lui dit que s’il risque le coup, il le tente avec lui. Leurs passagers n’ont pas l’air de vouloir les lâcher, le mec a des connaissances à Ouagadougou ; depuis Tamanrasset il leur rebat les oreilles d’une fameuse recette culinaire dont il se propose de les faire profiter, ce sera l’occase 85. EXT.JOUR.MATIN. LARGE :JONQUET, ÉNORME STATION DE TAXIS-BROUSSE Qui en partent à toute heure pour toutes les destinations, ils prennent un Cotonou-Lomé, car pour aller à Ouagadougou, le plus directe est de faire Lomé-Ouaga. INT.JOUR.APRÈS-MIDI MOYEN : LOMÉ (Éric et L.A.P entrent à l’Abreuvoir) L’un des bars où se retrouvent les touristes ; des balançoires pendues au plafond remplacent les tabourets de comptoir, ils éclusent une excellente bière allemande, la «Eku», les Ghanéennes (toutes princesses Achanti "authentiques") de service sont fidèles au poste, il faut dire qu’à la frontière Togo-Ghana il y a des changeurs qui donnent entre quinze et vingt fois le cours officiel C.F.A/Cedi, L.A.P soupçonne Éric d’avoir donné pour trois jours de Nirvana, l’équivalent de deux ans d’émoluments d’un fonctionnaire ghanéen. EXT.JOUR.MATIN. LARGE : LES 4 S’EMBARQUENT DANS UNE 404 PLATEAU Lomé-Ouagadougou, à peu près huit cent bornes, toujours 16 personnes derrière et 3 devant. EXT.DÉBUT D’APRÈS MIDI. LARGE :OUAGA Éric et L.A.P, trouvent un petit hôtel pas cher et sympa en rez-de-chaussée avec une petite cour au centre, sur laquelle donnent toutes les portes des chambres, ils gardent les bagages de leurs coéquipiers qui partent en taxi chez leur copain, ils doivent revenir les chercher pour les agapes promises depuis Tam. INT.FIN D’APRÈS MIDI. MOYEN : HÔTEL En fin d’après-midi, arrivée en trombe du passager qui vient récupérer ses affaires, il n’a pas le temps de leur en dire (CONTINUED) CONTINUED: 86. plus ; en fait, il file comme un pet sur une toile cirée se taper le ragoût sans eux, ils ne les reverront ni l’un ni l’autre, quelle bande de hyènes !!!!!!!! INT.LE LENDEMAIN MOYEN :CHEZ MADAME AIR-AFRIQUE L.A.P passe prendre des billets Ouagadougou-Niamey ; 32400 francs C.F.A les deux, soit 324 francs français (49,40£) par tête de pipe, si ça marche, c’est raisonnable !!!!. INT. MOYEN : HÔTEL Ils attendent deux jours en bronzant dans la cour pour éblouir les copines de Dordogne car là-bas c’est encore l’hiver. INT. LARGE : AÉROPORT DE OUAGADOUGOU Le soir d’embarquement, il fait une chaleur épouvantablement moite, l’aéroport est un tohu-bohu-bohu indescriptible!!!!! INT. MOYEN : AU GUICHET DE AIR-AFRIQUE Premier écueil : le préposé veut mettre la valise de L.A.P en soute, il aurait dû y penser !! Si celle-ci débarque à Niamey, elle est perdue ; L.A.P y tient, car elle contient des pointes de flèches de silex taillé, bracelets anciens, poignards et autres matériels et souvenirs achetées aux Touaregs croisés sur la piste ou aux marchands de souvenirs de Gao ; L.A.P dit avoir oublié de confier un objet à quelqu’un, retourne avec son pote sur le parking, jette la valise, des vêtements, sac de couchage et tout ce qui n’est pas achats typiques de ce voyage ; quand L.A.P revient, il ressemble à Bibendum, malgré la température infâme, il a passé deux pulls et des chemises auxquels il tient particulièrement, des bracelets de bronze-argent énormes autour des poignets, malgré les manoeuvres pour y échapper, L.A.P retombe sur le même employé à l’enregistrement qui ne le reconnaît pas! 87. INT.JOUR.SOIR MOYEN : DANS L’AVION Ils trouvent deux places côte à côte, L.A.P, côté hublot, l’avion décolle. Le plan prévoyant de faire semblant de dormir, ils s’y emploient avec infiniment de conviction. Vingt minutes plus tard, les hôtesses se penchent sur chaque passager et leur demandent quelque chose que les 2 passagers pas encore clandestins ne parviennent pas à saisir, arrive leur tour, la fille essaie de réveiller Éric, bien sûr, peine perdue ; il devient vite évident à son ton insistant, qu’il lui faut absolument une réponse, faisant semblant de se réveiller péniblement, L.A.P lui dit, pour justifier leur profond sommeil, qu’ils sont malades et lui demande ce qu’elle veut, elle désire savoir s’ils descendent à Niamey où Paris, L.A.P remarque qu’elle tient une planchette avec des papiers tenus par une pince, supposant qu’elle pointe les billets, il lui répond qu’ils descendent à Niamey, sur quoi elle leur tend deux fiches à remplir par personne, l’une pour la douane l’autre pour la police nigérienne. Consternation à Landerneau ! Dès qu’elle est passée, éric revient à la vie et s’inquiète de la suite des opérations, L.A.P « tant qu’on ne nous vire pas à coups de pompe au train, nous restons dans l’avion, le plan continue » à tout hasard ils remplissent les papiers puis les glissent dans les poches devant eux, l’avion pique maintenant sérieusement du nez, ça sent l’atterrissage imminent, ils reprennent leur somme en serrant furieusement les miches. EXT.SOIR LARGE : L’AVION ATTERRI INT.SOIR MOYEN : LES PORTES DE L’AVION S’OUVRENT, Les gens sortent, une chaleur torride envahit la carlingue; quelques temps après, il n’y a presque plus de passagers dans le zingue, dix minutes passent, bien qu’ils aient coulé dans leurs sièges au maximum, l’hôtesse revient et commence à les secouer l’un après l’autre de plus en plus fort, inutile de dire qu’ils ne bronchent pas! Finalement elle se lasse, (CONTINUED) CONTINUED: 88. L’HÔTESSE « tant pis » Et s’en va. Ils restent ainsi pendant une bonne heure, situation inconfortable s’il en est ! Puis de nouveaux passagers commencent à monter ; apparemment, les places qu’ils occupent ne sont pas louées car il n’y a pas de réclamation, les portes se ferment, l’avion se met en bout de piste et roulez petits bolides !!! Malgré la tension, ils parviennent à dormir pour de bon. INT.JOUR.MATINÉE MOYEN : LE LENDEMAIN MATIN, L’hôtesse (toujours la même) un plateau de petit déjeuner à la main, les réveille beaucoup plus facilement, Ils mangent comme des gorets, les émotions çà creuse ! L’avion descend sur la France, la vie est belle malgré un reste d’inquiétude. INT.JOUR.FIN DE MATINÉE MOYEN : DANS L’AVION, UNE FOIS AVOIR ATTERRI Ils se lèvent et avancent petit à petit dans la travée pour sortir, Éric tape discrètement dans le dos de L.A.P et lui fait signe de regarder derrière lui, L.A.P vois un type, genre P.D.G qui le regarde, le pouce levé, une lueur amusée dans le regard ; derrière eux dans l’avion, il avait assisté à leur prestation. D’un air faussement modeste L.A.P lui fait « Hé!». Ils sortent de l’appareil, passent douane et police, c’est seulement à ce moment qu’ils peuvent se dire que l’affaire est réussie, ils poussent un grand ouf, mais ils ont eu chaud, et L.A.P se promet de ne recommencer le coup qu’en dernière extrémité ! 3ème chapitre------------------------------------------ 1/3 INT.JOUR. MOYEN : DANS LA MAISON DE L.A.P De retour en Dordogne, L.A.P envoie une carte à la petite nana de Tam pour lui dire que le système d’Air-Afrique fonctionne bien. (CONTINUED) CONTINUED: 89. Recherche d’un appareil à brouter du bitume, un prétendu copain connaît une 404 en parfait état, pas chère, mais L.A.P doit lui rétribuer le renseignement, L.A.P l’envoie se faire téter les yeux. EXT.JOUR. LARGE : DANS UN CAMP DE GITANS On propose à L.A.P une 404 commerciale blanche, la caisse un peu rouillée, la mécanique en excellent état, depuis les déboires de son premier voyage, L.A.P inspecte soigneusement l’outil à traverser le désert ! (La différence entre la commerciale et le break tient en ce que ce dernier est mieux équipé en options, peut emmener 9 personnes, et pour les nouveaux modèles un tableau de bord trois compteurs qui plaît beaucoup aux Africains.) 1000 francs demandés, L.A.P fait baisser à 600=90£. EXT.JOUR. LARGE : MAISON DE L.A.P Baluchon, départ ; curieuse impression d’être une flèche tendue vers l’Afrique. (, ce coup-ci, L.A.P fera Alméria-Mélilla, Mélilla est une enclave espagnole au Maroc, l’anisette et le whisky y sont cinq fois moins chers qu’en France ; L.A.P avait remarqué qu’une fois défait la garniture de portière, une bouteille de whisky carrée entourée de journaux se coince parfaitement au fond de cet espace, d’où la dizaine de vieilles publications glanées sur la route.) 90. EXT.NUIT.ESPAGNE MOYEN : L.A.P S’ARRÊTE POUR DORMIR L.A.P se réveille par un froid de canard 4 heures plus tard, il y a une couche de glace sur les vitres à l’intérieur de la voiture, L.A.P démarre le moteur, met le chauffage, gratte une meurtrière pour voir une portion de route, et part, toujours emmitouflé dans son sac de couchage ; quelques kilomètres après, L.A.P s’aperçoit que la température d’eau du moteur attaque la zone rouge, et que le chauffage n’évacue pas de calories, L.A.P en déduit que toutes les canalisations et sûrement le radiateur sont gelés, L.A.P se gare. Un quart d’heure plus tard, L.A.P remet le contact, l’aiguille de température est descendue, L.A.P continue, rebelote, L.A.P s’arrête à nouveau, L.A.P ne regrette pas d’être resté dans son cocon ! L.A.P arrive à rouler ainsi jusqu’à un restaurant qui, malgré l’heure tardive est toujours ouvert, L.A.P s’extirpe, et entre dans l’établissement à assouvir les faims et soifs, commande un casse-croûte, un verre de rouge et un café. EXT.NUIT.ESPAGNE MOYEN : L.A.P REVIENT DANS SA VOITURE Une heure plus tard, le chauffage est de nouveau opérationnel, apparemment, pas de dégâts à la mécanique. EXT.NUIT.ESPAGNE MOYEN : MÉLILLA Attendant le bateau, L.A.P croise un Français grand, brun, Corse, qu’il a déjà entrevu à Cotonou, visiblement, il s’apprête à faire la traversée, ils se saluent, il passe aussi par Gao, c’est un bon, ils décident de faire un bout de route ensemble. Ils se retrouvent sur le pont le lendemain matin, pendant la nuit, le Corde a trouvé moyen de tringler une grosse allemande. Ils font leurs provisions de route et d’alcool en zone dédouanée, au passage L.A.P montre le truc des bouteilles de whisky dans les portières, du coup, le copain en prend trois de plus. 91. EXT.NUIT.MAROC MOYEN : PASSAGE DE LA FRONTIÈRE MAROCAINE L’entrée, toujours aussi tranquille, mais à la sortie, problo pour L.A.P qui n’a pas changé la carte grise par économie, et le douanier lui cherche des poux dans la tête car il n’a qu’un acte de vente signé pour justifier qu’il est propriétaire du véhicule. C’est le soir, le big-chef ne viendra que le lendemain matin, lui seul pourra prendre une décision ; le copain lui, n’est pas emmerdé car il a pris la précaution de faire légaliser la signature de l’acte de vente à la mairie du secteur d’achat. (Le processus de légalisation consiste à accompagner le vendeur à la mairie, il signe l’acte de vente devant la personne habilitée qui appose tampons et signatures certifiant que l’acte a été signé devant elle par le propriétaire) En y réfléchissant, L.A.P trouve logique que le douanier l’ait arrêté, mais il n’a pas l’intention de retourner en Dordogne pour réparer la bévue, L.A.P dit au copain qu’il ne l’attende pas, mais il préfère rester pour voir ce que ça va donner, L.A.P n’insiste pas outre mesure ! INT.LE PETIT MATIN. MOYEN Le chef arrive ; bref conciliabule entre douaniers, le gradé vient voir L.A.P qui lui dit avoir appris seulement cette nuit l’existence de la légalisation de document ; il est sympa, après avoir discuté un peu, il lui tend ses papiers et leur souhaite bonne route. (Plusieurs fois par la suite L.A.P se rendra compte que les affaires bancales se règlent en Afrique par le dialogue et le contact humain (on pourrait prendre modèle en France!).) 92. EXT.JOUR. LARGE : PASSAGE DE LA DOUANE ALGÉRIENNE TOUJOURS AUSSI RIGIDE EXT.JOUR. MOYEN : ILS SE SÉPARENT À TLEMCEN OÙ SON COMPATRIOTE A DES AFFAIRES EN COURS. Pas de pompe à essence ouverte ou approvisionnée sur la route, L.A.P pense en trouver plus tard, hélas, à Sebdou, la pompe est à sec, 40 bornes avant El Aricha, l’horizon est totalement désertique et enneigé, alors qu’en Dordogne, il faisait doux. L’aiguille d’essence bloquée sur le zéro depuis longtemps, L.A.P voit enfin une maison isolée, il va taper à la porte et demande au type qui vient lui ouvrir s’il peut lui vendre de l’essence, il répond « bouge pas » ; il revient peu de temps après avec un bidon d’une dizaine de litres à moitié plein, L.A.P fait une transfusion à son réservoir, rend la consigne à son sauveur, lui demande combien il lui doit, « rien du tout », L.A.P lui serre la main en remerciant énergiquement. L.A.P cède ses bouteilles au fil de la route, notamment dans les stations d’essence, car les pompistes demandent systématiquement s’il y a quelque chose à vendre. Les mecs sont sympas, n’ayant pas besoin de beaucoup de dinars, L.A.P vend les bouteilles 200 dinars en faisant remarquer qu’il leur fait une fleur, et que la prochaine fois, ce sera le tarif syndical soit 300 dinars, la rareté du produit fait que l’on peut demander ce qu’on veut en étant chien. (L’accélérateur s’enfonce très facilement sur les 404, c’est pénible, car L.A.P ne peut pas reposer le pied dessus, il pallie le désagrément à l’aide d’un Sandow accroché sous la pédale.) EXT.JOUR. MOYEN : ADRAR L.A.P va manger un ragoût chez Ramdann, celui-ci lui remplit 2 bidons d’eau de 10 litres, puis L.A.P va à la station charger 250 litres d’essence. 93. EXT.JOUR. MOYEN : REGGANE Il n’y a pas de gens en attente d’un convoi, L.A.P y va au flanc comme s’il ne savait pas qu’il fallait passer en groupe, les douaniers à la vue des tampons de ses différents passages le laissent partir seul. 300 bornes plus loin, L.A.P s’arrête pour alimenter le réservoir, il est surpris d’entendre du bruit en ouvrant le bouchon, il tend l’oreille, l’essence est en train de bouillir, impossible de savoir si la cause en est la chaleur ambiante ou le frottement du fond du réservoir sur le sable brûlant, L.A.P se fait du souci, ayant peur que cette évaporation ne diminue son autonomie en combustible. Il est difficile, vu les différents terrains traversés de faire un calcul de consommation, au résultat, à l’usage, il ne semble pas que la perte par évaporation soit très importante. EXT.JOUR. MOYEN :FRONTIÈRE MALIENNE Passage toujours cool, EXT.JOUR. MOYEN :30 OU 40 BORNES APRÈS ANÉFIS Crevaison, L.A.P est en train de resserrer la roue, quand, derrière lui, il entend un vigoureux « bonjour », lorsqu’il s’est arrêté, il n’y avait rien à tous les horizons alors que les alentours sont plats comme la main, et maintenant, un Peul* qui traverse d’Est en Ouest le salue ainsi, L.A.P lui rend son salut en essayant de ne pas avoir l’air trop estomaqué ; Il est vêtu d’une courte tunique, d’un saroual (large pantalon) et porte une guerba* moitié plate sur le dos, il ne s’arrête pas pour discuter, et continue son chemin d’un pas allègre. EXT.JOUR. MOYEN :AUX ALENTOURS DE LA MARKOUBA Des jeunes Tamasheks lui font signe de s’arrêter, (ce que tout le monde fait religieusement dans ces régions désolées), plus pour faire la manche qu’autre chose, L.A.P leur donne de l’eau, sans que cela ait l’air de leur faire très plaisir, mais L.A.P n’a que du matos de première nécessité dont il ne peut se défaire..... 94. EXT.JOUR. MOYEN :40 BORNES AVANT GAO L.A.P retrouve facilement le petit monticule aux vestiges archéologiques, bien qu’il soit peu surélevé, dans la platitude du panorama, il est parfaitement repérable, il y trouve des tessons de poteries décorés de dessins géométriques réguliers, la tranche de la cassure est brun clair avec une épaisseur gris foncé au milieu, L.A.P ramasse un morceau d’os, ce dernier offre au toucher deux parties, une froide, et l’autre chaude, tapant dessus avec la lame d’un couteau, L.A.P s’aperçoit qu’une moitié est fossilisée, l’autre pas. Il ne s’attarde pas, car ces trouvailles ne sont pas extraordinaires. EXT.JOUR.2 JOURS PLUS TARD MOYEN : NIAMEY, 20 bornes après la sortie de la ville vers le Bénin, un caillou pète le pare-brise qui se casse en milliers de petits morceaux qui restent en place, L.A.P fait demi-tour pour aller au marché des pièces d’occasion changer le morceau, à l’entrée de l’agglomération, les flics l’arrêtent et commencent à dire : _ « Vous allez payer car vous roulez avec le pare-brise cassé. » _L.A.P : « Chut....écoutez, ça vient d’arriver ! » en tendant le doigt vers le pare-brise, on l’entend encore craquer, les flics doivent en convenir, et le laissent passer. Après la pose à la ficelle d’un pare-brise d’occase, L.A.P reprend sa route. De nuit, un troupeau de moutons ou chèvres dont on ne voit que les yeux phosphorescents s’est approché de la piste, ce défilé de lumignons dans l’obscurité totale est impressionnant. EXT.NUIT. MOYEN : BÉNIN, L.A.P DORT AU CAMPING DE KANDI Les chambres sont absolument sordides, des animaux de toutes sortes et de toutes tailles sortent de la brousse proche et viennent patrouiller le secteur, de plus, l’ampoule de 25 watts pendue au plafond ne permet pas de faire l’inspection des lieux, L.A.P met son sac de couchage sur le matelas crade et sans draps, écarte du mur de banko le lit en ferraille pour éviter des visites intempestives, et en écrase comme un sonneur. 95. EXT.JOUR. MOYEN : COTONOU Du Bénin-palace, l’un des intermédiaires emmène L.A.P chez une mama-Benz qui fait du business de tissus. Ils tombent rapidement d’accord sur le prix et conviennent d’un rendez-vous dans l’après-midi au Q.G pour régler l’affaire. L’après-midi passe, personne, au soir, un type demande L.A.P, l’air de se prendre très au sérieux, lui tend une carte de visite en se disant le frère de la mama, il l’excuse car elle ne peut venir, il faut que L.A.P se présente à son bureau le lendemain matin pour conclure la vente. EXT.JOUR. MOYEN : DANS LE BUREAU DU "FRÈRE" Sa seigneurie fait patienter L.A.P, au bout de dix minutes, ce dernier dit à la secrétaire qu’il s’en va, comme par hasard, le précieux devient disponible, le fait entrer dans son bureau et asseoir, demande la carte grise pour faire rédiger l’acte de vente par son employée, et explique que le prix convenu avec sa soeur n’est plus de mise, tend le dit acte de vente à signer, la somme convenue amputée de 150.000 francs C.F.A = 460£. L.A.P se lève, ôte le trombone qui tient la feuille dactylographiée et la carte grise ; empoche cette dernière, déchire de haut en bas le bel acte de vente tout neuf, en lui disant qu’il ne sera jamais un homme d’affaire, que quand on se met d’accord sur un prix, on s’y tient, que dans les temps anciens, les chevaliers retournaient volontairement chez l’ennemi quand ils n’avaient pu réunir la totalité de leurs rançons pour se faire couper la tête, et respecter ainsi la parole donnée ; sur ces bons mots, il sort en claquant la porte. EXT.JOUR. MOYEN : PETIT RESTAURANT MALIEN Comme tous les passeurs un peu secs, L.A.P va au petit restaurant malien situé de l’autre côté de la rue, en face du Bénin palace, ce n’est qu’une cahute de planches dans laquelle, pour trois fois rien, on peut manger un plat. La bouffe y a toujours un fort goût de détergeant, au début, L.A.P suppose que, faute d’eau courante, les assiettes sont mal rincées; il apprendra plus tard que les mamas, pour évacuer les oeufs de mouches, lavent la viande à la lessive. C’est pas tout ça, il faut que L.A.P largue vite fait mon (CONTINUED) CONTINUED: 96. os. Il branche Doudou, petit Malien sympa, intermédiaire au Bénin palace et nettement plus intelligent que la moyenne de cette engeance, lui dit qu’il a l’intention d’aller prospecter à Porto-Novo, distant d’une soixantaine de kilomètres vers le Nigeria, cette ville étant moins saturée de voitures à vendre ; L.A.P préfère l’emmener et être tranquille, lui filer une commission sur laquelle ils s’entendent au préalable, plutôt qu’avoir des embrouilles avec les mecs du cru, et donc la police de Porto-Novo. EXT.JOUR. MOYEN :PORTO-NOVO Une demi-heure après être arrivé, la voiture est vendue 450.000 C.F.A = 1300£, ils s’arrachent illico en taxi-brousse dans lequel L.A.P file sa com’ à Doudou, ce dernier s’arrête avant Cotonou car il a une copine dans le coin. EXT.JOUR. MOYEN :BÉNIN-PALACE Un habitué dit à L.A.P qu’il a fourgué sa 504 break complètement destroy 600.000 CFA, vérolée jusqu’à l’os au « frère » de la mama-Benz, le connard n’a rien vu ! L.A.P est désolé pour la gentille mama, car le frangin a dû vouloir jouer au plus malin pour s’en mettre au passage une poignée dans les fouilles. INT.JOUR. MOYEN : HÔTEL BABO L.A.P fait connaissance avec deux Hollandais, Hans et Jöss, pour ce dernier, c’est la première traversée, il a déjà fourgué sa caisse en route, ils sont en train de discuter en buvant une B.B (bonne Béninoise), quand un des fils du Babo’s hôtel dit à Hans qu’il y a des nigérians intéressés par sa 504, ils descendent. EXT.JOUR. MOYEN :EN BAS DE L’HÔTEL BABO Trois mecs entourent une noire mince et élancée dans un extraordinaire habit vert et jaune de grande prêtresse, elle (CONTINUED) CONTINUED: 97. est coiffée d’une mitre comme en portent les évêques des mêmes couleurs ; Hans, parlant parfaitement anglais, attaque la discussion. L.A.P observe l’Eminence Noire, elle a un charisme fabuleux, deux types s’occupent de la palabre, la vestale devise tranquillement avec le troisième, les problèmes bassement matériels n’ont pas l’air de la concerner. Quelques instants plus tard, Hans et ses interlocuteurs se mettent d’accord, l’argent change de main, les types sortent d’un sac des plaques minéralogiques et les fixent sur les pare-chocs, tout le monde se salue. INT.JOUR. MOYEN : CHEZ UN MARCHAND D’UN PEU TOUT EN BAS DE L’HÔTEL BABO Ils achètent une bouteille de whisky et de la glace, puis, remontent dans leurs piaules arroser la transaction. (La combine du moment pour rentrer à un prix raisonnable en France consiste à acheter la monnaie nigériane à Jonquet ou à la frontière moitié moins cher que la cote officielle, et prendre une ligne régulière à Lagos avec donc 50% de réduction, ce qui donne (avec le taxi-brousse à 10.000 C.F.A par tête pour aller à l’aéroport) un retour entre 2500 et 3000 francs français = 450£ selon le cours, ce qui reste raisonnable.) Il faut un visa pour passer au Nigeria, deux jours de délai. Après avoir récupéré les passeports, ils louent un taxi, un Français, Hans, Jöss et L.A.P, ils changent ensemble leur argent pour avoir un meilleur taux. EXT.JOUR. LARGE: A LA FRONTIÈRE BÉNINOISE Le chauffeur du taxi engage un peu le capot de la voiture sous la barrière, un gendarme arrive, furieux, gueulant comme un porc qu’on égorge, le conducteur semble terrorisé, discuter n’y fait rien, le militaire se penche à la portière et leur intime de descendre, car (CONTINUED) CONTINUED: 98. LE GENDARME BÉNINOIS «le véhicule est saisi par la gendarmerie». De la main, le chauffeur fait discrètement signe de ne pas bouger, ce geste tranquille contraste étonnamment avec son air affolé, il descend de la voiture, la polémique s’engage ; bakchich, le gendarme avec un sérieux extraordinaire annonce officiellement que « LE GENDARME BÉNONOIS «le véhicule est déssaisi par la gendarmerie». EXT.JOUR. LARGE: AUSSITÔT APRÈS, LA DOUANE NIGÉRIANE « high speed », des gens passent à pied sur le côté de la route du matériel de toute nature du Bénin vers le Nigéria, et inversement ; cela à cinq ou dix mètres des douaniers sans qu’ils semblent s’en apercevoir, un type tente de passer avec un énorme rouleau de tissus sur la tête, juste après la douane, côté nigérian, il est encadré par cinq gus qui commencent à tirer sur le rouleau pour lui chouraver, ils opèrent avec un naturel déroutant, tout se passe sans bruit, sans une parole, le type résiste, alors, ils commencent à le tabasser avec des bâtons, dix secondes plus tard, le mec est en sang, détroussé, personne n’est intervenu, il repart vers le Bénin, sans se plaindre, son fatalisme est saisissant ! EXT.JOUR. LARGE: Les formalités accomplies, le taxi repart, barrages partout, les militaires ont des mitraillettes Thomson de calibre 45 comme au temps de la Prohibition, de grands boucliers de lames de bois tressées et des lances type Massaï. EXT.JOUR. LARGE:AÉROPORT DE LAGOS Le chauffeur nous avait prévenus qu’il fallait sortir à toute vitesse de la voiture car si elle stationne plus de trente secondes, les flics qui pullulent devant l’entrée matraquent le capot, nous nous extirpons de l’auto rapidos, prenons les bagages dans le coffre, il démarre plein pot sans même dire au revoir. 99. INT.JOUR. LARGE:DANS LE HALL DE L’AÉROPORT Ils attendent l’affichage des destinations qui les intéressent ; ils prennent des billets sans problème, le cash est le seul mode de paiement accepté, ayant des destinations différentes, les Hollandais sont les premiers à partir. Puis c’est le passage police-douane, il y a des coups de gueule pour un rien, l’atmosphère est chargée d’électricité, les passagers sont pressés et bousculés, les douaniers refouillent les voyageurs avant la rampe conduisant à l’avion, plus pour leur soutirer quelque chose que pour découvrir d’éventuelles armes, le Nigeria est vraiment craignos ! INT.JOUR. LARGE:DANS L’AVION Le Sahara est survolé durant deux heures, L.A.P se dit qu’il faut être branque d’avoir traversé cette immensité, seul, dans une bagnole à 600 balles. _QUATRIÈME CHAPITRE_-------------------------------------- 4/14 EXT.JOUR. LARGE:DORDOGNE L.A.P trouve une 404 berline nouveau modèle, boîte en H, tableau de bord trois compteurs, légalisation de l’acte de vente, descente. EXT.LE SOIR. MOYEN:ADRAR L.A.P mange chez le père Ramdann, il y fait connaissance avec un Français étrange, la cinquantaine qui connaît bien les moeurs autochtones, et furète un peu partout en Algérie durant sa descente, il lui montre de petits papiers qu’il a été glaner à l’écart de la ville, ce sont des formules magiques écrites en arabe exprimant des voeux et enterrées dans des tessons de poteries à un endroit susceptible de faire se réaliser les souhaits. Comme il est trop tard pour passer la douane, ils s’écartent un peu de la ville afin de dormir dans leurs voitures, cette agglomération absolument déserte la nuit, et non éclairée, est sinistre. 100. EXT.JOUR.MATIN LARGE: Le lendemain, L.A.P va remplir le fût de 200 litres qu’il a mis à la place du siège arrière, deux vieux pneus en guise de berceau. EXT.JOUR.MATIN LARGE: Le douanier chargé de la fouille de sortie (toujours le même depuis les premières incursions) ne visite plus que symboliquement ce que L.A.P a dans l’auto, il lui demande, l’air de pas y toucher, des «revues», doux euphémisme pour désigner des livres et revues pornos, comme il n’est plus regardant sur les pièces inscrites au carnet de devises, L.A.P lui dit que la prochaine fois, il pensera à lui. EXT.JOUR. LARGE: REGGANE Trois voitures attendent une quatrième pour faire convoi, ils partent ensemble, pas d’incidents notables jusqu’à 90 bornes avant Anéfis. EXT.LE SOIR. LARGE: Là, des convoyeurs algériens sont en train de désosser fiévreusement une 404 immatriculée en France, il n’y a déjà plus de phares, portières, feux arrières, pare-brise, etc.... tout le monde se met à la curée, les sièges sont enlevés, pour sa part, L.A.P prend le bloc portant les pédales avec le servofrein ; les Algériens mettent la voiture sur le flanc pour sortir plus vite moteur et boîte à vitesses. L’UN DES CONVOYEURS ALGÉRIENS On se dépêche, les flics vont arriver... Apparemment, les transporteurs étaient là quand la Peugeot d’un convoi est tombée en rade, les Français ont fermé leur voiture à clé, comme sur les Champs Elysées, empruntant le reste du convoi. Une fois tout ce beau monde disparu à l’horizon, les Algériens se mirent à la besogne. Après (CONTINUED) CONTINUED: 101. quelques menues autres ponctions, L.A.P dit aux copains qu’il vaut mieux abandonner vite fait le dépecage car les Algériens, connaissant bien le terrain, vont contourner le poste d’Anéfis, par contre, eux, sont obligés d’y passer pour avoir le tampon prouvant leur passage à ce gros village Touareg. EXT.LE SOIR.UNE HEURE ET DEMIE PLUS TARD, ANÉFIS LARGE: Les flics sont avec les Français, des jeunots, tous sur le point de repartir avec les véhicules restants du convoi pour aller chercher la voiture laissée en arrière, l’agent en poste dit à L.A.P que ses collègues ont déjà acheté la 404 abandonnée sur la piste, la tronche qu’ils vont faire en arrivant au carnage !!! EXT.VERS LE LENDEMAIN, 16 HEURES. LARGE:VINGT KILOMÈTRES AVANT GAO, Ils croisent un vieux en scooter qui fait signe d’arrêter, il remonte vers le Nord, un peu épaté, L.A.P s’arrête, les autres continuent ; le type demande de l’eau, entre deux gorgées, il dit remonter en France à travers le Sahara par ce moyen hors du commun. Il est couvert de furoncles, et conduit son engin sur une fesse, ayant une énorme pustule sur l’autre, son short est collé par le pus ; L.A.P lui explique qu’il n’a aucune chance d’y parvenir avec son tromblon italien, que bientôt, il va attaquer le sable mou, l’autre ne veut rien savoir, dit être un ancien légionnaire que rien ne peut arrêter. Il n’a qu’une besace de vivres, un petit jerrycan d’essence, L.A.P insiste, lui redit qu’il a 1200 bornes à s’appuyer, qu’il lui va falloir continuer 100 kilomètres plus loin avec sa Vespa sur le dos car il n’aura plus d’essence, lui montre la carte, rien à faire, ce barjot est indécrottable, et la bière qui attend L.A.P bien fraîche à l’Atlantide..... L.A.P lui laisse ses bidons de 10 litres d’eau à peine entamés, et continue sur Gao. INT.COMMISSARIAT DE GAO MOYEN: L.A.P retrouve les copains au commissariat de police, salue Mambi, remplit sa copie comme un grand. 102. INT.HÔTEL DE L’ATLANTIDE MOYEN: L.A.P s’en jette deux de 75 centilitres glacées dans le cornet. EXT.MARCHÉ AUX SOUVENIRS. LARGE: après avoir marchandé des pointes de flèches et haches préhistoriques de silex, L.A.P s’interroge devant l’hésitation du marchand à prendre la monnaie, il apprendra plus tard la raison de cette circonspection : il tendait son argent de la main gauche, celle utilisée en Afrique pour les ablutions anales. (L.A.P repart de Gao vers Niamey,) EXT.FRONTIÈRE BÉNINOISE. LARGE: Les douaniers toujours aussi speed, mais maintenant, L.A.P les connait, ils font leur cinéma derrière leurs lunettes miroir tels des tontons macoutes, mais quand ils ont « mangé un peu », ils redeviennent calmes, ne pas se laisser impressionner, et ça passe. Le matin, L.A.P voit à deux reprises des caméléons finissant de traverser la route, surpris, il n’a pas le temps de les chopper. L.A.P dort à l’infâme « camping » de Kandi, de bonne heure, il va prendre un petit déjeuner sur la place où s’arrêtent les taxis-brousse, café au lait, tartine de confiture et margarine. INT. SOIR MOYEN:PARAKOU Chez Nestor, cuite avec quelques passeurs de voitures que L.A.P a, pour la plupart déjà aperçu au Bénin-palace. 103. EXT.NUIT. LARGE:APRÈS KOKORO Un python de deux mètres venant de la brousse par la droite traverse la piste juste devant la voiture, L.A.P braque à droite en freinant sec, tire le frein à main, l’animal a déjà la tronche dans les herbes du côté gauche de la route, quand, lui sautant sur le râble, L.A.P l’attrape derrière la tête, sa voiture s’arrête seule, un peu plus loin. Les pythons que l’on voit en Europe sont mous ; quand ils sortent de brousse, c’est un autre genre d’outil ! Celui-ci se roule instantanément sur lui-même, L.A.P se retrouve avec une énorme boule dure comme du boa**, un peu comme une balle de tennis géante, la tête et la queue à l’intérieur, pas moyen de le faire sortir de cette position, ni de le lever, il pèse un âne mort, L.A.P le caresse, ses écailles sont douces hélices**, rien à faire, il ne bronche pas, à croire qu’il n’a pas confiance ! Finalement, L.A.P le roule dans la végétation qui borde la piste car il ne sait pas quand il sortira de sa position stratégique, et qu’il ne voudrait pas qu’il se fasse cartonner. Il faut dire qu’au fil du parcours, à partir de 50 bornes après Bordj-Moktar, la végétation recommence à pointer le museau, d’abord de petites touffes éparses d’herbe sèche et jaunâtre, un épineux rabougri par-ci, puis deux par-là, le Niger est un intermédiaire sahel-brousse ; à partir de la frontière Béninoise, la végétation est souvent luxuriante. EXT.JOUR. LARGE:BOHICON L.A.P se dit qu’un petit crochet par Abomey serait peut-être intéressant car les passeurs, près d’arriver à Cotonou ne pensent pas à essayer un autre débouché si près du Bénin-palace. EXT.JOUR. LARGE:ABOMEY L.A.P s’y fait un copain qui tient un petit restaurant près du marché, Johnny. Expansif, trapu, une grosse bille ronde, c’est un spécialiste en omelettes de toutes sortes, il a un affreux roquet de chien rusé comme un fennec appelé Pilate, quand il regarde L.A.P, ce dernier ne résiste pas au plaisir de lui demander « à quoi tu penses, Pilate ? » ou quand il court, « où tu fonces, Pilate ? », le soir, avec un autre Français rencontré en cours de route, ils font une belote (CONTINUED) CONTINUED: 104. africaine contre Johnny et un pote à lui ; la belote africaine, c’est la belote française, à part qu’on a le droit de tricher, mais pas de se faire prendre, l’enjeu : la bouteille de whisky qui est là sur la table, déjà bien entamée. Ils sont tous bourrés à la clé, car avant de manger les fameuses omelettes, ils ont déjà largement pris l’apéro et bu du rosé portugais pour pousser tout çà, il faut dire qu’au Bénin l’alcool est trois ou quatre fois moins cher qu’en France, il n’y a pratiquement pas de taxes sur les importations, pas d’impôts à payer, quand vous ouvrez une boutique, vous ne devez rien à personne, tout ce qui tombe dans la caisse est pour vous ; ils sortent de chez Johnny tard dans la nuit. Ils ont élu domicile à la maison des jeunes travailleurs, la journée de piaule (propre) est à 500 C.F.A (10 francs = 1,5£), L.A.P en sort le lendemain matin avec la bouche en fond de cage à perroquet, il passe voir le père Johnny qui se porte comme un charme, ce dernier a déjà fait son marché et leur mitonne un ragoût de derrière les fagots, le temps qu’il lui prépare le café au lait avec tartines, L.A.P va au marché pour acheter de l’aspirine fabriquée au Nigeria, s’en enfile deux avec le petit déjeuner, puis repart sur la place, histoire de se dégourdir les jambes. Toutes les mamas proposent leur articles en souriant, les odeurs sont très fortes, les mouches sur la viande ne dérangent personne, (au bout de quelque temps L.A.P n’y fera plus attention non plus); un marchand de grigris a un étalage incroyable d’animaux séchés, caméléons, têtes et mains de singes, peaux de serpents, bottes d’épines de porc-épic, amulettes de toutes sortes, pots contenant des mixtures de toutes les couleurs ; de l’ensemble, se dégage une puanteur insupportable! L.A.P lui achète une botte d’aiguilles de porcs-épics après un sérieux marchandage, le soleil est haut, L.A.P recommence à avoir faim, le mal de tête s’est un peu estompé, il retourne chez Johnny casser la graine. INT. MOYEN:CHEZ JOHNNY (Pendant qu’ils grignotent avec un doigt de rosé, un Béninois costaud, la trentaine, se pointe, il est habillé d’un boubou de cotonnade imprimée aux couleurs vives avec chapeau tronconique du même métal,) (CONTINUED) CONTINUED: 105. L’ACHETEUR POTENTIEL Vous désirez vendre votre véhicule ? L.A.P Si nous nous entendons sur le prix, il n’y a pas de problème... L’ACHETEUR POTENTIEL Nous pouvons faire un tour pour juger de l’état de la voiture ? L.A.P Pas de problème... Il faut dire qu’elle fonctionne aussi bien qu’à sa sortie des chaînes de montage de monsieur Peugeot 10 ans, et 200.000 kilomètres auparavant ; la chaîne de distribution fait un petit solo, mais pour l’instant ce n’est qu’un léger gratouillement ; en partant de France, elle chuchotait, et des fois qu’elle se soit mise en colère en cours de route, L.A.P a préféré en prendre une autre de secours, d’occase soit, mais pas trop usée. Ils tombent d’accord sur le prix, le type l’achète pour faire le taxi en ville, il faut que L.A.P attende jusqu’au lendemain pour qu’il puisse réunir le pognon, l’hôtel n’étant pas cher, le restaurant de Johnny pas ruineux, l’ambiance bonne, rien ne presse, banco. L.A.P reste le lendemain sans nouvelles, ce n’est pas bon car il a dit à d’autres clients que la voiture était vendue, la parole en Afrique ne valant pas grand-chose, L.A.P se demande si son acheteur ne veut pas lui faire un coup à l’envers ! Enfin, il se pointe, mais accompagné, ce qui n’inspire pas confiance à L.A.P... L.A.P a eu le nez fin, le type en question est un mécano, et bien que jeune, un fameux ; il connaît les Peugeot sur le bout des doigts ! Bien qu’il ne la ramène pas, L.A.P sent tout de suite qu’il va le contrarier, car, bien évidemment, le client l’a amené pour trouver l’argument qui fera baisser du prix convenu, il demande à faire un essai, L.A.P s’exécute, ils font un petit tour de ville, reviennent, le mécano appuie sur les ailes pour juger des suspensions, passe sous la voiture et tapote la caisse pour voir si elle n’est pas pourrie ou rafistolée au mastic, à sa demande, L.A.P ouvre le capot, fais tourner le moteur, il s’exprime sur le cliquettement de la chaîne de distribution, L.A.P lui dit en avoir une de rechange, il demande à voir, la secoue à son oreille pour juger de son état, il donne les trois coups (CONTINUED) CONTINUED: 106. d’accélérateur rituels et va voir la couleur des gaz d’échappement, L.A.P ne craint rien et est bien placé pour savoir qu’elle ne consomme pas d’huile. Le mécano fait son rapport à son client en dialecte pour que L.A.P ne puisse pas comprendre, malgré cela, il saisit "dynamo plus (+) de sûreté" fait celui qui n’a rien compris, mais retient ce renseignement comme argument d’une vente future, L.A.P attend serein. L’ACHETEUR POTENTIEL le client se tourne vers L.A.P et lui dit que la chaîne de distribution est foutue, qu’il faut la remplacer, gnagnagna et gnagnagna...... L.A.P Pour la chaîne, je vous en fournis une, la voiture est irréprochable, d’ailleurs, nous avons déjà décidé du prix, que si vous n’en voulez plus, vous le dites, ce ne sont pas les clients qui manquent... L’acheteur est visiblement contrarié par la fermeté rencontrée, il voulait lui faire à l’africaine, mais maintenant, L.A.P connait les cordages, il sait qu’il tient le bon bout; il a fait 5000 kilomètres dont plus de 2000 de désert et de piste pour amener ce magnifique engin en parfait état de marche, ce n’est pas le moment de mollir! L.A.P (courtoisement, mais fermement) Je n’ai pas l’habitude de discuter trois fois le prix, c’est oui ou non... Il verrouille les portes et retourne boire une "béninoise" bien fraîche. Après quelques palabres avec son auxiliaire, l’acheteur revient chez Johnny pour payer, L.A.P tend la main, l’acheteur sort un gros paquet de billets, L.A.P recompte, empoche les coupures, paie une tournée générale, l’acquéreur s’en va au volant de l’ex-berline de L.A.P ; bon, le voilà riche et piéton, L.A.P finit l’après-midi à se torcher avec Johnny et le collègue, le copain lui demande ce qu’il compte faire, L.A.P lui explique comment remonter par Lagos, que c’est actuellement le meilleur moyen de retourner en France, comme il n’a pas eu de clients sérieux et que sa voiture (CONTINUED) CONTINUED: 107. commence à être un peu trop connue dans le secteur, ils décident de descendre sur Cotonou et partent le lendemain matin. INT. MOYEN:BÉNIN PALACE Une histoire marrante circule : il y a une grande forêt entre Porto-Novo et le Nigeria appelée « la forêt des voleurs » car elle sert de passage à tous les trafics illicites entre ces deux pays, et des types s’y sont fait prendre à essayer de passer un réacteur d’avion volé!!! INT.JOUR. MOYEN:AMBASSADE DU NIGERIA Il faut une page vierge sur le passeport pour y mettre le placard qu’est le visa, L.A.P essaye d’insister, mais le sien est gavé, rien à faire, de plus, se faire refaire un passeport au consulat Français prendrait trop longtemps. INT.JOUR. MOYEN:BÉNIN PALACE L.A.P confie son embarras à un descendeur confirmé, ce dernier lui dit qu’il suffit de prendre les nairas à Jonquet, d’acheter à l’aéroport de Cotonou un billet Cotonou-Lagos. A la descente de l’avion à Lagos, les agents demandent « transit ou Lagos », dire « transit », descendre les escaliers, aller dans une salle à gauche, attendre qu’il n’y ait plus d’affichage de partances, à ce moment, les douaniers et policiers s’esbignent de leurs guitounes, on passe en zone nigériane prendre le billet, puis on revient en transit, le tour est joué. O.K, va pour le plan, L.A.P achète un magnum de Chivas pour arroser sa prochaine visite à Paris, puis des nairas à Jonquet, le billet à l’aéroport de Cotonou, et part en avion. INT.JOUR. MOYEN:AÉROPORT DE LAGOS Premier problo, un cordon sanitaire demande les carnets de vaccination, sur le sien, le choléra est périmé! (CONTINUED) CONTINUED: 108. L.A.P ne parle pas trop bien anglais, là, il ne m’exprime qu’en Français, en désespoir de cause, les fonctionnaires le font accompagner vers le chef de police, ils descendent un grand escalier, traversent un hall que L.A.P pense être la salle de transit, car s’y trouve l’affichage des départs, à la sortie à droite, un large couloir, le cerbère dit à L.A.P d’aller taper à la porte d’un bureau où deux de ses collègues fonctionnent, et lui lâche les baskets. A trois mètres du bureau, L.A.P se baisse, fait semblant de regarder dans son sac, se retourne, son ange gardien repart au cordon sanitaire sans le reluquer. Demi-tour, direction la salle de transit, le coup est rattrapé. L.A.P attend, les affichages n’indiquant pas de départs avant quelques temps, comme prévu, les douaniers et policiers ripent les galoches, L.A.P passe les guichets vers la zone nigériane où il attend en sirotant une « Trois Couronnes », une demi-heure plus tard, toujours pas de départ annoncé sur la France, un Européen pointe se désaltérer, L.A.P engage la conversation avec son anglais approximatif car son interlocuteur est Écossais. Il travaille sur une plate-forme pétrolière, et retourne chez lui. De fil en aiguille, s’étant mutuellement offert le liquide brassé qui réjouit les coeurs, L.A.P lui révèle sa combine, il le voit brusquement soucieux pour sa pomme, quand il lui demande la raison de son tracas, il lui désigne un black qui attend à l’écart, et dit L’ÉCOSSAIS « je suis en situation régulière, et ce type est payé par ma compagnie, uniquement pour faciliter mon embarquement ». Il lui propose d’en parler à son lubrificateur de passage, L.A.P demande s’il est sûr de lui, il assure qu’il n’y a pas de problème, c’est son métier, et s’il le balance, il sait très bien qu’il sera viré, L.A.P lui donne le feu vert ; l’Écossais appelle le black et lui casse le coup en anglais, au fur et à mesure que ce dernier comprend la situation, il vire au gris, L.A.P commence à s’inquiéter ! Le passeur se lance dans une longue et vigoureuse explication que rapporte le copain car L.A.P n’a rien pigé. Entre la couverture du passeport et la première page, il préconise de mettre une liasse de nairas pour la police, et après la dernière, la même somme pour la douane, le tout correspondant à un peu plus que le prix d’un billet d’avion, (CONTINUED) CONTINUED: 109. cela accompagné de la condition que ces messieurs daignent accepter son offrande ! L.A.P réfléchit un peu, demande à l’Écossais s’il peut garder quelques minutes son sac. L.A.P a décidé de traiter le problème bille en tête : L.A.P prépare plusieurs paquets de CFA de divers montants dans ses diverses poches, puis se pointe au guichet de police, montrant le bureau du chef plus loin derrière, il dit au fonctionnaire qu’il doit aller parler au responsable, le type un peu surpris lui donne le feu vert, les douaniers n’émettent pas plus d’objection à son passage, L.A.P fait un crochet de façon à ce que si le chef le voit arriver par la vitre, il croira qu’il vient de la zone de transit international. L.A.P tape à la porte, salue, explique qu’il arrive de Cotonou, qu’il doit aller rendre visite à son frère qui travaille à l’ambassade de France, qu’il n’a pu obtenir de visa car son passeport est saturé ; que faut-il faire pour sortir ? Le chef en civil, assis derrière son bureau dit quelques mots à voix basse à un type en uniforme debout derrière lui, ce dernier fait signe à L.A.P avec sa British badine de venir discuter dans un angle du bureau : L.A.P doit donner 25.000 C.F.A, il répond qu’il ne lui en reste que 15000, il faut qu’il en garde un peu pour le taxi qui le conduira à l’ambassade, ils finissent par tomber d’accord sur 6500 C.F.A (130 ff= 20£), L.A.P sort l’oseille de la poche à 15.000, en compte 6.500 qui sont dirigés, ainsi que son passeport vers le chef, qui prend un tampon, et, trouvant un espace à peu près libre à la dernière page, en met un bon coup, marque quelque chose dessus, et lui rend le passeport, L.A.P lit « transit pass 48 h Cotonou », le problème est résolu. Repassant les guichets, avec son visa tout neuf, L.A.P retourne voir l’Écossais et son bras cassé de pilote, présente son autorisation temporaire et leur dit : « and this, it is chicken ? », L.A.P pense que l’Écossais n’est pas encore revenu du coup. L.A.P paie une tournée pour fêter l’événement, le copain, ayant son avion annoncé s’arrache en lui souhaitant bon voyage, L.A.P lui retourne son souhait. Attendant son avion, un Nigérian demande à L.A.P s’il veut acheter un billet à tarif réduit pour Paris, L.A.P demande à voir l’objet, il lui tend le retour d’un Paris-Lagos/Lagos-Paris au nom de « Herpin », L.A.P lui dit que ce n’est pas son nom, l’autre lui répond qu’il n’y a pas de problème, qu’il s’occupe de tout, le prix étant des deux (CONTINUED) CONTINUED: 110. tiers du tarif normal, L.A.P est d’accord, mais ne paiera dans la zone de transit qu’une fois passées police et douane, le vendeur accepte. Il n’y a pas d’avion pour Paris avant le lendemain, ils se donnent rencard avant l’heure d’embarquement. INT.JOUR. FIN DE MATINÉE MOYEN:AÉROPORT DE LAGOS Un colonel de légionnaires, 45 ans à vue d’oeil, à la retraite se pointe au comptoir, ils discutent pour passer le temps ; il raconte à L.A.P que, du temps où il opérait en Mauritanie, il est tombé sur des sites extraordinaires, notamment des forêts entières d’arbres fossilisés, des secteurs couverts de silex taillés ; lors d’une halte prolongée, ses hommes, pour se distraire ont fait des dessins au charbon de bois sur les parois de grottes dans lesquelles ils s’abritaient; bien plus tard, il en a retrouvé des reproductions dans des livres traitant de préhistoire qui donnaient pour authentiques ces délires légionnairo-rupestres. Vers 13 heures, il embarque. A plusieurs reprises, on aborde L.A.P pour lui proposer l’hospitalité à l’extérieur de l’aérogare, probablement pour lui faire la peau ; montrant son visa à la police et à la douane, L.A.P demande à se replier dans la zone de transit, ce qui lui est accordé, il y sera tranquille. Le soir, il en sort, et ayant du coup des nairas de rab, L.A.P va au restaurant de l’aéroport ; superbes couverts, mais la bouffe pas géniale. Le lendemain, comme convenu, son type se pointe, enregistre le billet, le fait passer avec son sac ; une fois dans la salle de transit, il devient nerveux, L.A.P lui dit de le suivre dans les chiottes, ils s’y enferment, L.A.P sort l’argent de son calbar, ce qui ne choque pas le vendeur outre mesure, compte le prix convenu, le vendeur demande un supplément pour la taxe d’aéroport, L.A.P l’envoie chez Plumeau. INT.JOUR.SOIR MOYEN:AÉROPORT DE PARIS L.A.P sort de l’aéroport sans anicroches. Sa mère étant en vacances, L.A.P prend le train direct sur Bergerac. _Cinquième chapitre------------------------------------- 111. 5/14 EXT.JOUR. LARGE:DORDOGNE.LALINDE à la gendarmerie, L.A.P déclare son passeport perdu afin de le garder en souvenir et de s’en faire établir un autre. Après quelques orgies périgourdines, L.A.P décide de passer voir la Mama en banlieue parisienne, un copain lui demande de l’emmener, L.A.P prend le magnum de Chivas acheté à Cotonou ; EXT.JOUR. LARGE :À ÉPINAY, AU BAS DE L’IMMEUBLE L.A.P gare la voiture, prend son sac, au quatrième, il pose le bagage devant la porte, sonne, sa mère ouvre, il s’avance pour l’embrasser, le copain prend le sac, lui fait faire 50 centimètres, le pose... et casse la bouteille... EXT.JOUR. LARGE:DORDOGNE Le nouvel appareil à dévorer du kilomètre à qui L.A.P se propose de faire voir du pays est encore une 404, un vieux modèle avec un seul compteur et vieille boîte, mais comme on la lui donne, il ne demande pas la monnaie. Ce coup-ci, comptant sur son douanier algérien lubrique, L.A.P va descendre un maximum de matériel : il charge des crémaillères de direction, des démarreurs, des dynamos, enfin, toutes les pièces détachées de 404 sur lesquelles il peut mettre la main. L.A.P trouve une combine dont il n’est pas peu fier, pour ne pas transvaser l’essence du fût au réservoir en siphonnant, il perce le gros bouchon fermant le bidon de 200 litres, fais passer, et braser à travers un petit tube de métal. Le but du jeu est, qu’une fois le réservoir de la voiture vide, il relie avec un tuyau souple la pompe à essence directement au tonneau, il prolonge le bout de tube en fer donnant à l’intérieur du baril par un tuyau de plastique lesté d’un boulon pour aller au fond, ainsi son deuxième réservoir sera de 200 litres, pas de siphonage, de manipulations ni d’évaporation... la perfection!!!!! 112. EXT.JOUR. MOYEN : BERGERAC Regardant le prix des bouquins pornos, L.A.P est horrifié par le coût exorbitant de la luxure, il fait l’impasse. EXT.JOUR. MOYEN : SUR LES ROUTES FRANÇAISES Quand il traverse les villes, L.A.P cherche sur les poubelles des paquets de revues style « Jours de France, Paris-Match etc....», les gens en font souvent des piles soigneusement ficelées, il n’y a qu’à descendre de la voiture et les balancer dans le coffre arrière, son plan est qu’arrivé à la douane d’Adrar, il tendra les revues à son douanier libidineux d’un air innocent, ce dernier ne pourra pas mettre les choses à plat en lui disant qu’il voulait des bouquins pornos. EXT.JOUR. LARGE : ESPAGNE Plutôt que faire Algesiras-Ceuta, L.A.P continue de passer par Alméria-Mélilla, l’économie kilométrique de trois cent bornes, et d’une demi-journée de conduite compensent largement la différence de prix du billet ; de plus, la traversée prenant une nuit, il peut prendre des douches et se raser, ce qu’il ne peut refaire en principe qu’à Tessalit avec un seau d’eau douteuse. EXT.JOUR. LARGE : DOUANE ALGÉRIENNE Il lui faut tout déclarer comme d’habitude, L.A.P ne se fait pas de soucis de ce côté, un douanier lui demandant l’air de rien s’il aurait des « revues », pour rigoler, il lui répond oui, l’oeil du fonctionnaire s’allume, L.A.P ne sait pas si c’est la joie de coincer un passeur d’ouvrages illicites, ou celle de mettre la main sur cette si rare littérature ; avec le plus grand sérieux du monde, L.A.P lui montre les Paris-Match et autres, consternation, comme il ne bronche pas, et garde son air tranquille, le fonctionnaire lui dit « c’est bon.», L.A.P lui en donne deux ou trois, ce qui est tout de même un beau cadeau, car ces publications sont rares et chères dans le secteur.... 113. EXT.JOUR. LARGE : TLEMCEN, L.A.P s’arrête sur la place principale, il est immédiatement abordé par des amateurs de pièces de 404, il vend tout en deux coups de cuillère à pot, pour voir si les gens du coin sont honnêtes, il laisse un type partir avec un démarreur afin qu’il l’essaie, et revienne le payer ou le rendre, dix minutes plus tard, le client est de retour avec les 300 dinars convenus. INT.JOUR. DÉBUT D’APRÈS-MIDI MOYEN : AÏN-SEFRA, RESTAURANT Chez lequel L.A.P mange régulièrement, après s’être restauré, et avoir discuté avec son hôte, l’après-midi est bien avancée, il est invité à prendre l’apéro dans l’arrière boutique, ils tortillent les trois-quarts d’une bouteille de Ricard qui restaient à L.A.P et il vend du Whisky mais laisse l’argent en dépôt car, ayant vendu des pièces mécaniques, il a bien assez de dinars. Khada (le restaurateur) est un pète-sec, mais visiblement, il est content que L.A.P passe le voir, ils se prennent souvent de bec, mais se respectent. En partant, il insiste pour laisser son numéro de téléphone à L.A.P, pour lui faire plaisir, ce dernier prend le bout de papier qu’il lui tend, et le balance dans la boîte à gants. EXT.JOUR. LARGE : ADRAR Bonjour à Ramdann, pleins d’eau et d’essence, et décontracté, L.A.P se pointe à la douane sans une seule des pièces de rechange marquées dans le carnet de devises, il en fait exprès pour savoir jusqu’où il peut mouiller le douanier. INT.JOUR. MOYEN : DOUANE Déception, L.A.P ne voit pas son douanier, première fois qu’il n’est pas à son poste ! C’est un type en civil qui lui demande le carnet de devises, il explique qu’il a été déplacé de Oran à Adrar pour faire (CONTINUED) CONTINUED: 114. cesser tous les trafics, (apparemment, il n’est pas ravi de cette promotion, et ça le rend teigneux, le bougre!) Quand il voit le grand vide dans le coffre et les cinq lignes de matos inscrit sur le carnet de devises, il fait les pieds au mur ! Ils reviennent au poste, le grincheux lui pique passeport, carte grise, pognon, clés de voiture, le gratifie d’une amende de mille dinars, plus l’estimation à venir des pièces vendues ( il en dit le prix, L.A.P n’a pas vendu cher !!!!) multipliée par deux, le tout assorti de la feuille de change certifiant que la prune a été payée avec des francs changés officiellement, la voiture est également saisie ; Ayant changé officiellement 200 francs = 30£ à l’entrée du territoire, il est plus qu’évident que L.A.P a trafiqué, il a traversé l’Algérie, mangé, chargé trois cent litres d’essence, et avait 500 dinars en poche conservés pour le prochain passage. Le gabelou confisque tout le bon pognon, L.A.P sollicite de quoi manger, payer l’hôtel et téléphoner pour pouvoir appeler en France et se faire ainsi envoyer de l’argent, royal, l’affreux lui vote 20 de ses dinars. Le reste de ses diverses espèces est mis dans une enveloppe fermée et tamponnée, il lui en donne un reçu. L.A.P demande à prendre des affaires personnelles, le fonctionnaire l’accompagne à sa voiture, lui ouvre la portière et le surveille étroitement, la seule chose qui intéresse vraiment L.A.P est ce petit bout de papier jeté négligemment dans la boîte à gants à Aïn-Sefra, L.A.P parvient à l’attraper discrètement, prend quelques affaires de toilettes pour donner le change, remercie ; le lascar est sec, mais correct, c’est L.A.P qui a fait le con, il n’y a pas de doutes ! L.A.P quitte la douane pas trop fiérot, EXT.FIN D’APRÈS MIDI. LARGE : GRAND-PLACE D’ADRAR à la Poste, les guichets sont fermés, mais dans le Sud, comme il n’y a rien à faire, les gens ne sont pas chiens sur les horaires, L.A.P tape au carreau, dit au préposé qu’il doit absolument téléphoner à Aïn-Sefra. 115. INT.FIN D’APRÈS MIDI. MOYEN : DANS LA POSTE Le préposé lui ouvre la porte, lui désigne une cabine, retourne à ses occupations. Aussitôt que Khada reconnaît sa voix, il s’exclame : « toi, tu as encore fait le con ! » L.A.P lui raconte le topo, il lui recommande : «va voir de ma part un certain X qui tient tel commerce à Adrar, et raconte-lui tout ; si la chose est faisable, il te sortira de l’embrouille », L.A.P le remercie et part chercher le certain X. EXT.FIN D’APRÈS MIDI. LARGE : GRAND-PLACE D’ADRAR Ce n’est pas une chose très difficile que de le trouver vu son commerce donnant sur cette place. L.A.P lui résume l’histoire, il lui demande de le suivre, ferme la boutique, et ils vont chez lui. INT.FIN D’APRÈS MIDI. MOYEN : CHEZ X LE COPAIN DE KHADA L.A.P , plutôt tendu, le prie d’agir rapidement avant que le rapport ne sorte de la douane d’Adrar, il lui est répondu que l’on ne peut pas aller sur-le-champ chez la personne susceptible d’intervenir, il faut être très discret car l’affaire est chaude! Il propose de commencer par manger un bon couscous en attendant l’heure idoine, ce qu’ils font en discutant de choses et d’autres. Tard dans la nuit, ils vont dans son auto par les rues sombres et totalement désertes, X s’arrête, L.A.P doit l’attendre dans sa voiture. Une bonne demi-heure passe, il revient, le type qu’il a contacté est bien placé et a eu un rapport de son coup d’éclat. X Embraie d’entrée : tes bières, tu fais une croix dessus, (deux packs de 24) de plus, il faudrait que tu trouves deux bouteilles de whisky. L.A.P c’est tout ? (CONTINUED) CONTINUED: 116. X lui répond que de toutes façons, le type le sort de l’embrouille car il vient de la part de son pote d’Aïn-Sefra et de la sienne, ce qu’il demande n’est qu’un geste de remerciement, pas un bakchich. L.A.P ça ne doit pas poser de problème. X est un peu étonné, car le whisky est une denrée rare dans l’extrême Sud algérien. Ils retournent chez X, L.A.P file à pince, directement chez le père Ramdann, il est très tard, mais L.A.P sait qu’il habite au-dessus de son restaurant, à force de tambouriner à la porte, Ramdann finit par ouvrir, L.A.P lui raconte le coup de la douane et lui demande s’il peut lui prêter deux bouteilles de Johnny Walker, Ramdann le fait entrer, cinq minutes après, il descend avec les deux clés de la désincarcération. L.A.P _ «Je ne pourrais te les rendre qu’à ma prochaine descente » RAMDANN « Te casses pas la tête » L.A.P lui dit qu’il lui sauve la mise et lui serrant la main, «à bientôt». Retour chez le négociateur, en voyant les deux biberons arriver si rapidement, bien qu’étonné, il est satisfait du bon déroulement de l’opération. Ils retournent à l’adresse du sauveur inconnu, X se fond dans le noir avec les deux boutanches de distillats. Une dizaine de minutes plus tard, il est de retour les mains vides. (De retour à la maison) X « demain, tu vas à la douane, tu te fais engueuler, tu ne la ramènes pas, tu laisses : 1r passer l’orage, 2r tes bouteilles de bière, le reste ira tout seul ». L.A.P dort chez lui ; le lendemain matin, café au lait, puis son hôte lui souhaite bonne chance, L.A.P lui demande de remercier pour lui le copain d’Aïn-Sefra, puis trisse. L.A.P fait un détour pour saluer Ramdann, et lui dire que s’il ne le revoit pas, c’est que les choses se sont bien passées, salut mon frère ! 117. INT.JOUR. MOYEN :DOUANE Le petit douanier en civil est là, L.A.P n’a pas besoin de se forcer beaucoup pour avoir l’air penaud ! L’autre est furax, (à sa place, on le serait aussi), il dit à L.A.P, qu’exceptionnellement LE PETIT DOUANIER EN CIVIL La douane vous fait une fleur, mais la prochaine fois, même s’il ne manque qu’une boîte d’allumettes, vous n’y couperez pas. Le fonctionnaire lui rend ses papiers, le peu d’argent français qui lui reste, lui dit que les devises algériennes ne devant pas quitter le territoire, il les garde au coffre, à son prochain passage, L.A.P devra présenter le reçu dont il le gratifie, on lui restituera son pécule, L.A.P lui répond qu’il n’en doute pas un instant (ce qui est vrai), demande où il doit mettre les bières, le gabelou lui désigne du bout des lèvres un recoin, L.A.P fait la livraison, et...il... s’arrache........................... !!!!! L’homme est ainsi fait qu’il n’est jamais satisfait, aussitôt délivré, L.A.P regrette de ne pas avoir une petite douzaine de bières pour traverser le Sahara ; il a, à ce propos, trouvé une bonne combine : emmailloter une 25cl dans un chiffon mouillé, la coincer goulot en bas dans la banane du pare-chocs avant, avec l’évaporation hors du commun dans le secteur, dix minutes plus tard, la bouteille est quasiment glacée, le chiffon tout sec, prêt à resservir, les plus forts bonds de la voiture n’ont jamais sorti les canettes de leur logement, et L.A.P en a pourtant traité un sacré paquet de cette façon! Aussitôt que le moteur hoquette par manque d’essence, L.A.P stoppe, débranche et bouche la durit provenant du réservoir avec un boulon de diamètre approprié pour que le sable n’entre pas à l’intérieur, dispose le gros bouchon percé du tuyau de fer sur le fût, installe le tuyau souple prévu pour relier le bidon et la pompe à essence, avec la chaleur, le carburant est toujours sous pression dans les réservoirs, le système fonctionne comme sur des roulettes !!! Au milieu du désert, L.A.P fait une halte, trouve une vipère à cornes, morte, elle a été butée il n’y a pas longtemps, le sang est encore frais, ce n’est vraiment pas un animal sympathique, une soixantaine de centimètres de long, la queue qui se termine en boudin, deux excroissances derrière une grosse tête (d’où son nom). (CONTINUED) CONTINUED: 118. Une histoire circule à Gao à propos d’un serpent de cette espèce : Un patron de camion transsaharien se fait mordre par l’une d’elles ; en principe, on en meurt dans l’heure qui suit, le mec ne s’affole pas, dit à ses graisseurs de lui préparer du thé, s’adosse à une roue du camion sur une natte, et boit tranquillement ce qu’il pense être son dernier verre, un jour passe, puis deux (pendant lesquels il est malade comme un chien), à la fin du troisième jour, il recommence à émerger, et s’en sort définitivement. La boîte à vitesses ancien modèle n’est pas pratique, surtout quand il faut rétrograder en catastrophe dans les plaques de fech-fech. Vingt bornes après Aguelhok, un type à pied en uniforme demande à L.A.P de l’emmener un peu plus loin, c’est un garde-chasse armé d’un vieux 12 Simplex de la manufacture de St Etienne, chemin faisant, il propose à L.A.P des dents d’hippopotame, L.A.P lui répond qu’il n’a pas une tune à investir dans ce genre d’objet, comme il n’en veut que 5000 francs maliens (50 ff = 7,5£), L.A.P demande à voir, quelques dizaine de kilomètres après, il demande de tourner à droite, il n’y a plus de piste, plus de traces, mais le terrain est assez consistant, ils roulent un peu, et arrivent à une cabane esseulée dans laquelle vivent ses femmes et enfants, après avoir dit bonjour à tous, il montre les objets, ils font affaire. Roulant de nuit sur une portion surélevée permettant de circuler quand la piste est inondée, L.A.P voit sur la droite, monter une fusée rouge dans le ciel, aussitôt, il s’arrête, tourne la voiture dans la direction d’où venait ce qui doit être un appel "au secours" et fait des appels de phares, rien, pas un signe, L.A.P attend une dizaine de minutes, laissant les phares allumés, pas de réactions, lui vient soudain une très mauvaise sensation, L.A.P a les poils qui se hérissent, il réalise que le coin est complètement paumé, idéal pour un traquenard, il repart rapidos. GAO, NIAMEY, PUIS LE BÉNIN, L.A.P est encore à sec d’argent, il décide de passer à Abomey pour dire bonjour au père Johnny et y renifler la température. 119. EXT.JOUR. LARGE :BOHICON, L.A.P croise Cécile, garçon sympa et intelligent avec qui il avait déjà discuté de vente d’autos plus au Nord à Glazoué lors d’une précédente descente ; Cécile est intermédiaire, il a 25 ou 30 ans, grand, mince, les yeux proéminents, il présente Bernard qui doit avoir 10 ans de plus comme son « second », c’est à dire apprenti ou lieutenant, celui-ci a l’air franc comme un âne qui recule ! Ils discutent de sa commission éventuelle, il est beaucoup moins gourmand que ses collègues de Cotonou qui demandent jusqu’à 10 %. Quand ils vous amènent directement chez un client qui achète bien et vite ; vu ce que coûte l’hôtel, c’est rentable, mais souvent, ce sont des branleurs qui se font balader à l’oeil et cherchent les clients au hasard en cours de route. Intermédiaire est un vrai boulot, il faut se faire une clientèle d’acheteurs sérieux, ayant du cash en permanence à la maison, quand ils amènent un vendeur, l’affaire ne doit pas traîner : visite de l’objet, entente sur le prix, papier de vente ou pas, compter oseille, donner carte grise, et au revoir. Souvent, il doit bousculer l’acheteur car celui-ci a du mal à sortir l’artiche. Il risque également de se faire court-circuiter par un propriétaire de voiture indélicat, qui, faisant semblant de ne pas accepter le prix, revient plus tard en douce chez le client; d’autres fois, l’affaire conclue, les vendeurs se font tirer l’oreille pour régler la commission, les Africains ne sont pas les seuls à faire des embrouilles ! Ils entament la tournée d’éventuels acheteurs ; aux coins des rues, il y a souvent des fétiches, sortes de masses tronconiques aux sommets arrondis sur lesquelles des plumes, morceaux de tissus, et d’autres choses indéfinissables engluée par le sang des poulets et autres animaux égorgés au cours des divers sacrifices, une tôle ondulée protège l’idole des outrages de la pluie ; Bernard demande à ce qu’ils l’amènent chez sa femme, il y reste 2 minutes, puis, ils repartent en prospection. L.A.P se tournant vers l’arrière pour effectuer une manoeuvre, croise le regard fuyant du « second », il se dit « cet emplâtré m’a fait un coup à l’envers », L.A.P réfléchit à ce qu’il trimbale derrière, un sac en peau de chameau avec des affaires minables, son couchage, les dents d’hippo, quelques souvenirs, ce doit être ça..... L.A.P arrête la voiture, fouille son bagage dans lequel manque un joli petit éléphant en "ébène presque véritable" acheté à Niamey. 120. EXT.JOUR. moyen : L.A.P remonte dans la voiture L.A.P « ton second m’a volé une statuette». Cécile se retourne vers le Bernard, celui-ci nie tout ce qu’il peut, mais ne trompe personne. L.A.P L.A.P demande à Cécile qu’est-ce qu’on fait? ( ce dernier est visiblement enquiquiné,) L.A.P « bon, on va à la police », L.A.P prend un chemin un peu long pour y aller, car moins on voit les flics en Afrique, mieux on se porte, ce con de Bernard ne bronche pas, merde! Pour ralentir le mouvement et laisser Cécile le convaincre, car L.A.P ne va pas lâcher le morceau, quoi qu’il lui en coûte. L.A.P s’arrête à une station-service prendre de l’essence (dont il n’a pas un besoin urgent) L.A.P en prend pour 1000 C.F.A (20 francs français = 3£, ce qui ne choque personne en Afrique), il ne lui reste plus que 2000 francs CFA (quarante francs), même pas de quoi aller à Cotonou ! Une fois l’essence réglée, L.A.P redémarre, Bernard lui dit « toi, tu es trop fort », mais L.A.P n’a pas envie de rigoler, il lui répond : « et toi tu es un adjoton (voleur en béninois) », L.A.P retourne chez la femme de Bernard, il descend, revient avec l’éléphant, L.A.P le lui prend des mains L.A.P _ « Tu ne remonteras plus jamais dans une de mes voitures » ( et le plante là.) Ils repartent avec le père Cécile draguer l’acheteur vers Abomey, deux adresses plus tard, ils font affaire, L.A.P demande à l’acquéreur de les laisser chez Johnny. L.A.P paie la tournée générale, donne son dû à Cécile qui ne tarde pas à riper les galoches sur Glazoué, laissant L.A.P avec son restaurateur aboméyen préféré, le soir ils cassent (CONTINUED) CONTINUED: 121. la croûte, puis une bonne belote africaine (perdants ou gagnant, c’est toujours l’européen qui paie), cuite, dormir à la maison des jeunes travailleurs. Après un petit déjeuner chez lou Johnny, L.A.P va visiter le musée d’Abomey qui est le palais du grand roi Béhanzin dont les murs sont ocre rouge, le guide indique que cette couleur provient du liant utilisé : le sang des ennemis vaincus et sacrifiés, pour L.A.P, c’est dû à ce qu’il doit être fait en latérite, mais laissons la légende impressionner les foules ébahies....... Le siège du roi est posé sur les crânes de 4 chefs ennemis vaincus. Des artisans vendent des « Toiles d’Abomey » faites de découpes de tissus aux couleurs vives figurant les phases importantes de l’empire des rois du royaume d’Abomey, notamment, de l’arrivée des premiers portugais sur de grands voiliers. Après la visite, L.A.P passe dire au revoir à lou Johnny, retour à Bohicon, train pour Cotonou, ambassade du Nigeria pour le visa, le surlendemain, départ en taxi pour prendre l’avion à Lagos avec un couple de Hollandais dont la femme cache l’argent dans sa culotte et un compatriote, changer des nairas au marché noir, passage des frontières, aéroport. INT.JOUR. MOYEN: AÉROPORT DE LAGOS Au dernier contrôle avant de pénétrer dans l’avion, un douanier, avec un geste d’une rapidité inouïe, tire sur le cordon de la petite sacoche touareg que L.A.P porte autour du cou, et dans laquelle il avait placé son argent, (il la croyait invisible car très plate), et commence à extirper sa fortune ! L.A.P la couvre aussitôt la main de l’indélicat avec la sienne pour coincer les billets, le fonctionnaire appelle ses collègues à la rescousse, 4 de ceux-ci saisissent L.A.P par les ailes, le soulèvent, et veulent l’écarter des autres passagers pour pouvoir le soulager plus discrètement. Heureusement, L.A.P est au milieu d’un groupe de mama-Benz (appelées ainsi pour leur côté confortable (dépassant le quintal) selon les critères africains) partant acheter du tissu en Hollande. Elles bloquent le groupe de rapteurs, et commencent à les assaisonner à coups de sacs à main en vociférant: LES MAMAS-BENZ « It’s his money !!!!! » Chaque mama pesant, au minimum, le double d’un gabelou, ceux-ci ne tardent pas à lâcher L.A.P, lui et les mamas (CONTINUED) CONTINUED: 122. repartent rapidement vers l’avion, L.A.P, les remerciant vigoureusement. L.A.P, discutant un jour avec un type ayant vécu la situation, l’affaire se règle ainsi : une fois le billet enregistré, si les douaniers vous choppent avec de l’argent, ils vous retiennent sous un prétexte quelconque : vérification des billets, de feuilles de devises (que personne ne remplit avec la somme réelle qu’il possède de peur de se faire dépouiller par les fonctionnaires), que sais-je... le principal étant de vous retarder, au bout d’un certain temps, l’avion part sans vous, vous avez perdu votre billet, vos bagages qui sont dans la soute de l’appareil qui est déjà loin, s’ils consentent à vous relâcher, c’est seulement moyennant une large ponction monétaire, il faut alors repasser douane et police, revenir dans la zone internationale, changer des nairas pour reprendre un autre billet, et ces chiens de gabelous jouent là dessus. De plus, vous n’avez plus d’argent acheté au black et il faut changer plein pot, c’est la galère ! En général, l’affaire est vite bâclée, le voyageur reprend ce qu’on veut bien lui laisser, et repart la queue entre les jambes. Le Nigeria est le pays des braquages à tous les étages. Au Bénin-Palace, un Africain lui a raconté que, se trouvant dans un taxi-brousse un peu tard le soir sur la route de Lagos-Cotonou, son taxi s’était fait coincer à la mode nigériane. Cela consiste, le soir tombant, (la nuit, au Nigeria, en principe, personne ne se hasarde sur les routes) à tendre en travers de la voie un câble d’acier entre deux camions dont les freins ne sont pas trop serrés, le taxi roulant trop vite pour apercevoir à temps l’obstacle, se prend dedans, les camions absorbant le choc jusqu’à l’arrêt total du véhicule. Aussitôt, les bandits sautent sur les passagers, les tuent ou les dépouillent intégralement, ne leur laissant que leurs sous-vêtements quand ils en ont ; lui, s’étant retrouvé dans ce cas, et en slip, demanda à l’un de ses détrousseurs de lui laisser 5000 francs C.F.A pour pouvoir rejoindre Cotonou, ce que l’autre, grand seigneur, lui accorda. _Sixième chapitre_------------------------------------ 6/14 EXT.JOUR. LARGE:DORDOGNE. L.A.P achète un break 404 bronze métallisé nouveau modèle à des Hollandais qui habitent une vieille maison dans un village proche de chez lui, 2000 francs après discussion, çà (CONTINUED) CONTINUED: 123. lui va, ils vont à la mairie du patelin faire certifier la vente, vu la tête de la secrétaire, c’est une formalité qui n’est pas souvent sollicitée! L.A.P charge trois fûts de 200 litres, car l’essence se vend très bien à Gao, plus des pièces Peugeot. Un nouveau crayon à bille magique est apparu sur le marché, il est prodigieux en ce sens qu’il dispose d’une gomme qui efface l’encre, L.A.P décide d’en faire bénéficier le carnet de devises algériennes. EXT.JOUR. LARGE:EN ESPAGNE, L.A.P achète des melons et des pastèques, au fur et à mesure de ses consommations, il en garde les pépins, car, ayant repéré une petite zone d’herbe pelée avec des courges rachitiques entre Bordj-Moktar et la frontière Malienne, il projette d’y semer ces graines, si ça marche, tant mieux, sinon, le coût de l’opération n’aura pas été excessif ! EXT.JOUR. LARGE:ALMÉRIA-MÉLILLA L.A.P case 4 bouteilles de Whisky dans les portières comme d’hab, plus deux bouteilles d’anisette, il en met une devant, une dans le coffre, on verra bien si çà passe ! EXT.JOUR. LARGE:OUJDA Douane algérienne sitôt passée, L.A.P entreprend d’effacer les pièces mécaniques qu’il avait inscrites sur le carnet de devises avant que l’encre ne sèche trop. Consternation, le papier, de très mauvaise qualité, s’arrache à l’endroit où il passe la gomme, de plus, le document, teinté en jaune devient beaucoup plus clair à l’endroit où l’écriture à été effacée, L.A.P fait au mieux en limitant les dégâts au maximum. En cours de route, L.A.P vend une bouteille de whisky et une bouteille de Ricard 300 dinars chacune, il lui faut des ronds pour inaugurer l’achat de pièces neuves Peugeot et Berliet qu’il larguera à Gao. L.A.P vend des pièces dans un garage, en demande d’autres de (CONTINUED) CONTINUED: 124. rebut, il reconstitue ainsi le stock écoulé qu’il couche au fur et à mesure dans le carnet de devises. Le joint de culasse doit avoir un coup dans l’aile car de l’huile apparaît dans l’eau du radiateur, L.A.P en achète un neuf. Arrêt à Aïn-Sefra chez le copain pour le remercier de son coup de piston à la douane d’Adrar et lui narrer ses tribulations de la traversée précédente ; arrive le soir, il l’invite à manger avec ses amis dans l’arrière boutique, la soirée est dédiée au football, c’est la demi-finale de Coupe du Monde entre l’Allemagne et la France, une bouteille de whisky est sacrifiée à cet événement, elle ne suffit pas, une bouteille de Ricard prend le relais ; L.A.P s’aperçoit lors de ce match que les Algériens sont de parti pris éhonté pour la France. Déchiré, il dort chez son hôte, le lendemain matin, L.A.P entend un raffut terrible dans la cour arrière du restau, il va voir, un mouflon balèze fait son exercice qui consiste à prendre de l’élan et à courir à l’horizontale sur trois murs. INT.JOUR. MOYEN:ADRAR L.A.P va rembourser sa dette en whiskys et manger chez Ramdann, ce dernier vient de poser le genou sur un scorpion en réparant un frigo, voyant que L.A.P s’inquiète à la vue de la taille de l’engin, il lui dit de ne pas s’en faire, il a l’habitude, RAMDANN ça fait juste un peu plus mal qu’une piqûre de guêpe ! A quelques petites phrases entendues çà et là, L.A.P se rend compte que tous les gens qui habitent aux portes du désert n’y vont jamais, et en ont une trouille bleue. EXT.JOUR. LARGE:DOUANE L.A.P va chercher ses sous pour faire les pleins, retrouve l’abominable, toujours aussi sec, un peu étonné de le revoir si rapidement ; contre son reçu, il lui restitue scrupuleusement les dinars confisqués. 125. EXT.JOUR. LARGE: PLACE D’ADRAR L.A.P passe saluer le Monsieur X qui l’avait aidé lors de l’embrouille du voyage précédent, puis, va patrouiller en ville afin de trouver un garage où pouvoir changer le joint de culasse. Il en trouve un sans problo, déchargeant la voiture pour atteindre ses outils, il voit le garagiste loucher sur les pièces détachées ; considérées comme mortes au nord, elles ne le sont pas forcément au sud, moins bien achalandé. L.A.P lui dit de se servir, mais qu’il lui remette l’exact équivalent en pièces nazes car L.A.P a rempli le carnet de devises avec des pièces fichues récupérées lors des ventes. Puis il met illico les pattes dans le cambouis, il se presse, car la douane ferme à 16 heures et qu’il compte arriver au dernier moment pour bousculer les formalités. La réparation effectuée, les pleins faits, L.A.P glisse sa carte grise dans le passeport, ayant soigneusement sali ses mains sur le bas moteur et prenant sa feuille de déclaration de devises, il laisse des traces de doigts cambouissées à tous les endroits où le papier est abîmé pour camoufler les écorchures faites par la gomme. EXT.JOUR. LARGE:A LA DOUANE Le tyran y attend L.A.P, l’oeil en tire-bouchon. L.A.P présente ses papiers et la feuille de devises, il a tartiné allègrement la couverture en plastique de son passeport de gadoue, L.A.P explique que, voulant partir le soir même, il a fait aussi vite que possible. _Voyant le carnage, le douanier ne se sent plus de joie, _Il ouvre un large bec, et gueule aux petits pois. Traiter ainsi un sacro saint carnet de devises est un procédé qu’il a du mal à assimiler! Frisant l’apoplexie, il fulmine comme L.A.P a rarement vu quelqu’un le faire, il le prend pour le dernier mécréant de la terre! Après divers échanges de points de vue, ils vont visiter la voiture. Une pompe à essence manque à l’appel, L.A.P baratine qu’il est tombé en panne de cet organe avant Adrar, et qu’après (CONTINUED) CONTINUED: 126. l’avoir remplacée par une pièce de secours, il l’a balancée sur le bas-côté. Avec un plaisir non dissimulé, le fonctionnaire lui dit qu’une pompe à essence vaut une fortune, et que pour passer la douane, il lui faudra la retrouver. O.K, partant sans papiers, L.A.P prend la direction du Nord, fait un grand détour pour revenir en douce au garage dans lequel il avait effectué sa réparation, il demande au patron s’il n’a pas une pompe à essence foutue, celui-ci répond de fouiller dans le tas de ferraille, L.A.P trouve l’objet précieux entre tous, le roule dans le sable, et repointe à la douane. Le douanier ne lui fait pas le coup du « il est trop tard », et continue son inspection, L.A.P doit sortir tout ce que contient la voiture, après pointage, il manque une culasse (très gros poisson), comme dans un film, L.A.P revoit le mécano la prendre, le bougre ne l’a pas remplacée! Le coup de sang lui prend, L.A.P avait si bien calculé son affaire, que se faire poisser à cause de ce con de garagiste le fait sortir de ses gonds, le douanier est surpris, un doute lui venant, il lui en accorde le bénéfice et décide de vérifier s’il l’a bien oubliée au garage (ce qui est un peu vrai). LE PETIT DOUANIER EN CIVIL _« Vous allez chercher la culasse au garage, accompagné d’un agent » L.A.P ne biche pas trop ! Il appelle, le douanier lubrique sort, monte à côté de L.A.P qui démarre, il lui tend bas le poignet (il a toujours les mains crado) pour le saluer sans que le teigneux voie le geste, il le serre, c’est bon signe ! Vient alors une idée méphistophélique à L.A.P qui lui dit : L.A.P «vous savez, je me suis fait prendre à la frontière d’entrée d’Algérie avec vos « revues », ils m’ont gardé trois jours! ». Le fonctionnaire devient tout pâle LE DOUANIER LUBRIQUE « vous n’avez pas dit que c’était pour moi ? » L.A.P grand seigneur : « mais non, ne craignez rien ». (CONTINUED) CONTINUED: 127. Arrivé chez le garagiste, L.A.P pourri celui-ci d’importance en lui désignant son passager, il comprend le problo, et lui trouve une culasse flinguée dans la seconde qui suit, le douanier devenu sourd et aveugle, L.A.P aurait pu maquiller ce qu’il voulait. Le reste n’est que formalités. EXT.JOUR. LARGE:REGGANE, Les douaniers laissent partir L.A.P seul, ça commence à devenir une habitude. Avec l’essence (+ de 600 litres en futs, + des jerrycans et le plein), la voiture est très chargée, l’arrière frotte souvent, mais finalement, passés les premiers bancs de sable, L.A.P pense que c’est jouable. La nuit tombant, les ombres rasantes faussent la notion que l’on peut avoir des reliefs, L.A.P s’arrête pour becqueter jusqu’à ce que la nuit soit bien noire. L.A.P repart, il faut être attentif car la piste est faite de milliers de traces qui se croisent les unes les autres dans tous les sens, y compris par le travers, pour ne pas se tromper, L.A.P dérive sciemment légèrement sur la droite puis sur la gauche quand les traces se font plus rares, en faisant ces longs zigzags, il peut garder le cap. Les phares de la 404 ne sont pas très puissants, après quelques tâtonnements, L.A.P pallie ce défaut : en jouant sur le comodo code-phare, il arrive à laisser la manette entre les deux, les codes et pleins phares fonctionnent ensemble, il bénéficie ainsi un somptueux éclairage, durant quelques minutes, il a peur que les filaments ne crament, mais non, ça tient ; il évite au maximum les gerboises qui viennent se jeter sous les roues, attirées par la lumière des phares, et abat ainsi un bon bout de désert, puis il s’arrête pour dormir, avant de couper le moteur, L.A.P le laisse tourner un moment au ralentit accéléré pour recharger la batterie ; voulant se lever un peu tard le matin il se couche à droite de la voiture, ainsi le soleil levant ne le réveillera pas. Il se glisse dans son sac de couchage, son blouson comme oreiller calé contre la roue avant, il écoute le silence uniquement troublé par les craquements du moteur et de l’échappement qui refroidissent. Le ciel est d’une pureté fabuleuse, on dirait que l’on a fait plein de trous d’épingle dans un papier noir et mis un projecteur derrière, (CONTINUED) CONTINUED: 128. on voit même passer les satellites artificiels ! L.A.P a prit la précaution de s’écarter de la piste, car bien que l’horizon porte à l’infini, il se méfie ; peu de temps auparavant, il y a eu un carton terrible, deux camions maliens s’apercevant au loin se prennent en ligne de mire pour pouvoir se dire bonjour en passant, mais au moment de se croiser, tournent du même côté, face à face à cinquante ou soixante kilomètre-heure, une dizaine de personnes par véhicule, carnage! Le comble est que les deux camions appartenaient au même transporteur. Les camions sahariens sont de véritables navires, avec mécanicien, graisseur, chauffeur, grouillots, outillage complet, pièces de rechange, marchandises et passagers ; sur les côtés sont pendues les plaques de désensablage, de grosses chambres à air pleines d’eau pour le camion et les ablutions, des guerbas pour boire, quatre à six fûts de deux cent litres de gas-oil, de la bouffe, bref, absolument tout ce dont on peut avoir besoin dans ces coins déshérités. Dès que le camion stoppe, chacun descend et s’attelle à sa tâche, en général le patron et le chauffeur font descendre les nattes et se mettent à l’ombre sous le véhicule qui tourne toujours au ralenti pour laisser gentiment retomber la température du moteur, l’un sort un réchaud à charbon de bois, et fait le thé, certains se mettent à préparer le repas pour tous, les autres font leurs ablutions avant la prière, çà s’active de tous côtés. Le lendemain, L.A.P laisse chauffer le moteur en cassant la croûte car il peut être obligé de lui demander tout ce qu’il a dans le ventre vingt mètres après avoir démarré. Sur la piste, L.A.P rattrape un convoi de plusieurs voitures descendant de France, l’une est plantée jusqu’à l’os, il dépasse le point mou, et revient à pied en arrière pour aider. Une petite boulotte félliniesque dans une robe rose avec des volants, s’abritant sous une ombrelle, encourage les mecs qui s’échinent. Une fois la caisse sortie, ils discutent un peu, puis L.A.P les largue car il leur sent d’autres ensablements à venir et qu’il n’a pas que ça à faire. 129. EXT.JOUR. LARGE:ANÉFIS Un Bedford bourré de nigérians qui remontent vers Reggane, est en rade depuis une semaine ; dans le poste de police, un flic, réprobateur, montre l’un des passeports à L.A.P : Nom : Rasta ; Prénom : Rasta ; Adresse : Rasta, tout le reste à l’avenant, il lui dit qu’il ne peut rien faire car le passeport a l’air authentique. Pour le rasséréner, L.A.P lui dit qu’arrivé en Algérie, le possesseur du document humoristique va regretter son manque d’imagination. EXT.JOUR. LARGE:GAO L.A.P arrive lors d’une pénurie d’essence raisonnable, il vend les pièces détachées, 450 litres d’essence à 500 francs maliens (5 francs français = 0,75£) le litre, tout en gardant le plein pour aller jusqu’à Tillabéri au Niger, qui est le prochain point sûr de ravitaillement, L.A.P n’est pas mécontent de l’opération, d’autant qu’il n’a pas profité de la conjoncture, car le litre d’essence aux temps d’abondance coûte aux alentours de 600 F.M = 0,90£, et, en cas de manque, au dessus de 1000 F.M = 1,5£ ; par moments, même à 2000 F.M = 3£, il est impossible d’en trouver, de plus elle est souvent allongée de kérosène, L.A.P est soulagé du problème pécuniaire, ce n’est pas souvent le cas ! INT.JOUR. MOYEN:CHEZ YARGA Parmi d’autres touristes, il y a une petite anglaise super craquante accompagnée de son copain français, quand elle le cherche, elle demande avec un accent à couper au couteau « t’as pas vu mon frog ? ». Discutant de paludisme avec un Français habitué aux descentes. L.A.P Quand je prends de la Nivaquine, j’ai la tête lourde et des vertiges en permanence comme un début de crise. SON INTERLOCUTEUR J’ai résolu le problème, quand je sens venir la crise, deux Quinimax, (MORE) (CONTINUED) CONTINUED: 130. SON INTERLOCUTEUR (cont’d) une bière de 75 centilitres, et l’affaire est réglée. EXT.JOUR. LARGE:SORTIE DU MALI, NIAMEY, BÉNIN, L.A.P s’arrête pour manger au restaurant de Bohicon, le patron lui dit avoir un ami qui cherche une auto, mais qu’il « a voyazé », s’il peut attendre trois jours... Arrivé à Cotonou L.A.P trouve le Bénin Palace bondé de Peugeot, ça va être dur de larguer rapidement la caisse ! En cas d’abondance, il faut savoir jongler, car si l’on attend trop, l’écart entre une mauvaise vente rapide et d’une bonne vente qui tarde est largement absorbé par le coût de la chambre d’hôtel, sans compter que les intermédiaires mangent à tous les râteliers et surveillent si l’on prend encore des bières, si l’on va au petit restaurant malien situé en face du Bénin Palace dix fois moins cher que celui-ci, ils peuvent ainsi renseigner les clients qui veulent vous prendre à la gorge que tel ou tel n’a plus une tune, et qu’il est mûr pour vendre à prix minimum. Les Français que L.A.P a rencontrés sur la piste passent au Bénin palace, ils s’en jettent plein pour arroser les retrouvailles ; voulant rester quelques temps, le groupe décide de louer une maison plutôt que d’aller à l’hôtel. Trois-quatre jours plus tard, L.A.P n’a toujours pas dérouillé, il décide de retourner à Bohicon voir si le copain du restaurateur est revenu de voyazer. L’un des types croisés dans le Tanezrouft, (petit brun sec, moustache à la Zapata) et retrouvés au Bénin-palace demande à l’accompagner. Tout le long du voyage, il fume l’herbe locale, L.A.P est obligé de laisser les fenêtres fermées car c’est la saison des pluies, dès Ajohoun, ils sont déchirés, et se marrent comme des bossus ; les crapauds sortent sur la route, L.A.P essaie de les éviter, mais, à la fin, à force de faire des zigzags sur la route mouillée, il manque se planter, L.A.P renonce à faire des écarts importants, puis, l’herbe commençant à leur taper furieusement sur la calbombe, ils se mettent à les écraser volontairement, souvent, ils collent à la roue et viennent cogner dans les ailes avant, c’est le délire !! 131. INT.JOUR. MOYEN:BOHICON Le restaurateur ne le rebranche pas, L.A.P lui demande si son client est revenu, réponse négative, merde !! Ils n’ont aucune envie de moisir dans le secteur, s’ils vont à Abomey voir Johnny, il faudra y passer la nuit, ça ne les tente guère, aussi, après une tripotée de BB (Bonne Béninoise), ils repartent. Ils font un bout de route de jour, les crapauds sont partis, il pleut toujours, la nuit descend, sortent alors les crabes de cocotiers, cette fois-ci, ce sont eux qui dégustent !! EXT.NUIT. LARGE:COTONOU L.A.P ramène le copain à la maison qu’ils ont louée près de la place de l’Étoile Rouge, ils se donnent rencart pour prendre le petit déjeuner. EXT.LE LENDEMAIN MATIN. LARGE:PLACE DE L’ÉTOILE ROUGE Patacaisse, quelqu’un les a dénoncés comme espions ou mercenaires, descente de police ; des types en civil aux mines patibulaires, lunettes miroir, fouillent partout. L.A.P Qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ? L’UN DES COPAINS Rien... EXT.LE LENDEMAIN MATIN. LARGE:PLACE DE L’ÉTOILE ROUGE L.A.P s’arrache, car ce n’est pas la peine de procurer un autre client aux raquetteurs officiels. 132. EXT. LARGE: Avec deux habitués du Bénin-palace, ils vont sur une plage jouxtant la capitale, un adolescent tente de racketter L.A.P contre l’assurance que personne ne touchera la voiture, L.A.P lui répond que si elle est intacte à son retour, il lui donnera 200 francs CFA, puis ils vont se baigner ; il y a cinq ou six épaves de gros cargos rouillés pas loin au large. L.A.P décide d’aller vendre à Porto-Novo, auparavant, il fait un rinçage du radiateur à la lessive africaine car de l’huile vient toujours se mélanger à l’eau, apparemment, le joint de culasse n’était pas déficient, c’est la culasse qui est légèrement fendue. INT. JOUR. MOYEN:PORTO-NOVO L.A.P s’arrête dans un petit restaurant pour prendre un café ; comme prévu, le patron le branche, il lui dit que s’il trouve un acheteur correct il est vendeur, le gargotier envoie un gamin prévenir un type qui se pointe quelques temps plus tard ; L.A.P lui fait faire un tour, chemin faisant, le pékin se présente comme chef douanier, à tous les coups, il va essayer de trouver un moyen de lui faire une embrouille pour avoir la voiture moins cher que le prix (gonflé) annoncé, çà ne loupe pas, le tour terminé, il demande si le numéro du moteur correspond à celui du châssis, L.A.P lui répond que le moteur a très bien pu être changé, ils regardent, et L.A.P voit avec soulagement qu’il est d’origine, et que les numéros moteur-châssis sont les mêmes. L.A.P est bien content de refourguer à cette emplâtré une voiture avec la culasse flinguée, si le moteur n’avait pas eu les mêmes numéros que ceux de la plaque du châssis, il l’aurait emmerdé en faisant usage de sa fonction pour qu’il lui fasse pratiquement cadeau de son carrosse, trois quarts d’heure après, L.A.P retourne à Cotonou en taxi-brousse, lesté de 550.000 C.F.A. EXT.JOUR. MOYEN:BÉNIN-PALACE L.A.P passe deux jours à attendre le visa pour embarquer du Nigeria ; des françouses se plaignent : ils ont visité les maisons sur pilotis des pêcheurs du lac de Ganvié, et les femmes leur ont balancé des poissons pourris à la tronche; (CONTINUED) CONTINUED: 133. en aparté, L.A.P se dit que c’est tout ce qu’ils ne méritent, car aller regarder sous le nez des gens pendant qu’ils bossent ou vivent est d’une incorrection hors du commun !!!.. Aéroport de Lagos, douane-police, au dernier barrage avant d’entrer dans l’avion, fouille, L.A.P a planqué son oseille dans ses Clark en daim souple, le douanier qui le fouille descend, arrive aux chaussures, les presse légèrement, les billets craquent, le type le regarde avec des yeux bizarrement flous, comme à travers lui, refait craquer les billets, tout en continuant à le regarder de cette curieuse façon, L.A.P ne bronche pas, il se relève, et lui dit doucement avec un petit signe de la main, d’y aller..... _Septième chapitre_-------------------------------------- 7/14 EXT.JOUR. LARGE:DORDOGNE.LALINDE Le pharmacien se fait tirer l’oreille pour vendre à L.A.P du Quinimax, ce dernier est obligé d’expliquer qu’il en a besoin lors de ses voyages africains, son passeport avec ses multiples tampons fait le reste. Il achète une 504 berline bleue, le vendeur pensant que le pont arrière est mort la vend 6000 ff = 395£, L.A.P tente le coup, au pire, si cette pièce est vraiment défectueuse, on la trouve facilement d’occase. Finalement, seuls les silentblocs sont cassés, après les avoir changés, tout rentre dans l’ordre, on ne peut pas dire que la réparation lui ait donné beaucoup de mal! L.A.P a déplacé le siège arrière pour y loger un fut de 200 litres, le gros bouchon de transvasement d’essence récupéré lors du voyage précédent est prêt à reprendre du service. EXT.JOUR. LARGE: ROUTES D’ESPAGNE C’est un régal, 11cv, carburateur double corps, de super reprises, sans consommer plus qu’une 404 ; ayant des ratés en cours de route, L.A.P doit gratter les vis platinées avec un petit caillou plat, elles ne l’embêteront plus ; il arrive à Alméria sans s’en rendre compte. 134. EXT.SOIR. LARGE: LE PORT D’ALMÉRIA Embarquement, il y a toujours les Arabes guettant les retardataires pour vendre les pesetas beaucoup plus chères que le cours normal car les banques sont fermées. INT.JOUR. MOYEN: DOUANE ALGÉRIENNE Un couple de jeunes Italiens est déjà à la fouille des bagages, le douanier en dévissant le cul d’une bouteille thermos trouve des francs français, quand L.A.P repart des bureaux, ils y sont encore ; L.A.P ne pense pas que cette histoire ira bien loin, mais les fonctionnaires vont les emmerder un bon moment. L.A.P distribue des revues glanées sur les poubelles de France, il fait ainsi plaisir avec, tout au long de la route, mais en garde quelques-unes pour la douane béninoise. Arrêt habituel à Aïn-Sefra. EXT.SOIR. LARGE: ADRAR Un Algérien demande à L.A.P de le prendre en stop pour traverser le Tanezrouft, il est habillé en tenue de ville, petites chaussures de cuir, petit sac contenant quelques affaires, L.A.P lui répond que le stop n’existe pas, qu’il lui prends 250 francs français, l’Algérien prétend ne pas avoir cet argent, ils transigent à 300 dinars que L.A.P planque pour la prochaine fois dans le caoutchouc du pare-brise. INT.JOUR. MOYEN: À LA DOUANE Les fonctionnaires entraînent l’Algérien dans une pièce close pour une fouille poussée (ce qui n’est jamais arrivé à L.A.P), l’algérien sort peu de temps après, visiblement contrarié. 135. EXT.JOUR. LARGE:DÉPART Le passager raconte que les douaniers ont trouvé 500 francs français dans son portefeuille. L.A.P lui reproche de lui avoir bourré le mou, pas gêné, il continue de râler : les douaniers ont fouillé son portefeuille, ils n’avaient pas le droit, c’est une honte, et gnagnagna, et gnagnagna... En boule, L.A.P lui explique : _1r Qu’il avait des francs français non déclarés sur lui, donc trafic. _2r Que les douaniers lui ont laissés ses sous, et qu’ils ont été gentils. _ 3r Qu’il s’en tire bien, car ils auraient pu l’embastiller pour lui faire les pieds. EXT.JOUR. LARGE:REGGANE Les douaniers ne parlent plus à L.A.P de passer en convoi, il est maintenant admis qu’il traverse seul, EXT.JOUR. LARGE:SUR LA PISTE Sitôt le réservoir de la voiture vide, L.A.P branche le fût de 200 litres. Comme d’hab, il roule une bonne partie de la nuit, le passager râle car L.A.P freine et fait des écarts pour éviter les petites gerboises. L’ALGÉRIEN « pourquoi tu freines, ce n’est rien » ça commence à faire beaucoup, sur une suggestion de la part de L.A.P, le passager finit par la fermer. Dans le sable, la voiture est un vrai tapis volant, la largeur des pneus et la puissance font que L.A.P ne s’ensable qu’une fois ; comme il n’a pas de pelle ni de plaques pour désensabler, L.A.P prend les tapis de sol de l’auto pour la sortir. (CONTINUED) CONTINUED: 136. Sur les passages de tôle ondulée, le nombre de chevaux permet d’atteindre rapidement la vitesse qui la maintient sur le haut des ondes, ainsi la voiture n’est pas trop secouée. Le commodo de phares ne peut se mettre en double alimentation codes-phares, ça manque. EXT.NUIT. LARGE:SUR LA PISTE Après Borj-Moktar, L.A.P emmanche par erreur la piste de Timiaouine, il s’en aperçoit rapidement à la faible largeur de la piste ; il doit y avoir pas mal de types qui prennent cet axe pour faire du trafic, car les traces sont nombreuses alors qu’on ne peut pas dire que Timiaouine soit une station balnéaire ! Faisant demi-tour, L.A.P retrouve rapidement le bon cap. EXT.JOUR. LARGE:SUR LA PISTE 50 bornes après, à l’endroit où la piste tourne à 90r vers la droite, L.A.P voit un objet au loin, il se dirige dessus, ce sont quatre demies cylindres en acier d’à peu près quatre vingt dix centimètres de large sur un mètre vingt de haut, avec des plaques soudées en travers des extérieurs ; cela semble être un système qui une fois deux parties réunies autour des roues motrices des camions, leur donnait un profil de roues à aubes ; pour passer les bancs de sable, ce devait être redoutable, mais mortel pour les ponts arrière ! EXT.JOUR. LARGE : ANÉFIS Un convoi est aux formalités, les choses tardent car l’un des chauffeurs, s’étant engueulé avec sa passagère (celle-ci a payé son voyage 2000 balles = 300£ après avoir répondu à une petite annonce d’un canard français réputé pour ce genre de contacts), l’a larguée en plein désert ; heureusement, un autre de l’expédition, à la suite, l’a aperçue et récupérée ; le chef de poste, un colosse en uniforme impeccable est en train de sermonner le coupable en un Français suranné d’une grande pureté ; avec un calme impressionnant, il développe la faute commise ; explique que si le suiveur n’avait pas été dans les traces de la voiture précédente, il aurait pu manquer l’abandonnée, avec les conséquences, presque à coup (CONTINUED) CONTINUED: 137. sûr, mortelles, que cela implique dans ces régions désertiques. Contournant le groupe, L.A.P va faire tamponner son passeport par un adjoint, et se tire. Une centaine de bornes avant Gao, L.A.P rétrograde dans une plaque de fech-fech, ce sable pourri entre dans l’embrayage qui se met à patiner ferme, il se dit que ça va passer, petit à petit, effectivement, à force de tourner à vide, l’embrayage élimine le sable qui s’était vitrifié sur le disque. INT.JOUR. MOYEN:GAO L.A.P passe au commissariat, Mambi lui dit qu’il a déjà assez de fiches le concernant dans ses placards, il doit juste laisser son passeport pour le tampon, L.A.P largue définitivement le connard qui lui, doit remplir sa feuille d’entrée, va chez Yarga. Ce dernier a déménagé, Boubakar guide L.A.P, il n’y a pas un chat, il casse la croûte, et le soir tombant, INT.SOIR. MOYEN:CHEZ YARGA L.A.P loue un bout de terrasse pour dormir, il n’a pas commencé à fermer le quart de la moitié du dixième d’un tiers d’oeil, que des escadrilles de moustiques attaquent, il a l’impression que sa tronche s’appelle Pearl Harbour ! Fatigué, malgré la chaleur, L.A.P se glisse dans le sac de couchage pour limiter les dégâts, et s’endort. INT.MATIN. MOYEN:CHEZ YARGA Le soleil, les coqs et les aboiements de clébards le réveillent, L.A.P est piqué de partout, mais curieusement, c’est surtout son bras droit qui a morflé, celui-ci devient très enflé et dur sous les grattements qu’il essaie pourtant de réfréner. Il comprend pourquoi il n’y avait personne dans ce piège! Comme par hasard, le tenancier n’est plus là, l’enfoiré doit dormir en ville. (CONTINUED) CONTINUED: 138. L.A.P dit à madame Yarga ce qu’il pense de l’auberge, et file acheter une moustiquaire. Cet article n’existe pas tout fait, son guide préféré le mène au marché couvert où un couturier officie sur Singer à pédale dont le modèle, frisant la perfection n’a pratiquement pas changé depuis un siècle. EXT.JOUR. LARGE:MARCHÉ COUVERT DE GAO L.A.P Pourrais-tu me confectionner une moustiquaire ? L’AS DE L’AIGUILLE Bien sûr patron. Ils discutent du coût de la réalisation d’un modèle assez large, puis, vont acheter sur le marché les éléments nécessaires à l’élaboration de l’objet. L.A.P revient deux heures plus tard, ce couturier est le Cardin de la moustiquaire, il lui règle son dû, avec un supplément pour montrer sa satisfaction, L.A.P plie mon armure anti-moustiques, va boire une bibine, puis décarre sur Niamey. EXT.JOUR. LARGE :DANS LA CAMPAGNE AVANT NIAMEY Les ânes sont entravés avec des liens qui relient les deux pattes avant avec un écart d’une trentaine de centimètres pour limiter leurs escapades, une variante consiste à leur passer un large collier fait d’une corde tenant un bois horizontal venant cogner les pattes avant lors des déplacements. Pour se reposer, ils se mettent toujours debout, l’un en face de l’autre, et, posent chacun leurs têtes sur le cou de son vis-à-vis, cette combine asinienne est pratiquée du Maghreb à l’Afrique noire. EXT.JOUR. LARGE :NIAMEY Attroupement de curieux à l’entrée de la ville, L.A.P ralenti pour voir la cause de l’émoi, les flics sont en train d’installer un radar, on aura tout vu ! Moins rigolo, le « grand marché » a entièrement brûlé, il y a eu beaucoup de morts, car les commerçants, pour protéger (CONTINUED) CONTINUED: 139. leurs boutiques de bois armées de tôles de bidons y enferment les gardiens à clé toute la nuit, et les pauvres types n’ont, pour la plupart, pas pu sortir. L.A.P s’installe au « camping », un Français vient le voir, il a des ennuis avec le moteur de sa 404, il a tout essayé pour la régler, sans résultat, L.A.P jette un oeil sans rien voir d’extraordinaire, après avoir réfléchi, il lui demande s’il a acheté de l’essence de contrebande provenant du Nigeria comme on en voit sur le bord des routes, sur sa réponse positive, L.A.P lui dit de faire la vidange de son réservoir, car les marchands successifs, pour augmenter le bénef ajoutent chacun du kérosène moins cher que l’essence. Peu de temps après, il revient le sourire jusqu’aux oreilles. Le lendemain, le pauvre type se retrouve sans son portefeuille contenant tous ses papiers et argent ; tu parles, il n’y a qu’à voir la tronche du gardien, quand il vient se faire payer, il a les yeux montés sur cardan pour pister où est remisé le pognon, et quand les gens dorment sous la tente, la nuit, lui ou des comparses, sachant exactement où se trouve le magot, coupent silencieusement le tissu de l’abri pour s’en emparer. Comme d’habitude, inutile de compter sur l’ambassade ou le consulat, quand vous êtes dans la merde, vous n’avez aucune aide à en attendre, que ce soit pour des papiers provisoires, argent, coup de fil en France ou autre service, Wouallllou !!!!! Le bruit court qu’un Français, ayant voulu récemment dormir en brousse aux alentours de Niamey, s’est pris plusieurs coups de machettes et a été complètement dépouillé ; allez donc savoir si ce sont des ragots ou pas ! Il faut dire que des nigérians passent souvent la frontière pour couper quelques têtes et organes génitaux masculins, à fin de faire des sacrifices ou grigris, (en principe, les Européens ne sont pas concernés par ces prélèvements, la magie africaine ne fonctionnant pas avec cette engeance incrédule) et se font des suppléments en braquant les voitures isolées... EXT.JOUR. LARGE : PORTO-NOVO Vente rapide de la voiture 650.000 CFA nets EXT.JOUR. LARGE :RETOUR À COTONOU L.A.P va prendre un visa pour le Nigeria. (CONTINUED) CONTINUED: 140. INT.JOUR. LARGE :AÉROPORT DE LAGOS L.A.P demande un Lagos-Bergerac, évidemment ça n’existe pas, mais il arrive à sortir un Lagos-Paris/Paris-Bordeaux ce qui lui permet d’aller voir ses parents en banlieue parisienne, et, avec l’équivalent des 100 ff = 15£ qu’il a mis de mieux dans le billet, faire plus tard Paris-Bordeaux dans un petit avion, ce qui lui semble très abordable. _Huitième chapitre_-------------------------------------- 8/14 EXT.JOUR.MATIN MOYEN : PRÈS DE BERGERAC Pour se faire des sous, L.A.P va faire les vendanges chez des viticulteurs qui sont adorables, ce doit être de génération en génération, car leurs ancêtres ont pensé aux transpireurs en plantant régulièrement du muscat, afin qu’ils y fassent une petite halte, et s’en désaltèrent. INT.JOUR. MOYEN : La récolte finie, les patrons enjolivent la paie de 6 bouteilles de vin blanc et 6 de rouge d’années précédentes ces dernières ne font pas long feu, lui restent cinq bouteilles de blancs, il décide de les emporter, car, en ayant goûté une, elle se révèle un excellent anti-roupillon... EXT.JOUR.MATIN MOYEN : PRÈS DE BERGERAC Recherche d’un appareil à transporter l’homme, L.A.P trouve une 404 break bronze métallisé exactement comme celle achetée aux Hollandais, à part qu’elle a été cartonnée, tout l’avant est très enfoncé, les deux longerons avant sont tordus, 55.000 kilomètres d’origine (ce qui est peu) ; hormis le carton, elle est comme neuve. L.A.P en parle à un copain garagiste et carrossier chez qui il bricole ses charrettes, après avoir vu les dommages, il lui dit qu’il y a beaucoup de boulot, mais que c’est du classique : Il faut démonter toute la mécanique, couper tout l’avant au marteau et au burin, longerons compris, faire la même chose sur une autre non accidentée, présenter la (CONTINUED) CONTINUED: 141. nouvelle pièce et souder l’ensemble sur un marbre (forme qui permettra à la voiture de ne pas sortir en vrille), remonter, repeindre. L.A.P achète la bête 600 francs = 90£. Découper des voitures à la hache, destination la ferraille, afin qu’elles prennent moins de place, L.A.P avait déjà pratiqué, c’est beaucoup plus facile qu’il n’y parait. Un copain artiste peintre, costaud, l’aide à couper l’avant d’une 404 repérée à la décharge, cela leur prend, en se relayant, trois heures un après-midi. Puis L.A.P découpe proprement au burin tout l’avant de son acquisition juste sous le pare-brise, longerons compris. Le copain carrossier soude le tout au chalumeau, puis, L.A.P remonte la mécanique. Son frère, grand spécialiste en peinture automobile transforme sa citrouille en carrosse (d’où le nom de carrossier, peut-être). EXT.JOUR.FIN DE MATINÉE MOYEN :ENTRÉE D’ALGÉRIE Un gros 4X4 militaire kaki est devant L.A.P, récemment repeint, avec des pèpelles attachées précieusement sur les flancs par des petites courroies toutes neuves, des plaques de désensablement en aluminium, rutilantes, des jerricans, et tout, et tout, et tout... tout bien propre, on voit le type qui s’est toujours rêvé le voyage et a préparé pendant des années son matos ; c’est un couple d’Allemands avec mômes, le mec est très énervé, apparemment, il craque déjà, L.A.P augure mal la suite de leur expédition....... EXT.JOUR.FIN DE MATINÉE MOYEN :TLEMCEN L.A.P s’apprête à entrer dans un restaurant quand un type en sort, du sang partout, soutenu par ses copains, une serviette éponge pour contenir l’hémorragie, il vient de prendre un coup de rasoir dans la tronche ; L.A.P va manger un peu plus loin..... Maintenant, pour les pièces, L.A.P ne se casse plus la tête, il les vend dans les garages où il a déjà sévi. La plupart des garagistes connaissent la contrainte du carnet de devises, et savent qu’il faut qu’il ressorte les mêmes pièces (fichues ou pas) que celles inscrites, L.A.P demande donc de faire un échange standard avec leurs matériels défectueux, ça passe très bien. 142. INT.JOUR.FIN DE MATINÉE MOYEN :AÏN-SEFRA Repas chez l’ami, ils sifflent une bouteille de blanc. EXT.JOUR.FIN DE MATINÉE MOYEN :ADRAR L.A.P va au dispensaire se faire vacciner gratos contre le choléra ; pour remercier les infirmiers de leur obligeance, il offre son dernier demi-litre de Ricard, tout heureux, ils lui donnent deux boîtes de 500 comprimés, l’une d’aspirine, l’autre de quinine, L.A.P les prend pour ne pas les vexer, sans savoir ce qu’il va en faire!! INT.JOUR.FIN DE MATINÉE MOYEN :ADRAR L.A.P passe chez Ramdann, il a une curieuse façon de faire le café : Il met la dose dans une grande cafetière type cow-boy, de l’eau, fait bouillir, quand le café monte, il le stoppe avec un verre d’eau froide, c’est prêt. Lors de la descente précédente, L.A.P a discuté au Bénin Palace avec des Français qui ont eu des emmerdes à propos du change officiel de dinars, les douaniers ont calculé le montant de l’essence du voyage jusqu’à Adrar, plus celle contenue dans les bidons, le trafic est patent, amende en francs français..... ça sent l’affreux Jojo qui l’avait coincé !!! Il est virulent l’animal, se souvenant qu’il y a un poste d’essence à Reggane, L.A.P tente le coup de planquer des dinars roulés dans le caoutchouc du pare-brise et de charger son essence à cette ultime station, c’est un peu kamikaze, car souvent, elle n’est pas approvisionnée et il faut revenir de nuit à Adrar en faisant un très grand détour dans le sable pour éviter de se faire voir par les douaniers qui ont une vue imprenable sur la platitude du sud et en repartir de même. L.A.P passe la douane en souplesse malgré l’habituel fâcheux, EXT.JOUR.FIN DE MATINÉE MOYEN :130 BORNES PLUS TARD Reggane, heureusement, l’ultime station avant Gao est ravitaillée, il razlagueule son fut de 200 litres, et se pointe au poste de Reggane qui a pour seule fonction de 143. contrôler les passavants et former des convois (pour les autres). EXT.JOUR.NUIT LARGE : DEVANT BIDON V L.A.P voit des lumières, ce sont des Allemands qui arrosent Noël ; passant dans des pays musulmans, il n’avait pas fait attention à la date. Partageant ce qu’ils ont a à manger et à boire, (ils finissent à l’occasion les bouteilles de blanc), ils font la bamboula enroulés dans les sacs de couchage à cause du froid. EXT.JOUR.DÉBUT D’APRÈS-MIDI LARGE :AGUELHOK, L.A.P va voir un religieux musulman qu’il avait connu lors d’une précédente descente, et lui refile la moitié des médicaments reçus des infirmiers algériens après lui avoir expliqué leur utilisation, il distribuera le reste à Gao. EXT.JOUR.FIN D’APRÈS-MIDI LARGE :GAO, Comme d’hab, L.A.P passe dire bonjour à Mambi pour qu’il l’inscrive dans le livre des entrées, maintenant, les formalités sont pour lui, réduites à l’inscription dans ce registre, un agent lui met le coup de tampon d’arrivée en ville sur le passeport, et c’est plié. EXT.JOUR.FIN D’APRÈS-MIDI LARGE :CHEZ YARGA Pas mal de monde, et chose pas très courante, il y a des voyageurs blacks, ce sont des guinéens, ils le branchent, lui disant que les gens de l’ambassade de Guinée à Bamako cherchent une voiture comme la sienne ; généralement, ce genre d’information pue, car, comme par hasard ils y vont, et que L.A.P pourrait, au passage, les y amener gratos. Quelques jours passent, il se décide à tenter le coup. Un guide de chasse doit se rendre sur Mopti, ils partiront ensemble, deux Lyonnais en 504 les suivent. 144. EXT.MATINÉE LARGE : Le lendemain matin, avec les véhicules indigènes, il y a une demi-douzaine de voitures qui attendent le bac pour traverser le Niger (fleuve), ils s’inquiètent, car l’embarcation est limitée en places de véhicules, et si l’un d’eux reste sur le carreau, les autres devront attendre au moins trois heures sur l’autre rive sous la cagnasse le prochain passage du bac (c’est pas drôle), ou partir sans lui (c’est pas gentil !). Le bac arrive, les voitures venant d’en face en descendent, elles sont à peine sorties, qu’un flic dans sa 404 plateau perso passe en trombe par la gauche, et monte le premier sur la barge. Ils ont les boules, mais finalement, tout le monde arrive à se caser. EXT.MATINÉE LARGE : SUR LA BERGE OPPOSÉE L’odieux part comme une fusée. Prenant leur temps, ils roulent peinards, de grosses sauterelles suivent les voitures en volant à leur hauteur sur une centaine de mètres, cent vingt kilomètres plus loin, l’agent et sa jeune femme ont la tête sous le capot, à leur approche, ils leur font signe d’arrêter. Le connard n’a pas regardé le niveau d’eau avant de partir ou crevé le radiateur, ça fume de tous les côtés. Le guide de brousse (apparemment un branleur fini) ouvre prudemment le bouchon du radiateur, et, faisant un clin d’oeil à L.A.P, y verse de l’eau, la culasse émet des craquements épouvantables, sérieux comme un pape, il dit au flic «essaie de démarrer», celui-ci s’exécute, il n’y a plus de compression, et de l’eau sort par le pot d’échappement, L.A.P trouve le coup salaud car il lui a sciemment niqué la culasse, mais l’autre abruti l’a bien mérité. Moins vache, L.A.P lui conseille de garder sa voiture, car sinon, 2 heures après son départ, il n’en restera rien. Pendant ce temps, le guide discute avec la nana, celle-ci, devant se rendre à Bamako monte avec lui, tous repartent. EXT.NUIT LARGE : EN BROUSSE Ils cassent la croûte, puis dodo, le chevalier servant de la femme du flic la fait gueuler toute la nuit, les autres rigolent comme des bossus. 145. EXT.MATINÉE LARGE :LE LENDEMAIN Il y a de nombreux ensablements, l’un des Lyonnais leur fait une grosse dépression, (L.A.P a, à ce propos, remarqué que beaucoup de gens, en s’enfonçant au sud en terrain inconnu, angoissent et se laissent aller à une déprime incompatible avec l’allant nécessaire à la traversée d’espaces désertiques) L.A.P le retrouve vautré dans un banc de sable qu’il aurait dû passer tranquillement avec sa 504, quand il ouvre sa portière, l’autre est à moitié en train de chialer en disant qu’il n’a plus la force d’appuyer sur l’embrayage, en attendant, tout le monde doit s’y mettre pour sortir le foireux. Une fois qu’ils ont sorti son trognon, L.A.P le choppe et lui dit que la prochaine fois, il se démerdera tout seul. EXT.NUIT LARGE : MOPTI Au barrage d’entrée de la ville, un militaire voulant fouiller les voitures demande si L.A.P a une lampe électrique, ouvrant le haillon arrière, il lui répond que non LE MILITAIRE « ce n’est pas grave, je vais vous torcher », Cette bonne chose faite, ils vont dîner dans un restaurant un peu classe car c’est le seul endroit ayant de la bière fraîche. INT.NUIT LARGE : DANS LE RESTAURANT UN PEU CLASSE Il y a déjà 5 ou 6 Belges et un couple de Français : Dominique et Lien, tous deux ont vendu leurs voitures et continuent vers la capitale. Après quelques verres, tout le monde est de bonne humeur, les Belges vont aussi à Bamako pour vendre leurs oignons. 146. EXT.MATINÉE LARGE : Ils partent tous ensemble le lendemain matin, pendant le voyage, les blacks que L.A.P trimbale à l’oeil depuis Gao cassent le coup de l’ambassade de Guinée aux Belges, il est fumasse !!! EXT.NUIT LARGE : BAMAKO L.A.P largue ses passagers, les Belges vont dans un hôtel-restaurant climatisé pour Européens, les Lyonnais et lui optent pour un bouiboui local appelé « Au paysan », ils y trouvent trois Français. L.A.P laisse passer quelques jours en cherchant mollement des clients, ceux-ci trouvent son véhicule magnifique, mais n’ont aucune intention de payer les 20.000 ff = 3000£ qu’il je demande en prix d’attaque. La nuit, les mômes font leurs devoirs scolaires dans la rue, à la lumière des réverbères. L.A.P apprend que les Belges sont allés à l’ambassade de Guinée afin de fourguer l’une de leurs 504, pour ce faire, ils ont dit que L.A.P avait déjà vendu son os ; il est mort de rire, car cette voiture, ainsi que d’autres, achetées par des Libanai, ont, en très grande partie, été payées par chèques. L.A.P décide d’aller tout de même à l’ambassade voir de quoi il retourne. Les fonctionnaires, en voyant sa voiture font les pieds au mur, l’information était bonne, c’est ce modèle qu’ils cherchaient, malgré l’acquisition de la 504 belge 900.000 francs maliens = 1350£ maliens (aux trois/quart payés en chèque), ils sont d’accord pour prendre la sienne à 1.600.000 francs maliens= 2450£. Ils n’ont, soi-disant, plus de liquidité, ne leur restent que des chèques, L.A.P répond qu’il est désolé, il ne prend que du sonnant et trébuchant, ils lui disent d’attendre, et envoient un mec chercher du liquide, une heure plus tard, ils le paient. Retour triomphal « au paysan », tournée générale, le patron, très sympa, leur fait toujours de la bonne bouffe, souvent de la viande de brousse, phacochère, agouti, antilope. EXT.MATINÉE MOYEN : MARCHÉ DE BAMAKO L.A.P voit un fusil de brousse, crosse en bois faite à la main, le canon a été réalisé dans une barre de direction de 2 CV, le vendeur est le forgeron concepteur de l’objet ; (CONTINUED) CONTINUED: 147. c’est un vieux qui fait une tête de plus que lui, une carcasse de colosse, super gentil, l’artisan demande 30.000 francs maliens = 46£, de l’outil à se procurer de la chair fraîche, L.A.P n’a pas le coeur de marchander, le vendeur lui accorde avec, de la poudre dans une boîte de Nescafé et quelques amorces. L.A.P lui demande quelle quantité de poudre il faut pour une charge ; sortant la baguette située sous le canon, il lui montre qu’une fois celle-ci dans le tube, elle arrive exactement à ras de la bouche, puis il lève la baguette de la hauteur de trois de ses doigts (4 de ceux de L.A.P ) et lui dit que c’est la dose idéale, il le paie avec les grands billets maliens ; et achète plus loin une grosse kora*. Quand il a vendu une voiture, L.A.P ne s’attarde jamais longtemps dans le secteur. Il en parle aux autres ; l’un n’a pas vendu sa 404 plateau, mais n’est pas trop décidé à la céder car, l’ayant achetée neuve en France afin de carder les matelas dans les villages de l’Ariège, il n’en aurait jamais tiré la moitié de sa mise de fond, les autres, ayant déjà fait affaire, les décider à remonter ensemble ne fut pas un tour de force. Ils sont trois, plus Lien et Dominique, un Ivoirien recruté par lui pour préparer des voitures en France et L.A.P, sept, pour une 404 plateau, bagatelle ! En fin d’après midi, ils règlent et remercient leur hôte de l’excellent séjour qu’ils ont passé chez lui. Devant s’appuyer 3000 kilomètres de désert et de piste, Dominique suggère qu’ils dorment une nuit dans un hôtel grand standing, chambres climatisées, dans lequel lui et Lien ont passé quelques jours ; quand il leur dit le prix exorbitant de la chambre, L.A.P et les autres, ne sont pas d’accord ; Dominique a une idée démoniaque INT.SOIR. MOYEN :DANS L’HÔTEL DE LUXE lui et sa femme, louent une chambre, une fois qu’ils ont la clé, Lien redescend leur donner le numéro de la piaule et de l’étage, deux par deux, à intervalles réguliers, tout le monde prend l’ascenseur, et s’y retrouve, il y a une grande baignoire et une douche dont ils abusent à tour de rôle. Redescendant par petits groupes, tout propres, tout roses, ils se retrouvent au restaurant, et mangent comme des gorets. Remontés, ils font leur blanchissage dans la baignoire. Les lessives africaines, sont d’une efficacité redoutable, pas besoin de frotter, il faut laisser tremper le linge dix minutes maximum, rincer abondamment, les couleurs ont déjà bien morflé au passage. Le sol recouvert d’une chouette moquette, ils dorment par terre dans leurs sacs de couchage, laissant le lit au copain et sa femme. 148. INT.LE LENDEMAIN MATIN. MOYEN :DANS L’HÔTEL DE LUXE Petit déjeuner dantesque, jus d’oranges, café, croissants, chocolat à volonté, prix forfaitaire, ils s’en mettent jusque là ! Puis ils remontent, reprennent une dernière douche vite fait, divisent le prix de la nuitée, versent chacun leur écot, descendent avec leurs bagages, quelques instants après, Dominique et Lien paient la chambre. EXT.MATINÉE LARGE : AVANT DE PRENDRE LA PISTE L’arrière de la voiture est fait d’une caisse tôlée fabriquée par l’artisan pour protéger son matériel, ils y pratiquent une meurtrière de chaque côté, puis montent dans la 404, et fouette cocher! EXT.MATINÉE MOYEN : SÉGOU, Ils boivent une bière sur les bords du Niger, L.A.P achète deux petits pistolets entièrement faits à l’huile de coude, l’un à crosse de bronze, l’autre à crosse de bois, l’ignition de la poudre se fait comme au 17 et 18 ème siècles avec des silex pris dans une petite pince qui, en se rabattant produit une étincelle ; des gosses viennent bavarder et faire une manche discrète, ils leurs montrent des poissons qui, en se gonflant, triplent ou quadruple de volume comme les poissons-lune. EXT.MILIEU DE MATINÉE LARGE :APRÈS SAN Sur le bas-côté de la route, ils voient de gros volatiles pas farouches (sûrement des outardes), L.A.P se dit que c’est le moment d’essayer le fusil ! Voulant tester la solidité de l’outil avant de l’utiliser, ils s’écartent de 200 mètres en brousse ; L.A.P sort l’arquebuse, la charge, tasse la poudre avec du papier, la coince et l’attache dans la fourche d’un arbre, et déroulant une ficelle nouée à la gâchette de façon à s’éloigner lors de la mise à feu, L.A.P tire un coup sec, raffut d’enfer, nuage de fumée d’un autre monde, l’artillerie, bien qu’amarrée est tombée, mais le canon n’a pas explosé ! (CONTINUED) CONTINUED: 149. L.A.P recharge, demande aux copains de lui faire des plombs avec ce qui leur tombe sous la main ; à l’aide d’une paire de tenailles, ils lui coupent en petits morceaux des bouts de cuivre et de plomb qui traînaient dans la voiture, L.A.P bourre le tout avec des mouchoirs en papier, ils reprennent la route, L.A.P pointe par la meurtrière de la voiture, voyant un groupe d’oiseaux, le conducteur ralentit, il tire, un recul monstrueux lui ravage l’épaule nord ; ils vont au résultat, persuadés d’en trouver trois ou quatre sur le carreau, peau de balle et balais de crin, pas un seul au tapis, ils refont un essai plus loin, sans plus de chance ! EXT.MILIEU DE MATINÉE LARGE :CENT BORNES APRÈS MOPTI Ils attaquent la piste, les copains ont préparé un paquet de munitions, L.A.P charge le tromblon des plus gros projectiles. EXT.DÉBUT D’APRÈS-MIDI LARGE :EN BROUSSE Ils aperçoivent une mère phacochère et son petit ; obliquant, ils engagent la poursuite à travers la brousse, malheureusement, ils les perdent de vue ; deux montent sur le toit pour les repérer, ce qui ne tarde pas, la traque reprend, malgré les arbustes rabougris, ils les rattrapons rapidement, guidés par leurs vigies qui râlent car elles prennent des branches d’épineux dans la tronche, ils ne les écoutent pas ; arrivé à la hauteur du petit, L.A.P lui envoie une décharge pratiquement à bout portant, ce qui n’a pas l’air de le déranger outre mesure, au bout d’un moment, les animaux se séparent, ils s’acharnent sur le marcassin qui, épuisé, finit par s’arrêter au pied d’un arbuste, les autres, restant dans la voiture, disent à L.A.P d’aller l’achever EXT.DÉBUT D’APRÈS-MIDI MOYEN : il descend, pas trop fiérot, car si la mère revient, elle lui fait la peau, il donne un coup de crosse sans conviction au bestiau, s’il ne tenait qu’à lui, il se barrerait, l’excitation de la chasse passée, L.A.P a plus envie de lui foutre la paix, qu’autre chose ! Les trois copains, habitués à la vie à la campagne, n’ayant pas sa sensiblerie de citadin descendent de la voiture, (CONTINUED) CONTINUED: 150. empoignent le petit, et lui font la peau au Laguiole en deux temps trois mouvements, puis ils le pendent par les pattes arrières, le dépouillent, et le vident vite fait pendant que les autres guettent le retour éventuel de la mère. Ils repartent, L.A.P est un peu barbouillé ! EXT.NUIT MOYEN :EN BROUSSE Le soir, ils s’arrêtent, vont chercher du bois, font un feu et cuisent le foie du phaco avec des nouilles, puis vont se coucher ; Marcel, l’Ivoirien reste à entretenir le feu, L.A.P lui demande pourquoi il ne va pas dormir, il lui répond qu’où il y a des phacochères, il y a des lions, L.A.P a beau lui dire avoir lu que les lions ont plus peur des hommes que l’inverse, il tient à veiller et entretenir le feu toute la nuit. Finalement, il a sûrement raison, car à l’aller, ils ont discuté avec des gardes-chasse poursuivant une lionne qui avait dévoré une femme partie faire sa lessive au bord du fleuve. EXT.FIN D’APRÈS MIDI. MOYEN:GAO Dominique et Lien retrouvent un type sympa, genre baba cool, il est fauché, et vit avec une Malienne qui fut danseuse quelques années au Crazy Horse Saloon et subsiste de la petite retraite versée régulièrement de France pour ses prestations parisiennes. Ils demandent si on peut le ramener en France, bien sûr, pas de problo. INT.JOUR. MOYEN :CHEZ YARGA Toilette au seau (rapide, car il fait froid), ils négocient le restant du petit phaco avec la femme de leur hôte contre deux repas chacun, ils font connaissance avec un Français nommé Gerry qui vient de débarquer à Gao, il a l’intention d’y monter un camping. 151. EXT.MATIN LARGE:DÉPART DE GAO Ils passent prendre le baba chez la nana, il y a de l’émotion dans l’air ! Durant le voyage, la peau de la calebasse de la kora se fendille de partout sous la sécheresse. PASSAGE DES FRONTIÈRES EXT. LARGE:BENI-OUNIF, ALGÉRIE Il fait de plus en plus froid, L.A.P a égaré ou échangé ses affaires chaudes durant la descente car il pensait remonter par Lagos ; il achète une djellaba râpée d’occasion en poils de chameau tissée à la main, bien que peu épaisse, elle est très chaude, et la pluie glisse dessus (ou plutôt sur le gras qui l’imprègne). EXT. LARGE:MÉCHERIA Les copains, ayant changé du pognon au black, vont dormir à l’hôtel, L.A.P préfère rester, garder la voiture et son pognon. Au petit jour, il sent le pick-up osciller sur le côté, L.A.P aperçoit deux mains accrochées à l’ouverture latérale droite, il y a une pompe à main pour gonfler les pneus, fixée sur la cloison avant par des sangles, c’est elle qui est visée, une main commence à défaire la première des deux courroies ; pour ne pas faire tanguer la voiture, L.A.P se dirige doucement avec le sac de couchage dans les /guibolles vers les mains convoitrices, la première sangle défaite, il faut bien que le type passe le bras plus avant pour défaire l’autre, quand le brandillon est bien engagé, L.A.P l’attrape, et le plie vers le bas pour le bloquer, le voleur se débat comme un beau diable, tout cela en silence, L.A.P se rend immédiatement compte d’après la taille de l’abatis, qu’il appartient à un moufflet, et que s’il continue à se débattre comme ça, il va finir par se faire mal, il le lâche, et passe la tête par l’ouverture ; c’est un môme fortement choqué, il est à terre sur le côté, les jambes pédalant dans le vide, il a dû croire avoir affaire au diable, L.A.P l’insulte copieusement en arabe, ce qui est le meilleur moyen de lui montrer qu’il n’est pas un djnoun ou un chettab (esprit) ou (diable). Les copains arrivent de l’hôtel au même moment, voyant le tableau, ils sont écroulés de rire. La remontée ne pose pas de problème particulier, 152. EXT. MOYEN: DOUANE ESPAGNOLE Le copain baba cachait (sans leur le dire) de l’huile de shit dans le rebord de son bonnet, à la douane espagnole, les gabelous lui demandant de les suivre dans une pièce à l’écart ; il réussit à balancer sa cargaison discrètement dans une poubelle. Il ressort quelques instants plus tard, il a les boules, comptant se refaire avec le shit qu’il a balancé, alors que les douaniers ont simplement examiné son passeport sans le fouiller, vu le nombre de fonctionnaires croisant dans le coin, il ne peut se permettre de récupérer son huile, nous nous arrachons vite fait avant que quelqu’un ne tombe dessus. EXT. MOYEN : ARIÈGE, PRÈS DE FOIX Le village squatté par les copains est perdu dans la montagne, ils y ont des chèvres et les femmes en commun, l’herbe sur la table dans une grande boîte à sucre, ça paie !!! Se remémorant le voyage, ils calculent qu’il y une semaine, ils étaient à Bamako, s’étant relayés au volant, la moyenne est plutôt bonne, le voyage leur est revenu à 500 ff = 76£ chacun (gratos pour le baba qui nous aurait plantés sans état d’âme s’il s’était fait poisser avec son huile). Le lendemain, L.A.P leur demande de le redescendre en ville pour prendre le train, ils s’adieusent, Michel lui fait la bise, gentil mec ! _Neuvième chapitre_------------------------------------ 9/14 INT.JOUR. MOYEN CHEZ L.A.P De nouveau ruiné, L.A.P en vient à taper dans un lot de sardines remontées d’Algérie, ce genre d’aliment sature très vite, pour changer, il essaie de les passer à la poêle, génial, une fois réchauffées, on croirait des fraîches !!! Néanmoins, il faut ré atteler d’urgence... EXT.JOUR MOYEN :CHEZ UN PARTICULIER L.A.P trouve l’appareil à manger du kilomètre, une 404 berline d’un modèle rare, 7 Cv, alors que les autres font 9 (CONTINUED) CONTINUED: 153. Cv, caisse, boîte à vitesses modernes, mais avec un seul compteur ; le pont arrière grogne salement. Il l’achète tout de même, car elle est en très bon état, bien que n’avoir que 7 Cv sous le capot le chiffonne, car il craint que ce soit un peu léger pour passer les bancs de sable. EXT.JOUR MOYEN :DEVANT LA MAISON DE L.A.P Après vérification du niveau d’huile, il y a ce qu’il faut, ça tiendra bien jusqu’à Cotonou. Plus un outil disponible, pas même une paire de pinces, mais il connaît bien les conditions de descente maintenant, et décide de jouer le coup ainsi. Il prend une roue de secours en plus, un fût de deux cent litres et son kit nourrice, quelques jerrycans de plastique aimablement consentis par les pharmaciens, le réservoir moitié plein, il ne dispose que de 1.200 ff = 180£ pour descendre jusqu’au Bénin, ça frise l’indécence, d’autant plus que la traversée de la Méditerranée lui coûtera entre 400 et 500 ff = 67£! Le gros de l’affaire sera de passer en Algérie avec le maximum de bouteilles d’anisette ou de whisky, du moment qu’il reste deux cents francs à changer à la frontière pour prendre de l’essence et une assurance, les douaniers à l’entrée du territoire ne cherchent pas plus loin. Une fois en Afrique noire, si on ne fait que traverser les villes et que l’on mange chez les mamas, à part l’achat d’essence, la vie ne coûte pratiquement rien ; ce sont les chambres d’hôtels climatisés pour Européens ramollis qui sont chères, les terrasses exposées à la cagnasse et aux intempéries sont aux environs de 10 à 20 ff = 1,5 à 3£ la nuit. EXT.NUIT MOYEN :MÉLILLA, ESPAGNE Attendant le bateau, L.A.P rencontre deux types qui descendent en R12, c’est la première fois qu’il voit faire le business avec une Renault! Le passager, un brun, genre zonard, sort un Opinel, et dit à L.A.P qu’il vient en Afrique pour enlever un oeil à sa copine qui s’y est fait la belle avec un type, il la lui décrit pour qu’il la reconnaisse s’il la croise. Le proprio de la voiture, un blond, mince, lui révèle qu’il (CONTINUED) CONTINUED: 154. a au Mali, une commande de montres à quartz, que cette camelote y est très recherchée, ah bon! L.A.P est bien placé pour savoir que les produits nouveaux venant de Chine, Japon ou Taiwan, débarquent en Afrique par le Nigeria, et de là, se répandent sur tout le continent bien avant d’arriver en France, L.A.P essaie de lui en toucher deux mots, mais il est déjà descendu une fois, il sait mieux que lui, ah bon ! L.A.P lui suggère de charger des bouteilles de whisky dans les portières, l’autre refuse, car les montres y sont cachées. EXT.NUIT MOYEN :PASSAGE DES FRONTIÈRES Algérie, L.A.P passe le premier sans problème. Quand le tour des collègues arrive, les douaniers algériens deviennent plus durs, il faut dire que le brun a vraiment une sale gueule ! L.A.P les attend et assiste à la fouille de leur voiture, un gabelou ouvre la portière arrière, en écarte la garniture, dirige la lampe électrique à l’intérieur, L.A.P voit très nettement le reflet du chrome des montres, le douanier, lui, ne voit rien!!! EXT.PETIT MATIN LARGE : ROUTES ALGÉRIENNES Ils roulent de concert quelque temps, à Tlemcen, ils se séparent car L.A.P ne tient pas à traverser le Sahara avec ce genre de voiture ; de plus, il veut vendre ses pièces détachées sans faire connaître ses acheteurs à de tels lascars. Plus L.A.P descend, plus le compteur de température d’eau va dans le rouge, ça, c’est pas bon. EXT. MATIN LARGE : AÏN-SEFRA Bonjour au copain restaurateur, L.A.P lui emprunte quelques outils et démonte le calorstat des fois que ce modeste appareil soit la cause de ce réchauffement de mauvais aloi ; pas d’amélioration. L.A.P démonte le radiateur, puis, ils vont chez un spécialiste, 155. EXT. MATIN MOYEN :CHEZ LE SPÉCIALISTE EN RADIATEURS L.A.P assiste au solo du détartreur ; le type commence par dessouder tout le haut du bloc, dans un râtelier portant des tringles de différents calibres, il choisit le modèle idoine, et se met à ramoner gaillardement son appareil à évacuer les calories. Une fois l’opération terminée, l’artisan rince abondamment la pièce, la retourne, et ressoude la partie supérieure. Le radiateur, reconstitué et refroidi, il adapte au bas de ce dernier un morceau de chambre à air de vélo ou mobylette fermé par un noeud, verse de l’acide jusqu’à la moitié de la partie récemment reposée, et se servant de la chambre à air comme d’une poire, fait circuler le liquide quelque temps. Il récupère l’acide, rinçages, voilà L.A.P avec un radiateur comme neuf, l’opération est un peu chère, mais réglée en dinars. L.A.P remonte le tout, fait des essais concluants. INT. DÉBUT DE SOIRÉE MOYEN: CHEZ LE COPAIN RESTAURATEUR Ils cassent la croûte ensemble, puis L.A.P continue sa route, il aime bien dormir dans la campagne et attendre de tomber de sommeil pour ce faire. INT.DÉBUT D’APRÈS-MIDI MOYEN:ADRAR L.A.P, après avoir salué son copain et s’être sustenté, passe à la douane, maintenant qu’on le connaît, malgré tous ses coups tordus, les fonctionnaires ne l’embêtent plus, il faut dire aussi qu’il est rôdé, et que pour le prendre en défaut, maintenant, il faut se lever de bonne heure. EXT. APRÈS-MIDI MOYEN : REGGANE L.A.P passe la douane. Puis emmanche la piste. La voiture tire mieux dans le sable mou qu’il ne le craignait, son moteur ronronne, L.A.P a une pensée émue pour toutes les pièces en mouvement, aux bielles, soupapes, pistons, arbre à cames, tout cela lubrifié en permanence par la pompe à huile, l’automobile est une machine magnifique ! 156. EXT. NUIT MOYEN : SUR LA PISTE L.A.P s’égare sur la route de Timiaouine, ça commence à devenir une habitude ! il s’en aperçoit assez rapidement, fait demi-tour ; dès qu’il croise des traces nombreuses, il prend à gauche, et retombe sur le large et habituel enchevêtrement d’empreintes de pneus. EXT. JOUR MOYEN : CENT BORNES AVANT GAO Un petit touareg lui fait signe, L.A.P s’arrête, le gamin lui montre sa main bleue et gonflée comme un gant à vaisselle dans lequel on aurait soufflé, il lui dit « scorpion », l’un de ses rares mots français, L.A.P pointe mon index sur lui, puis vers le sud, dis « Gao », il comprend qu’il veut l’emmener, mais refuse, L.A.P insiste en vain ; n’ayant rien pour le soulager. L.A.P repart en louchant le rétro des fois qu’il change d’avis. Un vent de sable rasant se lève une quarantaine de kilomètres plus loin, L.A.P s’arrête un peu, mais crevant de chaud, et ne sachant pas combien de temps cela durera, il finit par repartir, les traces deviennent de moins en moins nombreuses et visibles, il se fixe sur l’une d’elles récente et profonde, au détour d’une grosse touffe d’herbe sèche, il la perd ; le sable est mou, ne pouvant s’arrêter sans s’ensabler, il tourne large pour retomber sur ses traces, plus rien, tout a été nivelé par le vent, qui s’arrête quelque temps après. Dès que le sol est un peu consistant, L.A.P s’arrête pour réfléchir, la petite montre du tableau de bord indique 11 heures, le soleil est à gauche, il est donc dans le bon axe. Il continue en se référant à l’ombre du montant de pare-brise, une demi-heure après, il regarde la pendulette, consternation et désolation, elle n’a pas bougé depuis qu’il l’a consultée ; depuis le départ elle n’a eu aucune défaillance, le sable, s’infiltrant partout, a dû la bousiller. Stoppant le concentré de génie humain, il monte sur le toit pour apercevoir quelque signe pouvant le guider, pas de trace de poussière soulevée, le silence est total, L.A.P voit une éolienne à l’horizon, se souvenant qu’il y en a une quelques dizaines de bornes à gauche de la piste avant Gao, il décide de se diriger vers elle. (CONTINUED) CONTINUED: 157. N’ayant aucun matériel pour désensabler s’il se plante, il roule assez vite. Dépassant le sommet d’une dune, le versant descendant n’est plus stabilisé par les touffes d’herbes sèches, la voiture s’enfonce à mi-roues dans le sable mou, et se met en crabe, L.A.P accélère, et s’en sort, mais l’alerte a été chaude !!!!!!! L.A.P arrive à l’éolienne, celle-ci est immense, il n’en avait jamais vu de près, c’est impressionnant ! En tout cas, la piste menant à Gao n’est pas au rendez-vous, L.A.P grimpe en haut par les échelons prévus à cet effet, arrivé sur la plate-forme du sommet, il regarde dans tous les azimuts, pas de piste, pourtant, il voit très, très loin ! À l’horizon, une autre éolienne, L.A.P décide d’aller y jeter un oeil. Arrivé à cette dernière, toujours pas de piste, une fois grimpé, il voit une autre éolienne, il y va... L.A.P croise des gazelles ; au bas du monument, il y a un manche de hache dont la boule percée permet d’y glisser un fer selon le système classique en Afrique, il le balance derrière les sièges avant de la voiture, monte, toujours rien... L.A.P se dit que là, ce n’est plus un margouillat, c’est un crocodile ! Il décide de revenir sur ses pas. L.A.P reprend ses traces jusqu’à une dune molle qu’il ne peux remonter, la contourne, ne retrouve pas la marque de ses pneus, Il a beau tourner, rien, L.A.P ne sait plus du tout où il se trouve, si la piste est devant, derrière, à droite ou à gauche, quelle galère !!!!! Regardant ses traces arrière et l’éolienne au loin, L.A.P en déduit la direction probable de son ancien itinéraire, et conservant tant bien que mal l’angle de route avec l’ombre du montant du pare-brise il roule, roule, et finit par retomber sur des traces de pneus plus larges et plus écartés que les siens, il les suit sur une trentaine de kilomètres, puis tombe sur un petit camp touareg de quatre tentes, n’oubliant pas les usages, il s’approche et frappe dans ses mains. Un Tamashek* sort, L.A.P lui demande la route de Gao ; bien que ne parlant pas Français, Gao, l’autochtone connaît, il lui indique les traces qui l’ont mené jusque là et continuent, et dit, « Gao » à plusieurs reprises, L.A.P le remercie, et enfile les marques des pneus, quelques temps après, il croise le plus merveilleux spectacle que l’on puisse imaginer : la piste, large comme plusieurs boulevards, il l’emboîte à droite. 158. EXT. JOUR MOYEN : GAO Trois quarts d’heure après, il est devant Mambi, cinq minutes plus tard, il s’enfile une 75 cl cul sec, et en redemande une autre pour pousser la première. Ce devoir élémentaire accompli, Boubakar l’informe que Gerry a monté son camping, et l’y conduit. EXT. SOIR MOYEN : DANS LA COUR DU CAMPING Pendant que Gerry prépare la tambouille, L.A.P lui fabrique un système à assassiner les moustiques : il tresse comme un ancien panier à salade rond en fils de fers, dont un rang sur deux est branché sur un pôle 220 volts, le second, sur l’autre, le tout tenu sur une armature en petit bois souple par de la ficelle pour éviter un court-circuit. Il pousse le vice jusqu’à alimenter ce piège par une ampoule électrique en série, ce qui fait qu’en cas de court-jus, l’ampoule s’allumera, sans autre dommage. L.A.P adjoint à l’intérieur de son piège une autre lampe qui servira d’appât et d’éclairage pour la table au-dessus de laquelle il pose son traquenard. Il attend avec impatience qu’un moustique se pointe, comme par hasard, il n’en vient pas. L.A.P choppe une grosse sauterelle pour voir sa réaction au contact de l’embuscade et la lâche dessus, les deux pattes arrière se détachent instantanément de l’animal, L.A.P croit que les moustiques n’ont qu’à bien se tenir ! C’est l’époque des cantharides, ces charmantes bestioles, réputées pour leurs vertus aphrodisiaques, ont une prédilection pour les atterrissages dans le cou, (on ne les sent qu’au volume qu’elles prennent sous la chemise), une fois posées, elles lâchent un acide extrêmement virulent qui vous fait de grosses cloques en deux coups de cuillère à pot, si l’ulcération crève, en coulant, le suc en refait une série plus bas. L.A.P vend quelques pièces de 404, mais, n’étant pas trop ferré, il ne s’attarde pas à Gao, et le lendemain matin, il droppe sur Niamey. 159. EXT. APRÈS-MIDI MOYEN :NIAMEY Arrivé, L.A.P envoie une tripotée de cartes postales car il a remarqué que ce petit bout de carton fait très plaisir lorsqu’il arrive, et que son émission ne coûte pas beaucoup de temps et argent. EXT. APRÈS-MIDI MOYEN :A LA FRONTIÈRE BÉNINOISE L.A.P donne deux bidons de plastique de 10 litres ayant contenu son eau pour la traversée du Tanezrouft et gardés pour la circonstance. Il dort au camping de Kandi, démarre tôt le matin. EXT. MATIN MOYEN :SUR LA ROUTE DE PARAKOU Vers 9 heures, L.A.P attrape deux caméléons sur la route, ce qui n’est pas un tour de force : quand ils sont sur le goudron, ils essaient de faire vite, mais faire vite pour un caméléon est très relatif, ils font deux ou trois basculements avant/arrière avant de pouvoir progresser efficacement d’un pas. Quand ils se sentent en danger, ils arrivent à faire des pas successifs mais hésitants et en chaloupant fortement. L.A.P les met sur les revers de sa chemise, ils n’en bougent pas. EXT. FIN DE MATINÉE MOYEN: PARAKOU RESTAURANT DE NESTOR Ce dernier a été retrouvé il y a deux jours, mort dans son lit, le ventre tellement gonflé qu’il a fallu l’enterrer dès le lendemain avant qu’il n’explose, ça sent l’empoisonnement à plein pif !! Son frère a déjà chaussé ses bottes, sa femme et son restaurant ; il pérore comme un paon derrière le comptoir, L.A.P ne va pas s’attarder. Le soir, pendant le dîner, vient un début de palu à L.A.P : suées au front, chair de poule sur les bras, raideur dans le cou, difficulté pour les yeux de faire le point, L.A.P bondit tel le fauve sur le tube de Quinimax, s’en enfile deux qu’il pousse d’une BB, finit de dîner, et va pieuter (CONTINUED) CONTINUED: 160. sur la terrasse. Le lendemain, bien que retapé, il reprend deux cachets à tout hasard au petit déjeuner, et dégage de l’antre. EXT. MATIN MOYEN: SUR LA ROUTE DE BOHICON Ayant entendu dire que les marchands de voitures, après la guerre, mettaient de la sciure dans l’huile pour étouffer le bruit des ponts usés, L.A.P s’arrête chez un menuisier qui borde la route, en achète pour trois francs, six sous, ce qui n’y change rien ! EXT. MATIN MOYEN:BOHICON Arrivé à Bohicon, L.A.P s’arrête pour manger au restaurant qui surplombe la route, un mec averti par un tiers se pointe pour acheter sa voiture. L.A.P tape 600.000 CFA = 1800£, quelques temps après avoir fait ronfler le moteur, ils tombent d’accord sur 550.000 CFA, le client dit qu’il revient le payer. Un quart d’heure après, il est de retour avec le mécanicien à qui L.A.P a déjà eu à faire à Abomey lors de sa quatrième descente, il demande à faire un tour du quartier ; avec le pont arrière bousillé, il va falloir jouer fin! L.A.P fait semblant de piquer une grosse colère à cause de la présence du mécano, leur dit de monter ; la transmission se mettant à s’exprimer à partir de trente à l’heure, L.A.P roule en surveillant le compteur de vitesse, le mécano lui demande d’accélérer, justement, ils arrivent sur de la piste (comme par hasard), jouant toujours le gros énervé, L.A.P pousse les rapports sur la latérite, avec les cahots, ils ne peuvent pas entendre le bruit du pont arrière. L.A.P revient à toute allure en choisissant soigneusement des routes de terre, ils reviennent au restaurant ; maintenant, il faut qu’ils réfléchissent car L.A.P part sur Cotonou, conciliabule, L.A.P fait semblant de ne plus s’intéresser à eux, sur les conseils de son mécanicien, l’acheteur ne veut pas mettre plus de 500.000 CFA, faisant l’ulcéré, L.A.P dit banco du bout des lèvres ; le type le règle dans la foulée. L.A.P a fait d’une pierre deux coups, 1r fourgué son os, 2r décrédibilisé le garagiste (il a honte, le mécano fait bien son boulot, mais sa prestation lui nuit à chaque fois qu’il a affaire à lui). (CONTINUED) CONTINUED: 161. L.A.P paie l’addition, puis, va prendre le train direction Cotonou. INT. MATIN MOYEN:HÔTEL BABO L.A.P salut la compagnie, Raymond, un des fils du patron, sympa, a acheté une superbe Nissan Patrol volée au Nigeria, Hans et Jöss sont là, ayant déjà vendu leurs oignons en route. Les Hollandais sont les gens qui se rapprochent le plus des Français, ce sont des démerdards, ils aident s’ils le peuvent les collègues, et ne balancent pas les autos à n’importe quel prix comme les Allemands, les Anglais viennent uniquement se promener, on ne voit quasiment jamais d’autres nationalités européennes. INT. LE LENDEMAIN MATIN MOYEN:HÔTEL BABO Jöss choppe L.A.P à part : Raymond a fait l’acquisition d’un grigri pour ne pas se faire prendre à la frontière française et compte passer une grosse valise bourrée d’herbe grâce à ce merveilleux outil, Jöss lui demande de l’aider à l’en dissuader, ils tapent à la porte de la chambre de Raymond, L.A.P essaie de le convaincre que les grigris marchent très bien en Afrique, mais pas en Europe, rien à faire, il est persuadé que son amulette le fera passer comme une lettre à la poste! L.A.P insiste, puis abandonne, car Raymond commence à se fâcher, ses croyances, et le monde pragmatique que L.A.P essaie de lui faire pressentir sont à des années-lumière l’un de l’autre. Avec son passeport presque neuf, L.A.P va à l’ambassade demander un visa pour le Nigeria, les deux hollandais et un français y ont déjà déposé les leurs les jours précédents. INT. LE LENDEMAIN MATIN MOYEN:AU BÉNIN PALACE C’est la journée commémorant le courage des soldats béninois : lors d’une descente de mercenaires, il paraît que deux de ces derniers, restés sur le carreau et conservés au froid, sont exposés chaque année sous le pont de Cotonou, cela paraît curieux, les cadavres ne supportant pas trop bien le (CONTINUED) CONTINUED: 162. climat, mais L.A.P a déjà entendu plusieurs fois cette histoire. Le passage au Nigeria étant toujours un rodéo, les copains attendent deux jours de mieux afin qu’ils puissent partir ensemble. Au Bénin Palace, L.A.P fait connaissance avec deux Français qui se sont associés pour passer des bagnoles par bateau (cette pratique en se généralisant, devient une concurrence sérieuse) ; ils ont loué une maison près de la plage et hébergent le Corse (qui avait indiqué à L.A.P le coup des légalisations de cartes grises), ce dernier est rentré avec une Ghanéenne qu’il a ramonée jusqu’à l’aube, la fille commentant vigoureusement les pratiques qu’il lui faisait subir, ce, au grand dam de l’obèse. Ils jouent à la belote, l’autre associé raconte à L.A.P qu’il s’est fait facilement une poignée d’oseille ; engagé comme mercenaire en Belgique, il a touché une confortable avance, puis est parti en avion pour le Congo sous le couvert d’un reportage, avec caméra et tout le tremblement. Au questionnaire douanier, il écrit : métier : « mercenaire», que venez vous faire ? « un coup d’état », expulsion par l’avion suivant. De toutes façons, il n’avait aucune envie de participer à un coup de main en Afrique, il visait uniquement l’acompte! Un autre personnage a fait son apparition chez Basile (le patron du Bénin palace) : Big Jo, un Béninois dodu qui commence à passer des voitures, il est marrant comme tout, et malin comme un singe. Ce dernier a fait imprimer en France des formulaires d’assurance auto à un nom bidon avec tampons à la même raison sociale, ceux-ci lui permettent de faire la France-Cotonou sans débourser un liard de ce côté. L.A.P lui achète deux formulaires tamponnés vierges, ce qui lui évitera de prendre l’assurance à la frontière malienne. INT. LE LENDEMAIN MATIN MOYEN:HÔTEL BABO Un couple demande à L.A.P où acheter des vélos chinois, car ils veulent aller à Ouagadougou à bicyclette, L.A.P essaie de les décourager ; venus en avion, ils ne connaissent pas les routes et pistes africaines, rien à faire, une heure plus tard, ils ont acheté deux engins flambant neufs. Deux jours après, ils sont de retour à l’hôtel, cramés, et 163. demandent à L.A.P à qui fourguer leurs clous, il n’en sait rien, et n’a pas le temps car ils partent vers Lagos. EXT. LE LENDEMAIN MATIN MOYEN:À JONQUET Ils changent des nairas, et louent un taxi 404 berline. EXT. MATIN MOYEN:VERS LAGOS Le voyage s’effectue sans problème particulier, L.A.P a mis les sous de la voiture et du passage dans son calbar ; dans sa sacoche Tamashek autour du cou, son passeport, deux petits bracelets d’ivoire et 500 francs français changés à un françouze. Il pleut, l’atmosphère est très lourde, durant le voyage, L.A.P pose sur la plage arrière du taxi la sacoche qui lui colle à la peau. EXT. FIN D’APRÈS-MIDI LARGE: À L’AÉROPORT DE LAGOS Il pleut toujours, l’air est chargé d’électricité, les flics gueulent de dégager, le chauffeur leur dit de sortir presto, ils s’arrachent du véhicule, prennent leurs sacs dans le coffre, le taxi part en trombe, ils sont toujours sur le trottoir lorsque L.A.P se rend compte qu’il a oublié sa sacoche sur la plage arrière, Jöss lui dit que le taxi va revenir, L.A.P lui répond de ne pas y penser, il y a les bracelets, les sous, il ne reviendra pas, ce passeport, ne lui aura pas servi longtemps ! INT. FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN:DANS L’AÉROPORT Les copains sont consternés (du moins Hans et Joss, le Français s’en tamponne le coquillard, il faut dire que c’est une grosse tache). L.A.P les rassure en leur racontant brièvement l’histoire de son voyage sans visa, et précise que son but est d’arriver en zone de transit, après, ça ira tout seul. (CONTINUED) CONTINUED: 164. Ils attendent dans la zone internationale jusqu’au soir sans que les douaniers et policiers ne bougent de leurs guichets, ils prennent quelques bières et sandwichs ; il y a de moins en moins de monde, L.A.P étudie les paramètres pour gérer au mieux sa situation, c’est bon de sentir les deux hollandais à ses côtés et qu’ils prennent ses patins à fond ! Il ne faut pas trop s’attarder, car lorsqu’ils seront seuls dans l’aéroport, ils deviendront le point de mire des fonctionnaires. Les affichages n’annoncent plus de départ imminent, L.A.P dit aux copains que c’est bientôt le moment, quand il leur donnera le feu vert, ils essaieront de passer dans la zone de transit, ils approchent discrètement des guichets de police et douane. Une dizaine de minutes plus tard, les douaniers et policiers se cassent, L.A.P attend un peu, et donne le top, sans hésiter, ses compères passent, il est dernier à la suite du Français, quand un policier sort et leur demande où ils vont ; Joss et Hans expliquent en anglais que pour la nuit, ils veulent aller dormir dans la zone de transit, le flic demande à examiner les passeports, il regarde les trois premiers (et seuls) visas, et leur dit de passer. Le lendemain matin, L.A.P leur donne ses nairas afin qu’ils lui prennent un billet, puis qu’ils présentent son bagage au guichet d’embarquement, à partir de là, il faut qu’ils improvisent, et lui rapportent le tout dans la zone de transit qu’il ne compte pas quitter. Ils se débrouillent comme des chefs, et tout se déroule bien, quelques temps après, ils se séparent, car leur vol précède celui des français. INT. NUIT MOYEN:DANS L’AÉROPORT DE PARIS Atterrissage de nuit, tout le monde a un passeport sauf L.A.P ; l’impression d’être le vilain petit canard, il demande au flic français comment on fait pour sortir sans ce document, le fonctionnaire se fait relayer pour l’accompagner au bureau du chef et ne le lâche qu’une fois le colis réceptionné, il ne peux pas rééditer le coup de Lagos. 165. INT. NUIT MOYEN:DANS LE COMMISSARIAT DE L’AÉROPORT Le chef est un petit rondouillard en civil qui fume la pipe, tout en lisant un document, il lui demande ce qui lui arrive, L.A.P lui narre brièvement son histoire de sacoche, le fonctionnaire lui dit pensif : « c’est chaud le Nigeria », ils discutent de choses et d’autres, puis il demande à L.A.P de remplir une petite fiche : nom du père, nom de jeune fille de la mère, adresse, etc...... pas grand-chose, une fois cette fiche remplie, L.A.P la lui tend, le chef lui dit : « vous pouvez y aller ». Réfléchissant plus tard, L.A.P comprend que le chef flic, en discutant de choses anodines, a fait un diagnostic rapide : 1r qu’il était bien français, 2r que son air tranquille l’a assuré qu’il n’avait rien à me reprocher, analyse rapide, initiative personnelle ; chapeau ! _Dixième chapitre_--------------------------------- 10/14 INT.JOUR. LARGE:DORDOGNE.LALINDE CHEZ LES GENDARMES Nouvelle déclaration de perte de passeport (réelle, celle-là), nouveau passeport. INT.JOUR. MOYEN : CHEZ L.A.P Dominique demande à L.A.P de le descendre en Algérie, car il doit faire du business avec un Algérien d’Adrar qui avance les fonds en francs français, mais son correspondant à Paris se fait tirer l’oreille pour lâcher l’oseille. Il narre à L.A.P son dernier périple : descente avec Lien, traversée à peu près sans problèmes, arrivés à Kandi, le chef de la police pique tous les papiers pour leur soutirer de l’argent ; plusieurs jours de tractations plus tard, la situation n’a pas évolué. Dominique, voyant que les fenêtres du commissariat sont un peu symboliques, va, de nuit, le visiter et récupère ses papiers ; au camping, il laisse entendre qu’il s’est arrangé en sous-main avec l’un des flics, et ils s’arrachent. Personne ne connaît la fin de l’histoire, ni comment les comptes se sont réglés, mais ça a dû être saignant ! (CONTINUED) CONTINUED: 166. Après avoir vendu leurs voitures au sud, ils remontent par la route, malgré le coup du commissariat encore brûlant, ils passent le barrage de Kandi sans problème. EXT.JOUR. LARGE : PETITE PLACE DU CENTRE VILLE DE KANDI Le taxi-brousse s’arrête un moment pour que des passagers descendent en attendant que le taxi soit à nouveau plein pour repartir. Vient à Dominique la courante (comme tout le monde en Afrique), il cherche désespérément un coin où poser le colis encombrant, il aperçoit une toute petite cahute en dur de 2 mètres sur 2 dans la végétation de la place, espérant des chiottes publiques, il demande au chauffeur du taxi à quoi sert cette guitoune, l’autre lui répond que tout ce qu’il en sait est qu’elle est hantée, et que personne n’y va jamais. Ce n’est pas le genre d’argument qui puisse arrêter le loustic, la flore le cache un peu, en faisant basculer sur le côté les planches un peu pourries du bas de la porte, il les sort une à une de leurs rainures ; aussitôt entré, soulagement de l’individu. Sa vue s’étant adaptée à l’obscurité du local, il jette un oeil alentour : une demi-douzaine de lourds fusils de brousse sont accotés au mur. Il sort, refermant soigneusement le bas de la porte. Sachant que L.A.P aime bien ce genre d’articles et qu’il est assez vicelard pour pouvoir les remonter, il lui fait part de sa découverte. EXT.JOUR. LARGE : MÉLILLA L.A.P fait son plein de bouteilles de Whisky dans les portières,en ayant marre de passer par la douane de Oujda et ayant entendu dire qu’à Figuig, les douaniers sont moins tatillons. En plus des 4 bouteilles planquées dans les portières, il achète 3 bouteilles d’anisette; après avoir vidé une petite partie de l’une d’elles, L.A.P la met dans son sac aux pieds de Dominique, la deuxième planquée sous des vêtements sur la plage arrière, la dernière dans le coffre arrière, on a le droit d’en passer une officiellement, ça devrait aller. 167. EXT.JOUR. MOYEN :FIGUIG Effectivement, les douaniers sont moins teigneux qu’à Oujda ! Ils passent les doigts dans le nez et les mains dans les poches... INT.JOUR. MOYEN :VISITE AU COPAIN D’AÏN-SEFRA. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI. LARGE :BÉCHAR Ils discutent avec un jeune de 17-18 ans qui trafique un peu de tout, L.A.P lui vend deux bouteilles de Whisky 400 dinars (il faut bien encourager le petit commerce), l’acheteur les invite à manger le couscous chez lui, banco. EXT.NUIT. LARGE :BÉCHAR Lorsqu’ils redescendent, deux heures plus tard, L.A.P trouve son pare-brise sous la voiture, le joint a été découpé ; lunettes de soleil, fringues, papiers chouravés, heureusement, il avait son pognon sur lui, et ses quelques outils à l’arrière ! Le môme fait le désolé, mais L.A.P est persuadé que c’est cet enfoiré qui a monté le plan. L.A.P attrape l’indélicat, et lui fait comprendre qu’il ne réclame rien de ce qui a été volé dans sa voiture, hormis les papiers, car sans eux, il est coincé, que, si cette nuit, ils ne lui sont pas rendus, demain, il ira à la police, qu’il devra préciser les circonstances du vol et sera obligé de l’impliquer, il joue l’outragé, mais L.A.P n’en attendait pas moins. Dominique lui dit déjà qu’il ne va pas pouvoir rester avec lui, vu que L.A.P est planté sans papiers. 168. EXT.NUIT. MOYEN : L.A.P ne bouge pas la voiture du bas de l’immeuble, remet le pare-brise en place pour les protéger du froid, ils roupillent inconfortablement sur les sièges avant. EXT.LE LENDEMAIN. MOYEN :BÉCHAR Miracle, ses papiers sont posés sur le capot. L.A.P pose le pare-brise à l’arrière sur le baril, ils partent le nez au vent chez le premier marchand de pièces détachées du coin, L.A.P achète un joint de pare-brise plus quelques pièces Peugeot, le remonte à la ficelle. EXT.SOIR. LARGE : ADRAR L.A.P largue Dominique chez ses copains, va saluer l’ami Ramdann. (Traversée du Tanezrouft sans complications particulières) EXT.NUIT. MOYEN :AU CRÉPUSCULE À BIDON 5 L.A.P s’arrête pour laisser la nuit descendre, les petites gerboises qui pullulent lui grimpent dessus pour manger le pain qu’il tient à la main comme s’il n’existait pas, il les repose à terre ; aussi sec, elles le ré escaladent, pour être tranquille, il sème plein de miettes autour de lui, puis entame un très petit roupillon, car les bestioles non rassasiées lui courent sur la tronche, et commencent à lui grignoter les oreilles, taïaut... EXT.APRÈS-MIDI. LARGE :TESSALIT Il y a du schprountz, le chef de la police, désirant la voiture d’un convoi qui a précédé L.A.P, bloque tous les passeports pour l’acheter 200.000 francs maliens = 150£, il est heureux de voir que tout le monde soutient le propriétaire de l’objet convoité ; pour repartir, il leur (CONTINUED) CONTINUED: 169. faut tous attendre le bon plaisir du sinistre personnage. Plus de bière sur place, il lui en reste quelques-unes qu’il met à fraîchir dans un chiffon mouillé ; L.A.P n’a plus que 15 francs français = 2,25£ en poche, heureusement qu’il lui reste une des assurances achetées à Big Jo. INT.JOUR. MOYEN : LE BUREAU DE POSTE ((L.A.P va voir le préposé aux postes (ils sont copains depuis qu’il lui apporte des graines de légumes), lui demande combien coûte un télégramme pour la France, s’il est possible d’en envoyer un avec si peu, il lui répond que pour cette somme, il a droit à 8 mots, adresse comprise, de plus, L.A.P doit fournir 5 litres d’essence pour le groupe électrogène. L.A.P lui fournit la quantité requise du sang de la terre, puis tronçonne odieusement l’adresse de ma mère : celle-ci habitait à cette époque, avant de s’en faire déloger par les sarrasins, un petit H.L.M sympa, l’adresse en était: Madame Verna H..., 3 square du Bois Rouault 93800, Épinay sur Seine. L.A.P la transforme en : Verna square Dubois Rouault Épinay 93800, le message: O.K Christophe. De toutes façons, à 93800, il n’y a qu’un Epinay : Epinay/Seine, L.A.P se dit qu’Épinay/Orge, à côté n’a sûrement pas le même code postal. Il compte sur la conscience professionnelle des postiers français devant l’adresse approximative d’un télégramme provenant d’un coin désolé de la planète. Le préposé verse une partie des 5 litres de carburant dans un réservoir géant, garde le reste par devers lui, titille un pointeau, ouvre des robinets, tapote sur la cuve d’un carburateur en bronze, empogne à deux mains une poignée fixée sur un énorme volant de fonte, lui imprime un mouvement de rotation, une fois que le volant tourne assez vite, il libère le blocage d’une soupape sortant du cache culbuteurs, le moteur commence à pétarader ; il va rapidement à une table sur laquelle se trouve un manipulateur Morse, et commence à émettre ; il attend les quelques bips-bips d’accusé de réception, se lève, coupe le moteur du groupe électrogène, et dit à L.A.P que c’est parti ; discrètement sceptique, ce dernier le remercie. (De retour à Paris, L.A.P calculera que le télégramme a mis 2 heures pour arriver ; sa mère l’avait reçu avant qu’il n’ait quitté Tessalit, (CONTINUED) CONTINUED: 170. somptueux !!!! Un H de son prénom ayant disparu pour réapparaitre dans Rouhault lors de la transmission, ainsi qu’un "i" de l’un des Epinay, il n’envisageait pas pour autant, d’attaquer les PTT maliens.) EXT.SOIR. LARGE :TESSALIT En attendant, l’autre tordu les plante une journée entière, L.A.P en profite pour faire de la publicité à Gerry EXT.LE LENDEMAIN MATIN. LARGE :TESSALIT Une délégation monte à la jolie petite maison (datant visiblement du temps des colonies) abritant le bureau du chef de police véreux, et lui fait comprendre que cela ne peut durer, qu’il faut nous relâcher, une heure après, tout le monde est libéré. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI. LARGE :GAO, CHEZ LOU GERRY Il y a beaucoup de monde , quasiment que des Français, on boit sec, on rigole. L.A.P reçoit des nouvelles des types en R12 ; l’embrayage ayant lâché sur la piste, le proprio est remonté en abandonnant la caisse, le brun s’est démerdé, a réussi à la ramener et la négocier à Gao, l’un des deux Lyonnais de l’affaire de Bamako est redescendu (pas le ramolli) avec un camion dont il a cassé le carter du pont arrière sur une pierre, il a terminé la route avec un seau dessous pour récupérer l’huile et la réintroduire régulièrement. L.A.P vend des pièces Peugeot neuves achetées en Algérie avec les dinars des descentes précédentes. 171. EXT.MATIN, QUELQUES JOURS PLUS TARD LARGE : CHEZ GERRY Ils partent à plusieurs autos sur Niamey ; à la sortie de Gao, au barrage, un militaire qui veut faire du zèle bloque tout le monde car une des voitures roule carrément (comme souvent) en échappement libre ; un conducteur en queue de caravane demande en gueulant « qu’est-ce qui se passe ? », l’autre le renseigne sur la cause de l’arrêt, le gueulard répond « files-lui un bidon », entendant cela, L.A.P se dit qu’il va y avoir des problèmes, il est immédiatement rassuré quand il entend le fonctionnaire demander « il y a des bidons ? ». EXT.FIN D’APRÈS-MIDI.NIAMEY LARGE : Une partie du convoi reste à Niamey, L.A.P continue avec trois d’entre eux, un couple et leur ami dans deux voitures. EXT.FIN DE MATINÉE, LARGE :MALANVILLE, FRONTIÈRE BÉNINOISE Un photographe ambulant les immortalise entourés de petits Béninois, L.A.P achète le Polaroïd, la femme se fait refourguer un petit singe adorable dont les doigts sont plus fins qu’une allumette. EXT.FIN DE MATINÉE LARGE : UN PEU PLUS LOIN Ils s’arrêtent pour boire une BB, le patron de la buvette a construit un transatlantique de deux mètres cinquante de long avec des matériaux de récupération, le résultat est magnifique! EXT.FIN D’APRÈS-MIDI.ARRÊT AU « CAMPING » DE KANDI LARGE : DANS LA COUR DU CAMPING Après avoir acheté 10 litres de vin portugais (pour quatre, dont une dame, ça devrait suffire), ils trinquent avec des étudiantes en médecine béninoises venues étudier sur place l’onchocercose qui rend aveugle une partie des paysans. (CONTINUED) CONTINUED: 172. L.A.P va repérer, tant qu’il fait un peu jour la guitoune aux fusils qui se trouve de l’autre côté de la route, il la trouve très facilement, il est étonnant qu’avec des alentours aussi fréquentés, elle n’ait pas été visitée ! Dans la foulée, L.A.P achète une lampe torche made in China et des piles. Ils mangent copieusement et boivent de même. La nuit tombée, L.A.P prend sa lampe, sort discrètement, et file à la cahute. Ayant sorti les planchettes, il éclaire par terre pour ne pas marcher dans les traces de Dominique, il ne reste rien de son passage, même le pécul a disparu ! L.A.P entre, cachant en partie la lumière avec ses doigts de façon à l’assourdir, il découvre les fusils, ils sont toujours là, et apparemment, depuis longtemps, mais ce ne sont pas de petits modèles, L.A.P décide de les laisser sur place, et de les prendre le jour où il remontera par la piste. Revenu au camping, L.A.P se rassoit à table et reprend les hostilités où il les avait laissées. Tant que les dix litres ne sont pas pliés, ils entonnent le jus de treille portugaise, rideau.... EXT.MATIN. LARGE : DANS LA COUR DU CAMPING C’est le soleil, déjà haut dans le ciel qui le réveille ; vautré par terre, au milieu de la cour, avec une casquette en peau de locomotive et un bon coup de soleil sur la tronche, les moustiques ne lui ont pas fait de cadeau. Une des étudiantes est assise sur les marches du plot central portant le drapeau béninois, ses pieds encadrent sa tête, elle est penchée sur lui et dit avec un sourire de cannibale et une conviction extraordinaire, « Christophe il est cassé, il est cassé jusqu’aux ...dents ! », L.A.P la supplie de parler doucement, c’est vrai qu’il est cassé, le diagnostic est juste, docteur! Les copains restent quelques temps à Kandi, L.A.P, lui ripe, ce n’est pas un coin dans lequel il aime s’attarder, y ayant déjà laissé un permis de conduire français à un flic lors d’une précédente descente (il comptait là-dessus pour qu’il se pointe au commissariat se faire saigner le larfeuille). 173. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI. LARGE : PARAKOU Chez feu Nestor, bien que cette fois-ci il n’en ait pas, les serveuses l’appellent « Monsieur caméléon ». EXT.FIN D’APRÈS-MIDI. LARGE :KOKORO Arrêt bibine, des artisans sculpteurs, curieusement coiffés de bonnets phrygiens lui proposent leurs sculptures, L.A.P achète un hippopotame très sympa pour la Mama, ainsi qu’un joli "casse-noix", qui ne doit pas casser grand-chose. EXT.APRÈS-MIDI. LARGE : SUR LA PISTE AVANT OUÉSSÉ Un énorme lézard à gros ventre (comme on en voit, pour la boucherie, vivants, les pattes liées dans le dos sur les marchés africains, celui-ci fait plus d’un mètre de long) traverse la piste juste devant la voiture de L.A.P, ce genre d’animal court très vite, il ne lui vient pas à priori l’idée d’essayer de l’attraper, mais ce couillon, une fois la piste traversée, s‘arrête, la tête dans un fourré, tout le corps dépassant, L.A.P arrête doucement la voiture, prend une chemise, et s’approche tel le Sioux. Il l’attrape d’une main par une patte arrière, comme prévu, la bestiole tourne la tête pour le mordre, L.A.P lui jette la chemise de façon à lui encapuchonner le chef, ainsi que la partie haute du corps et le tient cloué au sol, l’animal se débat comme un beau diable, mais pour faire lâcher prise à L.A.P, il peut toujours attendre ! Ils se battent quelques temps, L.A.P le maintient de façon qu’il ne puisse pas se retourner, car les griffes sont longues et acérées, puis, haletant, il se calme, L.A.P sait qu’il va le relâcher, mais il ne peut jamais résister au plaisir de capturer un animal ; sa peau écailleuse est très douce et souple, trop ample pour son locataire. Calmé, il ne bouge plus, mais L.A.P ne s’y fie pas, une fois qu’il a savouré sa petite victoire, L.A.P le lâche en s’écartant vivement, la bête part comme une flèche avec la chemise, mais L.A.P ne regrette pas l’épisode. 174. EXT.APRÈS-MIDI. LARGE :TCHAOUROU L.A.P se tourne dans une petite rue déserte pour soulager un besoin élémentaire, dans le fossé, il trouve un petit canon ancien en fonte de 60 à 70 centimètres de long, il le soulève par un bout, il pèse un âne mort ! L.A.P repère l’endroit en se disant qu’il doit être là depuis un bon bout de temps, et remet à une prochaine fois son rapatriement en France. EXT.APRÈS-MIDI. LARGE :DASSA L.A.P fait connaissance avec un Français maître nageur ; il ne sait comment, ni où vendre sa 404 break, L.A.P lui dit qu’il a l’intention d’aller pointer à Abomey, s’il veut, il peut l’accompagner, vu qu’ils n’ont pas la même marchandise, ils ne se tireront pas dans les pattes, ça lui convient, le lendemain matin, à la fraîche, ils dégagent. EXT.APRÈS-MIDI. LARGE :ABOMEY Chacun prend une piaule au foyer des jeunes travailleurs, puis, direction Johnny pour l’omelette, la belote africaine et la cuite. EXT.LE LENDEMAIN MATIN. LARGE :ABOMEY Ils retournent montrer leurs trognons chez Johnny car son restaurant jouxtant le marché est la meilleure vitrine pour exposer les voitures sans trop avoir l’air de racoler. INT.JOUR. MOYEN :CHEZ JOHNNY Petit déjeuner-aspirine nigérian, vers midi, entre dans le restau un loustic entièrement recouvert d’un habit de raphia avec deux adjoints, pas un brin de peau n’apparaît, il gesticule comme un forcené, pousse des gueulantes épouvantables, tous les Africains sont terrorisés Johnny y compris. (CONTINUED) CONTINUED: 175. JOHNNY (dit en aparté à L.A.P) C’est Zangbeto, un revenant sorti de sa tombe, il faut faire tout ce qu’il ordonne, sinon, il va arriver un grand malheur Le « trépassé » fait agenouiller les gens un par un en appelant chacun par son prénom (ce qui prouve une préparation élaborée), débite des incantations bénéfiques à l’intention de chaque prosterné, il faut jeter devant lui un peu d’argent que ses acolytes ramassent. Chacun d’eux a un long bâton dont il se sert pour écarter les fibres voltigeant de l’habit du décédé, car une personne effleurée par l’une d’elles tomberait foudroyée sur place ; prenant un peu de recul, L.A.P considère la scène et se rend compte que même les aides croient au truc, ils ne lâchent pas l’esprit des yeux, et remplissent avec beaucoup de sérieux leur office, en faisant très attention de ne pas être eux-mêmes touchés. Chacun ayant donné son obole, le cortège s’en va faire la manche sur le marché, provoquant sur son passage des hurlements de terreur. L.A.P vend sa voiture 450.000 CFA = 1370£ assez vite, le copain n’ayant pas eu de touche sérieuse, ils décident de partir sur Cotonou, réglent les chambres du foyer, adieux à Johnny. INT.JOUR. MOYEN :AU BÉNIN PALACE Un jeune Français cherche à vendre sans résultat une Renault "Prairie" plateau des années 50, moteur 2,4 litres, 11 Cv, 200.000 CFA, L.A.P se dit que ce serait un bon moyen de remonter, cela lui reviendrait au prix d’un billet d’avion, (sans les aléas de l’embarquement à Lagos), arrivé en Dordogne, lui resterait l’auto ; de plus, en cours de route, L.A.P pourrait remonter les fusils de brousse et le canon. Après avoir examiné l’engin, L.A.P l’achète sans marchander ; se retrouver acheteur lui fait une curieuse impression, le type lui laisse l’assurance qui est encore valable deux mois. Un autre lui propose une innovation assez surprenante remplaçant un cric : c’est un sac de forte toile plastifiée de la grosseur d’un sac de marin, mais plus court qui se gonfle par l’intermédiaire d’un tuyau à la sortie d’échappement ; quand on est ensablé, il faut le mettre sous la voiture, la pression des gaz lève celle-ci. En guise de démonstration, le vendeur le place sous une 404, demande au (CONTINUED) CONTINUED: 176. chauffeur d’accélérer un peu, l’auto se retrouve les deux roues arrière en l’air instantanément, un clapet débrayable empêche les gaz de ressortir trop vite, si bien que, même le moteur coupé, la voiture reste dans cette position plusieurs minutes, L.A.P achète. Ayant vendu sa trapanelle, le copain demande à L.A.P s’il peut le remonter, et combien il lui prend, se souvenant du prix que chacun avait déboursé au retour de Bamako, L.A.P lui dis 25.000 CFA = 75£, il lui réserve une place, un autre Français, barman, est partant au même tarif. EXT.LE LENDEMAIN MATIN. LARGE :DÉPART VERS LE NORD L.A.P s’aperçoit rapidement que son oignon consomme beaucoup d’essence. Pour amoindrir la consommation, il bouche en partie le gicleur principal avec les petits brins de cuivre d’un fil électrique, après plusieurs tâtonnements, en enlevant et en remettant, il arrive à une consommation raisonnable tout en gardant des chevaux sous le capot. EXT.LE LENDEMAIN MATIN. LARGE :TCHAOUROU L.A.P cherche le petit canon, calamitas, il a disparu!!!!! INT.JOUR. MOYEN :ILS DORMENT À PARAKOU Ils partent tard dans la matinée car L.A.P compte s’arrêter au camping de Kandi. INT.SOIR. MOYEN :CAMPING DE KANDI L.A.P attend le soir, dit à ses covoituriers qu’il a besoin de leur aide, leur explique succinctement le plan, ils vont à la cahute, L.A.P écarte les planches, les fusils sont toujours là, il les passe un par un à ses aides, ils les rapatrient sans problème dans la piaule, le lendemain de bonne heure, L.A.P donne le signal de départ. 177. EXT.NUIT. LARGE : AVANT NIAMEY Ils croisent ou doublent des charrettes montées sur des essieux de vieilles autos, quand tout va bien, elles ont une petite lanterne rouge à l’arrière, le type est toujours couché et roupille sur les marchandises, laissant le bourricot tailler la route vers le marché, L.A.P n’en a d’ailleurs jamais vu s’arrêter ou s’écarter de la droite du chemin. INT.JOUR. MOYEN :NIAMEY L.A.P casse la croûte chez une mama, un Nigérien lui montre son bras gauche couvert de profondes cicatrices, il lui dit que c’est ce qui lui reste d’une Prairie comme la sienne avec laquelle il a fait trois tonneaux ; L.A.P récupère divers souvenirs laissés chez le copain d’un des frères garagistes chez qui il prépare ses voitures en Dordogne. EXT.NUIT. LARGE : 40 BORNES APRÈS TILLABÉRI La piste est défoncée par les camions, une lame de suspension avant casse, la voiture devient bancale, puis le moulin indique une surchauffe anormale ; L.A.P arrête, lève le capot, les silentblocs de moteur ont cassé, le ventilateur en remontant dans un cahot a frotté sous la réserve d’eau du radiateur, et l’a percée. Les bidons d’eau prévus pour la traversée du désert sont vides, L.A.P voit le Niger refléter la lune dans la nuit, décide d’aller y puiser de l’eau, l’un de ses passagers l’accompagne, le troisième garde l’auto. La lune est assez pleine pour que les yeux, une fois habitués à l’obscurité, ils voient où ils vont, mais le fleuve est beaucoup plus loin qu’il n’y paraissait, croisant un petit campement Touareg de six tentes, L.A.P tape dans les mains pour essayer de leur acheter de l’eau, seules les chèvres et des moutons dans leur enclos d’épineux leur répondent, ce n’est pas rassurant du tout, surtout que les Touaregs ont la défense rapide ! Arrivé au fleuve, L.A.P s’avance dans la vase pour remplir le bidon à moitié, car, vu le chemin de retour à faire, ils ont une bonne suée en perspective. (CONTINUED) CONTINUED: 178. A l’aller, ils apercevaient le fleuve pour se diriger, mais il est moins aisé de garder une direction avec le fleuve dans le dos! Un peu sceptiques sur la direction à suivre, ils attendent bouffés par les moustiques, puis, les phares d’une voiture passant au loin sur la piste les orientent. Deux bonnes heures après être partis, ils retrouvent la piste, ils en ont plein les bottes ! Maintenant, ils ne savent pas s’ils doivent aller à gauche ou à droite, L.A.P opte pour la droite, un demi-kilomètre après, ils réveillent le copain. L.A.P remet parcimonieusement de l’eau juste au dessus des tubulures de refroidissement du radiateur, puis repart ; après plusieurs remises à niveau, ils arrivent à Ayorou, dormir les yeux. EXT.JOUR. LARGE : AYOROU Recherche de silentblocs et d’un gus capable de réparer le radiateur. L.A.P trouve des silentblocs, ils sont un peu hauts, ronds au lieu d’être rectangulaires, mais l’esthétique n’est pas de mise ! Jouant du cric, L.A.P lève le moteur, et les mets en place, pendant ce temps, un soudeur lui retape le radiateur, en 2 heures, les malheurs sont réparés. EXT.JOUR. LARGE :GAO Ils vont poser leurs pénates chez Gerry, il paraît que les lames de ressort se ressoudent à l’arc, pourquoi ne pas essayer ? Boubakar conduit L.A.P dans les fonds de Gao chez l’homme de l’art ; il a l’air très compétent, mais prévient L.A.P que c’est sans garantie. L.A.P démonte le bloc de lame de ressort, sort la pièce cassée, le ferronnier la soude à l’aide d’un groupe électrogène mû par un moteur de 404. Gerry est sur son 31, et affûte ses fourneaux, le Paris- Dakar passe bientôt à Gao. L.A.P achète un fût, y met 200 litres d’essence, complète de deux jerrycans de 20 litres chacun, de l’eau dans deux autres de dix litres, et c’est parti ! 179. EXT.JOUR. LARGE : SORTIE DE GAO VERS L’ALGÉRIE L’acquisition de L.A.P se comporte mieux qu’il le pensait dans le sable mou, peu de temps après, la lame de suspension recasse. Le sac à lever les voitures fonctionne à merveille, ils se rient des ensablements, pour sortir la voiture, même enfoncée jusqu’à l’os, il suffit de creuser de quoi glisser le sac plat, démarrer, gonfler, l’avant ou l’arrière se lève instantanément de 40 centimètres, il n’y a plus qu’à combler avec du consistant sous les roues, et l’affaire est réglée ; béni soit l’inventeur de cette merveille !!!!! EXT.JOUR. LARGE :UN PEU AVANT TESSALIT Ils commencent à croiser les motards du Paris-Dakkar certains arrêtent L.A.P pour demander de l’essence car ils se sont paumés, et ont peur de ne pas en avoir assez pour finir l’étape, L.A.P leur en donne, mais est obligé de filtrer l’essence à travers un chiffon car le fut acheté à Gao est plein de merdes, ils trépignent et repartent après n’avoir pris que quelques litres (qu’ils n’ont jamais proposé de payer soit dit en passant !). EXT.JOUR. LARGE :PLUS LOIN, Un accident vient de survenir, un Suisse dans une belle combinaison blanche est étendu, d’après les premiers secours, il a les vertèbres cervicales en miettes, le copilote a la clavicule cassée, la voiture, en résine est explosée. Selon le coéquipier, c’est un autre concurrent, qui, lors d’un passage étroit leur a fait une queue de poisson. Il y a plein de monde sur place, ils font rigoler L.A.P à jouer les aventuriers alors qu’ils sont assistés comme pas permis, quelle bande de clowns ! ils s’arrachent, ils croisent de loin en loin d’autres concurrents. 40 bornes avant Borj-Moktar, une superbe moto BMW est sur la béquille centrale, une paire de gants sur la selle, personne autour. 180. EXT.JOUR. LARGE : ADRAR Quasiment à sec d’essence, bonjour à Ramdann, L.A.P lui dit que cette fois-ci, il remonte, impression fugitive qu’il le croit un peu fou. Ramdann se remet du passage de la compétition, et n’a pas grand-chose à manger, ils arrivent tout de même à se caler les gencives, puis repartent. EXT.JOUR. LARGE :DOUANE DE FIGUIG Ils font Melilla-Almeria ; EXT.JOUR. LARGE :FRANCE L.A.P largue ses passagers dans les villes qui leur conviennent. EXT.JOUR.TARD DANS LA MATINÉE LARGE : Lalinde, L.A.P entre crade de poussière du Sahara dans le bistrot de « la Grande », et lui commande les oeufs sur le plat qu’elle fait à merveille, malgré l’air penché de son os, les flics ne l’ont jamais arrêté (hors barrages et frontières) de Cotonou à chez lui... _Onzième chapitre_--------------------------------------- 11/14 EXT.JOUR.MATIN MOYEN : COUZE ET SAINT FRONT L.A.P trouve une berline ancien modèle en très bon état, pas chère, il en fait l’acquisition, car, ayant ratissé le secteur, il n’en trouve pas de plus récente. Dominique et Lien, descendant en 504, ils décident de voyager de concert. 181. EXT.SOIR MOYEN : EMBARQUEMENT D’ALMÉRIA, Ils rencontrent des Français allant en Afrique noire qui se joignent à eux. EXT.JOUR. MOYEN :ALGÉRIE Ils vendent des bouteilles de whisky, et des pièces détachées d’auto. INT.SOIR MOYEN : Gavés de dinars, ils vont manger le soir dans un restaurant d’état pour touristes dans lequel on peut boire du vin, ils prennent quasiment une bouteille par personne, chacune d’elle a un goût différent des autres, mais très bon ; ils en sortent tard. EXT.NUIT. MOYEN Dominique connaissant une cascade, ils vont y faire un tour. Le fond de l’air est frais, mais c’est trop tentant avant le désert pour faire l’impasse ; pistant les alentours, ils se foutent tous à poil, passent sous la chute d’eau, et se baignent rapidement. EXT.JOUR. LARGE :BÉCHAR Ils se garent sur une grande place, vont déjeuner, puis, cherchent des clients chacun de leur côté pour larguer les pièces qui restent. Çà donne dur, ils se croisent à plusieurs reprises pour aller livrer. Revenant à sa voiture, L.A.P voit plein de flics autour de celle de Dominique, lui et Lien serrés, il monte discrètement dans la sienne et la gare dans une petite rue éloignée, puis, faisant des détours, il va chez chacun de leurs clients à qui il conseille, s’ils ont du piston, de faire intervenir rapidement afin d’étouffer l’affaire, car (CONTINUED) CONTINUED: 182. sinon, ils vont subir une perquisition, car visiblement, ils ont tous été dénoncés. En les mouillant ainsi, L.A.P les oblige à sortir s’ils le peuvent Lien et Dom du merdier, puis il leur dit que çà pue pour lui dans le secteur, et qu’il attend les potes à quelques bornes après la sortie sud de la ville, l’un d’eux lui dit « toi, tu connais les ficelles! », tu parles, Charles, avec ses embrouilles précédentes à la douane d’Adrar, il pourrait donner des cours ! EXT.SOIR MOYEN : SORTIE DE LA VILLE L.A.P fait quelques kilomètres, stationne en retrait de la route à droite. EXT.NUIT. MOYEN : Le soir tombe, il casse la croûte, toujours personne, il met un petit feu de position latéral pour être visible, sort le sac de couchage, peu de temps après les potos arrivent ; suite aux interventions de leurs clients, les flics les ont lâchés, après quelques congratulations, ils se cassent. EXT.JOUR. LARGE : Passage d’Adrar et du Tanezrouft sans grosses difficultés. EXT.MATIN MOYEN : GAO Réparant ses deux roues de secours dans la cour de Gerry, L.A.P dit à Dominique de réparer la sienne (il n’en a qu’une), il lui répond qu’il n’y a pas urgence, L.A.P insiste, lui proposant s’il la sort, de réparer sa chambre à air, sans résultat. 183. EXT.MATIN MOYEN :QUELQUES JOURS PLUS TARD Ils quittent Gao, direction Niamey, un copain malien demande à L.A.P de descendre son cousin sur vers Niger, pas de problème, L.A.P fait un peu chauffeur de maître car son passager doit s’asseoir à l’arrière ; pour innover, il a démonté le siège passager, et mis le fut de 200 litres à la place, ceci afin d’équilibrer les poids lors de la traversée du Sahara. EXT.NUIT MOYEN :SUR LA PISTE 40 bornes avant Tillaberi, Dominique s’arrête ; sa roue arrière droite est à plat, il sort le cric, se glisse sous la voiture pour le placer et se relève comme un ressort en disant qu’il s’est couché sur une épine, L.A.P regarde son dos à la lampe électrique, rien, mais comme a l’air secoué, éclairant l’endroit ou il s’est allongé, L.A.P écarte les feuilles avec la manivelle, apparaît un petit scorpion blanc-transparent d’à peu près huit centimètres de long, après lui avoir fait un sort, il le balance dans la brousse. Le père Dom décline à vue d’oeil, et ce con qui n’a pas de roue de secours ....!!!!! L.A.P met le cric en place, sort la roue, démonte la chambre à air, en obture le trou, la replace dans le pneu, repose la roue sur la voiture, demande à son passager de la gonfler avec sa pompe à pied en même temps qu’il revisse les boulons (10 minutes en tout). Une fois que ceux-ci sont à peu près bloqués, L.A.P dit à Lien qu’il va partir avec le boulet en éclaireur, pour essayer de trouver de quoi le secourir en ville, ils n’ont plus qu’à gonfler suffisamment le pneu, sortir le cric, vérifier le serrage des boulons, ils sont assez grands pour se débrouiller tout seuls, ils se retrouveront plus tard en ville. L.A.P aide son colis à monter derrière, et drope vers Tillabéri 184. EXT.NUIT MOYEN :ARRIVÉ AU BARRAGE D’ENTRÉE DE LA VILLE Un militaire demande à L.A.P les papiers, ce dernier lui oppose qu’il n’en est pas question, qu’il évacue un blessé par piqûre de scorpion, il faut qu’il voie un médecin le plus vite possible. L.A.P doit être convaincant, (il entend mon Dominique râler qu’ « il sent sa vie qui s’en va », le connaissant, il se doute qu’il en rajoute, mais c’est tout de même inquiétant), ils le laissent passer. Un môme propose de le conduire au dispensaire, L.A.P lui dit de monter sur l’aile avant, et les voilà partis par les rues noires de Tillabéri. Un peu plus tard, le gamin lui fait signe de tourner sur la gauche, L.A.P voit la petite lumière d’une lampe à pétrole, ils sont arrivés, L.A.P donne une pièce à son guide qui s’en va tout content. EXT.NUIT MOYEN : LE DISPENSAIRE L.A.P entre dans une grande salle au milieu de laquelle se trouve une petite table haute où sont posés des instruments nickelés, à côté, un tabouret, personne à l’horizon. L.A.P appelle, une voix venant des chiottes demande ce qui se passe. L.A.P répond qu’il a un client scorpionnisé à réparer, la voix lui dit, « installez-le sur le tabouret ». L.A.P va chercher Dom qui est affalé, il doit passer le bras du blessé autour de son cou pour l’extirper de la voiture, il n’est pas gras, mais plus grand que lui et lourd, l’animal ! L.A.P l’engueule un peu pour qu’il réagisse, il fait un petit effort, ils arrivent ainsi dans la salle ; un grand black vêtu d’une blouse et d’un bonnet d’un blanc immaculé, finit de s’essuyer les mains à côté du tabouret sur lequel L.A.P pose le copain. L.A.P le salue, puis, en deux mots, lui narre l’histoire, en même temps, le toubib relève la chemise de Dominique qui présente, au milieu de son dos, à droite de la colonne vertébrale, un énorme croissant violacé en relief, la peau est grainée de chair de poule. (CONTINUED) CONTINUED: 185. Le requinqueur du genre humain n’a pas l’air étonné, L.A.P, lui, est impressionné, le type prend une seringue posée sur la tablette à instruments, et commence à pomper le liquide d’une petite fiole. Chose curieuse, il demande à son patient où il a mal, alors que cela paraît évident ; Dominique mettant sa main dans le dos nous désigne un endroit 10 centimètres plus bas que le méchant croissant. Le médecin se tourne vers L.A.P, et demande « qu’est-ce qu’on fait ? », n’en sachant trop rien, L.A.P lui suggère d’injecter une moitié où c’est pas beau, et l’autre où ça fait mal. Le praticien s’exécute, le temps que le produit agisse, L.A.P lui fait part de son étonnement de l’avoir vu fin prêt, le praticien répond : LE TOUBIB « quand il y a pleine lune, et du vent comme ce soir, je sors une dose de vaccin du frigo, car les scorpions surgissent de partout». L.A.P le félicite pour son expérience et du sérieux de son intervention. Quelques minutes plus tard, le moribond reprend goût à la vie, il faut un peu l’aider pour qu’il se lève, mais il tient debout, L.A.P demande comment le vaccin peut agir si vite, le spécialiste répond qu’il comporte un analgésique. L.A.P demande à combien se monte la prestation, c’est gratuit, il trouve tout cela admirable ! Se disant qu’il ne peux partir comme un chien, L.A.P lui donne un billet de 500 CFA en l’invitant à boire une bière à la santé de Dominique dont il s’est si bien occupé, le toubib accepte le modeste billet avec les mêmes gentillesse et simplicité dont il a fait preuve depuis le début. Après l’avoir remercié chaleureusement, ils repartent. EXT.NUIT MOYEN : SUR LA RUE PRINCIPALE L.A.P arrête la voiture à la hauteur de la place du marché où les mamas officient pour rassasier les voyageurs de passage ; le Dominique, ressuscité a furieusement faim et soif. (CONTINUED) CONTINUED: 186. Mettant la voiture en vue pour que les autres les retrouvent facilement, ils attaquent chacun un demi-poulet bicyclette avec riz, sauce et bière. Les mamas se plaignent de la girafe du gouverneur ; il a acheté l’animal tout jeune en brousse, et l’a lâché sur le marché pour qu’il se serve en tomates, salades et primeurs sur les étalages, au début, çà faisait rire, mais, elle en a pris l’habitude, et devenue grande s’est mise à manger comme telle, le gouverneur trouvant la combine pratique, lâche la bête tous les matins pour qu’elle aille se sustenter sur le dos des pauvres vendeuses de légumes qui font restauratrices le soir, et pas question d’expulser la bestiole qui est protégée par la police...... Tout en finissant de casser la croûte, L.A.P narre à Lien et à son passager qui les ont rejoints, le rafistolage de Dom. Sur la fin du repas, son passager, se lâchant un peu, lui confie qu’il est déserteur, que son parent a pensé qu’il lui serait plus facile de sortir du Mali dans une voiture de « touriste », L.A.P tord le nez, car ils l’ont mouillé dans leurs histoires sans le prévenir. EXT.VERS MIDI MOYEN :NIAMEY L.A.P largue mon insoumis. Accompagné de Dominique, il va rendre visite au Français chez qui il laisse ses souvenirs africains, puis ils retournent aux voitures, Lien s’est entre-temps fait piquer les papiers et une partie du pognon qui étaient dans une sacoche : Un môme s’est pointé en disant négligemment « votre roue de secours est détachée », Lien va à l’arrière, rien à signaler, revient, plus de sacoche, elle a bénéficié d’une variante de la roue arrière poinçonnée à laquelle L.A.P déjà eu droit, sans se faire taxer. Vu comment Dominique a réagi quand il était planté à Béchar lors de la descente précédente, L.A.P ne prend pas trop de gants pour lui dire qu’il lui est inutile d’attendre ses nouveaux papiers, de plus, il lui reste un peu d’argent, après de brefs adieux, L.A.P continue vers le Bénin. EXT.VERS MIDI MOYEN :sur la piste La roue avant gauche crevée, L.A.P s’emploie à la changer, quand une bonne odeur de viande grillée lui vient aux narines ; cinq minutes plus tard, il trouve un type accroupi (CONTINUED) CONTINUED: 187. devant un cratère creusé à côté de la piste, il surveille un foyer autour duquel rissolent à la verticale des brochettes de tripes tout à fait appétissantes, L.A.P lui en prend trois, et commence à se régaler, voyant qu’elles sont fourrées, il demande au Vattel du barbecue ce qu’il a mit dedans. LE VATTEL DU BARBECUE ( le prenant visiblement pour un demeuré : ) « Bah, c’est la merde, patron » Après avoir grignoté l’extérieur de son repas, L.A.P en balance la farce. EXT.MATIN MOYEN :UN PEU AVANT BEMBÉRÉKÉ L.A.P gaule deux caméléons EXT.APRÈS-MIDI MOYEN :À QUELQUES KILOMÈTRES DE PARAKOU Un splendide oiseau dont les plumes ont des magnifiques reflets bleus comme ceux des grands papillons exotiques vient s’éclater sur le pare-brise de L.A.P. EXT.APRÈS-MIDI MOYEN : PARAKOU L.A.P fait halte chez celui qu’il soupçonne d’avoir envoyé Nestor ad patres ; le gardien, voyant l’oiseau bleu, demande à L.A.P ce qu’il en fait, il répond que seules les plumes l’intéressent, ils passent un deal: le gardien lui met les plumes de côté et il conserve le reste poour sa gamelle; L.A.P choisi de dormir sur la terrasse bien que ce soit la saison des pluies ; le matin, comme prévu, il se réveille à l’humide, mais sous ces latitudes, la température le permet. La nouvelle expression africaine du moment est « nous sommes conjoncturés ». 188. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN :KOKORO Après avoir mangé chez les petites mamas de Kokoro, fatigué, L.A.P décide de faire un roupillon ; après la ville, s’écartant de la piste, il s’engage dans la végétation, (pas très loin, car la jungle est vite impénétrable), comme d’hab ; il s’arrête en position de départ à l’arraché. L.A.P dort très mal, bien qu’il fasse brûler un serpentin anti-moustiques, ceux-ci viennent faire leurs prélèvements sans-gains **(**JDML), de plus, les singes, et autres animaux font un boucan infernal, une demi-heure après, il retourne à Kokoro, se retire derrière les boutiques des mamas, et en écrase comme un sonneur. EXT.MATIN MOYEN:KOKORO L.A.P va chez les petits marchands de café au lait qui officient avec gravité. Une fois lesté (avec un N, çà le ferait), L.A.P reprend sa route en se tâtant s’il fait un tour ou pas à Abomey ; après tout, même s’il n’y fait pas affaire, il verra la bonne trogne de Johnny. EXT.APRÈS MIDI. MOYEN:ABOMEY Après avoir été le saluer, L.A.P va boire l’apéro à l’hôtel, il y a quatre Français ; deux frères, dont l’un, Rouge vif, est venu voir comment ça se passe dans un pays marxiste-léniniste, il a acheté toute la panoplie de petites broches à l’effigie des leaders communistes (Staline, Lénine, Mao, etc..), ainsi que divers formats du petit livre rouge venant probablement de Russie ; et un couple dont la nana est passablement allumeuse, ils ont tous vendues leurs voitures sur la piste, et viennent visiter la capitale du roi Béhanzin, nous buvons un coup, L.A.P fait colocataire avec les frangins à l’hôtel. L.A.P rentre tard après avoir mangé et beloté chez Johnny, sur un petit carreau de la porte de l’hôtel, il voit une énorme mante religieuse, L.A.P pense ne rien risquer en la prenant par le dos comme les crabes, cette salope le détrompe immédiatement, rotation de l’abdomen telle une tourelle de char d’assaut, elle lui plante une pince sous la (CONTINUED) CONTINUED: 189. peau de l’ongle du pouce, surpris, il la jette par réflexe à terre sur le ciment, sans que cela ait l’air de la gêner, il la balance au loin dans la végétation, il n’avait qu’à ne pas l’embêter ! Quelques jours plus tard, le frère communiste s’en va en train visiter un autre bled, L.A.P l’emmène avec son frangin à la gare de Bohicon EXT.APRÈS MIDI. MOYEN:GARE DE BOHICON Quand ils arrivent, il y a un patacaisse d’enfer, des militaires partout. Une fois qu’il est parti, ils s’attardent pour savoir ce qui s’est passé : une petite fille a été trouvée la poitrine ouverte, le coeur arraché : Un sorcier a promis à un bossu de le soulager de son infirmité s’il lui apportait un coeur humain, le contrefait a entraîné la fillette dans l’un des fourrés qui touchent la gare, et l’a opérée à deux pas des parents qui attendaient le convoi. Le lendemain, L.A.P ripe les galoches sur Cotonou. INT.MATIN MOYEN: COTONOU Au Bénin-palace, il paraît que le Point air vient d’ouvrir une ligne faisant Ouagadougou-Lyon pour 1800 ff = 275£, puis Lyon –Paris en car gratuit pour les intéressés, L.A.P sent que ce sera son nouveau mode de retour au pays !! Les marchands vendent des montres à quartz comme il n’en verra que cinq ans plus tard en France, elles font réveil, et ont un grand choix de sonneries, dont le chant du coq ou la Marseillaise. Un intermédiaire prétend avoir un client dans un petit village de brousse à une dizaine de bornes de Cotonou ; EXT.MATINÉE MOYEN: LE PETIT VILLAGE Arrivés sur les lieux, il y a répétition de concert vaudou, son type le drive dans une case un peu à l’écart de la place où se tient l’orchestre, dit à L.A.P que le chef du village est l’acheteur potentiel, il faut qu’il attende dans une case, car il ne doit pas assister à la prestation . 190. INT.MATIN MOYEN:DANS LA CASE l’"intermédiaire" lui amène une Béninoise tiède (que L.A.P paie) pour le faire patienter, il attend dans un fauteuil en tiges de feuilles de bananiers, la cérémonie bat son plein, les chants, les tam-tams très puissants, un sifflet à roulette déchirant ; très impressionnant, il en le poil qui se hérisse !! L.A.P reste ainsi une bonne plombe ; sa bière pliée depuis longtemps, son entremetteur revient lui demander s’il peut encore attendre, L.A.P lui répond qu’il n’en est pas question, il en a ras le bol, qu’il rentre avec ou sans lui à Cotonou, L.A.P à l’impression que le loustic l’a prit pour taxi/cadeau. EXT.MATIN MOYEN: COTONOU Tournant avec un copain dans les arrières de Cotonou pour appâter l’acheteur d’auto, dans une gargote, L.A.P commande deux B.B ; près d’eux, un Allemand obèse plutôt crado est en pleine consultation, il est muni d’un énorme bouquin de médecine rédigé en allemand, dans lequel sont répertoriées et décrites toutes les maladies, en marge, sont indiqués les médicaments correspondants. Apparemment, il fait des tournées régulières, les malades se pointent tel jour à telle heure dans tel bistrot et racontent leurs petites misères ; après avoir écouté les symptômes, il consulte son bréviaire, rédige une ordonnance, éponge un billet. Entre deux clients, ils discutent avec le Teuton ; après trois tournées de BB, celui-ci leur confie qu’il n’est pas plus docteur qu’eux, ayant acheté ce livre sur un marché africain, il a commencé à rendre service à droite et à gauche, puis, le bouche à oreille fonctionnant, il a institué une tournée, maintenant, son affaire roule toute seule. EXT.MATIN MOYEN: PORTO-NOVO L.A.P vend sa voiture. 191. EXT.SOIR MOYEN: COTONOU Il va manger chez un Français qui tient un restaurant sympa assez classe près du bord de mer (sans en avoir la vue), après avoir bu l’apéro avec des confrères, ils vont manger dans l’arrière salle, il y a un couple attablé, L.A.P ne sait pas si ce sont des bribes de leur conversation entre-entendue d’une oreille distraite, ou la description que lui en avait faite son chevaucheur précédent, mais L.A.P est subitement persuadé que c’est la nana poursuivie par le furieux à l’Opinel. EXT.MATIN MOYEN:JONQUET L.A.P prend le taxi-brousse Cotonou-Lomé ; deux jours auparavant, un taxi 404 plateau similaire (19 personnes, plus les bagages) faisant cette ligne, s’est planté de nuit dans un rouleau compresseur que les ouvriers du chantier de réfection de la route (rongée en permanence par la mer) avaient laissé en plan sans signalisation après la débauche, résultat : la moitié des passagers et le conducteur morts sur le coup, et les autres en charpie. L’habitude africaine pour signaler des obstacles sur la chaussée est de couper des branchages et de les poser cinquante ou cent mètres en avant, dans le cas présent, il ne devait pas y avoir de végétation dans le coin... EXT.SOIR. MOYEN:LOMÉ L.A.P déjeune de croupions de dindes fumés, achète une statuette et deux bracelets d’ivoire rose, quelques heures après, il est en partance en 404 plateau pour la frontière vers Ouaga. EXT.NUIT. MOYEN: Tout se passe bien à part que (L.A.P a pris l’option 1ère classe, à l’avant) ce con de chauffeur a dû tirer comme un fou toute la journée car il s’assoupit, L.A.P s’en aperçoit rapidement, et le secoue, il lui dit : (CONTINUED) CONTINUED: 192. L.A.P « passe-moi le volant », L’autre ne veut rien savoir, et continue la route à roupiller en conduisant, à la fin, il l’énerve trop, L.A.P le surveille en permanence, et lui met des calottes derrière la tronche à chaque fois qu’il pique du nez. EXT.SOIR MOYEN:DAPAONG Frontière, il est tard, L.A.P casse une croûte dans un boui-boui, puis va roupiller aux alentours de l’endroit d’où partira le lendemain un taxi vers Koupéla ou Ouaga, pas un chat dehors ; bien sûr, pas d’éclairage urbain, le coin est sinistre, il étend sa natte par terre, et se glisse dans son sac de couchage. Le lendemain matin, sa lampe torche a disparu. EXT.APRÈS-MIDI MOYEN:OUAGADOUGOU L.A.P pose ses affaires au petit hôtel sympa dans lequel ils étaient descendus avec Eric, puis demande à un taxi de le mener aux bureaux du Point-Air EXT.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN:BUREAUX DU POINT-AIR Demande un billet, toutes les places sont prises, il doit prendre un Ouaga-Lyon dont le numéro donne une priorité chronologique si des places se libèrent, pour les autres, c’est remis à la semaine prochaine, bonjour l’appréhension !!!!! L.A.P a de la chance, ils arrivent de nuit à Lyon, il prend le train pour Bergerac. _Douzième chapitre_--------------------------------- 12/14 EXT.JOUR.MATIN MOYEN : COUZE ET SAINT FRONT Une 404 break l’attendait, désespérant de voir un jour le soleil africain, L.A.P la prend par la poignée de portière, et ils partent ensemble vers le sud. 193. EXT.JOUR.MIDI MOYEN : ADRAR Repas chez Ramdann, puis L.A.P va faire les pleins, deux Français type zonards l’abordent LES ZONARDS Est-ce que tu peux nous emmener ? L.A.P (réponse habituelle ) 250 ff = 38£ par tronche (ils tordent le nez ) Apparemment, ils sont arrivés jusque là sans sortir une tune et le prennent pour le père Noël. L.A.P (Leur explique que :) 1r Les transporteurs sont rares et plus chers que lui. 2r Il ne les étrangle pas (il a payé 300 ff = 45£ lors d’une remontée par cette piste quelques années auparavant). Il peut quasiment demander ce qu’il veut, car c’est ça ou rester planté on ne sait combien de temps. 3r Que bien c’est moins cher que la SNCF. 4r Que 150 kilos de plus dans sa voiture n’arrangeront pas celle-ci. 5r Que leur équivalent en poids d’essence lui rapporterait le double à Gao. Il leur suggère de réfléchir le temps qu’il mette en fût le jus à régaler les carburateurs. Cette bonne chose faite, L.A.P retrouve ses loustics. LES ZONARDS Nous ne pouvons pas te payer maintenant, car notre argent est enregistré sur le carnet de devises. L.A.P Pas de problème, vous me réglerez à Gao... (Il sait parfaitement qu’ils veulent le faire marron, ils sont un peu jeunes......) 194. EXT.JOUR. MOYEN :EN PLEIN TANEZROUFT L.A.P _Vous n’entendez rien ? LES ZONARDS _ Non. L.A.P _ J’ai une roue qui se dégonfle. Il entend très distinctement à chaque tour de roue « pschit, pschit, pschit, pschit ». Il faut dire qu’il est perpétuellement sur le qui-vive, toujours un oeil sur la température d’eau et le voyant d’huile, un son inhabituel l’alerte immédiatement, et selon le type de crevaison, avec une oreille affûtée, on peut entendre le bruit que fait l’air en s’échappant d’un pneu crevé, il peut ainsi, changer celui-ci avant qu’il ne soit complètement à plat et ne s’écharpe. EXT.JOUR.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN : ARRIVÉE À GAO Tous les gosses autour du commissariat appelle L.A.P par son prénom, Mambi est heureusement surpris et content de le voir en bonne santé, car un bruit court, que L.A.P a passé l’arme à gauche lors de sa dernière descente ; L.A.P laisse son passeport à tamponner, et les lascars remplir leurs feuilles d’entrée, va en les attendant, s’en jeter une ou deux, peut-être trois à l’Atlantide. Après avoir récupéré ses lascars, ils partent chez Gerry. EXT.JOUR.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN :CHEZ GERRY Des touristes sont attablés dans la cour, Gerry, lui aussi, le croyant mort est surpris de le revoir, se lève de table, et, le désignant dit à ses convives : GERRY « vous n’avez qu’à lui demander !» 195. Un peu interloqué, L.A.P demande ce qui se passe, Gerry désigne un loustic au milieu de nanas, "monsieur affirme qu’il est impossible de faire Adrar-Gao en deux jours", L.A.P, LES DÉSIGNANT, Demande à mes passagers... Après quelques congratulations, L.A.P s’installe à côté de Gerry, s’attelle au casse-croûte ; il apprendra que le coco interpellé traverse en Land-Rover, qu’il a joué les baroudeurs auprès de ses passagères pendant les trois jours pleins de leur descente, ça lui casse un peu son coup.... A la fin du repas, L.A.P demande à ses deux passagers de le régler, ils s’exécutent en tirant la tronche. Le lendemain matin, L.A.P fait connaissance d’autres petits groupes, la plupart sympas et branleurs, dont un de chasseurs, ils sont venus de France avec des fusils de gros calibre pour casser de la pôôôvre bestiole de brousse. Après le repas du soir, ils vont tous boire un coup dans les bars de Gao, l’Oasis, la Casa, le Twist-Bar, l’hôtel l’Amitié, INT.NUIT MOYEN : LE DÉSERT ils finissent dans la seule "boîte de nuit", les autres, plus vite bourrés, car ils fument du shit acheté au Maroc. Ne fumant pas et ne voulant pas être de reste, L.A.P leur tape une boulette qu’il mâche, cela devient comme du chewing-gum au goût très fort qu’il fini par avaler tout rond. Toute la soirée, il en a des renvois, c’est dégueulasse ! Ils finissent déchirés comme des cartables. EXT.JOUR.APRÈS-MIDI MOYEN :SUR LE BORD DU FLEUVE NIGER Le lendemain, pêche avec Mamby et Gerry ; toujours aussi mauvais, L.A.P en est de sa tournée. Gerry se fait du souci pour ses superbes sloughis à la poitrine "PamélaAndersonnesque", car la police jette un peu partout des boulettes empoisonnées pour tuer les clébards errants qui vont dans le cimetière déterrer et bouffer les morts la nuit. Le problo, est que les chiens du copain vont se balader à leur gré dans Gao, hélas, ils y passeront tous, car ces animaux n’ont jamais connu de laisse, et ne la (CONTINUED) CONTINUED: 196. supporteraient pas. Quelques temps plus tard, L.A.P file au Bénin faire adopter sa voiture moyennant une modeste contribution. EXT.JOUR.MIDI MOYEN : AYOROU Fête de la Tabaski (fête (au sens propre) du mouton), il y a un bordel terrible, c’est le grand marché aux bovins, il y a des bestiaux partout, y compris au milieu de la route, il faut avancer doucement, car ces magnifiques animaux sont à moitié sauvages ; ceux qui ont les cornes peintes en rouge ont au moins une mort humaine à leur actif, mais, ces bêtes, ayant une grande valeur marchande, ne sont pas abattues pour autant. EXT.JOUR.MIDI MOYEN : AVANT NIAMEY L.A.P voit des Allemands en rade sur le bord de la route, leur 504 refuse de fonctionner, elle a beaucoup de mal à démarrer, et quand elle le veut bien, s’arrête au bout de quelques kilomètres, pour couronner le tout, c’est une Diesel ! L.A.P se penche un peu sur le malheur, et voyant que le gas-oil n’arrive pas bien, il leur demande s’il y a longtemps qu’ils ont remplacé le filtre, ils lui répondent l’avoir changé à Tahoua (route de Tam), et que ça n’a rien amélioré, L.A.P ne voit qu’une chose : la crépine du réservoir doit être encrassée, démontant le tuyau avant le filtre à gas-oil, il met une pompe à gonfler les pneus au bout, et leur demande de l’activer à plusieurs reprises, puis remonte le tout, pompe le gas-oil, la cacugne se met à tourner du premier coup comme une horloge, après leur avoir conseillé de nettoyer le réservoir à la première occasion, ils vont arroser ça (à leurs frais car L.A.P est quelque peu ruiné). C’est leur première descente, et ils lui demandent où il est le plus facile de trouver un acheteur, L.A.P leur dit qu’il l’habitude de larguer ses oignons au Bénin, ils demandent à le suivre, L.A.P n’y voit pas d’inconvénients s’ils ne le ralentissent pas. EXT.JOUR. MOYEN : FRONTIÈRE BÉNINOISE Après les formalités, ils vont boire une BB ; en face de la cahute, une 404 est basculée sur les portières, un berceau (CONTINUED) CONTINUED: 197. de pneus en guise de protection, un mec ressoude l’échappement, apparemment, c’est la technique locale pour réparer cet organe. Ils voyagent de concert jusqu’à Parakou. EXT.JOUR.SOIR MOYEN :PARAKOU L.A.P arrive chez feu Nestor avec un caméléon au revers de la chemise et sec comme un coup de trique. Les Allemands ne lui ayant pas lâché la grappe, il décide de les taper, ils lui passent un peu du l’arzent, L.A.P payant une tournée, une des petites serveuses lui désigne discrètement un couple de jeunes Français au fond du restau, et lui dit qu’ils n’ont pas mangé depuis deux jours, qu’ils sont plantés et attendent un mandat de France. L.A.P va leur demander si c’est vrai, « Oui », il retape ses Allemands, et leur paie à bouffer. Tous restent quelques temps à Parakou pour essayer de larguer leurs trognons respectifs, les jeunes Français reçoivent leur pognon et remboursent L.A.P, du coup, comme ils doivent aller à Cotonou, L.A.P leur propose de les transporter à l’oeil et leur tape de l’oseille pour apurer sa dette auprès des Teutons qui commencent à lui peser. EXT.JOUR.MATIN MOYEN :LE LENDEMAIN, ILS S’ARRACHENT SUR COTONOU Le père de la nana travaille à Sokoto, au Nigeria, il est marié à une Ghanéenne qui compte faire du trafic d’or venant de son pays, L.A.P leur dit que le truc l’intéresse, s’ils cherchent un quatrième, il est partant, ils décident de faire la prochaine descente ensemble, et de continuer sur Sokoto après avoir vendu leurs trapanelles ; prévenu, le paternel pourra préparer le terrain. EXT.JOUR.MATIN MOYEN : COTONOU Ils échangent leurs adresses pour que L.A.P puisse les rembourser, se promettent de se tenir au courant de leurs trouvailles automobiles une fois revenus en France. 198. INT.JOUR.MATIN MOYEN :AU BÉNIN PALACE Quelques copains et Basile sont heureux de revoir L.A.P, la rumeur qu’il ai claboté s’est vraiment répandue tous azimuts. EXT.JOUR.MATIN MOYEN : COTONOU L.A.P se agrafer par deux flics car il a dépassé le temps accordé pour dédouaner ou ressortir le véhicule du Bénin, il n’a pas une tune à leur filer pour se sortir de leurs pattes, ils montent dans la voiture, et lui ordonnent de driver sur le commissariat pour confisquer l’auto, L.A.P se débrouille pour passer devant chez Mohamed, un copain Libanais qui tient la boutique de tissus au mètre «Chic-choc» ; lorsqu’il est à la hauteur de son échoppe, L.A.P arrête la voiture, sort les clés du contact, et dit aux flics « je reviens », se rue à l’intérieur de la boutique, casse le coup à Mohamed, et lui tape 3000 francs CFA=9£ pour régler l’affaire, soudain, des gueulantes leur parviennent du dehors, c’est un voleur qui est aux prises avec ses victimes et qui tente de s’échapper (avant de se faire écharper), les flics sortent presto de la 404 pour l’interpeller, il se débat comme un beau diable, voyant le tableau, L.A.P dit « à tout à l’heure » à Mohamed, lui rend son oseille, monte dans sa voiture, et s’arrache, là, ça lui a frisé les moustaches ! Après avoir vendu sa moulinette à kilomètres, L.A.P passe à Jonquet, direction Lomé, puis, dans la foulée, un Lomé-Dapaong. EXT.JOUR.SOIR MOYEN : Le taximan s’aperçoit que les phares ne fonctionnent pas, déjà que les routes sont dangereuses, là, ça fait beaucoup ; épaulé par un étudiant en médecine allant à Paris faire ses études, L.A.P persuade le chauffeur de s’arrêter avant qu’ils ne prennent un camion dans la tronche ; L.A.P coupe sous le capot un fil électrique non essentiel au fonctionnement immédiat de la voiture, fait une jonction directe de la batterie sur une cosse des codes qui transmet à sa consoeur, ce qui fait que la route est éclairée des deux côtés avant. 199. EXT.JOUR.MATIN MOYEN :APRÈS DAPAONG FRONTIÈRE TOGO/HAUTE-VOLTA 7 heures du mat’, tout le monde descend, le prochain taxi en partance pour Koupéla est un petit Toyota, ils attendent toute la matinée ; à midi, deux places ne sont pas prises. L.A.P propose un deal à l’étudiant, payer à eux deux l’une des deux places libres au taxi driver, ce qui permettra de partir, car l’avion s’en va vers 11 heures le soir, et que, comme c’est parti, ce connard va le leur faire rater. L.A.P explique le coup au cocher des chevaux-vapeur : L.A.P - « Nous te réglons une place, tu trouveras toujours des gens à prendre le long de la route pour compléter les deux places libres, cette place payée jusqu’à Koupéla sera tout bénéfice pour toi ». Cette tête de cochon ne veut rien savoir, quitte à les faire attendre trois jours, il veut partir voiture pleine ! Vers 12h30, une 504 plateau se pointe, avant que son conducteur ne rentre dans la maison devant laquelle il s’est arrêté, L.A.P le choppe, lui explique en deux mots la situation et lui demande s’il peut les emmener, l’étudiant et lui, jusqu’à la prochaine ville, ils proposent le tarif taxi-brousse, le type est d’accord, il est venu voir sa mère et n’en a pas pour longtemps. ¿ d’heure plus tard, il sort, le marché tient toujours, les deux compères montent, les autres passagers les voyant, demandent s’ils peuvent venir aussi, le cocher n’y voit aucun inconvénient, toute la fournée du taxi se retrouve à l’arrière de la 504. L.A.P dit au chauffeur qu’il aurait dû accepter leur proposition qui était plus qu’honnête, que maintenant...etc....., l’insulte africaine épouvantable à cette époque était « immmmmbécile » avec un « m » très long et prononcé ; énervé devant tant de bêtise, L.A.P conclut sa diatribe en le traitant de la sorte, et le taxi démarrant, l’étudiant reprend « immmbécile », un autre passager, puis deux, puis trois, à la fin, tous les gens montés avec eux, de plus en plus fort et en coeur : « immmbécile, immmbécile, immmbécile, immmbécile, immmbécile, immmbécile, immmbécile, immmbécile ». Curieusement, le taximan, disparaissant à l’horizon regarde L.A.P l’air pas content du tout ! En attendant, tout le monde est mort de rire..... 200. EXT.APRÈS MIDI. MOYEN :TENKODOGO Leur guide les dépose, il ne veut pas d’argent, ils lui paient une bière pour le remercier de les avoir sortis de cette embrouille, puis, ils prennent un taxi pour Ouagadougou ; attendant à un barrage, L.A.P regarde passer une charrette avec des herbes dont les racines portent des bulbes, ce sont des arachides, il apprend ainsi que les cacahuètes ne poussent pas dans les arbres !!! EXT.SOIR. MOYEN :OUAGADOUGOU Ils prennent leurs billets, ce n’est qu’une fois dans l’avion qu’ils peuvent souffler, à une demi-heure près, ils rataient l’appareil à effacer les distances. Arrivé en France, L.A.P profite du voyage Lyon-Paris en car pour aller visiter sa famille, deux jours plus tard, à Épinay, un copain de son frère ayant appris la mort de L.A.P, lui présente ses condoléances. _Treizième chapitre_--------------------------------------- 13/14 EXT.JOUR.MATIN MOYEN : COUZE ET SAINT FRONT L.A.P trouve une 404 plateau plutôt fatiguée, chère 4000 ff = 600£, alors il se saigne car ce genre d’engin, assez rare, trouve toujours preneur à bon prix en Afrique. Les jeunots le rejoignent en Dordogne, L.A.P attendait une copine de Bordeaux pour lui dire au revoir ; ne pouvant pas attendre deux heures, (on se demande pourquoi), ils se tirent, ils se donnent rendez-vous à Adrar chez Ramdann. EXT.JOUR. MOYEN :ADRAR L.A.P arrive un vendredi (jour de repos) à la fin du ramadan chez Ramdann, les « copains » sont passés la veille et ne l’ont pas attendu. Ramdann est avec un pote à lui qui chauffe le car Adrar-Oran, L.A.P a une bonbonne de 5 litres de vin espagnol, de la bière, il lui reste du Ricard, ils attaquent l’apéro vers 11 heures le matin, restent à table jusque vers minuit, déchirés ; le chauffeur dit à L.A.P qu’à Adrar il y (CONTINUED) CONTINUED: 201. a tout un réseau d’eau souterrain, avec des ouvertures en surface pour puiser l’eau, ces puits s’appellent des foggaras, des poissons sans yeux y vivent, mais que depuis que l’eau est distribuée en canalisations par l’Etat on n’entretient plus ces puits qui commencent à se boucher, L.A.P trouve cela désolant, ils se proposent d’y aller faire un tour, mais la soirée continuant, ils passent à autre chose, tous rigolent comme des bossus, Ramdann a le chech de travers sur la tête. EXT.FIN DE MATINÉE. MOYEN : L.A.P démarre tard, allez donc savoir pourquoi ! La 404 plateau n’est pas géniale pour passer dans le sable, les suspensions arrière sont très raides, les roues arrière, ne portant pas beaucoup, patinent facilement. De plus, la cabine, très petite, ne laisse pas circuler l’air. EXT.JOUR. MOYEN :QUELQUES DIZAINES DE KILOMÈTRES APRÈS ANÈFIS L.A.P voit dans le rétro l’horizon s’obscurcir rapidement, c’est un vent de sable comme il n’en a jamais connu : Extrêmement compact, il apparaît comme un château fort immense qui avance dans la même direction que la sienne, mais plus vite que lui, L.A.P essaie d’accélérer, peine perdue, il voit d’immenses murailles de sable le rejoindre, puis grignoter l’arrière de la voiture qui disparaît dans le rétro ; d’un seul coup, obscurité complète, L.A.P stoppe en souplesse, il fait plus noir dans la cabine que de nuit, L.A.P ne voit pas sa main devant ses yeux, chaleur étouffante instantanée ! L.A.P tire le frein à main, enclenche la première, sort de l’auto avec son sac de couchage, le passe tête-bêche pour faire filtre à air, se couche devant la voiture, et roupille comme un loir ; quand il se réveille, L.A.P ne sait pas combien de temps est passé, (à vue de nez deux ou trois heures), le vent de sable est loin. Une centaine de bornes avant Gao, les bielles commencent à claquer, L.A.P essaie de ne pas trop tirer sur la bête, mais il arrive l’embiellage dans le sac. 202. EXT.JOUR. MOYEN :GAO Passage au commissariat, puis L.A.P va chez Gerry. Le lendemain, Sadou l’aveugle, déjà au courant de ses avatars, passe voir L.A.P ; il a un client à 1.000.000 de francs maliens (500.000 CFA= 1500£) nets pour lui, il a la réputation d’avoir négocié des affaires sans que les services économiques n’aient fait d’embrouilles, L.A.P dit banco, une heure plus tard, l’affaire est pliée, L.A.P est payé à peu près moitié en CFA, moitié en francs maliens. EXT.SOIR. MOYEN : CAMPING DE GERRY Gerry montre à L.A.P une DS 19 qui stationne dans sa cour depuis déjà un bon moment, il écarte une ouverture dans un siège, en sort de l’herbe avec laquelle il se roule un joint comack ; des gens de passage lui ont demandé de garder cette caisse bourrée de drogue, les proprios doivent revenir pour la remonter en France, à son avis, ils se sont dégonflés et elle finira en pièces. Le lendemain matin, L.A.P passe au commissariat déclarer qu’il va vers le Niger sans s’étendre davantage sur son moyen de transport (il aurait dû ressortir du Mali avec son véhicule), Gerry le droppe dans une 4L 4x4 récupérée du Paris-Dakar au barrage de sortie de la ville, quelques temps après, un camion moyennant quelques menus z’argents le voyage jusqu’à Niamey. EXT.JOUR.MATIN MOYEN :NIAMEY Le matin, L.A.P va prendre un petit déjeuner à l’une des tables dressées sur le trottoir. Il s’assoit à côté d’un client qui est en train d’exécuter un vigoureux tatouillage, après avoir passé sa commande, il s’enquiert de la cause de cette puissante manipulation, le type lui explique que lorsqu’on prend du café en poudre, du sucre, qu’on humecte le tout d’un tout petit peu d’eau chaude, et qu’on en exécute le mixage, cela donne un café digne des meilleures machines Italiennes. Un peu sceptique, L.A.P demande s’il peut, moyennant une tournée de sa part lui concocter sa spécialité, le type ne se le fait pas dire deux fois, demande, sérieux comme un pape au patron les ingrédients, prend deux cuillerées de café soluble (le plus ordinaire qui soit), deux sucres, quelques gouttes d’eau chaude, et se (CONTINUED) CONTINUED: 203. remet en action, quelques minutes plus tard, il présente à L.A.P le résultat, ça donne une épaisse émulsion marron clair, puis, religieusement, il verse doucement sur le côté du verre de l’eau très chaude sans touiller, le tend à L.A.P qui goûte, extraordinaire ! Ce maniement a complètement changé le goût du produit, ça frise l’expresso italien, L.A.P remercie le garçon qui est en train de s’en refaire un, règle le tout, et se casse à la poste acheter des timbres pour expédier des cartes postales à la Mama et aux copains. Nouvelle embrouille, LE GUICHETIER Si vous voulez poster une carte, le message ne doit pas comporter plus de 5 mots, adresse non comprise. L.A.P En quel honneur ? LE GUICHETIER Ce sont de nouvelles consignes. Après avoir acheté les appareils à faire voyager des paysages, L.A.P va négocier quelques cartes postales aux petites charrettes siégeant autour de la poste. L.A.P a inventé une formule dont il est assez content : il calcule le nombre de cartes dont il a besoin, et fait deux tas ; sur les courriers destinés aux personnes qui se connaissent, il rédige des formules différentes sur des cartes différentes ; pour le second lot, L.A.P choisit plusieurs exemplaires de la plus belle des cartes qu’il trouve, recopie autant de fois le même message, cela simplifie bien la tâche, et fait autant plaisir! Après avoir rempli ses devoirs épistolaires, il va expédier sa prose ; dans la poste, lui vient une courante qui lui tord les boyaux, il demande à un préposé s’il peut profiter du matériel sanitaire de l’établissement, le fonctionnaire lui indique une porte derrière les guichets, L.A.P s’y rend illico, il est presque rendu aux chiottes qu’un balayeur lui demande ce qu’il fait là, il lui répond qu’il doit se rendre d’urgence aux w-c, ce connard lève son balai pour lui en mettre un coup sur la tronche, aussitôt, L.A.P voit rouge, il le chope par les revers de sa veste, le soulève, et le colle au mur, il ne sent pas son poids, un postier arrive, demande ce qui se passe, L.A.P lui résume l’affaire, le postier engueule l’autre comme du poisson pourri, L.A.P lâche le crétin et file aux cagouinces. Si vous avez un mal de ventre, quelque en soit la cause et l’endroit, et pas de médicaments sous la main, voici la façon africaine de vous soulager instantanément : vous prenez une dose d’anisette pure à 45r que vous buvez cul sec, c’est instantané et radical !!!!!! (CONTINUED) CONTINUED: 204. L.A.P va visiter le zoo de la ville, des artisans d’art y ont un espace pour présenter leurs métiers et vendre leurs productions. Les animaux sont assez communs à tous les zoos hormis des boeufs karouni aux cornes énormes et creuses qui leur permettent, en mettant la tête en arrière, de garder celle-ci au-dessus de l’eau pour respirer durant les traversées des rivières; dans la partie musée se trouve un fossile de crocodile d’une longueur extraordinaire. Bien que n’ayant pas revu ses futurs associés, L.A.P décide d’aller au Nigéria voir où en est la situation, continue sa descente. EXT.JOUR.MATIN MOYEN : COTONOU L.A.P va boire un pot au Bénin palace, puis à Jonquet changer des nairas. Il prend dans la foulée le taxi-brousse vers Lagos, puis Lagos-Ilorin. EXT.APRÈS-MIDI MOYEN : ATTENDANT LE TAXI ILORIN-KONTAGORA L.A.P prend une bière, il ne l’a pas finie que le taxi, plein, s’impatiente, L.A.P tend sa bouteille à peine entamée à la pourvoyeuse de boissons fraîches qui lui dit de la garder, et de rendre la consigne à sa collègue de la prochaine halte, L.A.P la remercie. EXT.APRÈS-MIDI MOYEN: DANS LE TAXI 504 FAMILIALE Huit passagers plus chauffeur, il pleut à verse, dans une descente, au sortir d’un virage, des voitures sont bloquées au milieu de la route, le chauffeur, les yeux exorbités bloque les freins, le véhicule part comme une savonnette en travers de la route, un passager derrière L.A.P, gueule à pleins poumons quelque chose au conducteur, L.A.P saisit L’UN DES PASSAGERS DE LA 504 « brake » (freins), ce dernier lâche la pédale et réussit à rattraper l’embardée, on se regarde tous avec l’impression de revenir de l’enfer, à un cheveu près c’était le carton, L.A.P lève le pouce vers le conseiller technique pour lui signifier qu’il a apprécié son intervention. 205. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN :KONTAGORA, L.A.P rend la bouteille consignée à la mama qui lui fut indiquée à Ilorin, et lui demande où il peut dormir car on ne circule pas de nuit au Nigeria, ça braque trop, sans pour autant prendre un virage ! La brave femme lui indique un petit établissement en rez-de-chaussée, L.A.P y loue une pièce de deux mètres sur trois dont le mobilier se résume à un lit de fer, toutes les portes des piaules donnent sur une cour intérieure, aucun signe de présence humaine. Après avoir acheté un peu de croque, le soir tombant, L.A.P retourne à sa turne, ferme à clé la porte de fer munie d’un guichet grillagé ; deux ou trois heures après, il est réveillé par des grattements à hauteur de la serrure, quelqu’un essaie d’entrer et c’est sûrement pas le Père Noël, L.A.P gueule un bon coup à travers l’embrasure, sa voix résonne sinistrement dans la cour. L.A.P vérifie que la clé est toujours engagée, empêchant ainsi le crochetage de la serrure, et la bloque en travers, pousse le plumard contre la porte. Toute la nuit, il est réveillé par les tentatives d’intrusion, il braille régulièrement pour avoir la paix pendant une heure, c’est pénible, surtout que ses gueulantes ne font venir personne, si les braqueurs avaient été plus virulents, ils auraient pu tranquillement lui faire la peau après avoir cassé la porte, sans que nul n’intervienne. EXT.LE LENDEMAIN, FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN :SOKOTO Trouver la maison du seul Français de l’agglomération n’est pas un prodige; quand les « copains » le voient, ils sont abasourdis, visiblement, ils tirent la tronche ! Coincés, ils le présentent au papa. EXT.LE SURLENDEMAIN MOYEN :SOKOTO Départ pour le Ghana dans le taxi d’un vague « frère » de la femme du paternel, elle emmène du matos pour monter un salon de coiffure. Ils s’arrêtent en cours de route chez plusieurs marchands pour faire établir des factures bidon afin de passer aux douanes les différents matériels, mais on leur demande trop cher, leur histoire tourne en eau de boudin. Plus L.A.P les voit au boulot, moins il a envie de bosser avec de pareils bras cassés !! Finalement, la belledoche reste à Lagos pour ses « affaires », 206. EXT.LE LENDEMAIN MOYEN :LAGOS Ils partent vers le Bénin en taxi-brousse ; à la frontière, L.A.P passe tranquille, pour les « copains », ça coince, L.A.P se retourne, le douanier, tiré à quatre épingles, leur dit LE DOUANIER NIGÉRIAN « dash me » la copine lui traduit qu’il veut leur taper du pognon. Elle pratique un anglais parfait à ceci près que, l’ayant appris au Nigeria, elle le parle «petit nègre», l’effet est saisissant ! L.A.P demande combien il veut, elle répond une somme équivalente à 5 ff = 0,76£, les copains se fendent, et les passeports réapparaissent instantanément. Il est assez déstabilisant de voir un douanier à l’uniforme impeccable, dans une guitoune super clean, planquer les papiers afin de taper froidement de l’oseille sans en être gêné le moins du monde. Il faut dire que le Nigeria est considéré comme l’un des pays le plus craignos du monde, si une personne est soupçonnée de vol sur un marché, ça hurle de partout, les braves gens mettent deux pneus autour du concerné (et consterné), cinq litres d’essence, et le feu. EXT.LE MÊME JOUR MOYEN :COTONOU Il est évident qu’ils n’ont rien à faire ensemble, L.A.P les largue. EXT.LE LENDEMAIN MOYEN :TOGO L.A.P part se renseigner sur le prix de l’or en provenance du Ghana, après avoir loué une paillote pas trop cher à la sortie de Lomé sur la route de Cotonou, il va voir les hadji*, qui ont chacun leur place à deux pas de la frontière Ghana et attendent le client à longueur de journée sans impatience. Il branche un vieux bonhomme en lui disant qu’il est acheteur, ils restent trois jours sans voir un gramme se pointer. N’ayant pas de matériel pour tester l’or, L.A.P fait deux ou trois bijoutiers à Lomé pour se procurer une pierre de touche et de l’acide*, aucun ne peut ou veut lui procurer les objets, il retourne à Cotonou, où il trouve le (CONTINUED) CONTINUED: 207. tout pour 5000 CFA = 15£. A Lomé, son hadj n’a toujours pas vu de vendeur. Cassant la croûte dans un bouiboui, L.A.P lie connaissance avec des Algériens qui commencent à descendre en Afrique noire, apparemment, les visas se débloquent en Algérie. ils en viennent à discuter business, L.A.P leur dit qu’il veut faire dans l’or ghanéen, ils sont intéressés, ils se promettent de se tenir au courant. L.A.P retourne voir mon contact. Au bout de trois autres jours sans résultats, L.A.P commence à douter sérieusement que l’on puisse faire des affaires, il demande à son type combien il vendrait le gramme d’or s’il lui en arrivait, il lui répond 4.000 CFA (80 ff = 12£), L.A.P fait le calcul : le lingot de 1 Kg estampillé par la Banque de France se négocie officiellement entre 70.000 et 80.000 francs = 12.200£ dans une banque française, L.A.P comprend qu’il a perdu son temps. L.A.P retourne à l’hôtel où logent les Arabes pour leur indiquer le résultat de sa quête, il y retrouve al-adji Bou Setta (Bou Setta car il a six doigts à chaque main), c’est le plus sympa, il lui confie sa déconvenue ; ils cassent la croûte tous ensemble, les Algériens sont sur une sombre histoire de mercure rouge dont L.A.P a déjà eu des échos, sans savoir si ce produit existe ou pas, et si oui, s’il sert à faire de la fausse monnaie ou des sacrifices plus ou moins vaudou ou alchimiques. Comme L.A.P ne pense pas continuer dans la voie aurifère, il leur donne sa pierre de touche et l’acide idoine en leur expliquant comment s’en servir. EXT.LE LENDEMAIN MOYEN :OUAGADOUGOU Deux jours d’attente avant le départ de l’avion ; déjeunant à côté d’un Voltaïque, ils discutent de choses et d’autres, quand vient sur le tapis un sujet qui l’intéresse ; son voisin connaît une maison hantée, lui explique les phénomènes qui s’y passent, et comment y aller, le repas fini, L.A.P file voir l’événement. Une fois sur place, il n’a pas de mal pour trouver la maison en cause, il y a un attroupement, les manifestations ont dû commencer il y a quelques temps déjà, car il n’y a plus d’herbe alentour, la maison est gardée par deux militaires en armes ; y allant au flanc, L.A.P demande à la soldatesque s’il peut entrer, autorisation accordée. Tout est cassé à l’intérieur, une sainte vierge en plâtre n’a pas été épargnée (les esprits ne respectent rien !), dans le jardin, les canaris* sont bousillés, L.A.P sort et discute avec un jeune qui habite la maison juste derrière. Il a l’air très au courant du déroulement des incidents, pour pouvoir en parler tranquillement, L.A.P l’invite dans une cabane où l’on vend (CONTINUED) CONTINUED: 208. le produit brassé qui fait de la mousse. Les faits ont commencé dans la maison d’en face, un peu en diagonale, puis se sont déplacés dans celle-ci, des projections de pierres ont cassé systématiquement tout ce qui pouvait l’être, les gens ont été obligés de quitter leur domicile, puis retour au calme, L.A.P est frustré d’être arrivé après coup ! Il demande à son interlocuteur s’il ne se passe plus rien, il lui répond que non, devant son air désappointé, il lui dit que par contre, chez lui se déroule quotidiennement une manifestation peu ordinaire à partir de 16 heures, de petits cailloux invisibles descendent le long du toit, il est 15 heures, L.A.P demande s’il peux y assister, il lui répond que ce sera avec plaisir, L.A.P prend deux autres bières, et ils se rendent à la maison en question. Après avoir fait le demi-tour du pâté de maisons, ils entrent dans une cour, son hôte va chercher dans la demeure une petite table et deux tabourets, ils attendent, discutant et sirotant, à 16 heures pile, rien, 5 minutes passent, L.A.P se dit qu’il s’est fait mener en bateau quand il entend rouler un petit objet sur la tôle ondulée, il se lève pour mieux voir car il ne distingue pas ce qui dégringole ; vers le bord du toit, plus de bruit, et rien ne tombe !!!!! Il entend ainsi plus d’une quinzaine de descentes, ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est qu’à l’écoute, il situe à quelques centimètres près la progression des objets (d’après le son irrégulier, ils ne sont pas ronds) le long du toit, lorsqu’ils arrivent au bord (qui est presque à hauteur des yeux), plus rien, et la cour en terre battue parfaitement balayée ne laisse aucune chance à un objet tombé de passer inaperçu, une supercherie consistant à gratter la tôle ondulée (comme les vaches) n’est pas possible car le dessous du toit est à vue. L.A.P se place en face d’une dégoulinade (qui est assez lente), encore rien, c’est hallucinant!!! Puis les coulées se font de plus en plus rares, et finissent comme elles sont venues, L.A.P en reste comme deux ronds de flan, il envoie un môme recharger les consignes pour arroser son premier contact avec ce qu’il pense être le paranormal, comme plus rien n’est prévu au programme, L.A.P remercie de la visite et ripe les galoches. Avion Ouaga-Lyon, train Lyon-Bergerac, micheline Bergerac-Couze et Saint Front. _Quatorzième chapitre_------------------------------------- 14/14 EXT.JOUR.MATIN MOYEN : COUZE ET SAINT FRONT L.A.P trouve une 404 vieux modèle en bon état. L’huile du moteur est propre, il n’en fait pas la vidange, prend quelques outils, une roue de secours supplémentaire, et pour vendre, un moteur qu’il enlevé d’une 404 précédente (CONTINUED) CONTINUED: 209. à cause d’une soupape cramée, plus un fut de 180 litres. Pour ses déplacements en France. Il possède une 404 Diesel, afin d’éviter de payer une assurance en France, puis une autre au Mali, il peint les numéros de la plaque d’immatriculation de sa 404 Diesel sur la voiture qu’il va descendre. Il prend de la peinture noire et blanche afin de repeindre les numéros originaux avant le Niger qui n’exige pas d’assurance pour les « touristes ». EXT.JOUR.MATINÉE MOYEN :FOUM-EL-KHENEG EN ALGÉRIE Un oued d’une quinzaine de mètres de large coupe la route, deux scrapers bossent sur le site. L.A.P fait signe aux zigs de l’aider à traverser, un scraper vient se positionner en marche arrière devant lui, le conducteur attache un câble gros comme un poignet avec une manille du même calibre à l’arrière de son engin, lui passe l’autre bout avec une attache plus petite que L.A.P fixe dans la patte d’accroche avant de son auto ; L.A.P se dit que si quelque chose bloque la voiture, le scrappiste lui arrachera tout l’avant sans même s’en rendre compte. Sur le conseil du driver, L.A.P bouche l’échappement et le Delco avec des sacs en plastique. Il demande si L.A.P est prêt, bien que pas très convaincu, celui-ci lève le pouce ; démarrage en trombe, entrée dans la patouille, la voiture devient légère d’un coup, commence par flotter et à prendre l’eau par tous les orifices bas, heureusement, la traversée est très rapide, arrivé, L.A.P a quand même les mollets qui baignent et les fesses mouillées, quand il ouvre la portière, une bonne quantité de flotte s’évacue. L.A.P remercie les ouvriers d’une demi-bouteille de Ricard, enlève les sacs en plastique, la voiture démarre sans trop se faire prier. EXT.JOUR.TRAVERSÉE DU SAHARA MOYEN : BORJ MOKTAR, TESSALIT FRONTIÈRE MALIENNE EXT.JOUR.MATIN MOYEN : 30 OU 40 BORNES AVANT AGUELHOK Nouvel oued, mais pas de passeurs, 8 à 9 mètres à traverser, et visiblement, aucun détour possible ! Il n’y a pas à tortiller, il faut passer, vu la rapidité du courant, cela ne se calmera pas de sitôt. L.A.P recule d’une trentaine de mètres, prend son élan, passe la seconde ; à fond d’icelle, il entre dans la flotte, (CONTINUED) CONTINUED: 210. une vague géante de chaque côté, il passe en aquaplaning, l’avant de la voiture fait un mètre sur la rive sur un ou deux cylindres et cale, les roues arrière restent dans l’eau, mais le plus dur est fait ! L.A.P lève le capot, dessous, c’est les grandes eaux, le moteur est complètement noyé, ce n’est pas grave car le taux d’humidité du secteur est proche de zéro, il découpe des bandes dans un chiffon (les petites marionnettes), avec un tournevis, les enfile dans les puits à bougies pour absorber l’eau, il ouvre et sèche le Delco au maximum, attends une demi-heure, capot ouvert. L.A.P remonte le tout, donne un coup de démarreur, la voiture bredouille, puis les cylindres partent les uns après les autres. EXT.JOUR. MOYEN :L’ADRAR DES IFORAS EST NOYÉ Il y a de la flotte partout, aux principaux points submergés, la piste passe par des surélévations, L.A.P a une pensée émue pour les légionnaires qui ont dû les construire sous un cagnard de plomb. EXT.JOUR.APRÈS-MIDI MOYEN :AGUELHOK L.A.P fait viser son passeport, il y a trois camions englués de boue et pas mal de monde, ils ont eu de gros problèmes d’enlisements dus aux inondations, un Algérien sur l’un de ses deux camions demande à L.A.P s’il a du matériel à vendre, L.A.P lui répond : L.A.P « un moteur de 404 dont une soupape est à changer, j’en veux 2000 ff », L’autre gueule aux petits pois, L.A.P lui dit qu’à Gao, il ne manquera pas de clients LE CAMIONNEUR ALGÉRIEN Je t’en propose 1000 ff L.A.P l’envoie chez plumeau, l’autre n’est pas content du tout, surtout que la conversation se déroule devant tout les gens de son convoi, et qu’il veut faire le malin aux frais de L.A.P, c’est raté. L’autre camionneur, un Peul ayant assisté aux échanges dit discrètement à L.A.P de l’attendre à la sortie du village. 211. EXT.JOUR.APRÈS-MIDI MOYEN : À LA SORTIE D’AGUELHOK Tout le secteur est inondé, L.A.P desserre la courroie de ventilateur, car sinon, elle entraînerait l’eau et noierait le moteur, puis y va en première. Il y a deux problèmes, le premier : est que l’on ne voit pas où l’on roule, le second : quand on desserre la courroie dynamo ventilo-pompe à eau, celle-ci ne fait plus circuler l’eau de refroidissement du moteur, qui chauffe très rapidement. L.A.P entre dans l’eau doucement en prenant comme repère la piste émergée au loin, s’il se souvient bien, elle est droite sur ce tronçon ; il roule en restant en première accélérée pour ne pas caler sur une grosse pierre et de peur que l’eau n’étouffe le moteur en entrant dans le pot d’échappement, vu les glouglous de canot automobile qu’il lui fait, il est sous la ligne de flottaison, L.A.P fait son petit bonhomme de chemin en cahotant, il est à moitié du parcours que l’aiguille de température est plus haute qu’elle n’a jamais été, il continue l’oeil dessus, plutôt crispé ; finalement, il arrive sur le sec, aussitôt, il descend de la voiture sans arrêter le moteur, lève le capot, la flotte de refroidissement sort à gros bouillon par le bouchon de radiateur, il retend la courroie de ventilo et attend que la température baisse, peu de temps après tout redevient normal, L.A.P complète le niveau d’eau, et attend en laissant tourner le moulin. Le Peul s’est dépêché d’arriver le premier, il descend de son camion, et laissant son monde, demande à L.A.P s’il peut faire un bout de route avec lui, L.A.P répond qu’il n’y a pas de problème, aussitôt qu’il est assis, L.A.P démarre, les deux autres camions arrivent plein pot. Le passager dit s’appeler Agali et être intéressé par le moteur AGALI Je suis intéressé par ton moteur, si tu pouvais me faire un rabais de 300 ff, ce serait sympa, je te paierais à Anéfis L.A.P On fait comme çà... Ils se serrent la main pour sceller l’accord. Agali demande si L.A.P peut lui prêter ses lunettes de soleil, une fois que celles-ci acalifourchonnent son nez, il monte sur le siège passager, passe la tête par le toit ouvrant, et, tel (CONTINUED) CONTINUED: 212. un périscope des sables, guide pour contourner les passages profondément engloutis, ils sont en éclaireur, son camion et ceux de l’Algérien suivent. Ils parviennent à Anéfis sans encombres, avant qu’ils n’arrivent au poste de police, L.A.P s’arrête au coin d’une ruelle, les graisseurs d’Agali déchargent le moteur, les camions de l’Algérien s’arrêtent à sa hauteur LE CAMIONNEUR ALGÉRIEN à L.A.P "pourquoi ton moteur est par terre ?" L.A.P Je l’ai vendu à Agali pourquoi a-t-il soudain l’impression que la fumée lui sort par les trous de nez ? Il n’est pas content...du...tout, et a l’air époustouflé que L.A.P ait pu faire affaire sans son divin consentement. L.A.P Je te demandais 2000 ff, tu ne voulais pas m’en donner plus que 1000ff, j’ai eu une offre qui me convient, le moteur est vendu, je ne reviendrais pas dessus Les gens de son convoi sont atterrés que L.A.P puisse lui parler ainsi ; L.A.P lui dit que de toutes façons, il n’a pas de compte à lui rendre, au milieu d’éructations diverses, l’Algérien se met à traiter L.A.P LE CAMIONNEUR ALGÉRIEN « chien de chrétien » L’expression délicieusement moyenâgeuse le ravit, il l’envoie chier tout en restant sur ses gardes car l’autre naze écume de rage, et qu’avec les abrutis, il convient toujours de se méfier....... Là dessus, son acheteur revient, le paie avec les grands billets maliens ((L.A.P apprendra plus tard qu’il est chef d’une tribu Peule) ) L’autre enclume d’algérien décarre. L.A.P pointe au poste de police, puis récupère son guide qui lui demande quelques kilomètres plus loin AGALI Tu peux me déposer ici. Tu vois le village là-bas ? (à droite de la (MORE) (CONTINUED) CONTINUED: 213. AGALI (cont’d) piste)Si jamais tu as des ennuis, tu passes me voir, je te dépannerais toujours. Agali lui rend ses lunettes, son camion l’attend, ils serrent la main avec chaleur, vraiment sympa le père Agali! EXT.JOUR.APRÈS-MIDI MOYEN : QUARANTE KILOMÈTRES AVANT GAO L.A.P s’arrête prospecter le site préhistorique, ramasse quelques tessons de poteries, morceaux de haches cassées, soudain, il aperçoit un bout de pointe de lance de silex taillée en feuille de laurier à moitié enfoui, L.A.P va voir de plus près, en priant qu’elle soit entière, il la tire d’un coup sec, elle est intacte, quel pied!!!!!!!! EXT.JOUR.APRÈS-MIDI MOYEN : GAO L.A.P passe au commissariat de police signaler son arrivée à Mambi, Boubakar lui dit que Gerry a déménagé dans un nouveau camping et l’y mène. EXT.JOUR.APRÈS-MIDI MOYEN : Lou Gerry lui fait visiter ses installations, luxe suprême, il a fait un coin douche dont L.A.P profite avec un plaisir sans mélange, le seau de flotte, même quand on a le coup de main est un peu léger pour se délester de la poussière de la piste. Il faut tout de même utiliser l’eau avec parcimonie, car c’est un camion citerne (ce n’est pas si brillant) qui va pomper l’eau au Niger (le fleuve) afin de recharger le réservoir de la douche, et ce service est loin d’être gratuit. EXT.JOUR.FIN D’APRÈS-MIDI MOYEN :DANS LA COUR DU CAMPING Ils boivent une bière rendue fraîche grâce au frigo à pétrole (qu’à Gao on fait fonctionner au kérosène) 214. EXT.SOIRÉE MOYEN : Un chouette type les rejoint dans la soirée, Rose, la cinquantaine, il a installé depuis longtemps, une fabrique de sodas qu’il parfume avec des arômes qu’il fait venir d’Europe, les capsules neuves étant rares, il rachète aux gosses celles qui ont déjà servi, les redresse, et les réutilise pour boucher ses bouteilles ; quand il ne lui reste pas assez d’arôme chimique pour faire une série complète, il mélange les reliquats, c’est souvent surprenant ! L.A.P reste plusieurs jours à Gao, ils font quelques parties de pêche. Un gros (surtout du tour de taille) garagiste nommé Ousmane passe chez Gerry et demande à L.A.P OUSMANE Combien est-ce que tu vends ta voiture ? L.A.P 950.000 f maliens (= 1450£) OUSMANE J’en ai une «nouveau modèle, trois compteurs» à vendre pour 400.000 francs maliens (= 609£) Ils se rendent chez Ousmane (Ce dernier montre à L.A.P une pôôôvre chose bleu-vert pâle mat, visiblement peinte avec de la mauvaise peinture algérienne, ayant passé 10 ans sans voir le goudron à part celui de l’huile du moteur qui apparemment n’a jamais été vidangé ; L.A.P pense que rien que pour rigoler, ça vaut le coup d’essayer de faire une passe sur cette voiture ; quand elle tourne, les bielles jouent des castagnettes, mais L.A.P pense que c’est retapable.) L.A.P Je te la prends si tu lui mets une crémaillère, (car la direction a un jeu d’un autre monde) (CONTINUED) CONTINUED: 215. des phares, (qui sont rouillés) tu changes les sièges (qui sont défoncés) tu mets une batterie EXT.JOUR.SOIR MOYEN :DANS LA COUR DU CAMPING DE GERRY à la fraîche, L.A.P fait part de son plan à Gerry, lorsqu’ils entendent un fracas terrible dans la cour où est garée sa voiture, ils s’y précipitent, rien........ L.A.P ouvre la portière pour en avoir le coeur net, son fût de 200 litres est écrasé par le milieu et comporte maintenant trois côtés. Après avoir réfléchi au problème, L.A.P trouve l’explication du phénomène : un vide a été créé par le tuyau alimentant la pompe à essence, la fraîcheur du soir a provoqué le refroidissement des vapeurs d’essence qui, en en se condensant, ont provoqué un tel vide que la pression atmosphérique a écrasé le fut ; L.A.P file le tonneau à Gerry, car à Gao, tout se récupère. EXT.JOUR.MATIN MOYEN: GAO L.A.P ripe sur Niamey, une fois sorti du Mali, L.A.P s’arrête dans le no man’s land. EXT.JOUR.APRÈS-MIDI MOYEN: ENTRE LES DEUX FRONTIÈRES L.A.P sort son matos, commence par repeindre les plaques d’immatriculation en noir, laisse sécher quelques instants en sirotant un jus de houblon, cette bonne chose faite, les plaques sont quasiment sèches, il commence à repeindre les anciens numéros ; s’appliquant, cela lui prend quelques temps ; soudain, le silence est rompu par un énorme bêlement juste derrière lui qui le fait sauter en l’air ; concentré sur son boulot, L.A.P n’avait pas entendu arriver un petit pâtre et son troupeau qui le reluquaient sans faire de bruit, ils se disent bonjour de la main et L.A.P retourne à sa prestation graphique. Ceci fait, L.A.P sort du chauffage la vraie carte grise de la voiture où elle était planquée, et cache au même endroit les papiers du véhicule resté en France. L.A.P attend encore un peu en cassant la croûte, puis humidifie les plaques, et les salit pour que les numéros ne (CONTINUED) CONTINUED: 216. fassent pas trop neuf ; miracle, il entre au Niger avec une immatriculation différente de celle avec laquelle il est sorti du Mali.Et drope sur Niamey, puis Malanville. EXT.SOIR. MOYEN:CHEZ NEW NESTOR L.A.P prend l’apéro avec des Français. Au Bénin pour que la maison ne passe pas pour radine, il faut « faire pleurer » : le dosage des alcools se faisant avec de petites répliques de choppes à bière ayant contenu des pruneaux à l’Armagnac, « faire pleurer », consiste, quand la dose est pleine au dessus du verre du client, à continuer de vider la bouteille. Inutile de préciser qu’ils encouragent vigoureusement la pratique, et les serveuses, bonnes filles qu’ils font rigoler, ne font plus attention à ce qui a pleuré, après 6 ou 7 tournées, ils sont faits comme des rats. EXT.APRÈS-MIDI. MOYEN : BOHICON L.A.P s’arrête boire une Bonne Béninoise au restau surplombant d’un étage la route venant du Nord et allant à Cotonou, deux lascars un peu louches le branchent LES LOUCHES Nous connaissons des villageois qui cherchent à acheter en commun une bonne voiture à 500.000 francs C.F.A=1520£ pour emmener les fruits et légumes au marché, on veut 10% de commission.Les L.A.P banco. Ils partent vers Abomey, quelques kilomètres avant la ville, ils tournent à gauche sur une piste encadrée de brousse épaisse, une dizaine de bornes plus tard, ils arrivent dans un village où les habitants portent des vêtements conçus sur place, ils vivent visiblement en autarcie, les toits des maisons sont en végétaux alors que partout ailleurs sévit la tôle ondulée, L.A.P Qu’est-ce que je viens faire là ? (CONTINUED) CONTINUED: 217. LES LOUCHES Ne t’inquiètes pas, il n’y a pas de problème. Les VRP partent chercher le chef, une ribambelle de gamins s’approche, d’abord timides, ils parlent doucement à L.A.P la langue du coin, ils ne connaissent pas «Yovo, yovo, bonsoir, ça va bien, merci ».Peu de temps après, les loustics reviennent LES LOUCHES Suis-nous, on va te présenter au chef du village Ce dernier ne parle que son idiome, petit vieux très doux, ils se serrent les mains, le chef conduit L.A.P dans une grande case sombre, sort d’un coffre en bois une cassette en fer, et lui fait signe de prendre l’argent pour la voiture, puis il le laisse seul. S’asseyant sur un petit tabouret, et posant la cassette sur une table basse, L.A.P commence à compter les billets. En Afrique, pour simplifier le comptage de l’argent, on fait des tas de dix billets dont le dixième rabattu par le travers sur les neufs autres permet de mieux faire la comptabilité. L.A.P commence à recompter le tout Les tas ne comportent que 6 à 8 billets, se demandant si c’est une embrouille, L.A.P appelle le chef, et par le truchement de mes accompagnateurs, il essaie de lui faire comprendre que les paquets ne sont pas réglementaires, le vieux a l’air de s’en foutre comme de l’an quarante ! Laissant tomber, L.A.P retourne au turbin ; autre problème, il n’y a pratiquement que des billets de 500 et 1000 francs C.F.A, soit 10ff = 1,5£, et 20ff = 3£. Vidant la cassette sur la petite table, L.A.P part à la pêche des quelques billets de 5000 francs C.F.A, les met de côté. Puis reprenant les billets de 1000, il fait des paquets réglementaires, les billets ayant changé de mains des centaines de fois, sont dans un état de dégradation avancé, crasseux et froissés, L.A.P prépare 450.000 francs CFA pour lui, et 50.000 francs CFA pour ses indicateurs, refait des tas corrects pour le pépé-chef, laisse le tout sur la table, l’appelle, lui montre ce qu’il prend, sans préciser qu’une partie est pour ses guides, lui demande si c’est bien ce qui était convenu, le pépé lui fait confiance les yeux fermés, à croire que les Français du Dahomey laissèrent une bonne impression, car depuis, on dirait que le temps s’est arrêté ! L.A.P demande à se faire raccompagner, ce sont les deux termédiaires qui s’en chargent avec d’autant plus de plaisir qu’ils attendent leur pincée. (CONTINUED) CONTINUED: 218. Arrivés à Bohicon, ils montent au restaurant où l’affaire a commencé, L.A.P paie une tournée de B B, les rince du prix convenu, cinq minutes plus tard, il est dans un taxi-brousse qui part vers le Nord. EXT.MIDI. MOYEN :LABBEZANGA, FRONTIÈRE NIGÉRO-MALIENNE. Cassant la croûte dans un petit restaurant tout en planches au bord de la route, L.A.P demande une écuelle pour mettre ses os de poulet, le maître de céans le regarde l’air ahuri, et lui répond en désignant la fenêtre « tu jettes loin ! », L.A.P jette loin, des chiens viennent aussitôt faire le ménage. Un grand Touareg (pléonasme) mange à côté de lui, il a pris un poulet entier, ce qui n’est pas un exploit pantagruélique, car les poulets bicyclette (appelés ainsi car ils sont toujours en train de courir à fond la caisse) ont la taille d’un gros pigeon, ils ont les os extrêmement durs et pointus, tels les gibiers français quand ils ne sont pas trop dégénérés (à ce propos, en Afrique, n’essayez pas de casser un oeuf dur de poulet bicyclette sur la tête du voisin, vous lui feriez la bosse du siècle !!!) _Pour en revenir au Touareg, il dévore sa volaille en totalité, c’est-à-dire qu’il détache une cuisse, la mâche, l’os compris, s’ensuit un bruit de concasseur, quand il a fini, il ne reste pas une miette, çà, ça s’appelle manger un poulet !!!!!! L.A.P attend à la douane un transport qui l’avancerait sur Gao, en fin d’après-midi, un Berliet délabré dont la caisse a été élargie et rallongée passe, sa plaque d’immatriculation, bien que de travers et dans un état déplorable, est manifestement malienne, il fait de vigoureux signes au chauffeur qui arrête son engin dans d’épouvantables grincements de freins et de suspensions. L.A.P lui demande s’il va vers Gao, l’autre répond que c’est son terminus, hosanna ! Ils tombent d’accord sur le prix de son passage : 10.000 francs maliens (100 ff = 15£), il règle sa croisière, après avoir jeté son sac en haut du chargement, il escalade les ridelles, le chargement est constitué de grands sacs d’ignames, en écartant quelques-uns, il se fait un creux, ils repartent à l’allure malienne qui ne risque pas l’excès de vitesse. La nuit tombe, avec elle, une légère fraîcheur, L.A.P sort son sac de couchage, s’allonge dessus, il contemple les étoiles si nettes, il fait doux, son plan marche bien, il est riche, pas pressé ; L.A.P s’endort, bercé par le tangage et les multiples grincements du camion, dans un état proche de la félicité. Ils arrivent le lendemain soir, 219. INT.SOIR. MOYEN : COMMISSARIAT DE GAO L.A.P passe saluer Mambi, puis va poser ses pénates chez Gerry. EXT.LE LENDEMAIN MATIN. MOYEN : CHEZ OUSMANE. L.A.P retourne discuter avec le père Ousmane, il le trouve dans sa cour affalé dans un fauteuil défoncé ; bien sûr, il n’a rien fait sur la voiture, sans lever son gros cul, il dit à L.A.P de chercher ce dont il a besoin en pièces détachées dans son bordel. Les phares rouillés, les sièges explosés, L.A.P charge tout ce dont il a besoin ; au moment de faire les papiers, Ousmane demande à pouvoir garder la carte grise malienne dont les droits de douanes sont acquittés (ce qui lui permettra d’en malienniser une autre d’un coup de peinture sur les plaques), L.A.P Si tu me trouves une carte grise française, il n’y a pas de problème... (pour tout dire, ça l’arrange, car en Afrique, les voitures africaines n’ont pas la cote). L.A.P repart de chez lui avec son nouveau carrosse. Les ailes arrières sont de guingois par rapport au reste de la voiture, mais les Africains ne s’arrêtent pas à si peu de chose !! EXT.DÉBUT D’APRÈS MIDI. MOYEN : CHEZ GERRY L.A.P commence par changer la crémaillère de direction, puis ayant fait tourner le moteur, il se rend compte qu’il ne pourra pas tenir jusqu’à Niamey, il claque trop, L.A.P décide une autopsie : le tomber et l’ouvrir n’est pas une opération nouvelle pour lui, quand il voit la tête du vilebrequin, son optimisme naturel en prend un coup, il n’a jamais vu un carnage pareil, la pièce est profondément rayée, et il n’y a pas besoin de pied à coulisse pour s’apercevoir qu’elle est ovalisée au dernier degré ; il faut la faire rectifier, changer les coussinets de bielles par de plus épais, les segments etc..., il ne pourra réaliser tout (CONTINUED) CONTINUED: 220. ça qu’à Niamey. Comme il ne peut remonter les coussinets sans rattraper un minimum de jeux, il découpe des cales dans des boîtes de conserves en laissant un trou pour laisser passer l’huile vers les hauts de cylindres, pose celles-ci derrière les coussinets après avoir en limé les bords de façon à en diminuer le diamètre, en serrant, tout se met en place, il referme le moteur, verse dans le carter de l’huile algérienne (de bonne réputation à condition de faire la vidange tous les cinq cents kilomètres), avec un peu de chance il peut parvenir à Niamey. L.A.P se laisse vivre encore une petite semaine chez le père Gerry, l’après-midi ils vont à la pêche, de temps à autre l’ami Mambi les accompagne, ils parient la bière (sauf Mambi qui doit être musulman), L.A.P en est chaque fois de sa tournée. Après des adieux à tout le monde, L.A.P ripe les galoches vers Niamey. Un passeur de voitures rencontré à Cotonou décide de partir avec lui, ce qui l’arrange, car si le moteur lâche en route, c’est toujours mieux d’être deux. EXT.LE LENDEMAIN. MOYEN : La piste est défoncée comme jamais par les camions du fait des pluies, le voyant d’huile clignote, L.A.P est obligé de solliciter le moteur plus que de raison, mais il tient le coup, EXT.LE LENDEMAIN MATIN. MOYEN :NIAMEY L.A.P se gare de nuit directement devant l’entrée du garage chez qui il fait réparer habituellement les échappements ou autres organes lacérés par la traversée du désert. Son coéquipier, s’inquiétant de l’ampleur des travaux, ne veut pas s’attarder, ils se donnent rendez-vous au Bénin palace. EXT.LE LENDEMAIN MATIN. MOYEN : DEVANT LE GARAGE Le garagiste le réveille à huit heures du matin, ils discutent de ce qu’il veut engourdir à L.A.P pour : sortir le moteur, le mettre en pièces, et quand L.A.P l’aura retapé, le remettre en place, ils tombent d’accord sur 221. 12.000 C.F.A (240 ff=36,50£), aussitôt, les mécanos attaquent la bête. EXT.MATIN. MOYEN :À LA TABLE QU’UNE MAMA A DRESSÉ DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA RUE L.A.P va casser la croûte, la Mama a fait des choux farcis délicieux qu’il accompagne de riz et de vin rouge ; cette cuisinière d’élite le décide à goûter la « sauce gombo* », il n’a jamais pu mettre ce condiment dans ses plats, car, gluant et filandreux, il ressemble fortement à de la morve, après avoir tâté du bout des lèvres, L.A.P est converti, c’est excellent, et, d’après les Africains, plein de vitamines, à l’avenir, L.A.P regardera si ces sauces y sont (elle est bonne celle-là!). Après avoir pris un café pour pousser le tout, L.A.P est en forme pour attaquer le morceau. EXT.11 HEURES. MOYEN :DANS LA RUE l’intérieur de son moteur dans un carton, L.A.P se rend en taxi chez « Niger-Soudan », la boîte de rectification d’une grande partie de tout le Nord Ouest africain, dix minutes plus tard, L.A.P est dans les bureaux de l’entreprise, demande à la secrétaire combien il faut de temps pour rectifier le vilebrequin, cette dernière lui répond que c’est l’affaire du tourneur ; L.A.P va dans l’atelier où officie le personnage, il est affairé sur un gigantesque tour, L.A.P attend qu’il relève la tête pour lui poser la question, le technicien lui répond qu’il pourra commencer quand il aura expédié les dix mètres de pièces qui sont alignées par terre, L.A.P est-ce que 2000 francs C.F.A = 6£ pour toi peuvent faire activer le mouvement ? l’autrel appuie aussi sec sur un bouton de la machine qui s’arrête, sort la pièce en cours, la remplace par son vilebrequin et se met en devoir de lui refaire une santé ; une demi-heure après, ils examinent le résultat, ce n’est pas brillant, le métal ayant été arraché sur une forte épaisseur, à la dernière cote de rectification possible, il manque encore des zones d’acier sur les manetons et tourillons. Les bagues d’axes de pistons sont complètement ovalisées, comme il n’a plus de temps à lui consacrer, L.A.P (CONTINUED) CONTINUED: 222. les sort lui-même, met en place des neuves, et les alèse assez serrées, car les axes qu’il ne change pas, ont du creux à l’endroit de portée, cela terminé, L.A.P cigle les 2000 francs C.F.A promis, le remercie et retourne voir la secrétaire qui est revenue de son casse-croûte ; L.A.P achète un jeu de segments, des coussinets de bielles dernière cote, correspondant à la rectification du vilebrequin, quand il demande les joints, il y a tout sauf le joint de culasse, c’est gênant, mais avec un peu de chance, le vieux conviendra. Taxi, L.A.P pose ses pièces au garage, les mécanos ont du mal à croire que tout à été fait en si peu de temps, ils ne doivent pas souvent arroser le tourneur ! L.A.P s’accorde une petite demi-heure pour casser une graine arrosée en face, puis revient gonflé à bloc. Le soir à huit heures L.A.P repart vers Cotonou ; douze heures pour retaper un moteur, il va pouvoir s’inscrire aux 24 heures du Mans de la 404! EXT.DÉPART SUR COTONOU. MOYEN : SUR LA PISTE Hélas, au fil des kilomètres le moteur, se remet à claquer, pourtant l’indicateur de pression d’huile n’est pas dans le rouge, EXT.APRÈS-MIDI. MOYEN : PARAKOU L.A.P loue un coin de cour et redémonte son engin, rien de visible, il ne comprend pas ! D’autant plus qu’une fois en place, il ne claque plus durant quelques temps, y aurait-il un fantôme Vaudou dans son moulin ? L.A.P retrouve à Cotonou le copain de l’équipée sauvage Gao-Niamey, ayant vendu sa 404, 600.000 francs C.F.A = 1830£, il n’a pas perdu son temps, il faut dire qu’elle était de toute beauté.. Son moteur reclaque, il a peur de tout casser, démontage, remontage, il ne trouve toujours pas la cause de son tracas ! Buvant un coup au Bénin palace avec deux Français, L.A.P leur parle d’un projet qu’il mijote depuis quelques temps, aller acheter des diamants au Ghana, ils lui disent qu’ils iraient bien goûter l’herbe ghanéenne, son coéquipier de Gao y est déjà allé et y retournerait bien, çà ne plaît pas trop à L.A.P car il est radin comme un pou, lorsque c’est son tour de payer une tournée, il a toujours autre chose à faire, mais L.A.P n’a pas le coeur à le rembarrer. L.A.P branche un black qui touche un peu à tout, s’il (CONTINUED) CONTINUED: 223. l’embarque gratos, il se propose de le guider chez des vendeurs de diams, ça marche. Le bruit court qu’il faut prendre des bons d’essence à la frontière car tout est rationné au Ghana, L.A.P achète de l’huile alimentaire et des oeufs, du sel, de la moutarde car il a bien l’intention de se faire une cure de langoustes qui sont, paraît-il, abondantes en bord de mer. Quand L.A.P demande au "copain" où acheter les bons d’essence, il lui affirme que ce sont des racontars, O.K. EXT.MATIN. MOYEN : à la frontière Togo-Ghana ils changent au marché noir des C.F.A contre des cedis treize fois moins cher que le cours officiel, c’est une affaire qui part sur les chapeaux de roues ! L.A.P prend beaucoup de cédis, en planque les neuf dixièmes, ainsi que ses CFA dans le chauffage à côté de la carte grise de sa voiture française. Au passage de la douane, on leur tamponne tous les objets, savons compris. EXT.MATIN. MOYEN :AUSSITÔT PASSÉ LA FRONTIÈRE La route est défoncée, les stations service carrément abandonnées, on se croirait dans un pays en guerre, L.A.P renifle mal le coup de l’essence, d’autant plus que, vu le cours du cedi, il n’a pas fait le plein à Lomé! EXT.APRÈS-MIDI. MOYEN :ILS ARRIVENT À SOGAKOFE Quelques stations services sont ouvertes, L.A.P s’arrête à l’une d’elles et demande le plein, le pompiste lui répond LE POMISTE « no problem, yours tickets, sir » L.A.P fait celui qui ne comprend pas bien l’anglais (ce qui n’est pas tout à fait inexact ) et remonte dans la voiture, il engueule copieusement son informateur, puis cogite sur la manière d’en sortir, les autres ne voient pas de solution, L.A.P reprend la route. (CONTINUED) CONTINUED: 224. L.A.P "je vais vous montrer", EXT.APRÈS-MIDI. MOYEN :CE FAISANT, L.A.P S’ARRÊTE À UNE STATION DE TAXIS-BROUSSE Il va voir le premier chauffeur venu. L.A.P (en anglais approximatif) "combien vaut l’essence", Ce dernier lui donne un prix très voisin de celui qu’il avait vu affiché à la pompe, L.A.P "est-il possible de t’en acheter?" LE TAXI DRIVER "ce n’est pas possible à cause du rationnement" L.A.P "et si je te la paie le double du prix officiel?" L’autre sort de son coffre un jerrican et le vide dans son réservoir ; L.A.P se retournant vers Madame Soleil L.A.P "si c’est moi qui paie, tu te retrouve à pied" (l’autre avait changé le minimum pour ne pas trop dépenser son bon l’arzent) L.A.P le regarde mettre son sang par terre, et ils repartent, lestés d’à peu près vingt cinq litres d’essence de mieux. Ils rechargeront une autre fois de cette façon au long de la route, mais en partageant les frais. Le soir, ils s’arrêtent pour dîner ; les lucioles clignotent alors qu’en Côte-d’Ivoire, juste à côté, elles ont une lumière fixe ; au cours du repas L.A.P s’engueule avec le black qui devait lui présenter un vendeur de diams, il veut que L.A.P le rapproche des fournisseurs sans que ce dernier les rencontre, acheter pour lui et s’en mettre une bonne pincée dans la fouille au passage, peut-être même garder les plus belles pièces, il pense qu’en faisant le forcing il lui imposera son point de vue ; un facteur qu’il n’a pas pris en (CONTINUED) CONTINUED: 225. compte est que le grand-père de L.A.P était breton, et qu’il en a hérité d’une sacré tête de cochon L.A.P "nous avions convenu que je t’offre l’aller-retour gratos pour son business plus la bouffe, moyennant quoi, tu me branches avec les mecs, (ce qui de son point de vue est correct), et on fait nos affaires ensemble" l’autre bougre est devenu gourmand, ne veut rien savoir, et le prend pour une pomme à l’eau. L.A.P le sèche illico en disant que ce sera comme prévu ou pas du tout, le black se tire, disant qu’il va dormir chez des amis. Après un restaurant bien arrosé, les passagers achètent de l’herbe, et se roulent des pétards comme les autochtones, c’est-à-dire énormes et sans tabac. A côté, ils trouvent un hôtel ; à la réception, embrouille : le cerbère leur demande de payer et de donner les passeports, les passagers, faits comme des rats étalent leurs liasses de billets en s’esclaffant grassement, L.A.P ne fumant jamais, a l’esprit un peu plus clair, il voit tout de suite la tronche du mec s’allonger, augurant mal de la suite, il récupère son passeport et se casse dans la voiture, les laissant patauger dans leur merde, il regarde de loin évoluer la situation, ils sont décomposés car le cerbère demande les feuilles de change, et menace d’appeler la police ; finalement, le pipelet (correct soit dit en passant), qui connaît parfaitement le cours du cedis au marché noir, multiplie le prix de la turne par treize, délivre un reçu, consternation dans les rangs! Ils reviennent prendre leurs affaires, L.A.P, lui, dort dans la bagnole. EXT.LE LENDEMAIN MATIN. MOYEN : L.A.P trouve un mot sur le pare-brise l’informant que son intronisateur en diams le laisse tomber, le billet est rédigé en un Français irréprochable avec un " quant à moi " dont le « t », l’éblouit. Deux jumeaux, que L.A.P a connu au Bénin palace, construisent un voilier à Elmina , L.A.P se dit que, faute de guide chez les diam’s boys, ils pourront peut-être le tuyauter. En chemin, ils s’arrêtent devant un magnifique paysage, une anse qu’ils surplombent d’une cinquantaine de mètres, (CONTINUED) CONTINUED: 226. quelques anciens sont déjà là, contemplant le panorama, assis sur un énorme canon du 18ème qui sert de banc depuis des générations, L.A.P n’en croit pas ses yeux, il mesure plus de trois mètres de long et doit peser plus de 3 tonnes ; ils assistent au départ d’une gigantesque pirogue partant à la pêche, maniée par une vingtaine de baraqués ; ils la portent du sable sec au bord de l’eau sans efforts apparents ; au signal, car il y a une grosse vague à franchir, ils la mettent à la baille, sautent dedans et pagaient avec tant de conviction qu’elle fait un bond en avant sous chaque impulsion parfaitement synchronisée des rames, l’embarcation enfonce chaque fois au ras de l’eau. EXT.LE LENDEMAIN DÉBUR D’APRÈS-MIDI. MOYEN:ELMINA au centre de la ville, il y a une maison fétiche, d’un étage aux volets clos, dont la terrasse est extraordinairement décorée de personnages sculptés et peints encadrant un vaisseau à voiles style 18ème siècle, un homme à la proue regarde dans une paire de jumelles, le tout, haut en couleurs, on peut dire que ça en jette! Au coin des rues, se trouvent de magnifiques vieilles boîtes à lettres datant visiblement de la colonisation anglaise. Laissant l’un de ses passagers dans la voiture pour la garder, L.A.P part à la recherche des jumeaux, il n’a pas de mal à trouver leur chantier, l’un des deux est au boulot, un énorme pétard à la bouche, ce n’est pas celui que L.A.P rencontre le plus souvent au Q.G Bénin Palace, mais ont déjà bu quelques coups ensemble ; bonjour, présentations, il les invite à visiter son chantier EXT.APRÈS-MIDI. MOYEN:CHANTIER DU BATEAU L.A.P "on ne peut pas trop s’attarder, car un copain garde la voiture qui a une vitre qui ne ferme pas" LE JUMEAU "ce n’était pas la peine, ici, il n’y a pas de vol" CRevenus à la voiture, comme L.A.P n’a rien de très précieux dans son sac, il tente l’expérience de le laisser en vue, ils tassent les autres valises dans le coffre arrière que L.A.P ferme à clé, ils retournent au bateau. (CONTINUED) CONTINUED: 227. Ce dernier est bien avancé, c’est un voilier, à vue de nez il jaugera une petite dizaine de tonneaux, le chantier dure depuis deux ans, il faut dire que l’herbe ghanéenne rend les siestes bien longues! Au cours du C.F.A-cedis, L.A.P suggère qu’il aurait mieux valu acheter un bateau, ça n’accroche pas, construire est un truc sympa, ça les regarde....... Au passage, L.A.P demande s’il connaît quelqu’un qui fait dans le diam’, l’autre lui répond que non, L.A.P est un peu étonné, mais s’il ne veut pas le renseigner, ce n’est pas en insistant qu’il lui soutirera une information car c’est peut-être leur business sous-marin ; il demande où louer une baraque pour une semaine, ça, il connaît, indique un endroit où s’adresser EXT.APRÈS-MIDI. MOYEN retour à la voiture, effectivement, malgré la vitre ouverte, personne n’a touché au sac. EXT.APRÈS-MIDI. MOYEN Ils se pointent à l’adresse indiquée, et, pour un prix insignifiant, louent une piaule face à la mer ; après leur installation, L.A.P demande au proprio de la turne s’il connaît un pêcheur de langoustes, il promet de lui en envoyer un. INT.FIN D’APRÈS-MIDI. MOYEN: DANS LA MAISON LOUÉE Quelques temps plus tard, le pêcheur se présente, L.A.P lui demande s’il peut lui fournir des langoustes cuites, de quelle taille, et à quel prix ; pour l’équivalent de 3 ff = 0,45£ pièce (merci Mr. Blackchange), il peut fournir à L.A.P des langoustes d’une quarantaine de centimètres, il lui en commande dix à renouveler tous les jours jusqu’à leur départ. 228. EXT.LE LENDEMAIN MATIN. MOYEN Le pêcheur se présente, quelques pièces n’ont pas toutes la taille, mais L.A.P ne lui en veut pas, après avoir réglé les crustacés, il demande s’il connaît quelqu’un pouvant lui vendre de l’alcool de palme, le pêcheur promet de lui envoyer le spécialiste du coin. EXT.DÉBUT D’APRÈS-MIDI. MOYEN L.A.P retourne voir le copain sur son chantier, blancs et noirs sont déjà à la fumette, il lui dit qu’il faut absolument qu’il aille visiter le fort portugais qui protégeait le secteur à partir du quinzième siècle ; L.A.P a l’estomac dans les talons, il retourne à la cabane, se fait une mayonnaise de derrière les fagots, avec ses colocataires, ils cassent les dix langoustes ; tout cela donnant faim, ils vont à un petit restaurant. INT.APRÈS-MIDI. MOYEN:PETIT RESTAURANT Pas terrible, il n’y a que du poisson, la sauce est tellement épicée que lorsqu’elle dépasse des lèvres, elle brûle la peau du visage, de plus, pour pousser le tout il n’y a que des boissons gazeuses dégueulasses à deux parfums, et épouvantablement chères. EXT.UN PEU PLUS TARD. MOYEN: LE FORT DE ELMINA Ils vont visiter le fort qui vaut la peine d’en monter la pente abrupte ; il est en parfait état de conservation , pour entrer il faut passer sur un petit pont-levis surplombant les douves dans lesquelles ont été jetées des pierres tombales brisées ; L.A.P descend pour les voir de près, le granit n’a aucunement été altéré par les ans, le soleil et les embruns d’eau salée, la plupart, datant du 15ème siècle, portent des noms portugais. Ils pénètrent dans la cour, puis montent sur les remparts, les canons d’époque sont toujours là, mais pointés vers le ciel, posés moitié sur les créneaux, moitié par terre, les affûts d’origine étant pourris depuis longtemps. (Ils passent quelques jours tranquilles) (CONTINUED) CONTINUED: 229. Pendant que les autres s’exterminent à l’herbe, tous les soirs, un vieux passe apporter à L.A.P sa bouteille d’un peu moins d’un litre d’alcool de palme, assis sur le tronc couché d’un cocotier, ils se la repassent (en silence car L.A.P ne parle pas Ghanéen) jusqu’à épuisement en contemplant les somptueux couchers de soleil sur la mer. EXT.FIN D’APRÈS-MIDI. MOYEN Se promenant sur une plage avec le procréateur de bateau, L.A.P est étonné de la multitude d’étrons constellant le sable, l’autre lui répond que c’est le chiotte du coin, effectivement, ils parviennent à la hauteur d’un type accroupi en plein office, il les salue de la main avec un grand sourire et un tel naturel, que cette condition, tellement humaine ne gêne personne. EXT. LE LENDEMAIN APRÈS-MIDI. MOYEN: SUR UNE AUTRE PLAGE (peu parsemée de déjections, car éloignée des habitations, et que les gens viennent s’y baigner), passe un camelot, une petite caisse peinte de couleurs vives, tenue autour du cou par une lanière tel un marchand de glaces en France, mais lui, vend de l’herbe en rouleaux de papier bible de six centimètres de diamètre sur vingt de long, pour utiliser, no problèmo : vous ouvrez, faites un tas triangulaire de l’herbe sur le papier, vous roulez le tout, léchez le bord pour coller, vous vous retrouvez avec un pétard impressionnant type cône de glace en Europe, vous allumez le gros bout.......et rouler petits bolides ! Bien sûr, pas de tabac, produit hors de prix en ces lieux. Quatre jours de ce régime, L.A.P se dit qu’il faut qu’il se remue le popotin s’il veut réaliser son plan diams. Prenant le taureau par les cornes, il va se balader en ville, s’arrêtant au marché, il voit un type habillé en chemise et pantalon à contrario des autres gens vêtus à l’indigène, il se dit qu’il doit parler anglais, il l’aborde sous prétexte de lui demander s’il sait où l’on peut acheter de la lessive, (denrée contingentée, rarissime, vendue sous le manteau), ce sera son test pour embrayer sur le but de son voyage ; l’indigène le guide dans l’arrière d’une petite boutique en bois, L.A.P l’étudie pendant qu’il traite l’affaire, il a l’air de prendre soin de ses intérêts. La transaction faite, L.A.P lui propose d’aller boire un coup à côté pour continuer à discuter, ce qu’il font devant une bouteille d’alcool de palme, puis, L.A.P se dit que c’est maintenant ou jamais, il lui déballe l’affaire, pas (CONTINUED) CONTINUED: 230. plus étonné que ça, son interlocuteur dit qu’il tombe bien, car il a un cousin qui est mineur au nord, sur la route de Koumassi. Il lui explique comment s’y prendre, car il faut passer deux barrages de l’armée. D’abord, laisser sa voiture près du marché, puis prendre le taxi-brousse ; L.A.P a décidé de lui faire confiance, alors allons-y ; il commence par aller seul dans un coin tranquille pour sortir tous les cedis planqués dans le chauffage avec sa carte grise française et ses CFA, cela fait, ils vont à la station de transports en communs, montent à l’arrière d’une 404 plateau déjà bourrée, ils roulent un bon moment en brousse, de temps à autre L.A.P voit d’énormes pirogues sur le côté de la route attendant leur transfert vers la mer ; soudain, son guide lui dit que c’est le moment de passer sous le banc, il parle rapidement aux mamas qui s’écartent, et cachent L.A.P sous leurs boubous, il devient invisible, la voiture s’arrête, petite palabre, ils repartent, son guide lui dit de ne pas bouger, deux kilomètres plus loin rebelote, puis son coach l’avertit qu’il peut réapparaître, il remercie à la ronde, visiblement l’épisode a amusé tout le monde, une demi-heure après, arrêt, ils sont les seuls à descendre, un signe de la main pour adieux, on lui répond de même avec bonhommie. Ils vont devoir attendre dans une case dotée d’une table et de deux bancs, ouverte à tous, qui est un peu en retrait de la piste dans la végétation, car les mineurs ne sont pas encore revenus du boulot. Une heure passe, un car s’arrête, un type en descend, son mentor le branche, lui fait signe de les rejoindre ; le quidam sort, sans se faire prier, une petite bouteille de verre, avec un diamant baignant dans un liquide translucide ; n’en ayant jamais vu, L.A.P est étonné par la grosseur du morceau, il fait un bon centimètre de haut, en forme de cube-losange, les faces légèrement arrondies et striées, il lui demande combien il en veut, il lui donne un prix que L.A.P divise par deux pour entamer la discussion comme l’on fait en Afrique francophone ; il fait non de la tête, pas fâché, un autre bus arrive, il monte sans que L.A.P ait eu le temps de faire une autre proposition, ils retournent dans la petite case pour attendre, car, si un véhicule de l’armée passait par-là L.A.P se ferait embarquer illico pour trafic ; au bout d’un long moment, les mineurs, prévenus commencent à se pointer, L.A.P est assis sur un banc, la table devant lui ; chacun d’eux lui propose un petit lot de diamants dans un papier plié d’une façon spécifique ; ils sont beaucoup plus petits (+ ou - la taille d’une tête d’allumettes) que celui que L.A.P a vu en premier, de toutes formes, toutes couleurs, n’en ayant jamais vu auparavant, ils pourraient lui refiler des éclats de pare-brise, il n’y verrait que du feu, au début L.A.P fait des contre-propositions trop basses, et les mecs repartent sans insister, pas contrariés, les Ghanéens sont vraiment cools ! Puis L.A.P prend le rythme, il baisse un peu le prix proposé, empoche le lot, et (CONTINUED) CONTINUED: 231. paie le vendeur en ponctionnant son tas de billets posés sur la table. De temps à autre lui vient l’idée qu’ils pourraient lui faire la peau et le dépouiller, il est tout seul, et personne ne sait qu’il est là. Les transactions se sont faites relativement vite, le dernier mineur passé, L.A.P a claqué une très grande partie de ses cedis. L.A.P et son guide disent au revoir à tout le monde, sur un signe, un taxi-brousse s’arrête, ils y montent, curieusement, son guide lui dit que ce n’est pas la peine de se cacher pour le retour, que lorsqu’ils franchiront les barrages, si on lui demande quelque chose, L.A.P déclare qu’il vient du nord ; ça passe comme une lettre à la poste. A Esiam, ils montent dans une vieille camionnette anglaise entièrement refaite en bois, sans vitres, absolument magnifique ; les gens lui sourient. Le soir, ils sont de retour au marché d’Elmina, L.A.P demande à son compère combien il lui doit pour ses services, il lui faut insister ; son accompagnateur lui dit un prix, mais il ne reste plus à L.A.P de quoi lui régler la totalité de ce qui lui est demandé, L.A.P lui donne tout les cédis qui lui restent, il lui donne son adresse pour que L.A.P lui dise bonjour s’il repasse par chez lui, c’est vraiment un brave type, L.A.P a été enchanté de le connaître, ils se serrent la main. INT. MOYEN:DE RETOUR À LA PIAULE L.A.P est accueilli par un nuage de fumée d’herbe, il montre sa pêche, leur prédécesseur au Ghana lui dit en avoir acheté lors de son dernier voyage, mais beaucoup plus petits que les siens, L.A.P biche comme un pou, il n’empêche que le souvenir du premier vu dans la petite bouteille, lui reste en travers du gosier. EXT. MATIN MOYEN: Maintenant qu’il a fait son coup, L.A.P ne pense plus qu’à gicler, reste le problème de l’essence, il en parle à la demi-partie de la paire de jumeaux, qui l’informe : LA DEMI-PARTIE DE LA PAIRE DE JUMEAUX « ici, il n’y a que du mélange pour moteur hors bord à 5% d’huile deux temps » L.A.P dit que cela ira très bien ; demandant la 232. participation de ses passagers il en achète 40 litres puis ils reprennent la route direction Lomé. EXT. SOIR MOYEN: Au moment de traverser la frontière, ses passagers flippent car ils ont peur que le black qui était avec eux à l’aller les ait balancés ; L.A.P essaie de le raisonner : L.A.P «s’il a fait çà, il a grillé son business», Peine perdue ; il fait noir et lourd, ils nagent dans une foule bigarrée, L.A.P s’arrête cent mètres avant la douane, les autres partent à pied. Une demi-heure après, L.A.P tente le drop, et passe comme une lettre à la poste, il récupère les foireux derrière la frontière, EXT. MATIN MOYEN:LOMÉ ils y dorment, les passagers décident d’y rester EXT. LENDEMAIN MATINÉE MOYEN:RETOUR À COTONOU Il faut qu’il redémonte son moteur qui claque à nouveau depuis un bon moment. LENDEMAIN MATINÉE MOYEN:DANS UNE PETITE COUR À CÔTÉ DU BÉNIN PALACE L.A.P pratique l’opération, lui ressort les tripes, constate de nouveau que les axes de pistons n’ont pas de jeu, les bielles pas davantage, il doit être comme Gliani (maudit) ! 233. INT. MIDI MOYEN: CHEZ BASILE Au Q.G, L.A.P trinque avec un Français trop curieux, rouquin, légèrement barbu, qui traîne là sans raisons apparentes, n’ayant rien à vendre, pas de boulot, enfin, c’est pas ses oignons! Devant une bière, ils discutent de son problème, l’autre lui demande s’il a vérifié les rampes de culbuteurs, effectivement la chose ne lui était pas venue à l’esprit, L.A.P lui avoue son scepticisme tout en se disant que cela fait quatre fois qu’il étripe ce putain de moulin sans trouver l’origine du bruit inquiétant ; à tout hasard, il va essayer. EXT. MOYEN:DANS LA PETITE COUR Une fois les culbuteurs isolés, L.A.P voit que le type avait raison, les bagues en sont usées au dernier carat, ce que L.A.P n’avait pas pu voir, car rampes et culbus se sortent d’un bloc ; lors des remontages précédents, il faisait les réglages, tout allait bien, puis en fonctionnant, l’ovalisation regagnait et les claquements avec. L.A.P achète le bout d’occase 5000 francs C.F.A=15£ au patron de la cour, pendant sa mise en place, passe un type folklo en habits chamarrés avec une large ceinture rouge dotée de crochets auxquels sont suspendus des gourdes et petits gobelets de laiton (comme on dit à l’Est), il a les yeux complètement injectés de sang, l’assistance suggère à L.A.P de payer un coup, toujours curieux de spécialités autochtones, il arrose tout ce petit monde qui fait cul sec, vient son tour, il fait de même, trichloréthylène !!!!!! Impossible d’en recracher une goutte, car il a tout expédié dans le fond suivant la pratique locale, il peut dire que le trichloréthylène n’est pas sa tasse de thé !!!!!! Pour en revenir aux pièces détachées de 404, il est étonnant de constater que Peugeot a pu se faire supplanter aussi rapidement en Afrique par les constructeurs japonais, cette maison était enracinée depuis des décennies, les Africains connaissaient et aimaient cette mécanique simple et robuste, après, on s’étonne de l’état dans lequel se retrouve notre pays (et ce n’est pas fini!!!!!!) .... le marché était gigantesque..... La nouvelle rampe installée, tout redevient normal, les boules ! Enfin, L.A.P saura qu’un joint de culasse peut être démonté et remonté plusieurs fois, sans inconvénients. 234. INT. SOIR MOYEN: CHEZ BASILE L.A.P paie la tournée pour éponger le trichlo et remercier son tuyauteur, puis s’occupe de larguer son os ; le hic est que des types ont dû se faire poisser à vendre des voitures volées, car, pendant son séjour au Ghana, est passée une directive selon laquelle toute voiture vendue doit subir une inspection au commissariat de police qui vérifiera les numéros de châssis, carte grise, etc...... On ne peut pas dire que cela arrange ses bidons ! L.A.P se sent plutôt à l’étroit dans ses baskets avec la carte grise dont aucun numéro ne correspond à ceux de la caisse à fourguer !!!!! INT. LE LENDEMAIN MATIN MOYEN: CHEZ BASILE De bonne heure, L.A.P informe les intermédiaires qu’il vend la voiture 400.000 C.F.A=1220£ ce qui est peu cher pour un nouveau modèle, aussitôt ils lui disent avoir un acheteur, qu’il la mette de côté, c’est d’accord. Un copain Libanais, ami de Mohamed (chic-choc), louant une grande maison, avait proposé à L.A.P une de ses piaules libres gratos , ce qui ne se refuse pas, L.A.P retourne chez le pote, lui dit qu’il va vendre la voiture et partir directement sur le Togo ; ils se disent au revoir. L.A.P plie ses bagages, les laisses sur place. Maintenant il s’agit de jouer fin, car la prison au Bénin, c’est pas la joie : Doudou qui a eu une embrouille peu de temps auparavant en est ressortit avec des taches blanches partout et lui a décrit l’endroit : une pièce avec une tôle ondulée sur le toit, peu haute pour que l’on ne puisse pas se tenir debout et tellement bondée, que personne ne peut s’allonger, une sortie d’une demi-heure par jour pour s’abreuver et se laver en moins d’une minute car il n’y a qu’un robinet pour tout le monde. A ce moment, L.A.P a déjà un pied dedans. Il faut qu’il joue sa partition au millimètre ! INT. MIDI DIX MOYEN:L.A.P ARRIVE À LA TERRASSE DU BÉNIN PALACE En disant qu’il s’excuse, mais qu’il a un client pour la voiture, consternation du client pressenti et des intermédiaires qui voient la commission leur passer sous le nez ; ils cherchent à le faire changer d’avis, L.A.P écoute leurs arguments tout en regardant discrètement sa montre, (CONTINUED) CONTINUED: 235. car il s’est renseigné, le commissariat ferme à midi et demi, à midi vingt, succombant finalement à leurs raisons, L.A.P prend les billets en chipotant, leur disant qu’ils doivent aller au commissariat ensemble, il est fermé ? L.A.P Ah bon, nous irons après le repas. L.A.P laisse les papiers et les clés de la voiture à son nouveau propriétaire. Il demande au garçon avec ostentation de lui apporter le plat du jour dans la salle climatisée ; le client s’arrache avec son nouvel engin, les intermédiaires vont dans un coin s’écharper pour la commission que L.A.P leur a donnée, il va aux toilettes comme s’il allait se laver les mains, et déguerpit par la cour de l’hôtel qui donne sur le côté, Basile ne va pas être content, mais L.A.P n’a pas le choix. Aussitôt, il file prendre ses fringues. EXT. MIDI TRENTE MOYEN:JONQUET Taxi-brousse direction Lomé EXT. QUATORZE HEURE MOYEN:PASSÉE LA DOUANE TOGOLAISE L.A.P respire (il apprendra lors de sa descente suivante que les intermédiaires et le client l’avaient poursuivi et qu’il avait franchi la douane Togolaise sous leurs yeux) ! EXT. QUINZE HEURE MOYEN:LOMÉ Le prochain taxi pour Dapaong est une 404 plateau, L.A.P attend tout l’après midi avant qu’il ne soit plein, et prêt à partir. Quand tout le monde a payé son écot, le propriétaire laisse au conducteur de l’argent pour l’essence (le chauffeur part avec l’essence calculée au plus juste, et doit trouver son salaire et le montant du carburant sur les places du retour), ils montent dans l’auto, le moteur part, pas moyen de passer la première. Le patron a l’air de trouver ça normal, il dit aux passagers de descendre, puis, au chauffeur, d’enclencher la vitesse, tout le monde revient à bord, la voiture démarre ; L.A.P augure mal des 750 kilomètres à venir. (CONTINUED) CONTINUED: 236. Ils roulent toute la nuit, aux arrêts, avant de remonter dans l’auto, les gens attendent désormais que le chauffeur ait passé la première, après, tout va bien ; le problème est que le châssis de la voiture doit être cassé, la voiture surchargée, il plie, de ce fait, il est impossible de passer la première. Après Sokodé, la route grimpe, le taxi, dont le moteur est fatigué, refuse de monter en seconde, le chauffeur se met à faire patiner l’embrayage pour avancer, ça commence à sentir le cramé, L.A.P lui dit d’arrêter, car s’il fume l’embrayage, le voyage dans ce véhicule est fini, il faudra en trouver un autre, et repayer la course, ils ne sont pas sorti de l’auberge ! L.A.P gueule par l’ouverture permettant de parler au chauffeur, le bougre ne veut rien savoir ! y passant carrément la tête, L.A.P finit par lui éructer dans les oreilles. L.A.P «arrêtes, tu vas bousiller l’embrayage !!!!» Le crétin finit par consentir à stopper en pleine montée. Tout le monde descendu, impossible de passer la vitesse, L.A.P dit au chauffeur qu’il va l’aider à l’enclencher à la main par en dessous, il demande un chiffon et se glisse sous la caisse vers les tringles de vitesses dont les rotules ont beaucoup de jeu, à deux, ils parviennent à engager la 1ère ; au moment de se relever, les yeux de L.A.P se posent sur l’arbre de transmission, la canalisation de freins qui court sur sa longueur a été coupée, il devait y avoir une fuite de liquide aux freins arrières, pour résoudre le problème, un petit malin a sectionné et replié le tuyau pour qu’il n’y ait plus de fuite ; la voiture, 19 personnes et une demie-tonne de fret ne sont arrêtées que par les freins avant. Tout ce petit monde remonte dans la voiture, et ils parviennent à Dapaong sans plus d’incident. EXT. MOYEN:CHANGEMENT DE TAXI À KOUPÉLA EXT. MOYEN:OUAGADOUGOU L.A.P va direct chez « Point-Air » prendre son billet, en sortant, il retrouve un mec vu au Bénin palace, un peu spécial, français, maigre, grand front dégarni, des idées délirantes, mais pas méchant, il garde l’appartement d’un (CONTINUED) CONTINUED: 237. compatriote, s’il veut dormir chez lui, il y a un deuxième lit pour lui dans la piaule, L.A.P dit banco, ils passent le reste de la soirée à manger et boire de la bière, puis vont dormir. INT. MOYEN: Les deux lits se font face, vers trois heures du matin, L.A.P est réveillé par un cri, suivi d’un rire démoniaque, le type est assis dans son pieu, et pousse des hurlements qui lui font dresser les cheveux sur la tête (à l’époque, il en avait), L.A.P a le coeur en vrac ! Il allume sa lampe électrique, l’autre a les yeux révulsés, c’est affreux ! Puis, il retombe en arrière d’un bloc, la crise est finie, L.A.P a un peu de mal à rendormir. INT. LE LENDEMAIN MATIN MOYEN:DANS UNE GARGOTE Ils vont prendre le petit déjeuner, L.A.P lui demande s’il a bien dormi, l’autre lui le regarde d’un air étonné, « oui, pourquoi ? » L.A.P ne lui dit rien, après tout, ça n’a pas l’air de le déranger, autant ne pas l’inquiéter. L’avion est à l’heure, Lyon.....) FIN
Enregistrement par Christophe Verna du scénario rédigé par ses soins et du récit autobiographique de ses traversées de Sahara vers le Bénin intitulé : YOVO, YOVO, BONSOIR......
International Standard Book Number (ISBN) : 978-2-7466-4166-2
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Contact : Christophe Verna
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